Chapitre 17

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Tout ce qu’elle entreprenait ne se résumait donc qu’à des échecs cuisants ? Pourquoi tout Xadis était contre elle ? Elle voulu hurler, se défouler, faire sortir tous ces sentiments qu’elle cachait depuis des mois… mais rien ne vint. Elle resta immobile fixant un point que seule elle apercevait. Skyrah s’était tellement perdue dans ses pensées, qu’elle n’avait guère remarqué le temps changeant. Les nuages avaient prit possession du ciel et des gouttes salées ruisselèrent sur Belforis. Elles étaient fines et douces, leurs froideurs délicates glissaient sur ses joues. Mais elles allaient bientôt être remplacées par le torrent qu’apportait ce nuage aux ombres noires.

La jeune femme se fichait pas mal d’être mouillée. Elle en oublia même sa sacoche qui protégeait encore assez ses affaires pour le moment.

- Tu as été banni ? fit-elle en se tournant à nouveau vers lui. Pourquoi ?

Il passa une main sur son visage.

- C’est compliqué, répondit-il avant de se lever. Mais ne parlons pas de ça maintenant. Allons nous mettre à l’abri.

Il se retrouva seul pendant plusieurs seconde. Elle digérait l’information. Ça n’était rien de plus qu’un contre temps. Bien sûr. Un petit contre temps… Mais de combien de jours allait-elle reculer encore ? Combien avant qu’elle arrive enfin face à la reine Shura ?

La pluie doubla d’intensité. Les clapotis frappant les feuilles créaient une mélodie harmonieuse. Même sous la tempête, la forêt de Belforis restait la plus belle qu’elle ait vue. Elle brillait toujours de mille feux malgré l’eau qui s’écoulait sur elle.
Skyrah souffla et récupéra son sac avant d’acquiescer de la tête. Azkiel lui avait précisé connaître un village non loin d’eux. Il espérait seulement que les habitants accepteraient de les aider. Plus le temps passait, plus l’eau s’épaississait. Ils se mirent à courir dans les bois cherchant à ne pas glisser sur les flaques ou la boue naissante.

Ils y étaient enfin et fixèrent chaque bâtisse. Skyrah tenait son sac entre ses bras priant presque pour que la lettre des Édiles ait survécu à l’eau. Par chance, une des portes s’ouvrît et ils s’y dirigèrent à grand pas. La femme les avait rapidement remarqué par delà sa fenêtre. Dotée d’un grand cœur, elle n’avait pas pu se résumer à les laisser dehors. Elle les fit donc entrer avec un sourire. Trempés de la tête aux pieds, ils pénétrèrent dans la maison à l’architecture différente des capitales ou du village de Mahi.

Faite de bois aux reflets d’or, l’intérieur était chaleur et accueillant. Un lustre de même matériaux trônait le plafond et éclairait la pièce. Une table s’étendait devant eux, entourée de chaise sculptées. Un éclair vint illuminer la pièce à travers la fenêtre. Un petit frisson parcouru le dos de Skyrah. Elle était frigorifiée et heureuse que cette gentille dame les aide. Mais que pensait-elle des humains ? Allait-elle se prendre des remarques tout comme avec Azkiel ? Elle voulu cacher ses oreilles rondes, mais cela ne servirait à rien et elle le savait. Les bras autours de son sac, elle tremblotait, appréciant la chaleur de la salle à manger dans laquelle ils étaient.

Deux enfants vinrent passer leurs têtes à travers l’ouverture à sa droite - qui menait au salon. Deux jeunes elfes curieux de savoir ce que leur mère faisait. Leurs yeux étaient grands ouverts, surtout lorsqu’ils avaient vu Skyrah. Elle dévia son regard repensant à ce qu’avait dit Azkiel : « les elfes haïssent les humains ». Pourquoi réagissait-elle de la sorte ? Elle ne savait même pas ce qui avait causé cette haine envers les deux peuples. Pourtant, en ce moment précis, elle se senti de trop. Oppressée. La maison était grande et spacieuse, mais elle avait l’impression d’être enfermée entre quatre mur. La pluie n’arrangeait pas les choses. La respiration dure, elle se concentra sur la femme qui avait fermé la porte derrière eux. Inspire. Expire. Elle se calma.

- Asseyez-vous, commença la mère de famille. Je vais aller chercher de quoi vous sécher.

Elle leur avait lancé un grand sourire décoré de dents blanches.

- Merci beaucoup, répondit le jeune homme aux cheveux noirs.

Son visage était parsemé d’eau et certaines mèches s’étaient collées à ses joues. Sa queue de cheval gouttait sur le sol, formant une flaque d’eau. Il prit place autour de la table en passant sa tignasse au dessus de son épaule - de sorte à ne pas créer un océan dans la cuisine de cette dame. Skyrah resta debout. Pourquoi hésiter ? Elle ne sût pas. Il se tourna vers elle, ses yeux étaient encore empli de haine. Pourtant, il paraissait se faire torture pour paraître le plus calme possible.

- Ne t’inquiètes pas, assieds toi, avait-il prononcé en la fixant, il attendait sûrement qu’elle s’exécute.

Elle fit donc.

La pluie lui avait-elle retiré le reste de sa confiance ? Son courage ? Elle se trouvait pathétique à agir de la sorte. Durant tout le trajet, elle s’était imaginée arriver avec le sourire dans un village où elle allait être accueilli les bras ouverts. La réalité en était d’autant plus décevante. Elle était avec un elfe banni de la capitale, prisonnière de la pluie et condamnée à attendre que le soleil ne décide enfin de se montrer à elle…

Après seulement quelques minutes à patienter dans le silence, la mère elfe revint. Durant ce temps, Skyrah s’était même surprise à regarder le dos épais d’Azkiel - qui avait retiré sa cape, laissant donc son col roulé trempé dessiner chacune de ses formes. Et puis quoi encore ? Elle détourna le regard les joues en feu. Son cœur battait encore une fois plus vite qu’elle ne le pensait. Elle fronça les sourcils pour éloigner l’image de cet homme et se concentrer sur plus important.

La mère lui tendit une serviette verte décoré de dorures sur chaque coin. Skyrah avait posé son sac pour se blottir dans le tissus étrangement chaud. Ou peut-être était-elle juste gelée ? Pourquoi le temps avait-il changé si soudainement ? Elle n’y avait jamais fait attention, mais c’était aussi déjà arrivé à Mahi. Le soleil trônait, puis tout à coup le temps s’assombrissait pour laisser place aux nuages noirs. Ça n’était pas la saison. Était-ce encore un dérèglement dû au déséquilibre ?

- Restez ici ce soir, intervint la femme après avoir donné une seconde serviette à Azkiel qui avait déjà commencé à ébouriffer ses cheveux. La pluie ne s’arrêtera pas avant demain matin, si ce n’est un peu plus. Nous avons de la place au salon.

- Ce sera parfait, merci beaucoup pour votre aide, répondit l’homme avec un sourire éclatant pour la femme elfe.

Est-ce qu’un jour il lui montrerait ce visage aussi ? Ou continuera-t-il avec son air froid et dur ? Elle baissa les épaules. Décidément, la mission s’annonçait plus compliquée que ce qu’elle pensait. Elle suivit le groupe qui se dirigeait dans le salon. Encore une fois, la pièce demeurait chaleureuse et belle. Des plantes décoraient les lieux et les fenêtres laissaient la vue sur l’extérieur - gris et noir. Avec un temps plus adéquate, ça devait sûrement être très beau.

Skyrah était seule, à sécher le moindre coin de ses vêtements mouillés, tandis qu’Azkiel parlait à la femme. Une fois qu’il eut terminé, la mère vint s’approcher de la blanche qui ne sût comment réagir aux premiers abord. Son cœur tambourina. Allait-elle se prendre une remarque ? Elle espérait que non.

La jeune s’était arrêtée et fixait l’elfe. Son visage était toujours décoré de ce merveilleux sourire.

- Venez, je dois avoir des vêtements de rechange pour vous, fit-elle en lui montrant les escaliers.

- Je vous suis, répondit simplement Skyrah en gardant sa serviette serrée contre elle.

Le tissus vert représentait son seul encrage pour ne pas se noyer dans ses pensées. Elle n’arrivait pas à se défaire de ce que lui avait dit Azkiel, à son plus grand malheur. La mère l’emmena donc à l’étage où elles entrèrent dans une chambre. Le lit de bois sculpté possédait de beaux draps vert émeraude. L’elfe se rendit à un grand placard à droite de l’entrée et l’ouvrit silencieusement. Puis elle en sorti une robe violet pale. Son léger tissus semblait voler au vent lorsqu’elle lui donna.

- Merci, ajouta Skyrah en attrapant la robe - après avoir posé la serviette sur un de ses avant bras.

- Vous êtes silencieuse, ria doucement la femme sans moquerie.

La blanche ne sût quoi répondre à cela.

- Ne vous en faites pas, vous êtes la bienvenue ici. Vous pensez que je hais les humains au point de ne pas les aider ? continua-t-elle.

- Je ne sais pas trop, répondit Skyrah en reportant son regard sur la femme. Mais j’ai entendu dire que les tensions étaient grandes, plus que je ne le pensais. Je ne sais pour quelles raisons d’ailleurs.

Elle avait murmuré sa dernière phrase. La mère de famille la fixait toujours, un regard bienveillant. Elle fit quelques pas pour diriger la jeune blanche vers un paravent.

- Par ici, hum… ? continua l’elfe en se tournant vers la jeune femme interrogatrice.

- Skyrah, répondit-elle créant un sourire sur le visage de la mère.

-Skyrah, répéta-t-elle comme pour terminer sa phrase précédente. Je suis Hollis.

- Merci Hollis.

Elle se cacha donc derrière le paravent et posa la robe au dessus pour terminer de sécher ses vêtements et cheveux qui gouttaient sur le sol.

- Vous n’avez pas l’air de connaître l’histoire de nos deux peuples, je me trompe ? reprit le parent en s’asseyant sur son lit.

- Non, effectivement. Je…

Elle hésita. Mais reprit tout de même, après tout, un de plus ou de moins. Cela ne changeait rien.

- Je suis amnésique et je vous avoue être un peu perdue.

- Voulez-vous que je vous la raconte ?

- S’il vous plaît.

Alors que la mère se préparait à compter le passé, Skyrah commença à retirer ses vêtements humides. Elle se surpris surtout à fixer cette énorme cicatrice qui traversait son bras droit - cachée par son gant qui montait à son épaule. Un frisson parcourut son échine en la voyant. D’où venait-elle ? Pourquoi un tel sentiment s’emparait de son corps en la regardant ? Et pour quelles raisons voulait-elle à tout prix la cacher ? Sûrement parce qu’elle était vraiment moche. Skyrah retira par la suite sa veste bleu pétrole. Elle allait enfin savoir ce qui avait créé tant de tensions envers les deux peuples.

La femme se mit à parler.

- Xadis possédait auparavant quatre grandes capitales, toutes en harmonie. Chaque peuple se respectait et s’aimait. La quatrième capitale était Lafand, au Nord-Ouest. Un royaume prospère qui mélangeait nos deux peules, elfes et humains. (Elle marqua une pause afin de reprendre son souffle) Mais, un jour, alors que les marchés étaient ouverts et profitaient des passants, ils ont commencé à se battre. Sans qu’on ne connaisse la raison. Avec cela, les gens s’agitaient encore plus créant le chaos à Lafand. Humains et elfes se sont montés les uns contre les autres. La reine Shura a été appelé en renfort sur les lieux. Les humains aussi. Lafand fut ensuite détruit. Le château brisé, les maisons en morceaux… Cet événement est connu comme étant la Grande Guerre.

Skyrah avait attentivement écouté ses paroles, bu chacun de ses mots. Après avoir enfilé la robe violette, elle sortit du paravent. Qu’est-ce qui avait causé cet affrontement ? Qui avait commencé ? Elle était sûre qu’il manquait des informations.

- Donc les humains pensent que les elfes ont attaqués en premier et inversement ? émit-elle.

- C’est de là que vienne les tensions, et elles ne cessent d’augmenter. La reine a finit par fermer ses portes aux humains. Et il est aussi très rare d’apercevoir un elfe dans les capitales humaines.

- Je vois, murmura Skyrah avant de reprendre. Et vous, Hollis, qu’en pensez-vous ?

La mère se leva du lit et aida la jeune à attacher l’arrière de la tenue - ce qui semblait être une robe de chambre. Skyrah, qui avait défait sa tresse, fit passer ses cheveux sur le coté.

- La reine raconte que les humains sont en tort, mais avons-nous seulement des preuves de ce qu’elle avance ? Pour ma part, je n’en sais trop rien. Et puis, si c’était le cas, la faute ne revient qu’à ceux qui étaient présents. Tu ne sembles pas l’avoir vécu, même si tes souvenirs sont encore flous. Alors ne t’inquiètes pas, tu es la bienvenue ici.

Skyrah soupira. Elle avait eu de la chance de tomber sur Hollis. Une elfe qui acceptait les humains.

- Merci beaucoup, argua-t-elle en se tournant vers la femme. Pour tout, votre hospitalité mais aussi l’attention et l’aide que vous nous apportez.

- J’ai promis au père de mes enfants de toujours chérir ceux qui m’entourent.

Sa phrase sonnait bien triste dans les oreilles de la blanche. Avait-elle compris ce que ça sous-entendait ? Oui. La douleur se lisait dans les yeux de Hollis. Pourtant celle-ci eut le courage de continuer.

- Je vois par ton regard que tu te demandes où il est, n’est-ce pas ?

- Ne vous en faites pas, je ne vous oblige à rien…

- Il était guerrier, la coupa-t-elle. Et a fait cette Grande Guerre. Il n’est jamais revenu.

- Je suis désolé… continua Skyrah la gorge serrée.

Combien de personne avait souffert de cet affrontement ? Combien de personne y avait laissé la vie ? Elle voulait connaître les raisons de cette guerre. Mais comment ? Chacun se rejetait la faute sans chercher à comprendre le fond de l’histoire. Il était plus simple de se contenter d’accuser l’autre. Combien de temps allait durer ce froid entre humains et elfes ? Et encore combien de temps les habitants de Xadis comptaient fermer les yeux sur le passé ?

- Vous savez Skyrah, fit Hollis en la sortant de sa torpeur. C’était un homme bon, qui croyait à cette paix entre chaque espèce. Même absent, je veux continuer de croire.

L’espoir. Une petite flammèche frêle et fragile. Une goutte qui était capable de l’anéantir à jamais. Skyrah tentait de garder sa bougie allumé malgré tous les obstacles qui lui barraient la route. Pourtant, cette mère de famille ayant perdu son mari croyait encore. Ce n’était pas une étincelle mais un brasier qu’elle nourrissait depuis la perte de son défunt. Comment faisait-elle pour tenir le coup ? La blanche avait l’impression de s’être perdue à nouveau en revoyant Justie. Mais Hollis tenait encore. D’où lui venait cette force ? Ou puisait-elle toute cette énergie ? Skyrah semblait vide et avait cette mauvaise impression de ne pouvoir s’attacher qu’à son passé oublié. Mais peut-être y avait-il plus simple ? Peut-être devait-elle simplement se laisser aller ? Glisser vers un futur inconnu ? Tenter par elle-même de continuer ?

Elle voulait essayer. Oui. Hollis l’avait convaincue. Elle se mit donc à sourire et répondit :

- Vous avez raison. Et je pense comme lui.

La mère semblait avoir reçu du baume au cœur. Peut-être était-ce l’espoir dont son mari parlait tant ?  Celui qui réunirait à nouveau elfes et humains. Elle sourit de plus belle.

- Redescendons, votre ami doit vous attendre, finit-elle en sortant de la chambre.

Avant d’emprunter les escaliers, Hollis chargea les bras de Skyrah de draps. Elles descendirent par la suite avec assez d’affaires pour préparer deux couches. Même si ça n’allait pas être aussi agréable qu’un lit et matelas. La blanche était tout de même heureuse qu’elle mette autant de moyen pour eux. Elle aurait aussi pu les laisser dehors. Mais elle ne l’avait pas fait. Ça suffisait à la blanche qui l’aida à installer les deux couchages.

En arrivant au salon, Azkiel était entouré des deux enfants. Ses yeux étaient doux et son visage décoré d’un léger sourire. Lui aussi avait changé de vêtements. Optant pour une chemise blanche large qu’il avait glissé dans son pantalons noir. Ça le changeait de porter du clair. Son teint paraissant plus foncé. Il était beau. « Foutrement beau » pensa Skyrah avant de se reprendre et d’aider Hollis. Ensemble, elles étalèrent les couvertures au sol après avoir dégagé la pièce.

Après cela, la mère leur offrit un repas. Ils ne s’étaient rien dit durant plusieurs minutes. La nourriture était bonne et agréable en bouche. Skyrah en avait presque oublié la sensation. Après ces quelques jours à marcher et se contenter des quelques vivres qu’elle avait, prendre un repas complet était d’un soulagement énorme. Elle allait enfin pouvoir se reposer correctement.

Le repas terminé, ils retournèrent à leurs couchages. Hollis portait l’un des enfants, le second à ses côtés.

- Voila, fit la mère avec un sourire. Reposez-vous bien.

Ses enfants regardaient Skyrah d’yeux curieux. Elle passa outre et planta ses yeux dans ceux de Hollis.

- Merci.

L’elfe lui lança un énième sourire et les quitta accompagné de ses deux progénitures. Montant les escaliers, elle avait éteint les lumières en un claquement de doigts les plongeant dans le noir. Seules les fenêtres leur offraient un minimum de visibilité. Parfois, les éclairs illuminaient la pièce de quelques secondes avant de laisser la pénombre s’installer de nouveau. Skyrah s’était allongée à sa couche, Azkiel avait fait de même. Aucun des deux ne s’étaient adressés la parole. L’homme lui avait tourné le dos. La blanche fixait le plafond. Des questions lui brûlaient les lèvres. Si elle devait rester avec lui pour arriver à Belforis, elle voulait en savoir un peu plus. Pourtant, de toutes celles qui vagabondaient dans son esprit, une seule s’échappa pour faire écho dans la pièce.

- Tu penses que les elfes et les humains pourront à nouveau vivre ensemble ?

Elle l’entendit se tourner vers elle. Même dans la pénombre elle arrivait à distinguer son visage surpris. Un silence prit la pièce. Seules les gouttes de la pluie se faisaient entendre, frappant le toit dans de petits clapotis. L’homme fixa part la suite le plafond.

- Je ne vous aime pas, argua-t-il de sa voix grave. J’ai appris à ne plus vous aimer. Mais si je dois être honnête, je l’espère sincèrement.

Il marqua une pause.

- La paix d’avant… enfin, bref.

Azkiel lui tourna le dos de nouveau. Laissant donc le silence prendre la pièce une nouvelle fois.

Skyrah, quant à elle, fixait son dos épais. Il lui avait parlé. Il avait répondu. Et ces petits mots sonnaient pourtant fort. Il les avait aimé, ces « horribles » humains. Il l’avait connu cette paix d’antan. Avait-il souffert de cette grande guerre ? Oui. Ça se sentait dans sa voix. Elle le sentait. Il avait été blessé.

- Je croyais, reprit-il pourtant, toujours de dos. Que tu ne savais pas ce qu’il s’était passé.

- Hollis m’a expliqué. Son mari faisait partie de la garde elfique. Mais… il est décédé. 

Il ne réagit pas. Elle cru au départ qu’il avait sombré dans le sommeil. Mais non, il l’écoutait toujours. Azkiel repensait à cette terrible guerre qui avait anéanti toute une capitale, un peuple… une confiance.

- Pourquoi as-tu été banni de Belforis ? se tenta-t-elle tout de même.

- Ça ne te regarde pas, humaine.

Il avait retrouvé sa voix froide et insensible. Elle ne fut pourtant pas surprise de cette réaction. Le contraire, en revanche, l’aurait étonné. Elle acquiesça de la tête. Signe qu’elle s’offrît à elle-même. Puis se blotti encore plus dans ses draps avant de fermer les yeux.

- Bonne nuit Azkiel, finit-elle par prononcer les paupières lourdes.

Avant de sombrer, elle cru entendre l’homme répondre. Mais peut-être était-ce seulement son imagination qui lui jouait des tours ? Elle se mit pourtant à croire qu’il l’avait bel et bien fait. Peut-être réussirait-elle à découvrir ce qu’il cachait derrière cette coquille froide ?

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