Ils avaient tous un point commun : leurs cheveux. Ils étaient tous d'une couleur étrange, comme violet, vert, jaune, rose, bleu ou encore blanc. Certains avaient les cheveux bicolore, genre rose-violet, bleu-rose, violet-bleu, jaune-rouge et plein d'autre couleur. Attend. Jaune-rouge ! C'était la couleur d'Aurore. On l'avait enfin retrouvée ! Un corps de plus sans défense. La voix de l'Ombre résonnait, et mes cheveux changèrent de couleur. Elrod et Liam le remarquèrent en même temps, et prirent tous les deux ma main droite, posée sur la rambarde. Ils se jetèrent un regard noir, que Shella remarqua tout de suite. Tue les. Découpe leurs mains. Fais les souffrir. Fais leur voir une mort lente et douloureuse. Mon pouls s'accéléra, et mes canines commencèrent à s'allongées. Mes cornes commencèrent à apparaître, mais trop occuper à se fusiller du regard, les deux garçons ne le remarquèrent pas. Ma mère me passa la main sur le cou, prononça une phrase, et la voix de l'Ombre se terra au fond de moi. Stupéfaits, les deux rivaux regardèrent ma mère, qui leur montra le bas d'un geste de menton. Ils me lâchèrent, et j'en profitai pour descendre les marches, mais je sentis quelqu'un tirer sur ma manche.

– N'y vas pas, me chuchota le prince des Ténèbres. Tu pourrais te faire repérer.

– Elle est juste là ! Je dois aller la chercher, murmurai-je à mon tour.

– Mais c'est trop risqué ! Tu risques de te faire tuer.

– Je m'en fous. Au moins, Aurore sera libre.

– Non, reste ici. Je tiens à toi, me dit Liam.

– Mais on va y aller quand alors ? On ne peut pas attendre 153 ans quand même !

– Une fois qu'ils seront endormis. Ça va être plus calme dès qu'ils seront partis.

– Ils ne dorment jamais, annonça Shella. L'usine est toujours active.

– Alors on fait quoi ? On ne vas pas attendre pendant un siècle !

– Non. J'ai une idée... ricana Shella.

On la dévisagea avec insistance et il fallait avouer que son sourire nous faisait un peu peur. Elle nous dit d'attendre ici, puis elle descendit de la passerelle. Deux minutes plus tard, elle réapparut avec sept combinaisons de travailleur, dont deux robes de bures, la robe des scientifiques. Elle avait aussi de la poudre bleue dans un seau, qu'elle posa par terre. Elle nous donna une tenue à chacun et se barbouilla le visage de poudre, et nous dit de faire la même chose. Une fois le maquillage appliqué, elle nous tendit une ceinture d'outils et de matériaux de construction. Mais à quoi ça va servir ? Oh ! Je sais. On va pouvoir planter des arcronns avec nos tournevis !  Franchement, je pense que c'est la seule chose à laquelle ça peut nous servir, parce que sinon... je vois pas trop. D'un air satisfait, elle nous annonça son plan :

– On va s'infiltrer parmi les ouvriers. Grâce à nos tenues et à notre maquillage, on passera inaperçu. On pourra donc se faufiler dans l'endroit où est Aurore.

Beaucoup moins fun que mon idée.

– Oui, mais si on débarque d'un coup, ils vont trouver ça bizarre, commenta Elumna.

– Le nouveau groupe arrive dans cinq minutes.

– Comment tu le sais ?

– C'est écrit sur le panneau numérique là-bas.

– Ah, je n'avais pas vu.

On attendit cinq minutes avant de pouvoir sortir de notre cachette, mais se changer avait été un peu plus compliqué que prévu. En effet, même si j'avais déjà dormi avec Liam, c'était un peu gênant (surtout devant Elumna, Shella, Elrod et me parents). Shella eu la bonne idée de créer une barrière végétale entre nous pour nous permettre de nous changer chacun dans son coin. Sors et manges en un. Tu vas les déstabiliser vu ton gabarit, surtout si c'est un des deux garçons. Je ne te permet pas ! Eh oh. C'est gentil. J'insinue que tu as des formes, tu devrais me remercier pour ça. Je ne sais pas trop si venant de toi c'est un compliment ou pas. Prends le comme tu veux. J'ignorai l'Ombre et me changeai. Mais alors que j'avais fini, j'aperçus Shella du coup de l'œil. Je me retournai, car elle était en train de se changer, mais un détail me fis revenir sur ma décision. J'observai son dos, et fus choquée d'un détail énorme.

Une énorme cicatrice couvrait la moitié de son dos en travers. Elle me parut ancienne, mais ça lui avait laissé une sacrée marque dans la chair. Chair que tu pourrais facilement manger. Elle me parut sensible, car Shella faisait attention de na pas trop frotter contre lorsqu'elle mettait son haut. Je me détournai du dos de Shella et me concentrai sur autre chose de plus important, comme la sorte de cage dans laquelle se trouvait Aurore.

Après avoir enfiler les robes et les combis, on descendit de notre cachette. En partant, on courut vers le groupe qui venait d'arriver et se mélangea à eux. On se dirigea vers l'endroit où était retenue prisonnière Aurore. On suivis deux arcronns, et en tournant au coin d'une usine, on les tua en silence. On cacha les deux corps derrière une poubelle pleine de débris électriques mais avant de repartir, je pris le trousseau de clé à la ceinture d'un des morts, car ce serait plus utile si il fallait ouvrir une porte. Une fois arrivés devant la grande grille, j'insérai la clé dans la serrure et ouvris la porte. On entra furtivement, à la recherche de notre jeune elfe de Terre. Une fois que j'avais repérer la chevelure (reconnaissable entre mille) d'Aurore, je courus vers elle.

– Aurore ! Tu es là !

– Hein ? Oh, Elvira, pourquoi tu es là ? Où sont les autres ?

– On est venu te chercher. Ils arrivent, ils sont là.

– Shella ! Mais pourquoi vous êtes venus me chercher ?

– On ne pouvait pas t'abandonner, annonça Shella.

– Qui sont ces gens derrière vous ?

– Ben... C'est Elrod, Liam, Elumna et mes parents, la reine Varminale et le roi Néans. Les souverains de Chaos.

– Mais que font-ils ici ? Ce sont des étrangers !

– Bien sûr que non ! m'écriais-je. Il nous ont aidés ! Tu ne souviens pas d'eux ?

– Non, je ne les ai jamais vu. Je ne les connais pas.

– Quoi ? demanda Elrod. Elle ne se souvient pas de nous ?

– Attend, il doit y avoir une explication.

Convaincue qu'elle faisait exprès pour ne pas attirer l'attention sur nous, je décidai quand même d'entrer dans sa mémoire.

Je vis le moment où les volépters l'enlevaient, quand je suis allée la chercher à la prison, la guerre, mais aucune trace de leur union lors de la bataille, pourtant elle s'en souvenait. Elle avait des souvenirs précis de celle-ci, mais aucun ne concernant mes parents ou mes amis. Elle ne se souvenait VRAIMENT pas d'eux ! Juste Shella et moi étaient encore présentes dans son esprit. Je fouillai dans sa mémoire et tombai sur un moment qui avait l'air très récent. Lisons la vie privée des autres, tiens.

Les volépters l'entouraient, mais elle était déjà chez les arcronns. Une des créatures se tenait devant elle, une sorte de pince à souvenir à la main (ces pinces permettent d'effacer ou d'ajouter un souvenir, qui sort sous la forme d'un filament violet. Ils sont généralement conservés dans des bocaux ou des boîtes, car certains scientifiques barjos les étudient et font des expériences avec). L'arcronn devant elle sortit un filament (certainement le moment de l'union) et le mit dans un bocal. Il la laissa sortir pour rejoindre les autres prisonniers.

La seule chose que je savais, désormais, c'était que son souvenir se situait dans un laboratoire. Pour le retrouver, il fallait déjà retrouver la pièce dans laquelle il était enfermé, et pour ça, ça n'allait pas être simple. J'annonçai à Shella :

– Ses souvenirs comprenant Liam et les autres ont tous disparus. Ils ont été enlevés avec une pince à souvenir. Elle ne se souvient vraiment pas d'eux, elle ne joue pas la comédie.

– Comment on peut faire alors ?

– Il faut qu'on aille dans le labo où sont enfermé ses souvenirs.

– On est obligés ?

– Ses souvenirs sont précieux. Pour elle, comme pour nous. Si on touche à la mémoire de quelqu'un, celle-ci perd une de ses personnalité, ou un truc important à savoir dans sa vie. Elle changera, et vu que chaque souvenir provoque une émotion, quand on la ressent, on repense à un de ses souvenirs.

– Tu sembles beaucoup t'y connaître là-dessus. Comment ça se fait que tu saches autant de chose ?

– Primo, je suis une elfe de Nuit. Je contrôle et infiltre les esprits des autres. Secundo, je me suis renseigné sur la neurologie, car les sciences m'intéresse. Et tertio, j'ai déjà fait l'expérience...

– Sur toi ?!

– Bien sûr que non !

– Sur qui alors ? demanda ma sœur.

– Mon... professeur...

– Pourquoi ?

– J'ai dit un truc que je ne voulais pas qu'il entende. Et vu qu'il allait me mettre une heure de colle pour ça, je me suis aidé d'une pince à souvenir. Sauf que j'ai foiré et j'ai retiré un peu plus que ce que j'arais dût...

– Tu lui as enlevé quoi d'autre comme info ?

– Où... où il habitait.

– Tu es sérieuse ?!

– Je n'avais que 120 ans ! Je ne maitrisais pas encore mes pouvoirs et l'objet !