Chapitre 28

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Le poids était tel que chacun de ses bras brûlaient à l'effort. Skyrah avait réussi à retirer une roche de cette lumière qu'elle apercevait. Elle la lâcha plus loin dans un bruit lourd. Sans même jeter un seul regard à ses compagnons qui ne comprenaient pas, elle continua.

Sans succès.

Les débris étaient trop lourds. Trop gros. Trop imposants pour elle.

Zéphyr descendit la rejoindre, suivit par Æthnis et Azkiel. Ensemble, ils arrivèrent à décaler de quelques centimètres le morceau.

- Je ne comprends pas pourquoi on fait le ménage, força l'elfe les dents serrées et les bras lourds afin de faire glisser la roche plus loin.

Elle ne répondit pas. Ils continuèrent afin de libérer la lumière qu'aucun ne voyait à part elle. Les débris retirés, ils avaient tous les yeux rivés sur leur trouvaille.

Une belle épée au manche bleu se tenait là. Elle ne semblait pas abîmée et malgré le poids sur elle, elle ne possédait aucune rayure. Libéré de ses entraves, Skyrah voyait sa lame luire d'autant plus. C'est elle qui l'appelait.

- Je n'avais jamais vu ce type d'arme avant, rétorqua Æthnis suivit de Zéphyr qui acquiesça.

Derrière elle, ses compagnons ne pouvaient voir son visage empli de trop d'émotion à la fois. Elle avait peur. Toute sa vie se trouvait maintenant devant elle, sous ses yeux. Elle était surprise. Parce que même si elle ne la connaissait pas, elle savait que c'était la sienne. C'était son arme.

Comme hypnotisée, elle s'accroupit afin de s'approcher d'elle. Pourquoi était-elle la seule à voir cette lumière ? Les autres ne semblaient apercevoir qu'une épée prisonnière du temps et des ruines de Lafand. De sa main droite, Skyrah attrapa le manche de l'arme qui l'appelait si fort. À peine l'eut-elle touché, que sa vue s'assombrit et chaque bruit autour ne devint que songe et illusion.

Son père et sa mère lui tenait la main. Elle était petite et aimait quand ses parents étaient avec elle. Les deux adultes souriaient joyeusement en la regardant, leurs deux visages étaient cachés par le contre jour. Elle les aimait tant. C'était eux qui avait fait d'elle la petite fille heureuse qu'elle était.

Un flash vint pourtant éblouir ses yeux - plus que le soleil. La douleur était telle, qu'elle devait fermer les yeux. Lorsqu'elle les ouvrit de nouveau, la petite était dans les bras de son frère. Il était le plus beau d'après elle ! Elle n'avait que quatre ans à cette époque et attendait toujours avec impatience le retour de son frère. Il étudiait à Stivalls pour devenir guérisseur et ne venait que lorsqu'il avait du temps libre. La capitale était loin après tout. Ils habitaient sur une petite île près de Lafand. Le trajet étant long, ils ne se voyaient que peu.

Ce souvenir disparu malgré elle, comme une photo qui prenait feu. Les flammes les avaient entourées et la petite voyait son frère allongé au sol donnant son dernier souffle. Elle avait envie de pleurer, de hurler... mais ses yeux se fermaient sans qu'elle ne puisse y faire quoi que ce soit.

Elle était maintenant face à cette belle pierre, accompagnée d'une fleur. Cette petite pousse allait grandir avec le temps et finirait par cacher les gravures présentes sur la roche. Ça fonctionnait comme cela. Les personnes étaient enterrés avec une graine dans les mains. Petit à petit, celle-ci grandissait jusqu'à sortir de terre et s'accrocher à la pierre tombale. Plus le temps passait, plus elle recouvrait de ses feuilles les écritures jusqu'à les faire disparaître dans un songe de pétales. Les fleurs utilisaient la puissance cristalline du défunt pour grandir et s'épanouir. Plus la personne avait de magie, plus la fleur était belle et grande. La petite détestait celà. Elle prit vite l'habitude de lui rendre visite tous les jours.

Après quelques années, elle avait perdu ce petit éclat dans ses yeux. Elle avait seize ans lorsqu'elle accepta pour la première fois de quitter son village natal. L'adolescente avait proposé son aide à une amie de sa mère - celle-ci fut d'ailleurs surprise mais heureuse de voir son enfant grandir. La jeune devait apporter quelques affaires à la fille de cette amie. Rien de très palpitant et compliqué, mais il lui fallait tout de même traverser la moitié de Xadis afin d'aller à Stivalls.

L'adolescente était donc partie seule avec l'inquiétude de ses parents. Sur sa monture, elle finit par passer à côté d'une forêt magnifique et décida d'y faire un crochet pour l'admirer de plus près. C'est ici qu'elle fit une rencontre étonnante : une belle fleur aux pétales dorés et argentés. C'est en l'effleurant que la magie opéra. Le végétal qui lui était inconnu vint s'incruster dans sa peau et la marquer d'un losange. Elle frotta dessus afin de l'enlever. Mais sans succès. Elle eut peur d'avoir fait une bêtise. Et pour cacher son tracas, elle reprit rapidement son chemin afin de sortir de cette forêt. Ce qu'elle ne savait pas en revanche, c'est qu'un groupe de jeunes humains l'avait vu. Surtout la chef de celui-ci, qui s'était empressée d'en faire part aux autres.

Ce n'était qu'après quelques minutes qu'elle reçut une visite inattendue. Une très belle femme aux oreilles pointues. Celle-ci était accompagnée par sept personnes.

- Qui êtes-vous ? demanda l'enfant, faisant un pas en arrière.

- Je suis Shura, femme du roi de Belforis, Slay Olphor.

Elle en avait entendu parler. Mais jamais elle aurait cru qu'elle allait la voir. L'adolescente n'ajoutait rien, se contentant de fixer la grande femme devant elle.

- Fais moi voir ton poignet, argua l'elfe d'une douce voix.

Elle s'exécuta sans rien dire. Elle ne savait quoi penser mais semblait prête à partir en courant au moindre problème. Qu'encourait-elle à fuir la reine de Belforis ? Shura toucha délicatement la marque qu'avait fait la fleur.

- Tu as donc été choisie.

- Choisie ? Comment ça ?

- La Prière. C'est une fleur esprit qui se balade dans la forêt de Belforis. Il n'y a qu'à certaines personnes qu'elle offre sa bénédiction. C'est un honneur.

- Une bénédiction ? répéta-t-elle en fixant sa marque.

La reine regarda le sac que portait l'enfant - accompagné de sa monture.

- Tu fais un long voyage, n'est-ce pas ?

- Je dois aller à Stivalls.

- Dans ce cas, je te laisse continuer ta route ma chère. Fais attention à toi.

- Merci reine Shura.

L'enfant quitta la femme sans se retourner. Elle comptait bien partir au plus vite. Quant à la reine, son visage prit une expression plus sérieuse. Elle se tourna vers la chef du groupe qui l'accompagnait.

- Justie, surveille là.

- Vous pensez que c'est elle ?

- Je n'en sais rien, mais la Prière l'a choisi. Tout comme vous sept. Elle a l'air jeune, nous aurons de la chance si elle ne possède aucune classe.

- Bien.

- Ne te fais pas trop remarquer. Je veux seulement que tu veilles à ce qu'il ne lui arrive rien.

- Je le ferais, répondit Justie en les quittant pour suivre de loin l'adolescente.

Après son long voyage, elle était enfin rentrée chez elle. Cela faisait déjà deux jours qu'elle avait retrouvé sa maison et ses parents. Elle n'avait pourtant pas réussi à oublier la marque et la Prière. Alors qu'elle venait de se réveiller - elle enfila comme à son habitude un bandage blanc autour de sa cicatrice au bras - elle rejoignit ses parents. L'adolescente fut surprise de voir que la reine était de nouveau face à elle, encore accompagnée de ce groupe de jeunes gens.

- Reine Shura ? fit-elle en s'approchant de ses géniteurs sans la lâcher du regard.

- Elle dit être venue pour toi, commença sa mère.

- Elle a une proposition à te faire, finit son père en posant une main réconfortante sur son épaule.

- Tu es encore jeune et tu as le choix, argua Shura. Je te propose un chemin qui sera difficile. Je ne vais pas te mentir. Mais tu as été choisi par la forêt et je ne peux ignorer ce signe.

Elle écoutait attentivement. La reine la regardait avec ces mêmes yeux doux. La jeune fit donc un pas vers elle.

- Dites moi.

- Acceptes-tu d'être la première dériveuse de temps ?

- Comment ?

- Je te demande si tu acceptes de devenir le premier humain de cette nouvelle classe. La décision t'appartient.

Elle ne savait quoi répondre. Qu'était-ce exactement ? À quel point cela allait-il être dur ? Elle prit une grande inspiration pour calmer sa panique intérieur.

- À quel point ce rôle est-il important ? reprit l'enfant sous le regard surpris de Shura. Je voulais devenir guérisseur comme mon frère. Pour lui rendre hommage. Combien de vie ce rôle peut-il sauver ?

La reine comprenait dorénavant le choix de la Prière. Elle se mit à sourire.

- Toutes les vies que protège Xadis.

- C'est impossible.

- Crois moi que si, ce rôle est bien plus important que tout ce que tu peux imaginer.

Alors que sa mère comptait prendre la parole afin de rassurer sa progéniture, la petite répondit sans lui laisser le temps de réagir.

- J'accepte.

- Mais chérie... murmura la mère sans réfléchir.

- Maman, je le fais pour Saviss. Pour vous. Et pour toutes les vies que je pourrais sauver. Je sais ce que ça fait de perdre quelqu'un. J'ai eu tant de mal à m'en remettre. Je ne veux pas que d'autres en souffrent aussi. Je sais que c'est la vie et qu'on y peut rien. Mais je ferais de mon mieux.

Sa mère la prit dans ses bras.

- Je te fais confiance ma chérie. Et je suis fière de toi, sache le.

La jeune fille se tourna vers la reine et reprit.

- Que dois-je faire ?

- Tu viens avec nous à Belforis pour ton entraînement. Ne t'inquiètes pas, tu auras le droit de rendre visite à tes parents.

Elle acquiesça de la tête avec un petit sourire.

- Merci de me laisser partir, papa et maman.

Elle frappait et frappait encore. Ses doigts lui faisaient atrocement mal. Ses phalanges étaient blanches par la force qu'elle usait pour tenir cette lame. La reine Shura avait fait créer cette épée spécialement pour elle. Elle avait utilisé une partie de l'énergie même de la jeune pour la forger. Mais en était-elle réellement digne ?

Elle s'arrêta, tentant de reprendre une respiration normale.

- Tu vas y arriver, je te le promets, argua Tozuta de sa voix timide.

- Je n'arrive même pas à créer un cercle magique. Comment réussirais-je à exécuter ce sort ?

- Il ne faut pas abandonner...

Alors qu'elle soufflait, une tape vint résonner à l'arrière de sa tête - la faisant perdre son équilibre. Elle était surprise de ce coup dont elle ne s'attendait guère. Lorsqu'elle tourna la tête ses sourcils froncés vers l'origine de cette claque, elle vit Justie avec les bras croisés.

- Qu'est-ce que je t'ai dit ! Bon sang ! N'abandonne jamais ! Tu n'y arrives pas ? Alors recommence jusqu'à ce que ça donne quelque chose. Ai un peu confiance en tes capacités ! Je ne t'ai pas appris à douter de toi voyons.

- Oui Justie, respira la jeune en se redressant pour se préparer à lancer le sort qu'elle peinait tant à faire.

- Fais une pause, j'ai quelque chose pour toi, expliqua la blonde en sortant un petit paquet de sous son bras.

Elle fit donc, posant son arme au sol. Elle la regardait perplexe.

- Cadeau ! renchérît Justie en lui donnant le paquet mal emballé - sûrement fait de ses mains. Vas-y ouvre.

Elle s'exécuta et tomba sur une paire de gants. Ils étaient d'un beau bleu maya. L'un était plus long que l'autre et elle ne comprit pas pour quoi cette différence de taille.

- Pour ta cicatrice, sourit-elle. J'en ai marre de te voir avec ce bandage moche et jaune décoloré. Mets ça. C'est quand même mieux.

L'adolescente les essaya et eut presque les larmes aux yeux en voyant qu'elle n'avait posé aucune question sur sa blessure qu'elle tentait constamment de cacher. Elle détestait la voir. Ça lui rappelait ce souvenir odieux de la perte de son frère et ce qui en avait suivit : des années de souffrance à se meurtrir de pensées noires. Elle lança donc un grand sourire à Justie avant de reprendre son arme et de continuer l'entraînement.

Ce groupe vivait dans l'ombre, caché du monde afin de protéger au mieux le Cristal à Lafand. La plupart du temps, deux d'entre eux partaient pour le palais chaque semaine afin de surveiller toute intrusion vers le cœur de Xadis. Le reste devenait professeur et enseignait à la jeune leur classe. Il était impératif qu'elle sache maîtriser chacune d'elle. Il était aussi malheureusement probable qu'elle n'y arrive pas. Dans ce cas là, elle sera considéré comme une demi-classe et la reine devra trouver quelqu'un d'autre qui répond à leur critère.

Il ne s'était écoulé que quelques mois avant qu'elle ne réussisse à les surpasser. La reine n'avait guère prévu des résultats aussi concluants quant aux capacités de la nouvelle. Ils furent d'ailleurs tous aussi surpris, surtout lorsqu'ils la voyaient à l'œuvre. Les mélanges de sort qu'elle maîtrisait parfaitement étaient impressionnants. Elle devint rapidement une gardienne à part entière et intégra le groupe pour de bon lorsque la reine lui offrit son uniforme.

Leur mission avait pour but de protéger le cristal de toutes les présences malveillantes. Pourtant, ils se baladaient aussi en petit groupe dans les capitales humaines afin de visiter l'ordre de chacune. Ils restaient toujours à l'écart des Édiles et des guerriers de la Ligue. Le calme et la vie de la jeune changea tristement lorsque les morts se firent de plus en plus nombreux. Certains guerriers avaient été mis sur cette affaires. Mais la nouvelle gardienne du Cristal ne voulait guère rester à l'écart de tout cela. C'était à ce moment qu'elle découvrit l'existence de Keirah. Cette femme paraissait être à l'origine de toutes ces souffrances. Et elle n'allait pas laisser ça passer. C'est alors que tout commença. Que l'histoire prit une nouvelle tournure.

Elles ne cessaient de se courir après. Keirah cherchait à éloigner la jeune fouineuse de ses plans, tandis qu'Elle tentait de l'arrêter à tous prix. Et ce fut part malheur que peu de temps après, Justie perdit la vie. Il lui fallut quelques semaines pour apprendre de quelle main. Sa rage n'avait jamais cessé d'augmenter. Comment pouvait-elle faire une chose pareille ? Keirah tuait des innocents pour une raison qu'Elle ignorait. Les mois défilaient comme les feuilles en automne. Jamais Elle n'avait réussi à l'attraper. Keirah arrivait à lui filer entre les doigts comme du sable et inversement. Jusqu'à ce jour fatidique. Celui dont le monde se souviendra toute sa vie.

La Grande Guerre.

Quatre de son groupe était à Belforis tandis que Nakanama et Zoden faisaient leur garde à Lafand. Très vite, Elle décida de les rejoindre avec le reste d'entre eux. Ce n'était qu'après que Shura et le roi furent appelé en renfort avec son armée. Son mari décéda durant cette guerre. Ce jour là, elle devint reine et du prendre la tête de Belforis.

Que s'était-il passé ? Pourquoi une guerre aussi soudainement ? Elle n'en savait rien. À Lafand, Elle remarqua vite Keirah encapuchonnée courant vers le palais. Elle la suivit.

Ses souvenirs s'embrouillaient, comme si ce passage disparaissait peu à peu. Uniquement les visages de ses proches défilant dans sa mémoire. Ils répétaient la même chose incessante. Mais quoi ? Pourquoi n'avaient-ils plus de voix ? Elle avait beau essayer de toutes ses forces afin de les entendre, rien n'y faisait. Les dernières personnes qu'elle vit furent Justie et enfin Shura. Celle-ci semblait fixe dans son esprit. Son image était sérieuse et droite. Elle la regardait sans rien dire. Puis prononça cette phrase en disparaissant de sa vision. Le début était flou et elle ne comprit pas. Mais la fin resta gravée dans sa mémoire.

- ... Okalie Avagon, gardienne du Cristal.

Ce n'était qu'à ce moment que toutes les voix qu'elle connaissait prononcèrent ce nom. Puis ce fut à nouveau le vide. Elle se voyait dans la salle du Cristal. Keirah était armée de sa dague prête à brandir sa lame sur le cœur de Xadis. Et elle le fit.

Il explosa en millier de morceaux tranchants et acérés. La douleur parcourait le corps de la jeune femme avant qu'elle ne ferme les yeux ébloui par la lumière face à elle.

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