Chapitre 23 - La vérité

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Après avoir visiter le Château São Jorge, les petites rues trop adorables de Lisbonne, été dans les hauteurs de la ville, nous sommes dans le train pour Cascais. Nous avons même été jusqu'au Pont 25 Avril. Mathyas a trouvé une super utilisation au smartphone qu'il a acheté : faire des photos. Il s'est pris le téléphone dernier cri et il ne peine pas trop avec l'utilisation. Il photographie tout ce qu'il peut pour le peindre derrière. Il a même insisté pour me prendre en photo à plusieurs reprises. C'était plutôt amusant.

Je suis un peu épuisée d'avoir autant marché, mais je lui avais dis que nous irions voir sur Cascais s'il n'y a pas des voiliers à vendre. Et j'ai appelé la femme de mon père pour pouvoir voir Noa quelques minutes. Nous arrivons à notre arrêt et nous descendons. Mathyas remet instantanément ses lunettes. On le connaissait plutôt bien par ici aussi. C'était l'inconnu du port.

Nous nous dirigeons immédiatement sur le port et je regarde tous ces bateaux. Ça me manque de ne plus me balader par ici avec Noa, ou même sans lui. Il y a de magnifiques bateaux, des yacht à couper le souffle. Mathyas s'arrête un peu plus loin devant ce qui ressemble à un grand voilier, ou presque une épave à vrai dire. Mais il y a une plaque à vendre dessus. Je n'achèterais jamais ce genre de chose, mais pour les passionnés comme Mathyas c'est exactement ce qu'ils veulent.

— Il te plaît celui-là ?

Il acquiesce et me regarde.

— Je peux travailler... dessus.

— Il est très grand. Dommage que le propriétaire l'ait laissé aller si mal.

— Je m'en occuperais bien.

Je souris et prends mon téléphone pour appeler le numéro inscrit. La personne répond rapidement et je commence à lui parler en portugais pour lui dire que nous sommes intéressés par son bateau. Face à mon portugais un peu bancal, Mathyas me prend le téléphone et commence à lui parler. Toujours avec hésitation, mais je suis fascinée par lui. C'est sexy le portugais dans sa bouche. Il convient d'un rendez-vous dans l'heure et me redonne mon téléphone. Je souris et le range.

— C'est rapide.

— Je lui donne le double... de ce qu'il demande. Il a besoin... d'argent.

— Je vais aller voir Noa alors, tu m'accompagnes ?

Il hausse les épaules et je l'emmène jusqu'à la maison. Je lui demande de m'attendre sur le banc juste devant et je vais sonner.

Ma belle-mère vient m'ouvrir et elle me sourit. Noa se faufile à la porte pour me sauter dans les bras. Je le serre contre moi en souriant.

— Oh comme tu as grandis !

— Tu m'as manqué Ambre !

— Toi aussi. Tu veux venir te promener un petit peu avec moi ?

— Oui oui !

— Ton père rentre d'ici une demi-heure.

— Très bien, j'ai à lui parler.

Elle me regarde surprise et je prends la main de Noa pour rejoindre Mathyas. Je vais enfin pouvoir parler à mon père, il est temps.

— Mathyas, tu te souviens de Noa ?

— Oh c'est le monsieur du petit prince !

Mathyas sourit et retire ses lunettes pour le regarder.

— Il est où ton bateau ?

— Je vais te montrer mon nouveau bateau.

Je lui tiens la main et Mathyas se lève puis nous retournons au voilier qu'il veut acheter. Le propriétaire est déjà là et il se dirige vers lui.

Je m'installe avec Noa sur le banc et le prend sur moi. Il joue avec mes cheveux.

— C'est ton amoureux Ambre ?

— Hum... Oui on peut dire ça.

— Il pourra m'emmener sur son bateau ? Je ris.

— Oui, mais d'abord il va le refaire. Celui qui est là.

Je lui montre tandis que Mathyas revient vers nous. Il s'assoit à mes côtés en arrangeant ses lunettes.

— Alors ?

— Ça y est, il est à moi.

— Super !

Je souris en serrant sa main. Noa me regarde.

— Tu me fais un dessin Ambre s'il te plait ?

— J'ai oublié mon carnet, mon chat, je t'en ramènerai un la prochaine fois.

Mathyas sort son petit carnet habituel de sa poche et son crayon. Il demande à Noa ce qu'il veut et bien évidemment il lui demande un bateau. Il commence à griffonner et je le regarde faire. Il est rapide dans ses traits et lui fait un sublime voilier en moins de cinq minutes puis lui tend le dessin. Il est tout content.

La demi-heure est passée, j'informe Mathyas que je vais discuter rapidement avec mon père et qu'après nous pourrons aller dîner. Noa lui dit au revoir et nous retournons à la maison. C'est mon père qui nous ouvre cette fois-ci.

— Bonjour Papa.

— Ambre.

Je dis au revoir à Noa pour qu'il puisse rentrer puis je croise mes bras.

— Je peux te parler deux minutes s'il te plaît ?

Il referme la porte derrière lui, ok on va faire ça sur le pas de la porte.

— Je t'écoute.

— Ça fait plusieurs mois que tu m'as mis dehors, et j'aimerais enfin savoir pourquoi.

— C'est toi qui a voulu partir.

— Tu rigoles là ? Tu m'as viré de la maison quand on m'a licencié de l'hôtel.

— Il fallait que tu apprennes à vivre par toi-même.

— Je faisais tout à la maison, et ça ne te dérangeais pas avant qu'Ana arrive. On y arrivait plutôt bien tous les deux. Depuis qu'elle est là j'ai plutôt l'impression d'être une boniche plus que ta fille. Au début tu m'aimais encore un peu et puis au fur et à mesure tu ne m'as plus aimé, du tout. Ta nouvelle vie a pris toute la place et tu m'as oublié...

— Le passé c'est le passé Ambre, Ana est mon avenir.

— Ah et donc tu m'oublies tout simplement ?

— Non mais tu es adulte maintenant Ambre, tu es en âge de comprendre.

— Eh bah non papa. Je croyais que tu avais une meilleure raison que ça, mais en effet tu préfères juste ta femme et Noa à moi... Tu m'as juste oublié et évincé de ta nouvelle vie.... Tout comme tu as oublié maman.

— Je ne te permets pas de te dire ça ! C'est ta mère qui nous a abandonné !

— Tu ne vaux pas mieux qu'elle en réalité... Tu m'abandonnes aussi.

J'ai les larmes aux yeux et je les retiens tellement fort. Je ne veux pas pleurer devant lui, mais je suis brisé intérieurement. Il m'avoue tout bêtement qu'il m'a remplacé par sa nouvelle vie et que je n'en fais pas partie.

— Je suis tellement déçue de toi Papa... J'espère que tu le regretteras un jour.

Je ne le laisse pas le temps de me répondre et me tourne pour lâcher mes larmes que je n'arrive plus à retenir.

Je sors rapidement par le portail et cache mes yeux. Il a finit de m'achever. J'avais imaginé mille et une raisons à son comportement, mais pas celle là, pas l'ignorance à mon égard, pas l'abandon tout simplement. Nous étions si proche. Et j'avais raison quand il a rencontré Ana, il la préférerait un jour... Il m'avait toujours dit le contraire. Je n'ai que lui comme référence, je n'ai que lui dans ma vie, sans lui je ne suis rien. Et là... J'ai envie de m'enterrer six pieds sous terre et de ne plus me relever. Être rejeter par son père c'est tout simplement horrible, et je n'ai rien fais pour mériter ça. Tout ça c'est de sa faute à elle...

« Tu l'aimera plus que moi Papa... Non mon Ange, toi et moi c'est jusqu'aux étoiles. »

Menteur.

Je sens deux mains qui attrapent mes avant-bras et les serre. Il m'oblige à retirer mes mains de mon visage et m'enlace pour me blottir contre son torse. Inconsciemment, j'enlace sa taille et me blottit dans son cou en pleurant le plus silencieusement possible. Je sens ses doigts dans mes cheveux et ses caresses m'apaisent étonnement. Il relève ensuite mon visage vers lui et essuie mes larmes de ses doigts. Il me regarde intensément avant qu'il ne dépose un baiser sur mes lèvres. Son contact est léger et bref et j'en redemande, mais il s'éloigne un peu.

— Je n'aime pas... quand tu pleures.

— Ce n'est rien...

Il dépose un baiser sur mon front et je ferme les yeux un instant. Il me tient par les épaules et nous nous mettons en route vers la gare.

Une fois assis dans le train, Mathyas ne me lâche pas la main tandis que je regarde par la fenêtre. Il me câline délicatement. Nous rentrons à mon appartement, et au lieu d'aller dîner à l'extérieur, Mathyas prépare de quoi manger. Je n'ai pas vraiment faim en réalité. Je vais prendre ma douche pendant qu'il cuisine et m'affale ensuite sur mon lit. J'enlace mon oreiller en fermant les yeux, soupirant. Je me sens tellement mal. Il m'a envoyé la vérité en pleine face, sans aucun scrupule. Je ne sais plus quoi faire...

J'entends Mathyas monter sur la mezzanine et il pose le plateau de notre dîner sur le meuble avant de venir s'asseoir au bord du lit près de moi. Il passe sa main sur mon bras.

— Ambre... Je n'aime pas te voir... Triste.

— Ça va passer...

Je me redresse et il me regarde peu convaincu avant de prendre le plateau pour le poser sur le lit. Nous mangeons tranquillement. Je me force un peu car il a fait l'effort de cuisiner et c'est délicieux. Je m'essuie lorsque j'ai fini et il débarrasse tout. Je me brosse les dents entre temps avant de me recoucher au milieu des draps. Il remonte et s'appuie sur la barrière et me regarde.

— Je te laisse dormir... Bonne nuit Ambre.

Je me redresse sur le lit et le regarde. J'avais espoir pour qu'il dorme avec moi...

— Tu peux regarder la télé en bas si tu veux. Désolée de me coucher si tôt.

— Ne t'excuse pas. Repose-toi bien.

Je le remercie et lui souhaite une bonne nuit. Il redescend, j'éteins la lumière et me blottis dans ma couette.

J'ai encore envie de pleurer, mais je me retiens. J'entends Mathyas se coucher, j'aurais tellement voulu me blottir dans ses bras. Il a ce truc pour me rassurer rien que par ses bras. De longues minutes passent alors que je me tourne et me retourne des dizaines de fois. La nuit va être longue et j'ai besoin de dormir, pour éviter de penser à ce qu'il m'a dit.

Après un énième tour dans mon lit, je me lève en enroulant mon plaid autour de mes épaules et je descends. L'escalier grince et je vois la silhouette de Mathyas bouger sur le canapé. Il est grand et il n'a même pas ouvert le sofa pour dormir. Il est assez large, mais tout de même, ce n'est pas confortable. La faible lumière de l'extérieur éclaire légèrement le salon et je remarque ses traits lorsque je m'approche. Je m'allonge sur le petit espace qui reste et me blottis dans ses bras. Je ressens sa surprise, mais il m'enlace rapidement.

J'entends son cœur battre plus rapidement, mais je n'ai pas envie de me décoller de lui. Et pourtant je ne veux pas non plus le faire angoisser. Je m'écarte doucement, prête à me relever, mais il me retient.

— Je ne voulais pas venir t'embêter, désolée...

— Reste là.

— Je ne veux pas te faire angoisser, ton cœur bat vite et tes mains tremblent...

— Je n'angoisse pas, Ambre... C'est l'effet que tu as sur moi...

Il tend le bras pour allumer la lampe que j'ai sur la petite console et je croise enfin son beau regard azur. Qu'est-ce qu'il peut être beau... Et le mot est faible. J'aimerais qu'il me regarde ainsi toute ma vie.

Il glisse sa main sur ma nuque, me faisant frissonner puis attire mon visage à lui et dépose un doux baiser sur mes lèvres. Je lui rends avant de doucement entrouvrir ses lèvres pour l'embrasser. Il se laisse aller à notre baiser et je ne peux m'empêcher de sourire contre ses lèvres. Je me rallonge dans ses bras sans lâcher ses lèvres et passe ma main sur son torse à travers son tee-shirt. Je lui fais deux petits baisers avant de le regarder à nouveau, passant mon doigt sur sa barbe.

— Repose-toi Mathyas... D'avoir dormi dehors c'est fatigant.

Il acquiesce et me blottit contre lui. Je cale mon visage dans son cou et je me laisse aller à un sommeil plus léger que ces dernières semaines.

***

Je me réveille et m'étire en baillant. Je suis seule sur le canapé. J'aurais voulu me réveiller dans ses bras. J'entends la douche à l'étage. Je range la couette et monte à l'étage. Mathyas sort au même moment uniquement vêtu d'un jean et les cheveux encore humide. Ses tatouages lui donne un air de mauvais garçon que j'adore. Il a un léger sursaut, je souris.

— Désolée Mathyas. Tu as bien dormi ?

Il acquiesce et s'approche de moi pour caresser ma joue. Il glisse son pouce sur ma lèvre.

— Et toi ? Ça va mieux ?

— Oui merci beaucoup.

Il se penche pour déposer un baiser sur mes lèvres.

— Tu veux que j'aille... chercher les croissants pour le... petit-déjeuner ?

— Tu connais mon amour pour ces croissants, je souris. Même s'il me rappelle un mauvais souvenir. Tu ne vas pas faire l'aller-retour.

— Ça me fait plaisir... Et puis le dimanche... c'est croissant.

— Hum si tu insistes.

Je souris en embrassant le coin de ses lèvres ce qui le fait sourire. Il va sortir de son sac une chemise qu'il enfile et attache avant de descendre. J'en profite pour me préparer. Je ne sais pas vraiment si on va bouger ou pas, mais je suis plus présentable habillée qu'en pyjama. J'en profite pour ranger rapidement mon appartement en attendant son retour.

Je pourrais manger ces croissants tous les jours ! C'est vraiment une superbe découverte ici. Et je suis dégoutté de ne pas les avoir connu plus tôt. Je le regarde manger avec appétit.

— Je vais voir le propriétaire... du bateau dans une heure pour... le remorquer à mon hangar.

— Super. Tu as déjà des idées pour le retaper ?

— Je vais refaire pareil... mais en mieux. Ce sera... Le Petit Prince II.

— Super. Et ton yacht ?

— Je vivais dedans... Je veux une maison à la place.

J'acquiesce en terminant mon café et je m'essuie.

— Je t'invite... à dîner ce soir. Comme hier... on a pas été.

— D'accord.

Je souris. Je n'osais pas lui demander de l'accompagner, mais le dîner me va parfaitement. Je vais trouver une jolie robe dans mes affaires pour l'occasion. Je ne vais pas laisser mon père plomber mes retrouvailles avec Mathyas.

Il se lève et s'occupe de débarrasser, un vrai homme de maison. Je me lève pour aller passer ma main dans son dos.

— Laisse la vaisselle Mathyas, je m'en occupe.

Je l'oblige à s'arrêter. Il essuie ses mains en me regardant puis passe son bras autour de ma taille.

— Je vais y aller alors.

— Fais attention à toi. À ce soir.

Il caresse ma joue en embrassant de nouveau mes lèvres et je le raccompagne jusqu'à la porte de mon appartement. Je m'appuie contre, lorsque je referme et je souris, tout bêtement. Je suis amoureuse de cet homme. Ça prend du temps entre nous, mais c'est ce qu'il faut. Cet homme n'a pas eu une vie normale et il doit apprendre à vivre.

***

J'ai enfilé une petite robe noire, décolleté dans le dos, qui m'arrive au dessus du genou. J'ai mis mes escarpins rose pâle et termine de boucler mes cheveux. J'entends sonner, le voilà. J'enfile une veste en cuir de la même couleur que mes chaussures, prends ma pochette et le rejoins. Lorsque j'ouvre la porte, le plus bel homme m'attends. Il est vêtu du costard qu'il était venu acheter chez Hugo Boss, sa barbe est taillée et ses cheveux coiffé. Oh bon sang, je fonds complètement.

— J'aurais du mal à te reconnaître Mathyas. Tu as presque tout enlevé.

Je passe ma main sur sa barbe une fois près de lui. Il l'a bien raccourci et on ne le reconnait presque plus, Et puis personne ne le connaît avec les yeux bleus. Il n'y a que moi.

— Tu es magnifique... Ambre.

Il se penche vers moi et dépose un baiser sur ma joue. Je souris en passant ma main sur sa cravate. Il pose sa main sur ma taille pour avancer. Il m'ouvre la portière d'une sublime voiture. Je le regarde, l'interrogeant du regard.

— Je l'ai loué... pour ce soir.

Je souris en embrassant sa joue et m'installe sur le siège passager. Il s'assoit au volant et démarre la voiture. Je souris en le regardant. Il est à croquer ce soir.

— Tu m'emmènes où ?

— Dans un endroit où tu... n'as jamais été.

Il a un léger sourire et je ne peux m'empêcher de faire de même. J'aime le Mathyas mystérieux de cette façon.

Quelques minutes après, il se gare sur un parking. Je ne sais pas vraiment où l'on est. Je descends et il vient me prendre la main. J'enlace ses doigts des miens et le suis. Nous arrivons dans un petit restaurant très sympathique. La serveuse dévore Mathyas des yeux bien évidemment, avant de nous demander de la suivre. Nous sortons sur une terrasse et elle nous invite à nous asseoir à une table. J'observe le panorama autour de moi. Nous sommes sur un des plus haut point de la ville et nous avons une vue panoramique sur la ville, la baie et nous voyons tout jusqu'au Pont 25 Avril.

— C'est magnifique Mathyas.

Il embrasse ma tempe avant de m'inviter à m'asseoir. Je m'installe et pose ma pochette sur le coin de la table en observant tout autour de moi. En effet il a raison, je ne suis jamais venue dans un endroit comme ça. Nous commandons rapidement notre repas et je viens poser ma main sur la sienne.

— C'est magnifique ici.

— Je suis content que ça te... fasse plaisir.

— L'unique fait d'être avec toi me fait plaisir.

Il a un sourire gêné et passe son pouce sur mon poignet.

— Tu travailles demain ?

— Non, je ne reprends que mardi.

— J'aimerais commencé à travailler... sur mon bateau. Tu m'accompagnes ?

— Avec plaisir.

Je vais pouvoir profiter du soleil encore un peu avant l'automne. Ce qui est bien ici, c'est qu'il fait beau jusqu'à Noël presque.

La serveuse nous apporte nos plats et je tente de ne pas remarquer son attitude avec Mathyas, mais lui en tout cas il n'est même pas perturbé. Je lui souhaite bon appétit avant de commencer à manger. Le repas est délicieux. Nous dînons en silence, je sens qu'il n'est pas très à l'aise dans un lieu bondé. Il est adorable d'essayer de se mêler aux gens, pour moi. En même temps, il le faut pour qu'il puisse avancer. Nous terminons et il me propose un dessert.

— Hum, il y a des churros sur la grande place, j'en ai trop envie.

Il sourit amusé et acquiesce avant de demander l'addition. Je sors mon porte-feuille pour payer, mais il est plus rapide que moi. En réalité il a plus d'argent que moi, je me demande à quel point d'ailleurs. Il ne devait pas dépenser grand chose avant.

Il me prend la main et je le suis. Nous descendons par un ascenseur et nous sommes à quelques mètres de la place. Le tram électrique arrive au même moment et Mathyas propose de le prendre. C'est un endroit assez romantique lorsque l'on y pense. Je m'installe sur la banquette près de la fenêtre et il passe son bras derrière moi. Je tourne la tête vers lui et j'adore me perdre dans son regard. Je passe ma main sur sa joue et m'avance pour l'embrasser. Il prolonge tout en venant prendre ma main. Il rompt le baiser le premier afin d'appuyer sur le bouton pour demander l'arrêt.

— On va louper tes... churros.

— Ah non.

Je souris et nous descendons au prochain arrêt. Rapidement j'ai mes churros dans la main et c'est délicieux. Mathyas n'en a jamais goûté alors il essaie ce soir. Je le regarde faire en souriant.

— C'est pas pour ceux qui essaient de garder la ligne, bien au contraire ! Mais c'est vraiment délicieux.

Il acquiesce en souriant avant de s'essuyer les mains. J'en mange un second en jetant le paquet vide et observe la place autour de nous. Mathyas me regarde, ses mains dans les poches. Je m'essuie les mains avant de m'avancer vers lui. Il m'a l'air peu sûr de lui, ou mal à l'aise, je ne sais pas trop. C'est peut-être tout ce monde autour de nous.

— Ça va Mathyas ?

Il acquiesce.

— Tu n'as pas à avoir peur des autres. Ils ne vont rien te faire.

— Je sais... Mais je ne me sens pas bien avec... autant de monde autour de moi.

— On rentre alors, viens.

— Non, ça te fais plaisir de sortir...

— Mathyas. À la maison devant un film dans tes bras, ça me fait encore plus plaisir. Viens.

Je souris en lui prenant le bras pour retourner vers l'appartement. Il fait des efforts surhumains.

Et pourtant j'attends qu'une chose de lui... Qu'il m'avoue enfin ses sentiments. En espérant qu'il en ressente réellement. Ça m'achèverait sinon.

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