- Ferme ta putain de gueule !

J'ai mal. Trop mal. Je ne comprends pas ce que j'ai pu faire de mal.

L'homme me frappe à nouveau, d'un coup de pied dans le ventre. La douleur se propage dans tout mon corps, me bloquant même la respiration. Ce n'est qu'en toussant mon sang que l'air entre à nouveau dans mes poumons. Je n'ai pas mérité ça. Je n'ai rien demandé. Pourquoi ?

- Toujours à chialer ce gosse, je vais te donner une bonne raison de pleurer, tu vas voir !

Sa voix pleine de colère me crache au visage, tandis qu'il me bloque contre le sol. D'une main sur mon torse, appuyant sur des bleus, et de l'autre qui enlève mes vêtements. Cette même main descend sa braguette, puis le trou noir.

Je me réveille en sursaut, avec cette sensation que l'on me comprime la poitrine, je peine à respirer. Des images de mon cauchemar me revienne par flash. Enfin non, pas de mon cauchemar, mais de ma mémoire. Jamais je ne pourrais oublier tout ça.

Je suis en nage, mon corps est couvert de sueur, dû au rêve horrible et habituel que je viens de faire. Du moins, il fait parti d'une liste appelée « Cauchemars récurrents ». Mon regard dérive vers mon réveil : deux heures et trente-cinq minutes. J'ai battu un record, d'habitude je me réveille à deux heures du matin, voire plus tôt. Et comme à chaque fois, même chaque nuit, je n'arrive plus à trouver sommeil.Je m'affale lourdement dans mon lit, épuisé de ces nuits cauchemardesques, les yeux vers mon plafond, je décide d'utiliser ces heures à bon escient : je me lève et enfile un jogging puis une paire de basket avant de sortir par ma fenêtre et courir deux longues heures dehors.

C'était le rituel de mes longues nuits.