8. Rencontre

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La clochette de l'entrée tintinnabula, de cette mélodie chantante que Rhéane commençait vaguement à apprécier. Presque aussitôt, une vague d'appréhension incontrôlée la traversa. Elisabeth et Klaus l'avaient mise à l'essai pour aujourd'hui, la journée d'inauguration, et ils lui avaient bien fait comprendre qu'elle serait comme laissé à elle-même, afin qu'elle s'habitue à ne se reposer sur personne. Évidemment, ils n'étaient pas très loin, à discuter avec les clients, mais c'était elle qui paraissait être la responsable, toute droite qu'elle était derrière sa caisse. À chaque fois que la sonnette retentissait, annonçant l'arrivée d'une nouvelle personne, elle paniquait complètement, et ses pensées négatives prenaient possession de son cerveau, elle n'allait pas réussir à parler, comment allait-elle faire fonctionner le tiroir caisse, allait-elle s'avérer assez compétente pour aider ?

Cette fois ne fit pas exception à la règle, même s'il s'agissait de la vingtième au moins depuis le début de la journée. Elle expira, inspira. Elle pouvait le faire. Elle avait vécu pire.

Elle releva la tête, prête à accueillir le client comme il se devait, sourire plaqué sur la figure et air bienveillant, exactement comme Eli le lui avait appris. Il n'y avait pas de raison d'avoir peur. Elle avait été préparée toute la semaine, et elle était prête à parer à toutes les éventualités. Inspirant une dernière fois, elle se composa un visage serein et professionnel. Elle était prête.

Mais rien ne l'avait préparé à ce qui arrivait. Comme au ralenti, elle vit la personne pousser la porte et entrer précautionneusement dans la librairie. Rhéane s'apprêtait à ouvrir la bouche pour souhaiter la bienvenue au nouvel arrivant, mais les mots moururent sur ses lèvres. Le client était en faite une cliente, et c'était la fille la plus magnifique que Rhéane ai jamais vu de sa vie.

D'un coup, ce fut comme si l'ambiance cosy et chaleureuse de la librairie, à demi plongée dans la pénombre, venait d'être illuminé par un rayon de soleil. Un instant, Rhéane se demanda même si elle n'avait pas oublié de tirer les rideaux. La nouvelle venue avait de longs cheveux caramels, attachés avec un bracelet de perles rouges et reposant sur son épaule droite, dont deux mèches s'échappaient et venaient encadrer son visage. Ses yeux semblaient marrons, mais il était difficile d'en être sûr dans la semi-obscurité de l'endroit. Ils bougeaient dans tous les sens, curieux, comme s'ils désiraient scanner la pièce et en retenir les moindres détails. Son visage était fin, aux traits délicats. Son nez, retroussé et parsemé de tâches de rousseurs, donnait l'impression qu'on avait saupoudrée de la cannelle dessus. Elle portait un tee-shirt jaune pétant à manches courtes, surmonté d'une salopette short en jean qui découvrait de longues jambes bronzées, se terminant par de fins pieds cintrés dans des spartiates en cuir. Elle semblait nerveuse, et tripotait les nombreux bracelets qui ornaient ses poignets, se balançant d'un pied sur l'autre.

À sa suite surgit alors une enfant d'une dizaine d'années, qui lui ressemblait trait pour trait, et qui se mit à tirer sur son bras, n'étant visiblement pas d'accord pour entrer dans une boutique aussi ennuyante. La fille intima à la petite de se taire et avança d'un pas, hésitante, alors que l'autre s'appuya contre le mur pour bouder.

Elle était fine, gracieuse, et se mouvait comme une danseuse étoile. Si Rhéane avait dû utiliser un mot pour la décrire, elle aurait choisie légère. Pas par rapport à sa corpulence, mais à cause de l'impression qu'elle dégageait. Il lui semblait qu'elle pourrait se mettre à flotter à tout moment, comme si elle marchait sur des nuages, un être aérien, presque féérique. Les yeux de la fille se posèrent sur elle et elle retint sa respiration.

Puis elle se mit à parler, et la bulle dans laquelle était figée Rhéane éclata.

-Bonjour !

Elle avait une voix encore plus douce que tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Une voix claire, légèrement hésitante, chantante, qui allégeait la pièce. Elle mit quelques secondes avant de se reprendre et de balbutier un salut. La fille sembla froncer les sourcils, puis lui adressa un petit sourire timide avant de se diriger vers les rayons. Elle hésita brièvement devant l'étagère, sa main virevoltant au dessus des tranches, comme si elle était impatiente de trouver quelque chose, n'importe quoi pour se donner une contenance. Dès lors qu'elle eut pris un livre dans ses mains, elle sembla se détendre irrémédiablement.

Rhéane, elle, resta la bouche ouverte, un sentiment d'inachevé lui tordant les entrailles. Elle avait envie de crier, de recommencer cette rencontre en ayant l'air plus avenante, de faire désespérément bonne impression. L'envie d'entendre à nouveau sa voix était irrésistible, presque viscérale. Il fallait qu'elle lui parle, qu'elle lui montre qu'elle était sympa, intéressante, qu'elle en valait la peine. Cette sensation d'urgence ne lui était jamais arrivé auparavant, mais elle décida bien vite que ce n'était pas un sentiment agréable. Elle devait agir, ou la culpabilité allait la ronger le reste de sa vie. Vite, trouver un truc à dire !

Hélas, elle avait beau vouloir parler à cette fille de toute son âme, sa timidité lui faisait barrage, aussi efficace qu'une armure de mithril (si elle ne lisait pas, Rhéane regardait beaucoup de films, et la trilogie du Seigneur des Anneaux faisait assurément parti de ses classiques personnels). Mais la peur de la voir partir et ne plus jamais la revoir finit par avoir raison de ses hésitations. Sous une brusque impulsion, elle quitta son poste derrière le comptoir et rejoignit la jeune fille, qui semblait très absorbée par la quatrième de couverture d'un quelconque roman jeunesse.

-S-salut, balbutia Rhéane en ébauchant un sourire.

Surprise, la fille releva la tête, ne s'attendant visiblement pas à être sollicitée si tôt. Mais bien vite, un sourire éclaira son visage, et Rhéane sentit quelque chose se nouer dans son ventre. De près, elle était encore plus belle. Ses yeux en amande étaient bien marrons, mais à présent qu'ils étaient à hauteur de ceux de Rhéane, elle pouvait constater qu'ils tiraient aussi sur le vert en bas. Ses sourcils blonds n'étaient pas parfaitement épilés, sa peau loin d'être lisse et ses lèvres abîmées, mais cela n'avait pas d'importance : elle dégageait cette incroyable charme que dans toute sa vie, la brune n'avait observé que chez deux personnes, sa soeur et Angèle.

-Bonjour, répéta l'inconnue, de sa voix claire qui donnait des frissons à Rhéane.

Cette dernière se demanda rapidement ce que ce devait être de l'entendre chanter, puis elle réalisa qu'il fallait qu'elle dise quelque chose pour justifier sa présence ici.

-Je... Euh... Bienvenue à la librairie du Chat-qui-danse ! dit-elle bêtement, se frappant intérieurement de sa propre stupidité.

Pourquoi était-elle si affecté déjà ? Elle était supposé être constamment froide et blasée ! Heureusement, son interlocutrice ne parut pas la trouver bizarre et reposa même le livre sur l'étagère pour mieux se concentrer sur la discussion.

-Merci ! Vous risquez de me voir très souvent dans le coin, je fréquente beaucoup les librairies, au grand désespoir de mon porte-monnaie, aha !

Oh, cette voix et ce sourire ! Pour un peu, Rhéane aurait roulé des yeux tant son ouïe et sa vision étaient submergés. À la place, elle eut le rire le plus bizarre du monde, un mélange entre le bruit qu'on fait quand on se coince le doigt dans la porte et le ricanement gêné émis quand une personne de notre famille raconte une histoire qu'elle croit être drôle.

-Moi je suis là seulement pour l'été, bafouilla-elle, parce que déjà je n'aurais pas dû être là normalement, mais j'aide ma tante et du coup je suis là pour avoir un job.

Aucun sens, aucun sens, aucun sens ! gémit la petite voix de son cerveau. Sérieusement, le balbutiement, ce n'était pas juste dans les films clichés ? Rhéane se pensait mieux que ça.

-Elisabeth est ta tante ? s'étonna la jeune fille. La chance !

La brune mit un moment avant de comprendre, mais quand ses neurones finirent par se connecter, elle ouvrit grand les yeux :

-Ah non, pas Elisabeth, je la connais pas, enfin maintenant si mais pas avant, genre ma tante a fait leur papiers et elle leur a parlé de moi quand ils ont dit qu'ils cherchaient quelqu'un pour s'occuper de la librairie pendant que ils repartaient en Angleterre et j'étais là !

-D'aaaccord, répondit l'autre en plissant les yeux. Je crois que je vois. Et du coup, c'est ton job d'été ? Le rêve ! J'aurais bien aimé travailler dans une librairie.

Ma place est libre quand tu veux, faillit dire Rhéane, avant de se rendre compte que ce n'était peut-être pas la meilleure chose à dire si elle voulait gagner de l'argent pour financer ses études.

-Oui c'est ... Sympa.

Aucun autre qualificatif ne lui venait à l'esprit. Pendant quelques instants, elle faillit ajouter «passionnant», mais se retint à la dernière seconde de crainte que l'inconnue ne s'imagine qu'elle adorait lire et qu'elle se mette à l'interroger sur ses auteurs favoris. Rhéane commençait à désespérer. Elle se sentait nulle. Cette discussion n'était décidément pas celle qu'elle aurait espéré pour un premier contact avec une personne aussi charismatique. Elle ne risquait pas de lui laisser un souvenir impérissable. Quoique, ce n'était pas si étonnant que ça. Jamais elle n'avait laissé de souvenirs impérissables à qui que ce soit dans sa vie, pourquoi cette fois-ci aurait fait exception ?

-Et tu es vendeuse, c'est ça ?

La brune constata avec étonnement que l'autre n'avait pas l'air de vouloir abandonner la conversation. Elle hocha la tête, remerciant le ciel et toutes les divinités qu'elle connaissait pour lui avoir permis de se rattraper.

-Oui, je vais tenir la librairie, et pendant toute leur absence je vais aussi gérer les commandes et la paperasse, même si la majeure partie est déjà complété.

-Oh ! Et ce n'est pas un peu trop de travail pour une seule personne, surtout pour un simple job d'été ?

-Ça va, ma tante travaille à la mairie, elle m'aide un peu pour tout ce qui est administratif. Et ce n'est pas pour si longtemps que ça, en fait, ils en ont pour deux semaines au max, ils seront avec moi le reste de l'été. Et j'ai déjà des expériences de vendeuse, donc avec l'aide de ma tante... Ça passe.

-Ta tante qui n'est pas Elisabeth, compléta l'inconnue avec un petit sourire.

-Ma tante qui n'est pas Elisabeth, acquiesça Rhéane.

Il y eu un autre silence, mais cette fois, il n'avait rien d'oppressant ou de gênant. Au contraire, il offrait un agréable oasis dans lequel les personnalités timides des deux jeunes filles pouvaient prendre un temps de repos, apprécier le contact qui se nouait entre elles et avancer un peu plus vers l'apprivoisement mutuel. Quand l'inconnue reprit la parole, ce fut pour se présenter, lançant ainsi la première bouteille dans l'océan qui les séparait encore.

-Au fait, je m'appelle Calypso.

-Rhéane.

Même son prénom était d'une beauté pure, aux syllabes déliées sur la langue, aux sonorités exotiques et remuantes. Dans la tête de Rhéane, des petites danseuses aux formes langoureuses s'agitaient sous des palmiers, sur une plage de sable doré. Son prénom était à son image : il évoquait le lumière et la douceur. Pour Rhéane, qui s'était toujours vu comme une sorte de lune au milieu d'un ciel noir, cette jeune fille était un soleil rayonnant au coeur d'un bleu intense. Si l'été avait pu se muer en une personne, elle en aurait été l'incarnation, et Rhéane aurait été l'hiver.

-Oh, c'est trop joli ! s'exclamèrent-elle en même temps, avant d'éclater de rire devant leur réaction commune.

-Rhéane, c'est de quelle origine ? ajouta la blonde, tout à fait dans la conversation maintenant que les premières barrières étaient tombées avec succès.

-Ça veut dire «fleur» en grec et «protectrice des cités» en latin d'après Internet, répondit l'intéressée en haussant les épaules. Je n'ai aucune idée de si c'est vraiment la signification, mais je trouve ça joli, alors je garde ça quand les gens me posent la question. Si tu te demandes comment mes parents l'ont trouvé, tu risques d'être déçue : ils ont simplement cherché les prénoms les plus rare portés en France pour choisir celui qu'ils préféraient. Je suis d'accord, on a vu mieux comme histoire personnelle.

Calypso éclata de rire.

-Tes parents ont l'air géniaux. En tout cas, que leur choix soit dû au hasard ou pas, ton prénom pète la classe. Protectrice des cités, ça en jette ! Et c'est sûr que c'est pas quelque chose qu'on entend tous les jours, personne ne risque de t'oublier.

-Calypso non plus ce n'est pas très commun, fit remarquer la brune, à présent tout à fait détendue elle aussi.

Les mots lui venaient à présent tellement naturellement qu'elle ne se rappelait même plus ce qui l'avait fait hésiter à venir lui parler. En tout cas, elle avait eu tort de paniquer pour rien : l'inconnue était aussi gentille que belle, et paraissait en plus sincèrement intéressée par la conversation, ce qui réchauffait le coeur de Rhéane, peu habituée à ce qu'on lui témoigne autant d'affection, excepté pour les gens de sa famille.

- Non, c'est sûr ! En général, il marque les esprits. Les gens me demandent toujours si c'était à cause de la nymphe dans la mythologie grecque, mais en fait, pas du tout, parce que ma mère la déteste ! Je m'appelle comme ça à cause de la chanteuse Calypso Rose, dont mes parents étaient fans. En fait, c'est même encore mieux que ça : ils devaient tous les deux faire une liste de prénoms pour le futur bébé chacun dans leur coin, et quand ils ont mis en commun leurs idées, ils se sont rendus compte que c'était Calypso qui revenait en premier ! C'est dingue, non ? Ça m'épate à chaque fois que j'y pense. Être tellement en symbiose avec quelqu'un, c'est waouh!

Rhéane ne connaissait rien à la mythologie grecque et pas plus à la musique des îles, mais la voix de Calypso était pour sûr une mélopée qu'elle aurait pu écouter en boucle tant ses inflexions étaient douces. Elle hocha la tête.

-Oui, je vois, donc pas à cause de la nymphe.

-Non, ma mère a beau être une grande passionnée de toutes les mythologies, je crois qu'elle ne peut pas supporter Calypso, parce qu'elle a gardé Ulysse sur son île en étant égoïste. J'avoue que je comprend pas bien ce qui la dérange tant que ça, moi je n'ai rien contre elle, puis j'aime bien son prénom !

Rhéane souffla, amusée. Calypso apportait un tel dynamisme que tout d'un coup, sa vie se retrouvait comme éclairée. C'était une sensation agréable, l'impression d'un vent frais et novateur sur des vieilleries couverte de poussière. Autour d'elle, elle avait presque oublié la librairie, obnubilée qu'elle était par les expressions du visage de son interlocutrice. Quand Elisabeth l'appela, elle mit un temps avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'elle.

-Je te laisse, je dois y aller, je reviens dans deux minutes.

Calypso acquiesça, et se remit immédiatement à farfouiller dans les étagères. Elle devait sûrement s'y connaître beaucoup en livres, bien plus que Rhéane. C'est elle qui aurait dû mériter ce job à sa place. La brune se sentit soudain usurpatrice, voleuse d'un statut qu'elle n'aurait jamais dû avoir. La confiance que lui accordaient Eli et Klaus n'était pas justifiée étant donné son incapacité totale dans le domaine. D'ailleurs, Eli semblait perplexe. Rhéane eut soudain peur qu'elle ne la renvoie pour engager Calypso à sa place, ce qui aurait été selon elle le choix de toute personne sensée. Mais la vieille femme quitta bien vite son masque de surprise pour arborer un sourire malicieux.

-Je vois que tu sais déjà comment nouer le contact avec les clients, c'est parfait, continue comme ça, sweetheart.

-Euh, oui, je lui souhaitais la bienvenue, pour être accueillante et... Fidéliser les clients ! bafouilla la brune.

-C'est ce que je constate ! N'oublie quand même pas de tenir la caisse, il y a des clients qui attendent de payer et je m'en voudrais qu'ils pensent que notre vendeuse est trop occupée à faire le joli coeur pour s'occuper correctement d'eux !

Malgré elle, Rhéane se sentit rougir. Elle se défendit du mieux qu'elle pu, mais Eli n'était pas dupe. Elle lui tapota l'épaule en lui faisant un clin d'oeil.

-T'inquiète pas, je suis pas née de la dernière pluie, j'en ai vu d'autres dans le même état que toi, tu penses bien! C'est juste que c'est moi qui leur faisait tourner la tête !

Laissant Rhéane prier pour que Calypso n'ai rien entendu, la libraire retourna souplement d'où elle venait, le buffet, où elle reprit sa conversation en anglais avec deux femmes du même âge qu'elle, tandis que Klaus conseillait des livres jeunesse à une mère et son fils un peu plus loin.

Rhéane jeta un coup d'oeil à sa droite et constata qu'Eli avait raison : un jeune homme qui devait avoir une vingtaine d'années, une fille qui paraissait être sa petite amie et une femme au sourire bienveillant patientaient devant le comptoir, des livres à la main. Rhéane se dépêcha de reprendre son poste et d'encaisser les achats, une activité qu'elle maîtrisait au moins. Alors qu'elle tendait le sac frappé de l'enseigne de la librairie au dernier client, elle vit apparaître la silhouette si envoûtante de Calypso dans son champ de vision.

La jeune fille n'avait pas menti en disant que son porte-monnaie ne la supportait plus : elle tenait deux livres à la main, qu'elle semblait avoir la ferme intention d'acheter. Quand elle les déposa à côté de la caisse, elle en profita pour demander à Rhéane les horaires d'ouverture de la librairie

-Tous les jours sauf le dimanche de 9h à 12h et de 14h à 19h, récita l'intéressée, fière de connaître son cours par coeur. Tiens, on a un prospectus qui les indique si tu veux.

Elle tendit le papier en question à la jeune fille et passa pendant ce temps les livres choisis devant le lecteur de code-barres, non sans y jeter un coup d'oeil au passage : il s'agissait de Carry on d'une certaine Rainbow Rowell et de Fangirl de la même auteur. Notant son regard, Calypso se justifia :

-C'est la première fois que je les trouve en anglais, j'avais déjà adoré la traduction qui en avait été faite mais c'est toujours mieux en version originale.

Pour une fois, Rhéane savait de quoi elle parlait quand elle hocha la tête, enthousiaste.

-C'est clair, la VO c'est la vie.

Elle emballa les livres, encaissa l'argent et s'apprêtait à les rendre à Calypso qui lui souriait encore. Rhéane se rappela soudain qu'elle risquait de ne pas la revoir et chercha alors désespérément une excuse pour être amené à la faire revenir à la librairie. Prise d'une subite inspiration, elle se figea soudain, les mains toujours sur les livres. La blonde, surprise, qui s'apprêtait à les ramasser, se retrouva à les tenir à moitié au dessus du comptoir.

-Attends, j'ai un service à te demander !

Prise au dépourvu, Calypso fronça les sourcils, mais inclina la tête sur le côté, signe qu'elle attendait la suite.

-En fait, je suis assez nulle en littérature, avoua Rhéane, honteuse d'exposer ainsi ce défaut qu'elle comptait cacher jusqu'à la fin de son contrat. J'y connais pas grand chose, et du coup, pour tenir une librairie, c'est pas terrible... Tu as l'air d'être bien mieux calée que moi. Ça te dirait de m'aider pour tenir la librairie ?

Les yeux de Calypso s'illuminèrent d'un coup.

-Tu rigoles ? Bien sûr que ça me dit !

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