Il avait les cheveux argentés et court, les yeux bleu-argentés et le teint chaleureux. Il possédait une boucle d'oreille en forme de diamant et une armure. Il était plus grand que moi, et sous son plastron, j'arrivais à voir qu'il était plutôt musclé. L'Ombre me dit alors : OK, lui on ne va peut-être pas le manger finalement. Il pourrait nous servir.

C'était la première fois que l'Ombre ne voulait pas manger quelqu'un ! En plus, il n'est pas si moche que ça. Alors la, on atteignait des sommets. Mais je me re-concentrai sur mon plan. Il me regardait, et tendit la main vers mon visage avant de la mettre sur ma joue, puis me demanda :

- Quelque chose ne va pas ?

- Je dois rejoindre les autres. Ils m'attendent, et si je ne suis pas au près d'eux, ils courent un grand danger.

- Je ne comprends pas. Pourquoi tu t'es éloignée de là-bas si ils sont en danger ?

- J'ai été légèrement forcée à aller en plein milieu de cette clairière. Et je dois retourner au près de ceux que j'ai mis la mouise.

- Explique-moi ce qui se passe. Je peux t'aider.

- Tu t'en fiches, ce n'est pas ton combat.

- Si, je veux venir. Dis-moi ce qui se passe sinon je ne te lâcherais pas, dit-il en m'agrippant le bras.

- Alors, comment t'expliquer dans la merde que je suis ? Oh, je sais !

Je posai ma main contre sa joue et mes doigts sur sa tempe. Je lui envoyai comme une sorte de vision de ce qui c'était passé depuis le début. C'est à dire depuis la mort (tragique) du duc (par qui, comment et pourquoi), jusqu'à notre ''rencontre'' inattendue. Il me regarda, me prit le bras un peu brutalement et m'emmena jusqu'à l'entrée du camp. À quelques mètres de là où se tenait la première tour de garde, il me chuchota :

- Vas-y rentre.

- Je ne vais pas entrer alors qu'un inconnu me tient le bras. Ils vont t'enfermer ou te tuer.

- OK, je te lâche, dit-il en lâchant sa prise, mais je te suis. Je vais pas rester planté là alors qu'un dragon risque de tout détruire.

- Comme tu veux. Mais la ferme et laisse-moi parler. Ils ne te connaissent pas, et moi non plus d'ailleurs, je ne sais même pas si je peux te faire confiance. 

- Ne t'inquiète pas. Je suis là pour t'aider.

- On verra ça en temps voulu.

- Eh ! Qui va là ? hurla un des gardes.

- C'est moi, ta cheffe.

- Ma cheffe ?

- Oui. Je suis Elvira, celle qui est venue te chercher à la prison de Terre.

- Oh. Bien, entrez.

- Merci.

Une fois entrée, je vis beaucoup de regard se tourner vers nous. La plupart des soldats regardaient avec insistance l'elfe qui se trouvait derrière moi, et certains me dévisageaient sur ma tenue qui avait changé. On marcha jusqu'à la tente ou était entre-posés armes et plans, mais avant d'enter, je vis Liam du coin de l'œil. Il me fixait du bout des oreilles jusqu'aux pieds. Il se posait plusieurs questions, comme qu'est-ce que faisait un elfe derrière moi, pourquoi semblait-il vouloir me protéger et qui était-il. En me scrutant, il remarqua la légère marque que j'avais sur le bras. Il se rapprocha, examina mon bleu, et se tourna vers l'inconnu.

- Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu viens faire ici ? C'est toi qui lui a fait ça ?

- Calme-toi. Je suis ici pour vous aider.

- Je t'ai posé une question, imbécile. Qui es-tu ?

- C'est aussi important que ça ?

- Oui. Dis mon ton prénom ou je t'étrangle.

- Et après on dit que c'est moi qui suis dangereuse, répliquais-je.

Alors que j'allais dire à Liam d'arrêter, je sentis la présence de quelqu'un dans mon dos (autre que l'elfe canon). On pourra manger la personne qui nous menace. Tout en mangeant Liam, mais on va laisser cet elfe tranquille, vu qu'on peut avoir besoin de lui, si ça se trouve. Vu qu'il n'avait pas l'air de l'avoir ressenti, je tournai la tête et vis un des  soldats se dirigé discrètement vers lui, une arme à la main. Je tendis le bras et bloquai l'elfe de Terre qui cherchait à l'attaquer. Mais alors que je pensais que c'était fini, un autre se prépara à passer à l'acte. Mais un elfe de Terre comparé à un elfe du Chaos, ça ne vaut pas grand-chose. Extermine-les. Tue-les tous. Tout en ignorant l'Ombre, je bloquai l'elfe, mais plusieurs se ruèrent sur nous. Je créai alors une vague d'Ombre, ce qui les obligea à reculer. Stupéfait, les deux bagarreurs tournèrent la tête vers moi et au bout de quelques secondes, l'elfe inconnu me dit :

- Ce...c'était quoi ça ?

- Un de mes nombreux pouvoirs.

- Ça ne fait pas partie des pouvoirs des elfes de Chaos.

- Oui je sais. Je ne suis pas qu'une elfe de Chaos, justement.

- Comment ça ?

- J'ai plusieurs races.

- Et ce sont lesquelles ?

- Alors, je suis une elfe de Feu, de Nuit, de Ténèbres, d'Ombre, et de Chaos. Mais les deux dernières sont issues de transformations.

- Et est-ce-que tu as une place particulière dans la hiérarchie ?

- Oui. Princesse héritière. Bon, on peut se concentrer sur notre mission au lieu de parler ?

- Oui...

- Dernière question. Tu t'appelles comment ? demandai-je en me tournant vers lui.

- Elrod. Prince des Ténèbres.

- Ok, bon la causette est terminé.

- Attends, dit Liam. Si il est le prince des Ténèbres, ça veut dire que les elfes de Ténèbres sont toujours vivant ?

- À croire que oui. Bon, c'est bon maintenant ?

- Oui, répondirent les deux garçons en choeur.

- Parfait.

Alors que je rentrais dans la tente, j'entendis Liam et Elrod s'engueuler. Le pan se souleva une seconde fois et laissa apparaître Shella et Aurore. Mange leurs petites bouilles si tendres et gracieuses. Elles m'aidèrent à porter les plans, et Shella me dit :

- Tu penses qu'on va s'en sortir ?

- Oui. Il n'y a pas de raison pour que l'inverse se passe.

- Mais... et s'il nous tue tous ? demanda Aurore.

- Alors on pourra dire qu'on s'est battu avec honneur et fierté.

- Oui... Mais est-ce que je vais retourner dans la prison si je survis ?

- Non. Je te protégerais. Tu as déjà assez souffert.

- Et moi ? Est-ce que je retournerais dans la maison dans laquelle j'étais ?

- Non plus. Si on parvient à survivre, vous n'aurez plus jamais de problème. Vous serez en sécurité. Je vous le promets.

- Je te remercie, annonça Aurore.

- Moi aussi, renchérit Shella. Tu nous offres une seconde chance.

- Mais... de rien.

- Juste, tiens, prends ça, tu vas en avoir besoin avec Acacia, dit-elle en me tendant un petit sachet vert.

Je pris des armes, un feutre et sortis, accompagnée des filles. Je donnai un foulard de couleur à chaque elfe volontaire et accrocha mon plan contre un tableau. Je commençai à dessiner dessus tout en parlant. Entre deux ordres, je repris la forme que j'avais quand Liam m'avais transformé (une armure était bien plus pratique).

Alors que j'allais expliquer où se positionnerait chaque équipe, je sentis une autre présence dans ma tête, ce qui m'empêcha de parler. Je lâchai le stylo et mon poignet droit me brûlait. Mon esprit était contrôlé par autre chose que moi ou l'Ombre, et je me tournai vers l'armée. J'annonçai d'une voix ancienne, grave et lourde, qui ne m'appartenait nullement :

- Rendez-la-moi.

- Qu... Quoi ? demanda un prisonnier.

- Elle est à moi. Si vous ne coopérez pas, je vous détruirais et je réduirais ce monde à néant.

- Vous êtes qui ? Et que devons-nous vous rendre ?

- Je suis le Destructeur des Mondes. Et si vous ne me rendez pas Cheasterne, vous mourez tous. Je vous écraserais un à un comme des fourmis.

- Qu'est-ce que Cheasterne ?

- Mon trésor. Pour les ignares qui n'auraient pas compris qui je suis, je me nomme Mykrur. Je viens récupérer ce qui est à moi et que les humains et elfes appellent épée du Chaos. Vous avez trente minutes pour venir me l'apporter au rocher des Lamias.

Sur cette dernière phrase menaçante, Mykrur disparut de ma tête. Je sentis quelque chose me brûler le poignet et se graver dans ma chair. J'enlevai mon gant et remarquai un tatouage nouveau. Des écailles griffées. Une douleur s'empara de mon poignet et la voix de Mykrur réapparut :

- Ce que vous voyez là est ma marque. Je pourrais communiquer avec vous à travers cette elfe quand je le souhaite.

Sa voix et la douleur disparurent en même temps, aussi vite qu'elles étaient apparues. Mes jambes commencèrent à trembler et je titubai. Liam se rua vers moi, mais je le repoussai. Repousse le pour le tuer plus tard, tu as raison. Je lui dis alors de s'occuper de la fin du plan et je me dirigeai vers Elrod. Je le pris par la main et lui dis de m'attendre dans la grotte. Je fis signe à Elumna, Aurore et Shella de me rejoindre là-bas aussi. Je pris le chemin menant à l'endroit, mais quand j'arrivai à l'entrée, je remarquai qu'Elrod y était déjà et qu'il parlait avec Acacia tout en s'occupant de sa blessure. Je me rapprochai, et entendis Acacia demander :

- Tu me parles beaucoup d'Elvira. Tu lui portes une attention particulière. Comment la trouves-tu ?

- Eh bien.... C'est vrai que depuis je l'ai rencontrée, ma mission n'est plus la même. Elle est gentille, attentionnée, guerrière, mais un peu flippante.

- Et c'est tout ?

- Non...

- Alors dis-moi. Qu'est-elle d'autre ?

- Elle est... canon et bien gaulée, je l'avoue.

Pendant qu'ils parlaient, je m'étais rapprochée. Elrod était assis parterre et ne pouvait donc pas me voir, Acacia était trop absorbé parla conversation pour faire attention à moi. Une fois la fin de sa phrase prononcée, je répondis :

- C'est gentil de ta part. Je vais prendre ça pour un compliment. Mais je rajouterais quand même machiavélique, destructrice et têtue comme une mule.

- Elvira !?

- Oui, c'est bien moi. Princesse Elvira pour vous servir, mon prince.

- Que... comment as-tu fait pour comprendre ce que je lui ai dit ?

- Je suis la reine des dragons. Je parle leur langue, mais je ne comprends pas comment toi tu as fait.

- Roi des dragons.

- J'aurais dû m'en douter. Mais je ne suis pas détective.

- Mais du coup, cela veut dire que j'ai trouvé ma reine.

- Ouais bas non. On doit d'abord régler ce léger problème.

- Lequel déjà ? ironisa-t-il.

- Le fait qu'un dragon de 40 tonnes veut nous détruire.

Il se releva, se pencha vers moi, mais alors qu'il allait m'embrasser je présume, Elumna entra (pile poil au bon moment). Mais tu aurais dû en profiter pour le tuer ! Heu... non en fait. Mais il faut quand même que tu la tues, elle. Ou alors que tu aspires sa magie, comme ça, tu seras plus forte, réfléchis. Même si l'idée me plaisait un peu, je me recentrai et me dis qu'il n'en était pas la peine. Pff...lâcheuse. J'aurais dû trouver quelqu'un d'autre. Mais je trouve ça plutôt bien d'être dans ton corps en fin de compte. Je lui montrai la sœur de Liam d'un signe de tête. Il me lâcha, et je vis les deux autres filles entrer dans la grotte. L'elfe de Lumière demanda :

- Pourquoi nous avoir appelés ? J'ai cru remarqué que tu ne m'aimais pas vraiment.

- C'est par ce que je mettais trompé à ton sujet. Et j'en suis désolée.

- Pas grave, je te comprends. Pour tout te dire, au début j'ai cru que tu étais encore une de ses filles qui forçait mon frère. Lorsque j'ai vu comment il c'est inquiété quand il à vu ton bleu, j'ai compris que je m'étais trompée.

- Mais pas du tout ! Je ne le force pas !

- Et colérique aussi, me chuchota Elrod.

- Elvira ? demanda Shella.

- Oui ?

- Aurore et moi on se demandait pourquoi tu nous as demandées de venir.

- Pour répondre à votre question, j'ai eu une idée. Je veux que vous fassiez partie de mon escadron spécial et personnel. Même chose pour Elumna et Elrod.

- Ton escadron spécial ? demanda Elrod.

- Oui, car je sais que durant cette guerre, je risque de faire des dégâts, alors je voulais que vous soyez près de moi, si il arrive quelque chose. Vous pourrez plus facilement me calmez si vous êtes proches de moi.

- Mais pourquoi nous en particulier ? ajouta Elumna.

- Je sais que votre force pourra me calmez si je m'énerve.

- Pourquoi, il y a quoi quand tu es en colère ? demanda le seul garçon du groupe.

- Je deviens effrayante, destructrice et dangereuse.

- Ah bon ?

- Oui.

- Je peux voir ?

- Je suis pas en colère, mais dis-moi des choses qui ne me plaisent pas forcément et c'est résultat garanti.

- D'accord.