Chapitre 2

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Le ventre plein, le sourire aux lèvres, les deux enfants marchaient en direction de la ruelle qu'ils avaient quittée deux heures plus tôt. Ils riaient en parlant de rêves, de ce qu'ils aimeraient faire s'ils en avaient la chance. Pour le roux, c'était de conduire une voiture puisqu'il avait des étoiles dans les yeux en voyant ces véhicules passer à côté d'eux, quant à la brunette, c'était de lire un livre et de comprendre ce qu'elle lisait.

« Lire un livre, c'est nul comme rêve ça, critiqua-t-il avec un sourire en coin.

- M'en fiche, c'est mon rêve et non le tien. Au moins je ne risque pas de mourir en lisant un livre, alors que toi au volant, on n'est pas sûr de te revoir, répliqua-t-elle avec la même expression que lui.

- Eh ! Je suis sûr que je vais devenir un bon pilote !

- De toute manière, on n'aura jamais l'argent pour s'acheter une voiture, laissa-t-elle entendre en haussant les épaules, ce qui fit soupirer son ami. Au fait, tu as un pouvoir n'est-ce pas ? Demanda-t-elle, le surprenant avec le changement soudain de discussion.

- Un pouvoir ? Répéta-t-il confus.

- Oui un pouvoir. J'ai entendu dire qu'il y avait des gens qui avaient des pouvoirs, explicita-t-elle sa pensée gentiment.

- Je ne suis pas tout seul à en avoir un ? Articula-t-il avec espoir. Et tu as un pouvoir toi aussi ?

- Non, répondit-elle avec un maigre sourire. En tout cas, ton don permet de tout détruire sur ton passage. Je me demande quel nom il a, termina-t-elle pensivement.

- Parce que les pouvoirs ont des noms ? Fit-il surpris.

- Oui ! Par contre je ne sais pas qui leur donne leur nom, lâcha-t-elle en entrant dans la ruelle.

- Mon pouvoir tue des gens... Il ne doit pas avoir un super nom, soupira-t-il en plantant les mains dans ses poches. »

Un violent frisson traversa le dos du garçonnet de haut en bas, et l'instant d'après, il repoussait fortement la brunette en arrière, la faisant tomber sur les fesses sur le coup. Ne comprenant pas ce qu'il se passait, la jeune Akame souleva ses paupières fermées instinctivement avant de se rendre compte qu'ils étaient en danger. Devant eux se trouvait un homme à la carrure imposante qui tenait par la gorge son ami, laissant alors pendre ses pieds dans le vide.

« Que font des gosses ici, si ce n'est qu'ils reviennent voir les cadavres de mes compagnons, grogna-t-il menaçant.

- Lâche-le ! S'écria-t-elle en se relevant vivement, voyant le rouquin suffoquer sous la poigne de leur agresseur.

- Je vais vous tuer tous les deux, laissa-t-il entendre avec un sourire dérangé. »

Une sueur froide dégoulina dans le dos de la jeune fille, avant qu'un courant diamétralement opposé ne traverse ses veines. D'un bond, elle se jeta vers lui qui s'amusait de la voir approcher avec son mètre vingt, mais écarquilla bien vite les yeux lorsqu'elle glissa entre ses jambes. Kana ne s'arrêta pas là et sauta sur son dos, crochetant ses jambes autour de son torse avant de planter ses doigts dans ses yeux sans hésitation, hurlant sa rage sous le coup.

Leur agresseur poussa un cri de douleur et balança par la suite le rouquin contre le mur, avant d'attraper le col du tee-shirt de la jeune Akame et de la jeter elle aussi au sol. Elle s'écrasa douloureusement sur les pierres, sa respiration se coupant d'un coup, la tête sonnée par l'attaque. Son instinct lui criait que ce n'était pas terminé et elle se força à soulever ses paupières, distinguant alors avec effroi que l'homme se rapprochait d'elle en se frottant ses yeux douloureux.

D'un geste désespéré, elle tenta de reculer mais elle heurta bien vite le mur qui la coupa dans sa fuite. L'adulte au sourire carnassier la chopa par la gorge avant de la plaquer brusquement contre la surface en béton.

« Tu sais quoi petite salope, je vais te buter en première, articula-t-il proche de son visage, son haleine nauséabonde s'échouant sur sa peau d'enfant. »

Il serra plus fort son cou frêle, lui coupant complètement la respiration. Kana gesticulait dans tous les sens, espérant s'échapper de son emprise sur sa gorge, mais plus les secondes passaient et moins elle avait de forces. Sa vision devenant de plus en plus floue, elle distingua tout de même une étrange lueur rouge derrière l'homme. Puis, la voix de Chuuya se fit entendre.

« Lâche-la ! Cria-t-il en se précipitant vivement vers eux. »

Son corps semblait être entouré d'une aura écarlate. L'agresseur le vit s'approcher à une vitesse affolante, surhumaine, et n'eut pas le temps d'agir qu'il se prenait un coup de poing au visage. Sa silhouette fut balancée au loin avant de s'enfoncer étrangement dans le sol, sans que l'homme ne puisse laisser entendre sa douleur.

La brunette, qui avait été libérée grâce à l'intervention de son ami, se mit à tousser en se tenant la gorge, se trouvant à genoux sur les dalles inégales. Le rouquin lâcha du regard sa victime avant de se jeter devant sa partenaire, prenant son visage entre ses mains délicatement pour vérifier son état.

« Kana ! Ça va ? Comment tu te sens ? Il ne t'a pas fait trop mal ? Déballa-t-il à toute vitesse, son inquiétude parfaitement perceptible dans sa voix.

- Je vais bien, le rassura-t-elle entre deux toux avec un sourire, posant ses mains par-dessus les siennes qui se trouvaient déjà sur ses joues. Tu... ton pouvoir est incroyable, dit-elle par la suite dans presque un murmure. »

Le garçon ne répondit rien, surpris lui-même d'avoir utilisé son don si naturellement. Ses prunelles grises se posèrent finalement sur le corps de l'homme qui se trouvait maintenant enfoncé dans le sol, et il écarquilla d'horreur ses yeux. Kana suivit son regard, gardant son calme olympien avant de comprendre pourquoi son compagnon semblait paniqué. Elle repoussa doucement ses mains et se releva, avant de se rapprocher du corps et de s'accroupir à côté, posant la seconde suivante son index et son majeur sur la carotide de leur agresseur. Pas de pouls.

« Il est encore en vie, soupira-t-elle en se redressant dans un grognement.

- V-vraiment ? »

Elle acquiesça simplement d'un hochement de tête tout en se dirigeant vers le coin de la ruelle où elle avait caché les armes, évitant soigneusement les cadavres qui décoraient l'endroit. Elle récupéra le poignard soigneusement enroulé dans du tissu et le rangea au niveau de ses reins. Quant au revolver, elle le garda dans sa main droite en traçant son chemin vers le corps. Elle s'agenouilla à nouveau et cette fois-ci, elle posa le canon de l'arme à feu sur son front, ses iris plus froids que jamais et surtout si vides d'émotion.

« Kana, qu'es... commença à articuler le jeune Nakahara en fronçant les sourcils de confusion. »

Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'elle tirait dans le crâne du mort. Elle siffla de douleur en sentant son bras reculer durement sous le recul de l'arme, manquant de lui disloquer l'épaule. Elle observa le trou qu'elle avait créé et qui laissait s'échapper du sang pendant quelques secondes, avant de refaire face à son ami. Il la fixait avec incompréhension, les sourcils arqués et la bouche entrouverte.

« Pourquoi ? Pourquoi tu l'as tué ? Demanda-t-il finalement.

- Parce que c'était trop dangereux de le laisser en vie. Il allait essayer de nous retrouver, inventa-t-elle sans problème. On n'avait pas le choix.

- Tu as raison... Soupira-t-il tout en se tordant nerveusement les doigts.

- Tu m'as sauvé la vie Chuuya, lança-t-elle gentiment en se calant contre le mur à côté de lui.

- Hein ?

- Si tu n'avais pas utilisé ton pouvoir, je serais sûrement morte, continua-t-elle en levant le visage vers le ciel gris. Qu'est-ce que tu as ressenti en l'utilisant ?

- Je ne sais pas trop. J'avais l'impression d'être si léger et pourtant, de posséder une force énorme. Quand je l'ai frappé, c'était comme si je le rendais lourd, très lourd, tenta-t-il d'expliquer.

- Un pouvoir qui maîtrise la gravité, murmura-t-elle pensivement.

- La quoi ? Lâcha-t-il dans un croassement surpris.

- La gravité, répéta-t-elle comme si c'était une évidence.

- Mais c'est quoi ton truc ? Soupira-t-il, agacé qu'elle le prenne actuellement comme un imbécile.

- C'est ... hum comment on m'a expliqué ça déjà... C'est ce qui donne du poids à un objet, dit-elle avant de voir la grimace de son ami qui lui démontrait qu'il ne comprenait pas encore. Si on ne vole pas et qu'on a les pieds sur terre, c'est parce que la gravité nous tient sur place. Elle s'appelle aussi... pesanteur je crois, finit-elle en se tenant le menton.

- Ouais... bah je ne comprends rien à ton charabia, grogna-t-il en plantant ses mains dans ses poches. Comment tu sais tout ça ? Continua-t-il en la regardant du coin de l'œil.

- Ma mère connaissait tout sur les plantes. Elle adorait les regarder dans son truc qui permet de voir de toutes petites choses. Mon père lui, c'était le ciel qui l'intéressait, dit-elle avec un sourire rempli de nostalgie. »

Le rouquin l'observait en silence, le cœur pincé par un étrange sentiment de jalousie. Lui aussi aimerait avoir des souvenirs de ses parents, mais en avait-il ? D'un autre côté, il se sentait aussi privilégié par le fait qu'il ne ressentait pas le manque de ses paternels. N'ayant jamais connu le bonheur, il ne pouvait être triste de l'avoir perdu.

Il expira longuement par le nez avant de tracer sa route vers la sortie de la ruelle. Il avait encore en tête l'énième mort qu'il avait commise dans la journée - car il avait bien compris qu'elle avait tiré sur un cadavre juste pour le rassurer - et pourtant, elle avait réussi à lui remonter le moral. Des adultes verraient leur indifférence face à la mort comme de la folie pure, des êtres à surveiller pour ne pas qu'ils deviennent des psychopathes, seulement, pour des enfants comme eux, c'était quelque chose qui allait devenir une banalité.

Il entendit les pas de la brunette dans son dos, avant de la distinguer à côté de lui. Elle souriait, pas avec peine ou bien un faux sourire, non, elle était réellement en train de sourire avec joie. Et elle apporta une réponse à son questionnement intérieur qui n'avait pas encore eu le temps de naître oralement.

« J'ai trouvé un nom pour ton pouvoir, lança-t-elle en croisant les bras dans son dos.

- Et ?

- La lourdeur, proposa-t-elle avec un rictus malicieux.

- Abandonne tout de suite, râla-t-il en fronçant les sourcils. C'est nul.

- Mais non, c'est super je trouve ! Allez, ton pouvoir on l'appelle la lourdeur, c'est cool ! Le supplia-t-elle en sautillant devant lui.

- Jamais !

- Bah tu sais quoi ! Tant que tu ne trouves pas un nom pour ton pouvoir, je continuerai à l'appeler comme ça, termina-t-elle en lui tirant la langue avec amusement, avant de partir en courant.

- Kana ! Reviens tout de suite ! »

Ce jour-ci, une amitié venait d'être tissée à partir d'un fil indestructible, qui serait mis durement à l'épreuve. Elle était une âme abandonnée qui avait trouvé une lumière au bout de ce tunnel de désespoir. Il était un être sans espoir qui s'était raccroché à ce qui était devenue l'image du bonheur.

Deux enfants destinés à de grandes choses. 

Et si en réalité, cette amitié signait la fin du monde ?

Le rouge de la vie

Me voilà de retour avec le chapitre deux, qui en réalité devait être la suite du chapitre un, que j'ai préféré partager. 

Je trouve que même s'il est court, il a son importance. J'ai vraiment envie de m'attarder sur la relation qui se tisse entre Chuuya et Kana, donc c'est pour cela que les chapitres qui suivront seront concentrés sur eux deux, avant que Dazai fasse une entrée épique haha ! 

J'espère que ce que j'écris a son sens, que cela ne semble pas trop farfelu et que vous prenez du plaisir à lire ! 

À très bientôt pour la suite ! 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro