Chapitre 14

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Ils s’étaient installés dans la cuisine. La maison offrait à Skyrah une chaleur au cœur. Elle s’était habituée à la froideur de la base sans vie. Il était plus qu’agréable de revenir ici. Licor les avait vite rejoint. En le voyant, bon nombre de question lui brûlèrent les lèvres. Mais elle ne devait rien dire. Rien demander. C’était trop tôt. Elle se devait d’être patiente. Il devait être difficile d’oublier une partie de sa vie au péril de ses propres souvenirs. Ça ne devait pas être une tache simple et elle se demandait ce qui l’avait poussé à faire cela. Mais c’était cette même raison inconnue qui les poussait à se taire. Il leur fallait garder le secret jusqu’à ce qu’une porte s’ouvre à eux, même une fissure suffisait.

Elle joignit ses lèvres, les pinçant pour ne pas se trahir. Puis fit un sourire à l’homme.

- Avez-vous trouvé des réponses ? demanda-t-il.

- Bien plus que nous le pensions, répondit la templier.

Mais ça ne suffisait. Plus elle avançait dans sa recherche de souvenir, plus elle voulait en savoir.

- Bien, très bien. Je suppose que vous n’avez donc plus de raison de rester ici, dit-il avec un sourire triste ce qui surpris Skyrah. Dormez ici cette nuit, Mari sera contente de vous avoir pour le dîner.

- Bien sûr, fit la blanche retenant ses larmes.

Elle se sentait bien ici. Il était le seul lien, avec Voldig, vers son passé. Les quitter allait être dur. Elle allait de nouveau être l’étrange inconnue tombée du ciel. L’étrange femme aux cheveux blancs venue de nul part. Ici, elle se sentait un peu plus chez elle.

Licor posa la dernière branche parmi les autres empilés. Et d’un coup de silex, créant une étincelle, il alluma le feu. Le bois frémissant était entouré de pierre pour éviter la propagation du feu dans la forêt. Ils étaient tous réunis autour de celui-ci, regardant les flammes crépiter.

Ce soir là, l’homme avait décidé de faire un repas à la belle étoile. Rien ne pouvait les déranger étant donné que ce bois était vide de vie, mis à part Voldig qui montait la garde. Il avait profité de ce dernier soir pour leur offrir un repas des plus agréables !

Il ajouta une marmite au dessus du brasier où il fit cuire une bonne soupe maison. Sa spécialité d’après la petite Mari qui n’avait qu’une hâte : goûter au dîner. En travail de groupe, Licor remplissait un à un les bols avant que la petite ne les distribue. Skyrah avait presque l’impression d’être en famille. Commença les discussions de chacun. Tous étaient armés de sourire et dégustaient le délicieux repas. Une cuillère avait suffit à languir ses papilles. Elle y sentait les champignons dont Licor avait tant parlé en allumant le feu, puis celui des herbes fraîches récupéré dans son potager. Chaque goût se mélangeaient comme une symphonie sur leurs langues.

Une fois son repas terminé, elle prit la parole à son tour.

- Pourquoi êtes-vous venus jusqu’ici ?

Elle espérait que sa question ne soit pas trop personnelle, qu’il accepte de la partager avec tout le monde. Elle savait que ses souvenirs étaient altérés par la potion, mais elle n’avait pu s’empêcher de demander. Vivre dans une forêt, dorénavant connue pour être effrayante, n’avait rien de ravissant. Et donnait encore moins l’envie d’y construire une maison. Mais il était tout de même là, face à elle.

L’ancien se mit à rire doucement avant de poser son bol au sol. Il fit face aux flammes avec un sourire mélancolique. La lueur dans ses yeux paraissait bouger à mesure qu’il se remémorerait ses souvenirs.

- N’avez-vous pas entendu ce que disent les habitants de Stivalls et Erswin ?

- Si, évidemment. Mais ce sont leurs versions. J’aurais aimé connaître la vôtre.

Il paraissait touché et agréablement surpris. Depuis combien de temps n’avait-il pas parlé à quelqu’un ?

- Ça a commencé il y a deux ans maintenant. À cette époque, Mari n’avait que quatre ans. Une petite sans défense qui a perdu son père à la naissance. Un homme trop effrayé de devenir père. Il n’a pas accepté la petite et est parti comme un lâche après avoir enfanté ma fille. Quelle triste histoire. Mais Licia, ma fabuleuse enfant, n’a pas eu le moindre signe de faiblesse. Elle s’est occupée seule de Mari et a prit d’énormes responsabilités sans l’aide de personne. C’était ma petite fleur, mon bourgeon.

Il prit une grande inspiration. Face aux flammes, ses yeux brillaient de larmes naissantes. La douleur devait être horrible. Pourtant, aucune des gouttes salées ne coula sur ses joues.

- Ma femme et moi travaillions comme marchant, à l’époque. Nous vendions toutes sortes d’ingrédients. Tous aussi succulents les uns que les autres. Notre marché était aimé de tous. Le meilleur ! Nous étions heureux. Pour aider Licia enceinte, notre maison était divisée en deux partie. Elle vivait en bas tandis que nous occupions le haut. Nous la laissions se débrouiller. Ce qu’elle arrivait à faire comme une chef. Mais en cas de besoin, nous étions là. Plus tard, la naissance de Mari avait courue dans nos oreilles. Quel joyeux événement. J’étais le plus heureux. (Son regard se perdit dans les flammes.) Un nouveau petit bourgeon dans notre belle famille. À ses quatre ans, tous se passait bien. Notre boutique avait reçu une commande près de Erswin. J’avais décidé d’y aller seul. Ma femme était restée pour aider Licia et Mari, et garder la boutique en mon absence. Je n’ai appris que plus tard qu’elles ont dû partir à leur tour. Laissant la petite Mari à une amie de Licia.

Il s’arrêta un moment. Se concentrait-il afin de ravaler ses larmes ? Sa gorge était noué, elle l’entendait à sa voix faible. Même voix qui se brisait à chaque phrase de plus.

- Lorsque je suis revenu, elles avaient été portées disparu sans la moindre explication. J’ai attendu plusieurs semaines avec Mari, mais je n’ai eu aucune nouvelles d’elles. Je venais de les perdre toutes les deux. Mes deux grands amours en même temps.

La petite Mari vint se blottir dans ses bras, offrant du réconfort à son grand-père qui en avait bien besoin. Skyrah allait lui intimer d’arrêter si cela en devenait trop dur. Pourtant, il continua avant même qu’elle n’ai pu parler.

- Les jours passaient, plus rien n’avaient de goût, de couleur. J’avais beau faire de mon mieux, je n’arrivais plus à rien. Si j’avais été là, auraient-elles été encore à mes côtés ? J’étais hanté par les cauchemars. Mon seul réconfort se trouvait dans le sourire de Mari. Mais les villageois en ont pensé autrement. D’après eux, j’étais bien trop perdu pour m’occuper comme il se devait de ma petite fille. Ils ont fini par me l’enlever aussi. Je venais de tout perdre. J’ai prit mes affaires et suit parti. Je ne savais pas où aller et ça m’était égal. J’ai honte de l’avouer, mais j’ai même penser les rejoindre. Jusqu’à ce que…

Il s’arrêta comme si ses souvenirs lui faisaient défaut. Que s’était-il passé ensuite ? Il aurait parié avoir rencontré une femme. Une brune avec une arme bleue, elle lui tendait la main. Mais c'était comme si ce moment s’éloignait de ses souvenirs. Elle s’effaçait ne laissant que du vide. Puis il reprit sans s’en soucier.

- J’ai ensuite trouvé cet endroit.

Skyrah l’avait attentivement écouté. Chaque détail annoncé par celui-ci, chaque ressenti… L’homme s’était arrêté en la regardant d’un petit sourire compatissant. Elle ne le remarqua que maintenant, mais ses joues étaient rempli de larmes et son cœur s’était serrée par cette histoire. Comment avait-il tenu ? Tant de malchance pour un homme aussi bon que lui. Elle trouvait cela injuste. Mais peut-être était-ce parce qu’il avait ce vécu qu’il s’était retrouvé dans son groupe ? Elle se demandait même quand - dans son histoire - avait-il finit par accepter d’en faire parti.

- Vous savez, reprit Licor. Vous me rappelez ma fille. Elle aimait ce monde et voulait en découvrir chaque parcelle. Les secrets qu’il refermait, les espèces… absolument tout. Mais elle n’a jamais pu finir cela. La vie lui a été arrachée.
 
Elle ne trouva rien à dire. Elle finit donc par baisser les yeux vers les flammes qui dansaient entre eux. Seul réconfort qu’elle avait trouvé.

- Vous seriez peut-être devenue amies toutes les deux. Elle était exceptionnelle à mes yeux. Je l’aimais tellement. Et ma femme tout autant. Pourtant, ce qui est fait est fait. Je ne peux malheureusement pas revenir en arrière, ni les revoir une dernière fois. Lorsqu’on perd quelqu’un, on a cette horrible impression de perdre son cœur avec. Nous sommes blessés mentalement et non physiquement. En revanche, remuer son passé en regrettant ses erreurs ne changera rien. On y a perdu le corps physique de la personne, mais pas notre amour envers elle. Certes, on ne pourra plus parler. Mais la vie est un grand voyage, avec un départ et une destination. Nous suivons tous notre chemin en nous attachant à ceux qu’on connaît.

Il inspira. Puis expira avant de reprendre.

- Mais parfois, je pense qu’il faut laisser certaines personnes derrière nous. Rien ne garanti qu’on avancera aussi bien, aussi vite. Mais nous ne nous arrêtons pas autant. Le chemin n’est pas fini et il faut continuer. Même si cela veut dire être seul pour terminer le voyage.

- Moi je suis là papy, fit la petite Mari.

Licor se mit à rire en voyant la moue de l’enfant. Il embrassa son front avant de la serrer plus contre lui.

- Oui tu es là, reprit-il. Vivez les petits jeunes. Vivez longtemps et que je ne vous vois pas partir avant moi ! (Il les avait pointé du doigt comme s’il les mettait en garde.) Sinon je reviendrais vous chercher pour vous flanquer une bonne leçon !

Ils se mirent tous à rire en entendant ces derniers mots. Son histoire avait une belle conclusion. Même Mari en avait bu chaque phrase.

« Avancer, même si nous avons mal. Après tout, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve » pensa Skyrah en riant à son tour.

Cette soirée était l’une des plus agréables qu’elle avait vécu depuis son réveil. Elle profita de chaque instant avec eux. La jeune femme s’était allongée au sol afin de fixer les étoiles avec Æthnis et Zéphyr. Ils les trouvaient, les nommaient et donnaient même les constellations auxquelles elles appartenaient.

C’était avec le cœur léger qu’elle s’endormi à la belle étoile.

À son réveil, tout le monde était debout sauf la petite Mari qui s’était endormie dans les bras de son grand père. Æthnis lui jeta un fruit, qu’elle rattrapa étonnamment bien. La templier en avait un second déjà entamé.

- On fait quoi maintenant ? demanda la rousse en s’asseyant près de Skyrah.

Qu’allaient-ils faire ? Quelle piste devait-elle suivre ? Elle n’en avait aucune idée. Elle resta donc silencieuse croquant dans son fruit aux couleurs orangés et vertes. Son repas terminé, elle se leva et épousseta sa jupe blanche. Elle refit sa tresse et s’apprêtait à parler.

Mais un bruit assourdissant l’arrêta net et les fit tous sursauter. Le sol avait tremblé durant quelques secondes avant que tout ne se calme. Chacun se regardait surpris et déboussolé. Skyrah cherchait d’où venait le bruit. La petite Mari s’était réveillée en sursaut par la peur et s'était mise à pleureur dans les bras de Licor tout aussi perdu qu’elle. Zéphyr - qui était partie aussi - revint à toute vitesse au près de ses amis et guetta les alentours. Mais il n’y avait rien, du moins pour l’instant pensa Skyrah le cœur battant.

- Un rocher vous pensez ? tenta de se calmer le guerrier qui espérait que ce ne soit rien de grave.

- J’aurais aimé te dire oui, mais c’était bien trop puissant pour n’être qu’un simple rocher, argua Æthnis les sourcils froncés.

La blanche scrutait l’horizon à la recherche de réponses à leur crainte. La peur ne fit que s’accumuler lorsqu’elle y vit une fumée noire s’élever dans le ciel.

- Là-bas ! montra-t-elle du doigt.

Leurs visages blanchirent. Skyrah ne comprit pas leur réaction au départ. La panique montait dans l’air.

- C’est Erswin, chuchota Æthnis en couvrant sa bouche et ses yeux grands ouverts.

- On doit y aller de toute urgence ! hurla Zéphyr qui redoutait le pire. 

Le jeune homme n’était pas énervé mais la peur lui glaçait les os à mesure que le temps passait. Licor se leva, Mari était dans ses bras, plus calme mais les yeux toujours rempli de larmes.

- Allez-y, intervint l’ancien. Dépêchez-vous. Cela n’annonce rien de bon je peux vous l’assurer.

Sans perdre plus de temps, les trois amis rassemblèrent rapidement leurs affaires et partirent en courant vers Stivalls. De là-bas, ils pourraient se téléporter et arriver à temps. Leurs courses dura une éternité pour Skyrah qui peinait à les suivre sur la fin du trajet. Mais ils arrivèrent tout de même, à bout de souffle et les muscles bouillants de peur. Ils empruntèrent le transporteur en direction de Erswin.

Là-bas, la panique avait prit la ville. Les visages des habitants étaient crispés. Elle pouvait entendre des cris, des pleures d’enfants et des pas de nervosité. Les trois jeunes gens se dirigèrent vers la route la plus fréquentée pour rejoindre l’endroit de l’explosion. Elle n’en cru pas ses yeux lorsque le spectacle atteignit ses pupilles.

Un petit pâté de maison avait été touché, le périmètre s’étalant sur la forêt alentour. Au milieu, le mur de Erswin avait été anéanti ne laissant que poussière et désolation. Les maisons touchées n’étaient plus que des débris éparpillés au sol, ce fut la même histoire pour les arbres. Y avait-il des blessés ? Des morts ? Comment cela était-il arrivé ? Son corps était pris de tremblement. Sa respiration s’était arrêtée de peur. Comme Licor l’avait si bien dit : quelque chose se tramait. Ce n’était rien de bon.

Zéphyr avait aidé certaines victimes à se sortir des débris avant de retourner voir les deux femmes.

- Allons voir les Édiles, avait-il prononcé en partant au plus vite vers le grand bâtiment orange suivit de Æthnis et Skyrah.

Ils n’eurent même pas besoin d’entrer que les trois encapuchonnés étaient déjà dehors. Ils les rejoignirent rapidement.

- Au rapport Zéphyr, fit le dénommé Roth.

Sa voix était grave et son regard dur et froid. La tension en était palpable. Le guerrier acquiesça et se plaça à ses côtés alors qu’ils marchaient vers l’explosion.

- Le mur à été percé, végétations et maisons alentours détruits. La cause est encore inconnue.

- Pourquoi diable quelqu’un aurait détruit le mur ! râla l’Edile Hyzra. Il est l’une des protections de la ville, qui voudrait nuire à Erswin ?

Sa dernière phrase était étranglée dans sa gorge. Pourquoi s’attaquer à la capitale ? Skyrah était plus que surprise de l’explosion. Elle en apprenait encore sur ce monde et ne pensait pas que qui que ce soit voudrait du mal aux habitants de là à viser l’une des grandes capitales. Surtout lorsqu’elle pensait au fait que Erswin était connu pour ses nombreux guerriers aussi talentueux les uns que les autres. C’était incompréhensible.

Mais le malheur ne s’arrêta pas là.
Un autre grondement détonna dans l’air. Il venait de Stivalls cette fois-ci.

Son cœur se serra.

Æthnis fit un pas vers les Édiles.

- Je vais à Stivalls voir l’état de la ville ! prononça-t-elle en partant en courant suivit par Skyrah.

La blanche était inquiète. Stivalls avait été la ville qu’elle connaissait le plus des deux capitales. Elle abritait surtout le peu de personne qu’elle avait apprit à connaître. Elle ne voulait pas se retrouver avec d’autres pertes sur la conscience. Elle courut encore plus vite.

De l’autre côté, elles se précipitèrent vers les lieux de l’incident. L’état était le même qu’à Erswin. Des maisons détruites, la végétation brûlée et le même trou béant dans le mur. La personne à l’origine de tout cela avait utilisé un procédé identique pour les deux attaques. Elles ne perdirent pas plus de temps avant de s’engouffrer dans le bâtiment de cristal afin de rejoindre les Édiles.

Ils étaient debout, autour de la table ovale - la pièce où elle les avait vu pour la première fois. Ils étaient paniqués et débattaient sur les solutions à prendre. Le silence s’empara de la pièce lorsqu’ils virent les deux jeunes femmes accourir.

- Æthnis au rapport, commença la templier. Erswin a été victime de la même attaque qu’ici.

- Que se passe-t-il à la fin… murmura Darim qui venait de s’asseoir dans l’incompréhension la plus totale.

Le regard de l’homme était vide, ses mains fourrées dans ses cheveux libérant son visage des quelques mèches qui le cachaient.

- Quelqu’un a visiblement envie de montrer son point de vue sur certaines choses à ce que l’on voit, argua Astrens d’un calme surprenant. Des blessés ?

- Oui, mais je n’en connais pas le nombre exact.

- A quoi bon nous attaquer ? Cela ne rime à rien ! paniqua Amalia dont le teint était pâle. Les ravisseurs ont pour simple but de nous effrayer et baisser nos barrières dans chaque capitale ?! Ce n’est pas normal…!

Skyrah ne sût quoi dire. Elle était encore plus perdue qu’eux. La boule dans son estomac pesait une tonne sous toute cette peur et agitation. Devait-elle faire ? Que pouvait-elle faire pour les aider ? C’était enfin le moment de montrer ce qu’elle leur avait dit plus tôt. Mais comment ? Elle se sentait inutile. Elle se sentait comme un poids à transporter, encombrant. Mais elle se rappela d’un détail qui ne risquait de ne pas leur plaire. Pourtant, elle y voyait peut-être une porte de sortie dans ces ténèbres envahissantes.

- Chaque Capitale vous dites ? intervint-elle sous les regards interrogateurs de tous. Xadis en possède trois d’après mes souvenirs. Il n’y a eu que deux explosions. Belforis n’a pas été attaquée. Pas encore du moins…

- Oui, elle a visiblement été épargnée, grogna Astrens en serrant les poings sur la table.

- Ne soupçonne pas les elfes, fit Amalia qui avait reprit ses esprits. Nous sommes certes en froid avec eux depuis des mois, mais cela ne les accusent pas d’une telle chose. Sans preuve en tout cas.

- Bien, reprit l’homme en se redressant. Dans ce cas envoyons leur un message, de chaque Édiles. Avec cela, nous verrons bien s’ils sont en tord ou non. Si la réponse est négative, demandons des renforts. Erswin et Stivalls auront besoin de toute l’aide possible pour réparer les dégâts et protéger les failles, en attendant de réparer les murs. J’ai bien peur que notre ennemi ne soit puissant. Réussir à détruire nos protections n’est pas chose aisé, cela relève même d’un exploit.

Skyrah frissonna. « Un exploit ». Qu’est-ce que cela voulait dire au juste ? Æthnis en avait vaguement parlé auparavant. Les murs étaient qualifiés comme indestructibles, érigé il y avait de cela des centaines d’année déjà. Personne n’avait tenté de les détruire, ou alors cela c’était soldé en échec. Mais cette fois-ci c’était différent. Parce que leur ennemi inconnu avait réussi avec une manière qui leur échappait.

Astrens récupéra la plume qu’une femme lui tendit et commença à inscrire les lettres sur un papier jaunâtre. Après plusieurs minutes à écouter la pointe grincer contre la feuille, il la plia et la plaça dans une enveloppe. L’homme fit couler de la cire - bleuté et orangé pour créer une harmonie entre les couleurs des deux capitales humaines - et y posa un seau. Il représentait Stivalls et Erswin mélangé, signe d’importance capitale. Astrens la tendit à Æthnis après avoir fait le tour de la table.

- Vas à Belforis et transmets cette missive.

La templier ne la prit guère sous le grand étonnement de l’homme qui fronça les sourcils.

- Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je préférais rester ici. Tout l’aide disponible sera le mieux. (Avant même que l’homme n’ait pu s’énerver davantage, elle continua la tête haute.) Donnez cette tâche à Skyrah.

- Quoi ? murmura la concernée bouche bée.

Que venait-elle d'énoncer ? Æthnis comptait lui donner la mission ? Qu’allait dire Astrens ? Comment allait-il réagir ?

La peur prit ses os dans de petits tremblements. Elle attendit la réponse comme si celle-ci allait impacter sa vie entière.

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