Je ne parlai plus pendant quelques secondes, tellement j'étais choquée. Le choc n'est que la première étape. Tu seras stupéfaite de savoir ce dont je suis capable si tu me libères. Liam me fit signe de le suivre. Je me dé-transformai et il m'emmena dans une clairière qui se situait plus loin du camp. Il me regarda, me pris la main et me dit :

- Je vais te faire un truc qui pourrais peut-être tous nous sauver. Je suis désolé, et je t'aime.

Il appuya sa main dans mon dos et fit jaillir un rayon de Lumière de sa main. J'eu le souffle coupé et tombai à terre en le regardant repartir vers le camp. Une trentaine de seconde d'agonie plus tard, une douleur intense s'empara de moi jusqu'à me soulevé en l'air. Mes yeux devinrent étranges et ma pupille prit une forme de triangle allongé en pointe au bas, couvrant une lune et deux petits crochets. Des lunes apparurent aux quatre coins de mes yeux, des points et des lignes se formèrent sur les côtés de mes yeux. Des triangles se formèrent aux côtés du triangle en haut. Ma robe laissa place à une armure de cuir et de métal sombre. Ma peau pâlit légèrement et deux gants métalliques apparurent. Mes cheveux devinrent blancs et s'attachèrent en une queue de cheval haute. Mes oreilles s'allongèrent de quelques centimètres.

Une fois ma transformation finie, je retombai à terre. La blessure que Liam m'avait infligé avait disparue, et je me relevai tant bien que mal et me dirigeai en direction du camp. On pourra tous les manger après ? Par ce que j'ai des envies de meurtre là. Je veux du sang et la mort. Voir des cadavres de partout et rire de ça. Pouvoir me dire que tout le monde me pense inoffensive alors que je suis plus forte qu'eux tous réunis.Qu'ils me craignent. Le prends pas mal, mais que tu deviennes encore plus forte que ne l'ai jamais été. Alors que je me situais à quelques mètres de l'entrée, j'entendis un des prisonniers parler de moi et de mon projet :

- Mais voyez la réalité en face ! Elle va tous nous faire crever ! Elle s'en tape de nous, elle se sert de nous pour son armée. Elle à pas de but d'avenir pour nous. On va juste tous se faire buter par un dragon trois fois plus gros que tous les autres, mais elle, ça ne la dérange pas. C'est une grosse folle qui va tous nous détruire. Donc ça vous dérange peut-être pas de faire partie d'un escadron suicide, mais moi, je me casse.

- Ouais ! Il a raison. Qu'est-ce qui nous empêche de partir dans la forêt et de vivre notre vie tranquille, loin des dragons, loin de la prison ? Pourquoi on devrait la suivre ? Moi je tiens à ma vie et j'ai pas l'intention de me faire buter par un dragon énorme. J'ai d'autres projets pour l'avenir !

Ce n'est pas Mykrur qui vas te tuer, pauvre bestiole inoffensive, mais moi. Je vais te fumer. Tu vas te dire que Mykrur à côté est très gentil en fait. Un véritable Mickey.

- Aidez nous, s'il vous plaît, protesta Liam. Si on ne fait rien, il va tous nous tuer.

- Tu veux dire elle. Ta petite copine destructrice fait office d'ange de la mort pour nous ! Elle est venue nous sortir du trou pour nous mettre sur un terrain inconnu et nous faire crever sous les pattes d'un dragon ! Pire que la mort cette meuf.

J'en avais entendue assez.Ça suffisait. Pourquoi tout le monde me voyait (et d'ailleurs me voit toujours) comme une fille folle, destructrice, un peu psychopathe et dérangée ? Pourquoi personne ne me voyait comme une elfe normale, certes avec plusieurs races, mais comme toutes les autres ? Même aujourd'hui, je ne sais pas. Mais sur le moment, je m'en foutais, vu que tout ce qui comptait, c'était que je parvienne à dompter Mykrur.

Je me cachai derrière un buisson, passai à côté d'un soldat et me glissai dans la grotte. À un mètre de moi, se trouvait le rocher sur lequel était posée l'épée de Chaos. Je tendis le bras et tentai de l'attraper, mais mes doigts effleurèrent le pommeau et fit glisser l'épée sur le côté. Je m'avançai d'un pas, mais je marchai sur une branche morte ce qui alerta le garde, qui se retourna. Il est à l'écart, profites-en. Les autres ne te verront pas. Je me planquai rapidement derrière un rocher et ne respirai quasiment plus, de peur qu'il ne me vît (ce qui à la finale, était stupide vu que j'étais leur cheffe...).Ce n'est pas toi qui vas arrêter de respirer, c'est lui. Quand je relevai la tête, je surpris Jefferson, un des anciens prisonniers baraqué comme un bœuf  annoncé aux autres :

- De toute façon, pourquoi on parle d'elle ? Elle pas revenue depuis cinq minutes, sans doute parce qu'elle a eu les chocottes et elle c'est barrée ! Ou alors, elle c'est fait bouffer par une bête sauvage. Perso, ça nous fera des vacances

Les seules vacances qu'on aura, c'est quand je t'aurais détruit la gueule et que je t'aurais réduit en charpis. J'étais dévastée, mais je me concentrai sur ma mission. J'avançai d'un pas et attrapai l'épée fermement, la calai sur mon dos et repartit dans la clairière, là où Liam m'avait transformée. Je repris le chemin l'air le plus naturel et calme possible, malgré tous ce que les prisonniers avaient dit sur moi. Soudain, à dix mètres de l'entrée,je sentis qu'on m'épiait. Je pourrais facilement détruire et manger cet espion. Je suis beaucoup plus forte que lui, j'en suis sûre. Je m'arrêtai, regardai furtivement autour de moi et essayai de trouver la cachette de la potentielle menace. Je commençai à sortir une dague pour me protéger. Je restai deux minutes comme ça, rangeai ma lame et avançai le pied pour repartir, mais je sentis une lame froide et dure se poser délicatement sur mon cou. Derrière moi, une voix masculine s'éleva :

- C'est vraiment incroyable. Ça fait trois millions d'années qu'on a pas vu d'elfe de Chaos sur Elféa, et c'est sur moi que c'est tombé. La grande découverte d'une elfe de Chaos mignonne, mais un peu trop sur ses gardes en plein milieu de la forêt de Nature. Je pourrais gagner une grosse somme d'argent si je te ramenais au palais. J'imagine déjà la tête du roi, mais... je pourrais te garder pour moi aussi.

- Je... Le roi ne te donnera rien. Et toi, tu auras beaucoup plus de mal à me garder seul.

- Je pense pouvoir m'en sortir. En plus, tu es tellement belle.

- Dégueulasse. Et peut-être que je suis mignonne, mais je suis aussi très compliquée et plutôt violente.

- Violente je ne sais pas, mais sur tes gardes, je l'avais remarqué.

- Je ne suis pas du tout comme tu le penses.

- T'inquiètes, je gère, dit-il en me prenant les mains et en me les mettant dans le dos.

- Qui es-tu ? Et que viens-tu faire ici ?

- Je ne pas te révéler mon identité. Mais... tu dois avoir plusieurs formes ? Si tu m'en montres une, je pourrais te dirais qui je suis.

- Pourquoi je ferais ça, je ne te connais pas.

- S'il te plaît ?

- Tes belles paroles ne servent à rien. Tant que je ne sais pas qui tu es, je ne fais rien.

- Je te promets que je te dis qui je suis.

- Tu me le diras après ?

- Pas de soucis, je te le promets, man emaïr.

Je me concentrai et me transforma. Mon armure se changea en un pantalon taille basse protéger sur les côtes par des os et mon plastron se transforma en un soutif tout aussi renforcé. Un arc de bois de Nature (le bois le plus résistant du monde) et en vibranium (le métal le plus résistant du monde aussi) apparut alors derrière mon dos et un carquois rouge et noir apparut aussi. Une cape surmontée d'une capuche se mirent en place et le bas de la cape était d'un style échancré et usé. Sur la capuche, on pouvait voir comme des sortes de petites cornes et mes yeux devinrent rouges. Des épaulières en métal contenant des os sur le dessus et un anneau apparut sur mon bras gauche. Des gants apparurent alors. Ils étaient en métal avec une protection de cuir sur le dessous. Des grandes bottes rouges apparurent et remontèrent jusqu'à mes genoux. Ma tenue était dans les tons rouges, dorés foncés et noir. Mange-le. Si nous changeons de forme, nous avons plus de puissance, et nous pouvons plus facilement le détruire. Lui manger les organes et lui détruire la vie, ainsi que sa gueule. Une fois ma transformation terminée, je réalisai la langue qu'il avait utilisée dans sa dernière phrase. J'annonçai :

- La langue ancienne. Comment se fait-il que tu la parles ?

- Tu es une vraie beauté. Ça m'étonne que j'ai résisté aussi longtemps.

- Réponds vite à ma question. Dis-moi qui tu es et pourquoi tu as parlé la langue ancienne. Dis-le-moi, ou je te tue.

Oui, vas-y tue le. Ne résiste pas et étripe-le.

- Eh bien, normalement je dois appartenir au passé et ne plus exister. Ne

- pas me retrouver sur l'île de Nature et encore moins sur Elféa. Ne pas te menacer et te révéler qui je suis car je ne devrais plus vivre.

C'est moi qui dois te tuer. Et je le ferais volontiers.

- Comment ça tu devrais faire partie du passé ?

- Tu vas voir par toi-même.

Alors qu'il retirait le couteau de mon cou, il s'avança, mais je ne pouvais plus bouger. C'était comme si un lacet invisible était enroulé autour de moi. Sa magie n'était n'importe laquelle. Je compris trop tard ce qu'il était, mais mon cerveau me remis une image dans la tête. Merde, Mykrur ! Avec tout ça, j'avais complètement oublié qu'il était en route (pour tous nous détruire,obligé) ! Je devais vite partir pour retrouver le camp, donner les ordres et combattre ce dragon.Et tuer tous ces pauvres gens au passage.Alors que mes pensées s'entre-mêlaient, je vis un elfe ultra canon se tenir devant moi.