Le Traitement De L'eau

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Un cri s'échappa des lèvres de la fille-bête. Elle se couvrit vainement de ses mains, en se recroquevillant piteusement sur son maigre corps, en panique et secouée de brusques tremblements. Son visage était tordu par la gêne et la honte tandis que le presque roi rougissait malgré lui, alors qu'il lui avait lui-même expliqué qu'il était nécessaire pour elle d'ôter ses vêtements puisqu'elle était sale.
Un autre cri strident lui échappa tandis qu'elle retroussait ses sourcils vers le haut, que ses oreilles animales se rabattaient sur ses cheveux soyeux et que sa queue s'agitait nerveusement.

- Tout va bien..! Tout..tout va bien...! Bégayait le prince en se reculant soudainement, tâtonnant.
- Votre Altesse ? Tonna une voix féminine, alourdissant les vertiges qui prenaient l'héritier face à cette situation.

La chaleur écrasante de la salle-de-bain qui pourtant n'avait gêné ni l'héritier du trône ni la fille-bête avant cet incident parut soudain insupportable pour l'un comme pour l'autre. Et cela s'accentua lorsque le presque roi se rendit soudain compte que la servante présente de l'autre côté de la porte pouvait très bien les entendre si cela n'avait pas été le cas déjà.

- Oui ! S'exclama soudain l'héritier pour couvrir les cris de sa " protégée ".
- J'ai ce que vous m'avez demandée. Répond calmement la même servante que tout-à-l'heure. Puis-je vous apporter cela ?
- Non ! S'insurgea-t-il brusquement.

Mais il regretta aussitôt son accès de colère car depuis qu'il avait vu naître le jour, il avait été aux mains des servantes aussi bien pour l'habiller que pour le bain.

Sa réaction semblait donc totalement stupide et déplacée.. Se désola le jeune aux cheveux blancs.

Il eut soudain une illumination :

Seulement si..!

- Je ne suis pas d'humeur, alors passez-moi cela !

S'il faisait croire qu'il était d'une humeur massacrante !

- Très bien. Déclara la servante sans rechigner.

Puis il entrouvrit la porte pour attraper vivement les vêtements qui étaient tendus vers lui.

- Puis-je faire autre chose pour vous ? Interrogea-t-elle.

L'héritier eut bien envie de répliquer sèchement histoire qu'elle le laisse essayer de calmer la créature qu'il avait dissimulé si habilement jusque là mais il se souvint de sa tenue ruinée. .

Son sang ne fit qu'un tour et il s'enquit aussitôt :

- Passez-moi une autre cape ! Et d'autres vêtements encore, ceux-là ne me plaisent pas ! Répondit le garçon après quelques fractions de réflexion.
- Mais, ce sont vos vêtements préfé..
- Ne m'obligez pas à me répéter ! S'insurgea aussitôt l'héritier.

Finalement, la servante se retira après quelques formules de politesse.

Le jeune aux cheveux blancs soupira en se tournant vers celle dont il avait la charge maintenant.

Elle s'était calmée dès l'instant même où il avait élevé la voix, comme si..cette fille animale n'aimait pas le bruit. . ?
Ridicule ! Aurait déclaré n'importe qui, amusé ou offusqué, riant à gorge déployée ou écœuré.

Beaucoup étaient les opinions sur les hommes-bêtes..et finalement..aucune.. ne reflétaient la réalité. . Remarqua pensivement l'héritier du trône, affairé à regarder ce petit corps se replier sur lui-même, effrayé par sa propre nudité, sa propre mise à nue.
Ou n'était-ce qu'avec elle..que les mythes se brisaient. . ? N'était-ce pas elle qui n'était pas comme ses semblables. . ? S'interrogea-t-il brusquement, avançant à pas lents vers elle, ses yeux ne se détournant pas de cette créature. Cela expliquerait pourquoi elle se trouvait seule dans la propriété de la reine ? N'entendait-elle pas ce qu'il se dit sur la gouvernante du royaume ? Comprend-elle nos mots ? Est-ce que..

Il s'arrêta finalement de se poser tant de questions, quand il fut arrivé à destination.
Il s'accroupit lentement, délaissa ses nouveaux vêtements, pour déposer sa main dans ses cheveux. .
Mais il ne resta pas longtemps ainsi à la vue de son soubresaut.
Il se décida à se débarrasser de ce qui lui faisait si honte : son terrible et piteux état. .
Lorsqu'il se décida à piocher dans toutes les babioles qui servaient de savons aux servantes, il en ouvrit un avec toutes les difficultés du monde puis s'en barbouilla maladroitement et instinctivement les mains.
Les yeux foncés de la fille ne se détachaient pas de celles-ci. Elle les observait mousser avec un air ébahi. Et son corps fut parcouru de terribles tremblements dès l'instant qu'elle le vit lever la main sur elle.
Ses larmes recoulèrent mais cette fois-ci aucun bruit ne sortit.
Elle semblait résignée à subir d'autres actes de violence. .
Alors qu'il ne voulait simplement que l'aider à se laver. .
Aussi fut-elle étonnement surprise de le sentir lui caresser, ses longs mais si sales et puants cheveux marrons tout abîmés. . Elle ronronna à ses dépens tandis que ce qui n'était qu'une manœuvre maladroite pour le jeune prince ressemblait à un traitement de faveur et une douceur extrême et inconnue à son attention. .
Elle sursauta cependant quand il descendit sa main vers son cou.
Et ses lèvres tremblèrent au moment où il nettoya ses épaules pleines de blessures. .
Et quand il voulut aller plus bas elle se jeta dans l'eau. . Plongeant délibérément le haut de son corps et son visage dans celle-ci. .
Évidemment, une autre crise traversa son esprit. . Et il n'attendit pas deux minutes que déjà, elle paniquait. .
Heureusement pour elle il la remonta à la surface. .
Il ne dit rien et lui sourit en lui arrangeant sa face. .
Il coiffa ses jolis cheveux de façon à ce qu'elle le voit, et lorsqu'il eut terminé il lui caressa son visage. .
Puis il passa sur son corps le reste du savon parfumé. .
Et elle fut enveloppé d'une odeur qu'elle n'avait encore jamais goûté. .
Elle pleura de plus belle à la vue du pommeau d'eau chaude qu'il approchait. .de son petit corps frêle mais si ensanglanté. .
L'eau n'était même plus bleu mais plutôt rouge et noire à la fois. .
Et le regard affligé de la bête lui rappelait tant elle souffrait de cela. .
Mais avec un regard de dompteur il la rassura longuement. Si bien qu'elle laissa sur son corps l'eau goutter et la laver.. Mais quand il accentua la pression pour aller plus vite, elle sursauta.. Et c'est presque naturellement qu'il lui attrapa sa petite main. . La jeune enfant d'abord ébahie ne tarda pas à la resserrer. . Ce geste l'empêchait de ne pas de nouveau crier et craquer. . Aussi dans une tristesse et gêne mêlées, ils restèrent ainsi, les doigts entrelacés. . Et quand il eut fini de nettoyer le devant de son corps, il se décida à se lever pour de son dos s'occuper. . Ce fut un terrible choc pour la fille qui n'avait jamais été massée.  . Aussi lorsqu'il s'occupa de savonner son dos, elle cria. . Et les mots doux et chuchotés du prince ne changèrent rien. . Alors, revenant à sa place, il lui caressa lentement le bras. . Il lui assura que de toute façon tout irait bien pour elle. . Et se laissant apprivoiser comme nombre de ses animaux, elle se calma et fit foi en ses beaux mots. . Le laissant faire à sa guise son traitement de l'eau. . 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro