8ème Jour Après l'Audience ~

Je me réveille dans un lit avec surprise.
La peur noue mon ventre.

Où suis-je?
Qu'est-ce que je fais là ?
* yeux qui s'embuent * On m'a..encore..violé.. ?

J'entends un fracas à ma droite.. Je détourne alors mes yeux du plafond pour observer une trousse de maquillage renversée sur le sol. Lorsque je les lève pour observer qui était la détentrice de ces affaires..je ne tombe que sur cet ange encore sur Terre. . Mon visage s'attendrissant devant son visage si juvénile.. Oh, la voilà qui me sourit.. Elle semble gênée que je la voie se maquiller..ou du moins essayer..
Je regarde le réveil et vois qu'il est six heures du matin.

- Vous avez encore une heure de sommeil, M. Ledoux. Commence-t-elle d'une voix chuchotée. Vous pouvez encore dormir.. Profitez-en ! Me conseille-elle en me souriant franchement, cette fois-ci.

Son sourire est grand et heureux..
Dois-je lui dire à quel point elle est belle. . ?

Quoiqu'il en soit, je me redresse, chancelant. Je n'avais pas envie de me recoucher après cela.
De plus, je me sens tout bizarre après avoir passé ma journée d'hier à pleurer comme une madeleine.
Elle le remarque sûrement, car elle s'approche de moi pour me prendre ma température. Je me laisse faire, ailleurs.

- Je vais bien. Très bien même. La devancé-je d'un ton beaucoup plus sec que je le souhaitais.
- Sûr ? Vous étiez tellement fatigué hier que vous n'avez même pas dîner. Me rappelle-t-elle en se reculant après ma réaction.
- Je sais. Grogné-je cette fois-ci, alors que je ne le voulais pas.

Non..! Pourquoi tu t'en vas ? M'indigné-je, blessé. C'est par rapport à la manière dont je parle, c'est ça ?
Je grimace, furieux devant autant de maladresse de ma part..

- Vous..

Elle se retourne vers moi, m'interrogeant du regard, elle qui retournait à son bureau.

- Vous faîtes quoi..? Bredouillé-je en serrant les poings, faisant de mon possible pour dissimuler mon anxiété.
- Je me maquille. Me déclare-t-elle, soupçonneuse.
- D'accord.. M'enquis-je brusquement.

Elle me regarde pendant encore un bref instant, avant de retourner à ses affaires.

- Et..

Elle se tourne à nouveau vers moi, le sourcil arqué.

J'essaye de prendre mon courage a deux mains mais je n'y arrive pas.

- Oui, je vous écoute ? M'encourage-t-elle.
- Et..et pourquoi..vous vous maquillez..?
- Ça vous dérange ? S'étonne-t-elle.
- Non ! ..non.. Me repris-je, anxieux. C'est juste que vous n'avez pas pour habitude de vous faire belle.. Non pas que vous n'êtes pas belle, hein.. Mais..
- Je comprends ce que vous voulez dire, m'interrompt-elle, un sourire au coin des lèvres.

Je serre encore plus mes mains..
J'ai m*rdé..vraiment..
Je l'ai blessée. .

- C'est pour cacher mes blessures.. Avoue-t-elle à contrecœur et en touchant son visage, perdant pour la première fois le sourire qu'elle s'était forcée à afficher aujourd'hui. Mais.. j'ai la bête impression que ça ne sert à rien. Termine-t-elle en ramassant sa trousse de maquillage qui s'était renversée pour la déposer sur le bureau.

Elle se dirige ensuite vers la porte.

- Vous avez peut-être besoin que je vous laisse seul. Murmure-t-elle avant d'ouvrir celle-ci en précipitation.

Je sens mon cœur s'écraser violemment dans ma poitrine. Du coup, je n'arrive pas à réprimer mon cri :

- Non !

Elle sursaute, surprise, et se retourne vers moi, stupéfaite.

Je commence à transpirer devant son regard persistant sur moi..

- Je..je.. Vous êtes bien là.. Très bien, même.. là..ici.. Bafouillé-je piteusement.

" Mais qu'est-ce qu'il raconte.. ? " S'interrogea-t-elle.

- Je..je.. Bégayé-je désespérément.

Parle..! Parle, parle !
Tu veux qu'elle s'en aille ?
Tu crois qu'elle t'aime ?
Qu'elle tient à toi ?

- Vous avez cauchemardé ? Me sort-elle de mes folles pensées.

Mes yeux s'agrandissent d'horreur quand j'entends la dernière chose que je voulais entendre..

- Lucas.. ? C'est vrai ? Insiste-t-elle avec soucis.
- Et alors !!? M'emporté-je brusquement.

Non..!
Mon cœur me brûle, j'ai mal..
Elle va partir maintenant, c'est sûr..!
Elle va me fuir..! S'en aller..!

La tête me tourne..

Maître Bruneau avait raison..!

" Minable ! " " Faible ! " " Lâche !! "

Ça y est, je ne distingue plus la chambre de Maître Delaine.. Je me retrouve en prison..dans la cellule où ils avaient l'habitude d'abuser de moi en jubilant..

Je veux mourir..
Si Maître Delaine m'abandonne.. Je ne suis plus rien..plus personne..

Et là, c'est la triste désillusion..

Je suis..personne..

Et alors que j'avais déjà abandonné toute existence..alors que je me sentais déjà mort.. Je sentis son doux corps frêle..son buste si apaisant..son buste maternel..son buste rassurant..tout contre moi..

- Je suis désolée.. Lucas..

Et, je suis tout ému d'entendre que, sa voix se brise en sanglots..

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