Chapitre 23

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Æthnis avait perdu de son éclat après cela. Skyrah connaissait la raison de cette ombre sur son visage, de même que sur celui de Zéphyr. Pourquoi fallait-il qu'ils soient tous aussi borné et aveuglé ? Elle pouvait en un sens les comprendre. Il devait être dur d'offrir sa confiance alors qu'une ville entière eut été détruite à cause de cela. Pourtant, elle n'arrivait pas à supporter le manque d'effort de leur part, humains comme elfes. Était-elle la seule à y voir un quelconque espoir ? Elle souffla.

- Vous non plus, vous ne les aimez pas, avait-elle dit plutôt comme une affirmation qu'une réelle question.

- Je n'irais pas dire que je ne les aime pas, reprit la templier. Mais c'est vrai que j'ai du mal. Je sais que tu peux comprendre. La reine ne nous acceptera pas Skyrah, finit-elle en liant ses mains entre elles. Ça ne nous arrêtera pas pour autant. On retrouvera tes souvenirs, même si ça veut dire aller voir les elfes.

- Merci Æ, souffla-t-elle soulagé.

La templier lui offrit un large sourire avant de se rapprocher dans un bruit de chaise. Elle lui tapa le bras de son coude.

- Comment c'était là-bas ?

- C'est tellement beau, et différent de Stivalls et Erswin.

- Tu as retrouvé des personnes que tu connaissais ? Ils ont fêté ton retour ?

Elle répondit d'un signe de tête négatif avant de reprendre afin d'être plus précise.

- À part la reine, personne ne semblait me connaître. Ou alors je suis trop différente. Et puis je ne suis pas entrée... de façon... normale ?

- Qu'est-ce que tu as fait ? s'inquiéta Zéphyr un sourcil levé.

- Sur le chemin j'ai rencontré un elfe, je pensais qu'il pourrait m'aider. Il se trouve qu'il a été banni de Belforis. Lorsque je suis rentrée, les gardes nous on arrêté et envoyé en prison. Une humaine et un elfe traître.

- Un super combos, rit la templier avant de se reprendre. Aucun flashback ?

- Non, seulement un rêve étrange. C'était comme des bribes de souvenir. Je t'avoue que ça m'a plus perdu qu'autre chose.

Mais elle était sûre que dans toutes ces voix, celle de Justie y était. Sa défunte amie lui avait demandé de se lever. Son corps avait pressentit la présence de Azkiel ? Elle souffla. Un de ces jours, son cerveau finirait pas exploser à force de trop penser.

Le lendemain, Skyrah rejoignit - accompagné de Zéphyr et Æthnis - les Édiles. Les trois conseillers les attendaient hors de la capitale. À leur côté, trois grands animaux que Skyrah n'avait jamais vu. Elle écarquilla les yeux en détaillant les bêtes, de magnifiques créatures d'après elle.

- Ce sont des sylfs, murmura la templier alors qu'elle suivait Zéphyr afin de saluer les Édiles qui parlaient entre eux.

Elle ne le remarqua qu'après, mais eux aussi étaient accompagné. Deux personnes - dont elle ignorait la classe - préparaient les montures. Chaque sylf possédait sa selle, décoré de sac de part et d'autre. Leur corps était composé de poils, longeant leur dos pour finir sur une longue queue pointue. Leurs oreilles s'étendaient sur plusieurs centimètres de chaque côté de leur tête. Leur museau semblait fin et long. Leurs pattes agiles... plus elle les regardaient, plus elle y voyait le premier animal victime du déséquilibre qu'elle avait rencontré. Sauf qu'eux, possédaient des yeux jaunes soleil. Leurs griffes étaient moins acérées. Leurs dents moins dangereuses. Leur pelage plus clair qui partait sur du orange feu. Elle n'avait pas peur d'eux. Au contraire, elle semblait lire dans leurs yeux une confiance qu'elle voyait rarement.

Skyrah se mit à sourire lorsqu'elle s'approcha d'un des sylfs.

- Nous vous avons mit tout ce dont vous aurez besoin, argua Amalia avec un grand sourire.

La blanche n'avait guère fait attention aux restes des paroles, surtout au regard lacérant de Astrens. Son groupe parti rapidement vers Belforis. Durant le trajet, ils parlaient de tout et de rien. Ils essayaient surtout de faire passer le temps. Le voyage était certes moins éprouvant qu'à pied, il n'en restait pas moins long et fatiguant. La journée, ils laissairnt les sylfs marcher à leur rythme, leur octroyant des pauses. Tandis que la nuit, ils faisaient en sorte d'accélérer la cadence afin de ne pas croiser une créature. Malgré tous leurs efforts pour les éviter ils avaient vite fait de tomber dessus. Skyrah était la moins expérimenté au combat, elle veillait sur les sylfs alors que Æthnis et Zéphyr combattaient vaillamment.
Ils étaient puissants, habiles, forts... Les combats effrayants en devenaient presque un spectacle pour ses yeux. Même si la tristesse des créatures venaient souvent la heurter de plein fouet.

Cela faisait quelques jours qu'ils étaient parti - elle n'avait pas compté - mais ils étaient enfin arrivé. La nuit caressait le ciel et la fatigue leur rongeait les yeux.

- Ça faisait longtemps que je n'étais pas venu, murmura Zéphyr en fixant la ville qui s'étendait devant ses yeux.

Le groupe n'avait pas encore franchit la capitale, restant en retrait.

- Tu y es déjà allé ? demanda Skyrah en se tournant vers l'homme.

- Oui, quelques fois seulement. Avant que la reine ne nous renvoie. Avant qu'elle ne décrète que chaque humain qui franchirait la forêt deviendrait cible de sa garde.

Skyrah fixait maintenant le palais. C'était étrange. Elle souhaitait au plus profond d'elle que chaque espèce vive ensemble. Pourtant, elle n'arrivait pas à imaginer des humaines dans la capitale elfique. Elle souffla.

- Restez là, je vais voir la reine, fit-elle en descendant de sa monture.

- On ne bouge pas d'ici, répondit Æthnis en attrapant les reines du sylfs que lui tendait Skyrah.

- Tu sembles un peu trop optimiste, chuchota Zéphyr à la templier.

- Ferme là toi, fit-elle avec un sourire alors qu'elle regardait la blanche partir vers Belforis.

L'homme râla mais n'ajouta rien.
Skyrah entra bien vite dans le château. Même si aucun des gardes ne l'avaient arrêté, chacun la dévisageait. Elle n'y fit pas attention et pénétra le hall afin de se diriger vers la salle du trône. Un groupe d'elfes sortit de la grande pièce, murmurant entre eux. Lorsqu'ils passèrent à côté d'elle, ils se turent.
En fin de compte, ils étaient tous pareils. Ils jugeaient l'autre sans comprendre.

Skyrah entra dans la pièce. La reine était de dos, face à trou qu'avait laissé l'arme de Nobimaru. L'endroit où celle-ci avait faillit perdre la vie. La robe de la reine était plus sobre que la dernière fois, ses longs cheveux lâchés tombant vers l'arrière de ses cuisses.

- Reine Shura.

- Oh ! se tourna la femme avec un petit sourire - surprise de voir sa guerrière arriver à une heure aussi tardivement. Tu as fait vite.

- Je souhaite avoir des réponses au plus vite, argua-t-elle en s'approchant de la reine. Puis-je vous demander une faveur ?

Elle acquiesça.

- Mes amis ont voulu m'accompagner pour Lafand. Est-ce qu'il serait possible de les accueillir dans votre ville ? Je sais que vous n'aimez pas les humains. On partira le plus plus vite possible demain matin. Je ne veux pas les laisser dehors.

Shura grimaça avant de répondre.

- Je vois. C'est avec plaisir, même si j'ai du mal avec ma réponse et je m'en excuse.

- Je comprends.

- Je vais faire préparer des chambres pour vous. Vous dormirez au château. Je ne veux pas que vous ayez des problèmes en ville parce que vous êtes humains.

- Merci.

Æthnis et Zéphyr installé, Skyrah rejoignit à son tour sa chambre. En entrant, elle se retrouva face à un très beau lit oval, une couverture et plusieurs coussins en camaïeux de rose. À sa droite, une grande armoire blanche accompagnée d'un miroir de sa taille. Tandis qu'à sa gauche s'élançait une haute fenêtre et une coiffeuse. La pièce avait beau être peu éclairé, les deux lunes brillaient sur la vitre et caressait les draps.

Fatiguée, elle enleva nonchalamment ses chaussures et s'affala sur le lit après être passé sous la douche. C'était la première fois qu'elle s'allongeait dans un lit aussi grand et agréable. Elle se sentait bercé par le silence des lieux. Belforis était paisible. Était-ce sa chambre auparavant ? Elle n'en savait rien. Aucun de ces murs ne lui semblait familiers. Skyrah se couvrit avec la couverture et ferma les yeux - ses paupières devenues trop lourdes. Elle perdit conscience la minute qui suivait.

Ils étaient sortis tôt le matin afin de ne pas attirer trop l'attention. Du côté Nord du palais, ils avaient rejoint les sylfs prêt à partir. La reine avait ajouté quelques sacs aux voyageurs, de quoi se réchauffer durant leur périple et quelques vivres en plus. Shura avait finit par s'approcher de Skyrah qui vérifiait ses affaires.

- Quelques temps après la Grande Guerre, j'ai envoyé des gardes pour faire un état des lieux. À part les mauvaises nouvelles, ils m'ont rapporté cela.

La reine lui tendit une broche en argent. Composé d'un cercle, deux traits se rejoignaient au centre pour former un petit losange. L'un d'eux s'évadait sur le bord droit en boucle, sa seconde extrémité s'enfuyant vers le haut droit en pointe.

- Je me suis dit que ça pourrait te servir. Peut-être trouveras-tu quelque chose de plus concluant ? (La reine se rapprocha plus d'elle afin que seule Skyrah l'entende) Elle a été trouvé dans le château. Là où ton groupe travaillait.

- Vous pensez qu'elle appartenait à qui ?

- À un humain je dirais, nos techniques pour ce matériaux sont différentes, moins rustres. Mais en réalité, je ne saurais te répondre avec certitude.

- Merci. Nous allons y aller dans ce cas, répondit Skyrah après avoir rangé la broche dans un des sacs.

- Une dernière chose Skyrah, reprit la reine alors que la blanche comptait grimper sur sa monture. Vous comptez traverser le Mont Brisé ou le contourner ?

- Si vous voulez arriver plus vite il faudra la traverser, fit une voix derrière la reine.

- Tu connais l'endroit Azkiel ?

- Évidemment, répondit-il en croisant les bras.

Il s'était avancé d'autant plus, faisant face à Skyrah aux côtés de la reine - gardant tout de même ses distances.

- Qu'est-ce que le Mont Brisé ?

- Une montagne coupée en deux par un fleuve.

- Alors on passera par la montagne si ça nous permet d'arriver plus vite.

- Elle est enneigé, reprit l'elfe brun. Les tempêtes sont fréquentes et parfois sanglante à cause du déséquilibre. Vous allez vous perdre si vous ne connaissez pas les lieux.

- Guide nous si tu t'y connais, cracha Æthnis derrière la blanche.

- Et qu'est-ce que je gagne à venir avec vous ?

- Te racheter.

Surpris, il se tourna vers la reine. Elle lui lançait ce même regard haineux à son égard.

- Aide les et tu seras pardonné pour ce que tu as fait.

Le silence prit le groupe durant quelques secondes - si ce n'était minutes. Allait-elle vraiment le libérer de ce fardeaux s'il les aidait ? Était-ce aussi simple ? Quoi que le chemin s'avérait tortueux, long, dur... Il serra des dents. Après un énième regard sur la reine Shura, il répondit enfin.

- Très bien. Je les emmène.

Skyrah le remercia du regard. L'homme de son côté, semblait énervé d'avoir été manipulé de la sorte. Mais aussi confus de ce que la reine avait proposé. Shura fit donc préparer une monture de plus, un sylf. À la différence de ceux qu'ils avaient, le pelage de celui-ci virait au brun - le soleil lui offrait quelques reflets verdâtres. D'après les explications de Æthnis, ce sylf était différent car il venait de la forêt de Belforis. Certaines espèces se trouvaient partout à Xadis, mais chacune possédait sa différence - il était donc simple de localiser d'où ils venaient.

Les sylfs étaient les meilleures montures pour les longs voyages. Robustes, puissants, rapides, agiles et endurants, parfaites pour leur permettre d'aller à Lafand le plus vite possible.

Une fois le sylf de Azkiel prêt, ils prirent la route alors que le soleil commençait son voyage vers le ciel. Celui-ci avait prit la tête du groupe, Æthnis et Zéphyr aux près de Skyrah.

- Comment ça se racheter ? demanda le jeune blond en regardant le dos de leur guide.

- C'est une longue histoire. Mais il n'est pas en tord, j'en suis sure. Seulement, il n'avait rien pour prouver son innocence.

- C'est donc lui l'elfe dont tu nous as parlé, argua Æthnis de son côté.

- Je ne lui fais pas confiance, émit le berserker.

- Tu dis ça seulement parce que tu hais les elfes. Ne juges pas un livre à sa couverture.

- Sauf que le terme bannis est dans la description de ce livre, reprit la templier d'un ton calme. Je te fais confiance Skyrah. Mais j'ai tout de même du mal avec lui. Comprends nous, s'il te plaît.

Elle fixait le dos de Azkiel. Avait-il entendu ? Elle espérait que non. Ça lui ferait une raison de plus de ne pas aimer les humains et elle n'avait pas besoin de ça. Ils venaient de sortir de la grande forêt de Belforis. De là, s'entendait la verdure à perte de vue et des arbres ci et là. Face à eux, quelques collines sans le moindre intérêt comparé à la montagne blanche surplombant l'horizon.

Le Mont Brisé. D'après les histoires, un sorcier supérieur l'aurait coupé en deux. Avide de pouvoir, le métamorph aurait abandonné sa forme humaine pour celle d'un monstre ailé. Énervé, il aurait lancé un sort de coupe séparant Xadis en deux par une rivière. Celle-ci serait tellement profonde que les xadiens se demandaient même si elle possédait un fond. C'était de cette histoire que le Mont Sha fut renommé en Mont Brisé. La montagne gigantesque coupée en deux par une simple rivière - c'était difficile à croire.

En tout cas, de là où elle était, il était encore plus difficile de s'imaginer en haut. Elle savait que leur voyage risquait d'être très long. Skyrah espérait seulement que ses amis trouvent un terrain d'entente. Elle s'approcha de Azkiel - qui était toujours en tête.

- On pourra faire des pauses là haut ?

Elle se demanda la seconde d'après si sa question n'était pas trop stupide. Évidemment qu'ils allaient se reposer, alors pourquoi le demander ? Ne semblait-elle pas étrange ? Elle fut troublée. S'était-elle approchée de lui parce qu'elle se sentait mal après ce que ses amis avaient dit de l'elfe ? Ou peut-être en ressentait-elle le besoin caché ? Et surtout, pourquoi à chacun de ses choix finissait-elle par être ensevelis de questions et de doutes ? Bon sang. Que c'était dur d'être elle.

L'homme s'était tourné pour la regarder, un sourcil levé.

- Pour la nuit, se justifia-t-elle en espérant que sa réponse suffise à retirer ce regard étrange qu'il affichait. Se reposer, avait-elle tout de même chuchoté.

- Il y a un village au sommet, ils nous accueilleront avec plaisir.

- Tu y es déjà allé ?

- C'est l'un des seuls villages, depuis la Grande Guerre, où elfes et humains cohabitent sans querelles.

Elle ne répondit rien, laissant ses yeux se perdre sur la montagne au loin. Un sourire vint s'afficher sur ses lèvres. À ses côtés, l'elfe se mit à ricaner en la voyant. Elle grimaça tout en reposant ses yeux turquoises sur le brun.

- Une preuve que nous ne sommes pas si différents, se défendit-elle. Ils pourraient même être d'une grande d'aide à l'avenir. Un exemple.

Il sourit en guise de réponse et laissa couler quelques minutes avant de reprendre afin de noyer le silence.

- Les deux humains n'ont pas l'air de m'aimer beaucoup, fit-il alors que les guerriers de la Ligue parlaient voix basse derrière.

- Ils changeront d'avis, j'en suis sûre.

Il ouvrit la bouche pour répliquer, mais aucun son ne sorti. « Les humains sont tous les mêmes », voilà ce qu'il comptait répondre. Alors pourquoi n'arrivait-il pas à le dire ? Peut-être parce qu'au fond, il comprenait que ce n'était pas le cas, pas de tous. La preuve en était là : il arrivait à parler de tout avec Skyrah. Il en était d'ailleurs surpris.

- Ça ne me dérange pas, finit-il. Mais s'ils veulent dire quelque chose, qu'ils n'hésitent pas. Ça leur évitera de gaspiller leur salive.

Ils se regardèrent un instant avant de rire tous deux. Azkiel devait avoir vécu beaucoup de choses pour être aussi serein.

- Merci de nous accompagner, se calma-t-elle.

Elle l'avait pensé, mais elle ne lui avait pas dit depuis qu'ils étaient partis. Elle trouvait normal de lui transmettre.

- Je n'ai pas vraiment eu le choix.

- Tu as décidé de montrer que tu étais digne de confiance à la reine en nous guidant. Et avec ce voyage, tu serais pardonné. Peut-être même qu'elle te laissera une place au sein de la garde ? Comme avant.

Il secoua la tête négativement. Il savait la haine de la reine grande. Le pardon ne semblait être qu'un prétexte pour les emmener à bon port.

- Elle a l'air de beaucoup t'apprécier. Je ne compte pas dans l'histoire.

Elle baissa les yeux, réfléchissant. Il y avait forcément une solution. Mais laquelle ? Elle n'en savait rien.

- Et si tu négocies avec elle ? reprit-il en lui lançant un regard en coin. Peut-être qu'elle accepterait de me reprendre...

- Tu penses que ça fonctionnerait ?

Il pouffa.

- Quoi ? Je suis sérieuse ! Tu penses qu'elle dirait oui ?

- Je blaguais Skyrah (il avait reprit son sérieux ). Ça n'a aucune chance à mon avis.

- Comment peux-tu le savoir ?

- J'ai vu la haine dans ses yeux. Elle y est encore quand elle me regarde. Elle ne me pardonnera pas si facilement.

Elle se tue. Que pouvait-elle répondre à cela ? Rien ne lui vint en tête en tout cas. Alors elle garda le silence, laissant les heures et les jours défiler à une vitesse longue et interminable.

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