Chapitre 22

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Cela faisait plusieurs minutes qu’elle marchait sur le chemin du retour. Après être allé voir Edaline, elle avait fait ses au revoir à la reine et avait quitté Belforis. Elle aurait aimé parler à Azkiel avant de partir, mais celui-ci était prit par sa famille. Il venait tout juste de les retrouver et elle comprenait tout à fait. Elle n’avait donc pas voulu le déranger et était parti en lui offrant qu’un regard qu’il n’avait pas vu.

Elle écoutait ses pieds s’entrechoquer contre la terre et regardait face à elle. La reine lui avait indiqué le chemin à suivre afin de ne pas se perdre et de retourner à Stivalls en vie. Le déséquilibre n’avait pas l’air d’avoir touché ces bois, la forêt protégée par une force qu’elle ne savait expliquer. Les arbres dansaient au grès du vent. Elle s’y sentait bien. Elle fixait les rayons de soleil qui traversaient les feuillages des arbres et s’écrasaient contre le sol. La grande forêt de Belforis était la seule où elle pouvait encore entendre les oiseaux chanter. Certains animaux demeuraient encore bien en vie ici aussi. Mais elle n’avait pas eu l’occasion de les voir.

- Tu ne m’as même pas salué, râla une voix qui lui offrit une décharge dans tout le corps. Quelle humaine impolie tu es.

- Je ne voulais pas te déranger, tu semblais si heureux de retrouver ta famille, fit-elle en se tournant vers son interlocuteur avec un petit sourire.

Il grimaça. Peut-être aurait-il préféré qu’elle vienne malgré tout ? Peut-être aurait-il apprécié lui parler une dernière fois avant qu’elle ne retourne à Stivalls ? Mais elle ne l’avait pas fait. Et, lorsqu’il l’avait cherché, certains lui avaient avoué qu’elle était partie depuis quelques minutes. Il ne savait pour quelles raisons exactement, mais son pas s’était pressé vers elle. Sa respiration était rapide. Puis il l’avait vu, fixer le ciel comme si elle regardait un miracle. Il l’avait vu sourire sans aucune raison.

- Pourquoi tu es venu Azkiel ? demanda tout de même Skyrah.

- Tu ne connais pas la forêt, tu vas te perdre. Et tes deux capitales auront le temps de mourir vingt fois avant que tu n’arrives.

Croyait-il seulement à ce qu’il venait de dire ? Il s’en était convaincu.

- Donc tu me raccompagnes ?

Elle s’était approchée de lui afin de lui faire complètement face.

- Tu peux rester l’esprit tranquille, la reine m’a indiqué le chemin. Je ne vais pas mourir maintenant. J’en ai pas l’intention.

Elle comptait bien ressortir vivante afin d’aller à Lafand et retrouver ses souvenirs. Elle croisa les bras lorsqu’un détail ne l’échappa pas.

- Prends soin de ta petite sœur, je ne suis pas sûre qu’elle aime réellement le fait que tu sois avec moi.

Skyrah pointa du doigt un buisson. Lorsque l’elfe brun se tourna pour fixer cet endroit, Zayra sorti des feuillages comprenant bien qu’elle avait été démasquée. Celle-ci croisa les bras en fixant la blanche. Son regard - aussi dur était-il - possédait une infime goutte de respect envers elle. Peut-être ne s’attendait-elle pas à être repéré aussi vite ?

- Pourquoi m’avoir suivi ? demanda Azkiel en croisant les bras devant sa petite sœur.

- Je ne les aime pas. Tout comme toi.

Il ne dit rien. Elle continua donc.

- Ils nous ont trahis. Et par leur faute, tu as été banni de Belforis. Comment veux-tu que je leur fasse confiance ?

Skyrah lui avait lancé un denier regard avant de quitter la forêt sans dire un mot de plus. Étrangement, elle était contente qu’il soit venu. Même si ce n’était que pour quelques secondes. Un sentiment qu’elle ne connaissait pas. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Elle déglutit. C’était… étrange, mais agréable aussi.

Comme à l’allée, elle ne s’autorisa que quelques pauses. Comme à l’allée, elle dû faire face à des créatures victimes du déséquilibre. Comme à l’allée, elle avait frôlé la mort en s’attaquant à plus fort qu’elle. Mais elle avait tout de même réussi à s’en sortir indemne. Et elle était maintenant debout face aux grandes portes de Stivalls. En approchant de la capitale, elle avait remarqué les branches entremêlées pour couvrir le trou présent dans le mur. Son estomac devint lourd lorsqu’en traversant la ville, elle y voyait une partie de Stivalls triste et sans vie. Celle-ci avait perdu de son éclat. Les habitants avaient beau faire de leur mieux, beaucoup étaient victimes de cette attaque.

Elle détourna le regard afin de plonger dans le bâtiment de cristal. En descendant pour rejoindre les Édiles, elle y vit Æthnis en pleine discussion avec eux. Elle les avait interrompus. Le visage des trois conseillers se tournèrent vers elle, suivit par la suite de Æthnis qui lui sauta à la gorge.

- Skyrah ! J’ai cru que tu ne reviendrais pas.

La templier s’était écartée afin de lui laisser de l’air.

- Je suis là maintenant, et, commença-t-elle en plantant son regard sur celui de Astrens. La garde a bien reçu votre message. Mais vous devez sûrement déjà le savoir.

- Effectivement, répondit l’Edile en s’avançant vers elle. Et nous vous sommes reconnaissant d’avoir tenue parole.

- Vous pouvez me faire confiance, je vous l’ai dit. Par chance, Belforis n’a pas encore été victime d’explosion. J’espère seulement que ce ne sera pas le cas.

- Skyrah, reprit Æthnis attirant l’attention de la blanche. Je sais que ça ne va pas te plaire mais, même si aucun ne souhaite que cette capitale soit attaqué, rien ne prouve qu’ils ne sont pas à l’origine des attaques.

- Tu es entrain de me dire que si cet ennemi inconnu les prend pour cibles aussi alors ils pourront être innocentés ? Vous n’avez donc aucune confiance en eux ? Même après leur aide ?

- Ce qu’elle essaie de vous dire, renseignera Amalia de sa douce voix. C’est que cela peut faire parti d’un plan. À cause de cette Grande Guerre, nous ne savons plus à qui faire confiance.

- Je n’étais peut-être pas sur les lieux à ce moment, où bien il fait parti des souvenirs effacé de mon passé… Je suis sûre qu’il y a une explication à tout ça. Mais vous restez trop aveuglé sur votre façon de penser. Je révèlerais la vérité, soyez en certains.

- J’ai hâte de l’entendre. Quand vous l’aurez trouvé, déclara l’homme aux cheveux longs.

Elle frissonna. Il la regardait avec ces mêmes yeux froids et distants. Il la mettait au défit. Sans dire plus, elles quittèrent le bâtiment de cristal. Alors qu’elles marchaient sur la route principale, Skyrah fixait d’autant plus les bâtiments de Stivalls. L’horrible souvenir de l’explosion effleurait ses yeux sans cesse.

- Il y a beaucoup de blessé ? demanda-t-elle en portant son attention sur la paladin.

- Nous avons trouvé une trentaine de blessés et neuf morts, sans compter ceux d’Erswin.

- Neuf morts ? angoissa la jeune aux cheveux blancs en arrêtant sa marche.

- Malheureusement. Ils sont à douze morts à Erswin, vingt sept blessés. 

Elle tremblait. Ça n’était peut-être pas des nombres très élevés mais elle savait que ce n’était que le début. Et en y réfléchissant, si cela continuait, beaucoup d’autres deviendraient victimes de cet ennemi inconnu. Elle peinait à respirer lorsque l’idée de savoir qu’elle avait peut-être sa par de responsabilité la frôla. Elle écarta ces idées pour penser à autre chose.

- Comment s’est passé ton voyage à Belforis ? demanda Æthnis.

- Tu avais vu juste, la reine me connait.

- Je m’en suis doutée, sourit-elle, tu es revenue et avec la garde elfique. Tu en as apprit plus sur toi ? (Son visage avait reprit son sérieux) Tu as pu lui poser des questions ?

- Je l’ai fait, mais elle n’a pas eu le temps de me répondre…

Elle songeait. Puis ses yeux s’écarquillèrent en fixant la templier dans l’incompréhension. Le voilà le détail qu’elle avait oublié de donner ! Le voilà le détail qui prouvait l’innocence des elfes !

- Nobimaru est apparu ! Elle est là ma preuve !

Sans même que Æthnis puisse comprendre, Skyrah courrait déjà vers le bâtiment de cristal. Elles rejoignirent les Édiles après avoir descendu les escaliers à toute vitesse. Astrens se tourna vers elles surprit de les revoir aussi rapidement.

- Les elfes ont bel et bien été attaqué, commença Skyrah entre deux souffles. La forêt les protège, je pense que les attaquer de front comme Stivalls et Erswin aurait été impossible. En revanche, ils ont envoyé quelqu’un.

L’attention était maintenant portée sur elle alors qu’elle tentait de se souvenir aux détails près les événements.

- Lorsque j’ai parlé à la reine afin de lui donner la lettre, nous avons été attaqué par Nobimaru. Il s’est introduit dans le palais. Et a faillit tuer la reine.

- Faillit ? répéta Astrens comme pour chercher une réponse.

- J’ai empêché la dague de la toucher.

Elle s’arrêta. Que ce serait-il passé si elle était arrivé trop tard ? Que ce serait-il passé si elle n’avait pu protéger Shura ? Elle aurait été l’ennemie des elfes. Elle aurait possiblement été condamné à mort ou bien emprisonné à vie. Elle n’aurait jamais su qu’il lui fallait aller à Lafand. Elle n’aurait jamais découvert la créatrice même du groupe et ses raisons exactes. Elle aurait échoué.

Skyrah déglutit.

- Il était venu pour apporter un message…

Il avait calculé son coup. Venir et tuer la reine afin de transmettre un message n’aurait été que vain si celle-ci n’était plus. Peut-être avait-il seulement pour but de la défier en entrant dans son palais ? De dire ce qu’il avait à dire et repartir. En voyant Skyrah, il n’avait voulu que la tester. Voir si celle qu’il avait connu était toujours encrée en son inconscient. Plus qu’elle, il savait qu’elle réussirait à sentir le danger et éloigner la reine. Il n’avait fait que s’amuser une fois de plus.

La rage montait en elle. Pourtant, elle garda son calme afin de continuer son récit.

- Il a parlé des attaques, celles-ci venant toutes de la même personne : son maître. Ça leur importe peu que nous soyons humains ou elfes. Tant qu’ils ont ce qu’ils veulent.

- Qu’a-t-il dit ? demanda Amalia grave, première fois qu’elle la voyait aussi sérieuse et froide.

Skyrah réfléchit un instant. Cela remontait à plusieurs jours, un peu avant son départ pour Stivalls.

- D’après lui, une personne que déteste son maître est revenue d’entre les morts. Elle lui aurait volé quelque chose. Il disait, (elle marqua une seconde pause) que tant que celle-ci faisait l’ignorante, son maître ne laisserait pas les capitales en paix.

Avait-elle oublié des détails ? Non. Elle était sûre d’avoir émis chaque partie importante du message. Maintenant qu’elle y repensait, c’était d’autant plus effrayant. Pourquoi détruire des capitales ? Quel était donc cette « chose » si importante pour mettre en danger des centaines, voire milliers, de vies. Elle serra le poing.

- Et qui nous dit que ce n’est pas une mise en scène des elfes ?!

Astrens s’était énervé. Elle voyait le rouge de sa rage brûler dans ses yeux. Il avait peur. Comme tous. À la tête de Stivalls, il se devait de faire preuve d’un sang froid extrême pour gérer tant de personne. Même s’il était accompagné de deux autres Édiles, le poids de ses épaules ne devait pas être léger pour autant.

Skyrah eut presque fait un pas en arrière, mais elle ne voulait pas montrer un signe de faiblesse face à lui. Pas alors qu’il doutait constamment d’elle. Elle avait alors gardé la tête haute, fixant l’homme dans les yeux.

- J’ai vu Nobimaru. J’étais avec elle ce jour là, sur les îles, reprit Æthnis. Je ne pense pas qu’elle mentirait sur ce sujet.

- Je vous fais confiance, prononça Darim suivit ensuite par Amalia.

Skyrah eut un petit sourire en les voyant prendre sa défense. Elle n’était peut-être pas si seule en fin de compte. Sa confiance gonfla comme un petit ballon. Mais elle ne le montrait pas.

- Bien, grogna-t-il. Mais faites en sorte que cette confiance ne soit pas détruite.

- Évidemment, le défia-t-elle avec un petit sourire.

Alors qu’Æthnis s’apprêtait à partir, la blanche reprit de nouveau.

- Je voulais aussi vous prévenir : je pars pour Lafand.

- Pourquoi ? fit la templier surprise.

- J’ai parlé à la reine. D’après elle, j’aurais peut-être des réponses là-bas. Mon groupe y résidait autrefois. Avant la Grande Guerre.

- Vous demandez la permission ? argua Astrens.

- Non, répondit-elle accompagné d’un signe de tête. C’était pour vous prévenir. Je pars là-bas que vous le vouliez ou non. Mes souvenirs pourront peut-être mettre le point final sur toute cette histoire. Et puis, vous ne m’avez jamais considéré comme une habitante de Stivalls, et vous avez sûrement raison, finit-elle en éteignant sa voix sur sa dernière phrase.

- Très bien, nous vous donnerons une carte et une monture.

Elle fut presque surprise de cela. Mais c’était déjà ça.

- Je pars avec elle, affirma Æthnis attirant tous les regards sur elle.

- Pourquoi donc ?

- Si elle a un quelconque problème je veux l’aider.

- Même vous Æthnis ? s’indigna le blond les sourcils froncés. L’une des meilleures de la Ligue part, alors que nous sommes en pleine crise…

- J’emmène Zéphyr. Un bourrin en plus ne peut pas faire de mal.

Il souffla posant ses doigts sur l’arête de son nez avant d’acquiescer de la tête.

- Faites attention, s’il arrive quoi que ce soit à nos guerriers je vous en tiendrais pour entière responsable, attaqua-t-il Skyrah en relevant la tête.

Elle le défia du regard avant de quitter à nouveau le bâtiment de cristal. À l’extérieur, toute son adrénaline la quitta comme un glaçon fondant au soleil.

- Ouah ! J’ai tenu tête aux Ediles ! commença Æthnis avec un grand sourire. Non pas que je ne l’avais pas déjà fait… mais quand même !

La templier réussit après quelques minutes à détendre la blanche qui craignait pour sa vie après cet affront. Elles allèrent donc comme prévu chercher le guerrier qui fut surpris de cette nouvelle mission. Malgré le désordre présent à Erswin et Stivalls, le berserker accepta sans broncher - même si Æthnis ne lui avait guère demandé son avis. Ils retournèrent à la capitale de la magie afin de se reposer pour leur départ prévu au lendemain. Le soir, ils s’étaient installés à une auberge. La vie reprenait doucement son cours, les tables se remplissaient de jours en jours, même si la peur affluait toujours autant dans les deux villes.

- Donc si je comprends bien, on part pour Lafand retrouver tes souvenirs ? intervient le guerrier après avoir avalé une cuillère de son repas.

- La reine m’a dit que je pouvais les retrouver. Seulement si je retrouve mon arme.

- Une nouvelle classe… je n’en reviens pas. C’est quoi au juste ? demanda la templier.

- D’après elle, c’est un mélange de toutes. Je contrôle aussi le temps. Je ne sais pas si c’est clair, c’est tellement flou. (Elle leur offrit un petit rire perdu) Mon arme serait liée à moi, comme une seconde âme. L’entièreté de ma vie est stocké dedans (son regard se fit plus distant, se perdant dans ses pensées. Après s’être repris, elle continua : ). Je peux aussi voir le passé. Mais encore une fois, je ne peux rien faire sans mon arme.

- D’où l’importance d’aller la chercher à Lafand, argua Æthnis compréhensive.

La templier s’affaissa sur sa chaise comme si elle tentait de digérer et comprendre les informations qu’elle venait d’apprendre.

- Ouah, c’est tellement fou. Je ne pensais pas que c’était possible, à croire que si.

Elle avait vite fait de reposer son regard étincelant dans celui de Skyrah. Ce soudain saut d’énergie offrit un petit sourire à la blanche.

- Donc notre but est de trouver une arme que tu n’as jamais vu ? Pratique, intervint Zéphyr.

- En réalité, je l’ai aperçu vaguement dans certains de mes souvenirs. Je pense pouvoir sentir sa présence.

Ce n’était qu’après une petite minute de silence que Skyrah reprit, émettant un détail important de leur nouveau voyage.

- Nous passerons par Belforis. La reine tenait à me préparer.

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