Le reste de l'après-midi fut empli d'adorables gestes entre les deux et ce, dans la joie et la douceur. 

Ensuite, la soirée vint et ils se retrouvèrent sur la terrasse du Château, le temps étant marqué par une douce brise.

Et dire qu'il y a peu, à sa venue, il pleuvait à battant et elle avait bien failli mourir noyer. se rappelle-t-elle en observant maintenant la grande table décorée d'une splendide nappe blanche ; des fleurs rouges et des broderies s'ajoutaient en plus de couverts argentés et dorés.

La lumière éclaire chaque bijou et fait briller le tout de manière majestueuse.

Cela me distrait de mes incessants tremblements de peur.

Pour l'occasion, Sven m'avait vêtue d'une rayonnante robe, pour l'occasion, mais j'étais tout de même nerveuse en raison de mon apparence animale. Pour autant, lorsque j'aperçus au loin les lionceaux de King, un irrémédiable sourire dessine ms lèvres à leur attention : 

- Alors, comment va notre petit chaton ? m'interroge délicatement Sven en glissant délicatement sa main dans mon dos ; son toucher me rassure et je ferme un instant mes yeux, ma queue et mes oreilles remuant gaiement.

- J-J-Je vais plus ou moins bien... assuré-je d'un air peu assuré.

Sven s'assit à mes côtés, peu convaincu et réalise une moue, inquiet. Il glisse ensuite gentiment sa main dans mes cheveux qu'il caresse maintenant avec tendresse.

Je prends quelques couleurs, touchée et lui m'esquisse un sourire attendri : 

- Ne t'en fais pas, Nozomi, je te promets, non, je te jure de te protéger sur ma vie de futur roi ! m'affirme-t-il le plus tendrement possible.

Je frémis, soulagée ; depuis quelques temps, il me berce délicatement avec sa douce voix et je peux voir qu'il réalise de véritables efforts pour ne pas m'effrayer et oh, que cela me rassure. 

Alors, heureux de me voir rassuré, Sven glisse affectueusement sa main dans la mienne, entrelaçant ses doigts avec les miens.

J'entame un air heureux, le même qu'il avait aimé tout-à-l'heure et il sourit, d'un sourire doux, d'un sourire enjoué, d'un sourire lui aussi rassuré, moi qui me sentais en totale sécurité.

Oui... Je peux lui faire totalement confiance. . .

~

- Je vous invite ici en cette splendide journée pour accueillir une amie qui m'est chère, et qui est donc, de ce fait, chère à notre communauté de nobles. me présente Sven, debout, une coupe de jus d'orange à la main, sa magnifique chevelure blanche éclairée par le soleil lumineux.  Elle nous honore de sa rayonnante présence et je vous prie, pour faire honneur à sa juste valeur, de l'accueillir comme il se doit. 

Je prends quelques couleurs face à cette pluie de compliments tandis que la petite assemblée m'applaudit.

Ils sont si nombreux..! me dis-je, paniquée, tandis qu'une dizaine de personnes se trouve attablée à nos côtés. 

Sven, quant à lui, s'installe à ma droite, arborant un fier sourire de me voir ainsi couverte de bonnes intentions ; je le devine dans ses lèvres étirées vers le haut avec satisfaction. 

- Nous allons passer le plus splendide de tous les dîners, ma douce. m'assure Sven en me le chuchotant à mon oreille.

Je lui offre à mon tour un sourire, quoique moins confiant.

C'est étrange... Mes oreilles, e-et ma queue, j'ai une sensation étrange, comme si... elles n'étaient plus là... pensé-je, soucieuse.

Et avant que je ne puisse m'interroger plus longtemps sur la question, une jeune femme vêtue de bleu pâle, une ombrelle en blanc ne la quittant pas, m'interpelle sans tarder : 

- Alors, quel est le nom d'une miséreuse dans votre genre ? 

Je lève des yeux arrondis par la crainte vers elle.

Oh non, ça recommence..!

- Un simple déguisement, voilà ce que sont ses habits..! s'enquit un homme en riant, habillé d'un costume marron aux teintes d'un vert foncé.

- Toute cette petite fête improvisée, je parie qu'il l'a organisé pour l'éduquer, moi je vous le dis ! renchérit une brune en chuchotant grossièrement.

Mes larmes dévalent mes joues sans que je ne puisse murmurer ne serait-ce qu'un seul mot, tétanisée par le venin qu'ils me jetaient incessamment.

Là, Sven qui tentait du mieux qu'il pouvait de calmer sa colère folle, hurla de toutes ses forces en cognant ses poings à la table qui céda sous sa force à l'horreur de tous : 

- C'en est assez ! Bande d'ingrats ! De scélérats ! Qui êtes-vous pour juger une si belle âme comme cela ?! De pitoyables personnes qui n'ont pour eux que la chance d'être nés nobles ! Des minables incapable de ni lire ni écrire ! Des incultes ! Des idiots ! Des ignares ! Vous ne méritez même pas de respirer le même air qu'un petit ange comme elle !

- P-Pourquoi n-nous avoir invité alors..? ose demander une rousse, incrédule.

- Parce que vous êtes les seules imbéciles libres ! Vous ne fichez tellement rien de vos journées que je pensais vous inculquer ne serait-ce qu'un peu de manière en vous permettant d'être plus ainsi en présence d'une si douce et si bonne personne mais visiblement, vous n'êtes même pas dignes de cette pitié ! Allez ! Déguerpissez avant que je ne vous tue ! termine Sven, enragé.

Son accès de colère, étrangement, au lieu de m'effrayer, m'avait rassurée...

Et mes larmes, comme par magie avaient cessé.

Les personnes invitées s'enfuient sans demander leur reste.

Et nous restons ainsi, seuls, comme au début de ce dîner..désastreux...

Du moins, je le croyais car il s'était très vite transformé en un romantique et reposant dîner. 

En effet, il se tourne vers moi en un sourire attentionné en dépit de ses sourcils tremblants encore de colère.

- Venez, ma douce, m'invite-t-il en tendant gracieusement la main vers moi, je vous invite à siéger sur votre trône ! m'affirme-t-il en écartant les jambes, s'enfonçant dans son fauteuil en cuir.

Je souris timidement, admirant son splendide smoking blanc, la petite rose décorant sa poche extérieure, ses cheveux coiffés en une magnifique queue de cheval basse, avant d'acquiescer et m'installer sur ses genoux.

Lui, m'entoure délicatement de ses bras et respire mon parfum, ma fragrance quelques instants et je sens ses muscles se détendre, comme si ma simple présence le rassurait...

Moi aussi je fonds sous son étreinte, un sourire rassuré et heureux de cela...

- N'écoute pas ces langues de vipères, ce sont des ignares qui se sentent supérieurs aux autres du simple fait de leur naissance. reprend finalement Sven en le murmurant à mon oreille. Ils ne sont que la poussière siégeant à vos souliers, moins que ça, ils ne sont même pas votre ombre...

Ses paroles me réchauffent mon cœur brisé si bien que je me retourne légèrement vers lui en un sourire, déposant délicatement sa main sur sa joue ; les pupilles du presque roi se dilatent à ma caresse, n'ayant plus jamais fait l'objet d'une telle attention depuis la disparition de feu son père.

Ensuite, Sven grimace et laisse couler ses larmes, touché, affaibli.

- Je suis tellement confus... désolé et...attristé..! déplore-t-il en baissant soudain la tête, affaibli. 

- Il n'y a pas à l'être..! m'enquis-je, outrée qu'il se sente si triste. Tout cela n'est en rien de votre faute, lui assuré-je en relevant délicatement son visage avec mes mains, et je ne vous en veux pas le moins du monde ! Vous m'avez dédié un si beau dîner, une si belle attention, je n'ai jamais été l'objet d'autant d'affection alors pour cela, pour tout ce bonheur, je vous remercie infiniment..! 

Les pupilles dilatées de surprise avant qu'il ne se mette à me remercier profusément...

C'est comme si... C'est comme si nos rôles étaient inversés, qu'il était le petit être fragile et frêle à protéger et que j'étais sa protectrice, sa sauveuse..

A moins que ce ne soit réellement le cas ? m'interrogé-je en entourant tendrement ses épaules de mes bras.

Et encore une fois, comme à chaque fois que je le berce de ma présence, de ma chaleur, de ma tendresse, Sven se sent envahit d'un sentiment oublié, d'un sentiment affectueux et il y succombe, il ne lutte plus contre cette douce chaleur et s'y presse un peu plus encore, se baignant de cette fragrance, de cet...amour...

Je berce tendrement Sven, humant un air doux et relaxant, faisant de petits cercles dans son dos, glissant ma main dans son cou que je masse précieusement.

- Et si on mangeait le splendide repas que Votre Altesse nous as préparé ? lui proposé-je gaiement après quelques minutes passées en paix, dans les bras l'un de l'autre.

- S-Sven... 

- Hm ? fis-je en penchant mes curieuses perles brunes vers lui.

Il relève vers moi un visage barbouillé de larmes, si pur et si envoûtant que j'ai l'envie de l'embrasser amoureusement :

- A-Appelle-moi S-Sven..! se répète-t-il entre deux sanglots.

- Ow, fis-je en caressant tendrement ses larmes de mes petits doigts, déposant un baiser sur son front, c'est d'accord, Sven. Mangeons ton festin et mettons au frais les assiettes que tes invités n'ont pas touché ; cela nous fera une semaine de plats dignes des rois ! ajouté-je en riant gaiement.

Sven m'observe silencieusement, les lèvres séparées de fascination, avant de rire amusé, lui aussi, soulagé, rassuré de m'avoir auprès de lui, dans ses bras.

Sven resserre délicatement son étreinte autour de moi, me pressant à lui, moi qui siège sur ses genoux.

- C'est d'accord, mais à une seule condition... me propose alors le concerné, ayant séché peu à peu ses larmes malgré ses yeux rougis.

- Je t'écoute, Sven. acquiescé-je en glissant naturellement ma main dans ses cheveux.

Il ferme ses yeux sous le plaisir avant d'ajouter en un presque miaulement : 

- Je veux que tu me nourrisses...

- Héhé, avec plaisir, Sven ! m'enquis-je sans même réfléchir à la question. Je suis si heureuse de pouvoir te donner en retour, ne serait-ce qu'un peu...!

Sven penche légèrement sa tête de côté, des larmes au coin des yeux : 

- Nozomi, m'apostrophe-t-il gentiment, ce n'est pas qu'un peu ce que tu fais... Tu fais tant pour moi...Tu m'as sauvé la vie...

Mes larmes coulent à mon tour tandis que je murmure tendrement : 

- Je suis heureuse de l'entendre... Mais toi aussi.. Tu m'as sauvée la vie..! assuré-je d'une voix émue.

Sven me glisse un tendre regard avant que nos fronts ne se touchent, nos nez ne se frôlent et que... nos lèvres ne se trouvent..! 

Nos yeux sont clos et nous sommes tous insufflés d'un tout nouveau souffle de vie, de tendresse et d'amour.

Ensuite, envahis par cette splendide atmosphère, nous nous sourions gaiement avant que je ne prenne maladroitement la fourchette et ne la lui tende amoureusement. Je fais de multiples efforts, le nourrissant de son plat... Et ensuite, Sven fait de même avec moi qui repose délicatement dans ses bras, apaisée.

Qui eut cru que dans ce Royaume Dépravé... je trouverais ainsi une personne aussi attentionnée..?