Les Péripéties d'Estelle : Seule contre tous, je te sauverai

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Qui sait que deviendra l'Humanité,dans un Avenir Proche ?

- Pour qui sommes-nous ici ? Demandai-je en baillant ; il était 8h40 et je n'étais pas très réveillée.
- C'est pour un certain Lucas Ledoux. Me répondit Rose. Il a été inculpé pour le meurtre de Mlle Luna Roussel, une secrétaire. Grâce à Maître Bruneaux, il a pu être libéré après 6 mois de prison, mais il doit être sous surveillance 24 heures sur 24, et doit porté en permanence un bracelet électronique. Avant, M. Ledoux vivait chez Maître Bruneaux, mais malgré le fait qu'il soit persuadé de son innocence, il ne le supportait plus chez lui.
- C'est vrai ? M'étonnai-je. C'est dommage, il semblait bien parti.
- Oui, je confirme. M'assure Rose. C'est que M. Ledoux doit être vraiment terrible.. :/ Remarque-t-elle.

Il y eut un silence.

- Tu le penses coupable ? Me demande Rose.
- Je ne sais pas, je n'ai pas lu son dossier en détail.. Mais de nos jours, n'importe qui peut aller en prison, du moment que ça arrange tout le monde. Déplorai-je.
- Malheureusement oui.. Termina Rose. Après toi, Estelle. Me dit-elle.
- Merci. Répondis-je en entrant dans la salle.

À l'intérieur, nous découvrîmes une salle remplie de gardes avec au centre, une table. À celle-ci, était assis un homme qui me semblait grand malgré le fait qu'il soit assis ;ses yeux verts étaient couverts par une masse de cheveux noirs. Son regard était féroce, et son visage effrayant. Il devait avoir 27-28ans. Il semblait las de la vie... J'en eus mal au coeur.

- Ah, Maître Delaine, Maître Duchêne ! Nous salua un garde ou plutôt un policier en chef à en croire son uniforme, en s'approchant de nous. Passez- moi vos manteaux, ils doivent être encombrants.
- Merci, mais je pense être capable d'arranger mon manteau toute seule. Répliquai-je avec ironie.
- Je crois que moi aussi, j'en suis capable. S'enquit Rose sur le même ton.

Le garde s'arrêta un instant, vexé, avant de reprendre de plus bel :

- Merci d'être venues aussi vite. Il devenait insupportable. Je comprend pourquoi Maître Bruneaux l'a abandonné ! Il est d'une insolence ! Il croit que parce qu'il a fait 6 mois en prison, il est supérieur à nous ?! C'est un moins que rien, un idiot, un...
- M. Villier, je vous assure que si vous l'insultez une fois de plus, je vous poursuis en justice pour harcèlement moral. Le coupai-je, froidement et calmement.

Le garde grinça des dents, comme prêt à s'énerver. Pour qui se prenait-il ? L'insolent ici c'était lui !

Un silence tendu régnait tant la tension était palpable. Mais lorsqu'elle fut à son comble, un policier prit la parole et brisa ainsi la glace :

- Je...vais chercher Maître Bruneaux.. Bredouille-t-il, apeuré.
- Bien. Répondis-je. Et puis prenez M. Villier par la même occasion. Je crois qu'il a besoin d'air.

Il n'osa me contredire :

- D'accord.. J'y vais de ce pas.

Cela dit, il partit en emmenant M. Villier malgré lui.

- Quelle ordure, celui-là. M'assure Rose en chuchotant.
- C'est bien le cas de le dire ! Répondis-je sur le même ton.

Je m'assis à la table de M. Ledoux, en face de lui, Rose à mes côtés.

- Excusez-nous pour ce désagrément. Cela ne se reproduira plus. Déclarai-je un peu tendue.

À l'entente de ma voix, il se tourna vers moi avant de me regarder droit dans les yeux. Je fus alors parcourue d'une immense émotion, comme à chaque fois que je m'entretenais avec un détenu, et ce, depuis 2ans. Ses yeux étaient vides d'émotion à tel point que c'en était effrayant.

- Comme vous avez pu le remarquer, nous sommes vos avocates. Je suis Maître Duchêne. Déclare Rose.
- Et moi Maître Delaine. Terminai-je.

Nous attendions une réponse, une réaction...n'importe quoi venant de sa part. Mais il n'en fit rien. Il continua au contraire, à m'offrir son regard vide.. Qu'étais-je censée faire ?!

- Maître Delaine, Maître Duchêne, mes salutations. Nous salue Maître Bruneaux. Excusez-moi pour le retard.
- Ah le voilà enfin ! S'enquit Rose. 
- Ce n'est rien. Répondis-je distraitement.

J'étais bien trop occupée à analyser M. Ledoux... Il semblait avoir subi un, voir plusieurs traumatismes émotionnels et j'étais presque sûre qu'il avait développé cette expression faciale glaciale en prison..
Mais
Au fond
Il était peut-être un homme bien ? {sensible ? }
Qui sait ?

- Tenez, voici son dossier. Nous explique Maître Bruneaux en nous le passant.
- Merci. Répondis-je en le prenant avant de le poser au centre de la table.

Comme cela, je pourrais le lire avec Rose en même temps, ce que je fis. À la fin de ma lecture, je me levai pour m'entretenir avec Maître Bruneaux, sans que M. Ledoux ne m'entende :

- Que s'est-il passé ? Demandai-je.
- Par rapport à quoi ? Me demande-t-il à son tour.
- À M. Ledoux. Excusez-mon indiscrétion mais, pourquoi ne voulez-vous plus vivre avec lui ? Lui expliquai-je.
- Vous savez, Maître Delaine, commence Maître Bruneaux. Lorsque l'on a une femme et des enfants en bas-âge, on ne peut garder un homme violent et impoli sous son toit, et qui plus est,insupportable.
- Insupportable ? M'étonnai-je. Vous en êtes sûr ?

À ce moment, il éclata de rire.
Moi, je m'horrifiai.

- Ma chère Estelle. Si je puis vous appeler ainsi, bien sûr ! commence-t-il avec humeur, Si vous arrivez à le supporter, je vous tire mon chapeau bas. M'assure-t-il en s'inclinant.

Quoique destabilisée, je lui offris un sourire priant pour que cela ne se voit pas :

- Et bien préparez-en un de beau. Terminai-je, avant de me rasseoir à ma place.

Je pris une inspiration, hésitante, avant de finalement commencer :

- Bien... Pour commencer, M. Ledoux, voulez-vous être interrogé ici ou dans notre bureau, au tribunal ?
- J'm'en bat les..
- D'accord. Le coupai-je avec douceur. Et bien commençons ici, alors.
- Non. Me coupe-t-il. On commence ici, que j'vous évalue. Me dit-il.

Il y eut un silence...

C'était exactement ce que je venais de dire ! 

- Ce n'est pas un jeu, Lucas ! S'enquit Maître Bruneaux, outré. Vous savez, Estelle et Rose, sont les seules avocates à avoir accepter de vous défendre !
- Calmez-vous, Maître Bruneaux. Commença Rose.
- Et puis de toute façon, je voulais que nous commencions ici. Conclus-je, catégorique. Et donc, repris-je, M. Ledoux, avez-vous des connaissances qui pourraient vous en vouloir ?
- Qui seraient jalouses de vous, au point de vouloir se venger ? Termine Rose.
- Pourquoi ? Nous demande M. Ledoux. Et puis arrêtez de m'appeler M. Ledoux. J'm'appelle Lucas. Point. S'agace-t-il.

Il y eut un silence..

- Très bien, Lucas. Puisque vous insistez. Recommençai-je. Et puis, si nous vous posons des questions, c'est pour arrêter le meurtrier de Mlle Luna Roussel. Vous ne trouvez pas ? Lui demandai-je calmement.

Un policier ricana :

- Le meurtrier se trouve devant vous.
- C'est pas moi !! S'enquit Lucas, piqué au vif, en se redressant.

Ses poignets étaient entourés de menottes énormes et sûrement lourdes. Il était rouge de colère, mais les prunelles de ses yeux étaient emplies de désespoir.

- Je n'ai tué personne !! S'énerve-t-il.
- Eh, calme-toi, gamin !! S'enquit le même policier. Espèce d'assassin, te prends pas de haut !!
- Je n'ai tué personne !!!! Se défendit Lucas, complètement dépassé.

À ce moment, la situation dégénéra complètement : le garde s'avança alors d'un pas menaçant vers lui, armé d'un tazer :

- J'vais te faire redescendre sur..
- Éloignez-vous de lui tout de suite !! Hurlai-je en me redressant, folle de rage, à bout, choquée . Vous alliez faire quoi !? Éloignez-vous de lui, tout de suite !! Me répétai-je, tremblante d'horreur et de colère.

Le garde, surpris, se recula aussitôt.

- Mais, il allait me..
- Taisez-vous !! Le coupai-je. Vous n'êtes qu'un monstre ! Je vous interdis de vous approcher de mon client. Le menaçai-je. Et puis Lucas, rasseyez-vous, et ignorez-le. Il n'en vaut pas la peine. Lui ordonnai-je, au comble de ma colère.

Il me regarda, mi-rassuré mi-effrayé, avant de se laisser tomber sur sa chaise. Je repris ma respiration avec peine..

Des monstres.... C'étaient des monstres...! Me désolai-je. J'en perdais mes mots..

- Excusez-moi, je me suis un peu emportée. M'excusai-je envers Lucas en me rasseyant moi aussi.

Celui-ci avait les mains tremblantes, et essayait de le cacher en les camouflant derrière ses menottes. En vain.

- Voulez-vous reprendre l'entretien ? Lui demande Rose.

Il baissa la tête, tremblant... Il avait les yeux rougis. Il allait pleurer ?

- Oui, j'vous écoute. Reprend Lucas, en cachant ses tremblements que je fus la seule à remarquer.
- Nous vous demandions si vous aviez des ennemis. Repris-je.

Il fit mine de réfléchir.

- Oui... Dans mon entreprise.. Il y avait un type qui m'aimait pas trop.. Se rappelle Lucas.
- Qui est-ce ? S'enquit Rose. Quelle est votre entreprise ? Quel métier faîtes-vous ?
- Pourquoi parlez-vous au présent ? S'étonne Lucas en se redressant ; retrouvant ainsi son expression faciale préférée : un regard vide d'émotions. Plus jamais je ne travaillerai là-bas. Déclare-t-il, catégorique.
- N'en soyez pas si sûr. Lui dis-je. Je vous assure que nous allons faire éclater la vérité. Lui assurai-je.

Il me regarda. Il avait perdu son côté effrayé et vulnérable. Il redevenait froid, comme en tout premier... Était-il lunatique ?

- Si vous le dîtes. Me répond-il. J'étais plombier, je travaillais chez
" Le Mécano " . Commence Lucas. Le gars me cassait la tête : il cherchait toujours à se comparer à moi, à me lancer des défis. Les autres disaient qu'on étaient rivaux, mais j'en avais rien à faire de lui, moi.
- Suspect potentiel en effet. Susurrai-je. Et quel est son nom ?
- Hum.. Attendez que je me souvienne..
- Ne me dîtes pas que vous avez oublié ?! S'inquiète Rose.
- Ah, ça y est, ça me revient !  Il s'appelle Loïc Bouvier. Je ne le supporte pas. Nous confie-t-il.
- Pourquoi ne pas m'en avoir parlé plus tôt !? S'offusque Maître Bruneaux.
- Calmez-vous, Maître Bruneaux. Commençai-je. Vous savez, je n'ai jamais été en prison, mais je pense que la vie n'y est pas facile. Lui fis-je remarquer.

Lucas sourit en me regardant fixement. Son sourire n'était pas rassurant, au contraire, il était même effrayant ! Je fis de mon mieux pour ne pas détourner le regard.

- Vous êtes engagée. Je vous aime bien, vous. Me dit-il.

Je fus surprise de cela... Se rendait-il vraiment compte que c'était sa liberté qui était en jeu !? Prenait-il vraiment tout cela comme un jeu !?

- Tant mieux. Parce que vous n'aviez pas le choix. Répliquai-je, à moitié déconcertée.
- Bien. Commence Rose. Est-ce que nous pourrions continuer l'entretien autre part, si cela ne vous dérange pas ? Demande-t-elle à l'intention de Lucas. Cet endroit m'oppresse.
- Ah, on est 2 alors. M'enquis-je.

Lucas haussa les épaules.

- Faîtes comme bon vous semble. Nous dit-il indifférent.
- Bien, alors nous partons. Est-ce que l'on pourrait le détacher s'il vous plait ? Demandai-je.

Et ô miracle, on vint le démenotter ! Mais ses menottes enlevées laissèrent place à d'énormes hématomes. Son bracelet électronique semblait lui aussi serrer son poignet.

- On pourrait militer contre les menottes trop serrées. Susurrai-je.
- Tu disais, Estelle ? M'interroge Rose.
- Je me disais que nous devrions peut-être directement aller voir Laëticia, tu trouves pas ? Comme ça ils pourront aller sur le terrain rapidement. L'audience est demain, tout de même. Fis-je remarquer.
- C'est vrai, bonne idée. Répond Maître Bruneaux.
- Je suis d'accord. Répondit Rose. Enfin, si cela ne dérange pas M. Ledoux.

Nous le regardâmes, lui posant la question du regard.

- Faîtes comme bon vous semble, je vous ai dis. Se répète-t-il.

À croire que ce que nous faisions ne l'intéressait guère ! M'outrai-je.

- Très bien. Alors allons-y. Termina Rose.

Nous avions décidé qu'il serait dans ma voiture. Il se tenait à mes côtés, silencieux et froid. Je ne savais quoi dire, et me contentais de conduire, silencieuse moi aussi. Lorsque nous fûmes arrivés à destination, il s'était endormi... Le pauvre avait dû subir des conditions déplorables en prison. Me désolai-je.

- M. Ledoux ? Murmurai-je avec douceur, en lui caressant l'épaule.

Aussitôt il sursauta en ouvrant grandement les yeux. Il tremblait et transpirait abondamment.
Il avait cauchemardé ?...

- Ah..on est arrivé.. Bredouille-t-il en sortant de ma voiture, chancelant.

Je n'insistai pas, et rejoignis Rose et Maître Bruneaux, accompagnée de M. Ledoux. Une fois à l'intérieur du commissariat, nous allâmes voir Laëticia.

- Rose, Estelle, Maître Bruneaux ! Quelle surprise ! S'exclame Laëticia, une femme de 27ans au teint foncé, aux cheveux noirs crépus et aux yeux marrons.

Rose est une jeune rousse de 27ans, aux longs cheveux roux ondulés et aux yeux marrons.

- Alors l'entretien s'est bien passé ? M'interroge Thibaut, un brun aux yeux verts de 27ans.

Il fut surpris de voir M. Ledoux à mes côtés.

- Et bien, c'était spécial... Avoua Rose en s'asseyant après avoir poser ses affaires.
- Je vois. Répondit Thibaut, toujours aussi perturbé.
- Que pouvons-nous faire pour vous ? Nous demande Laëticia.
- Asseyez-vous, je vous prie. Dis-je à l'intention de M. Ledoux.
- Merci.. Bredouille-t-il, perdu.

J'en fus perturbée... Où était passé le M. Ledoux qui ne montrait guère ses émotions ?...

Maître Bruneaux ayant pris sa place, je dus me placer en face de Thibaut.
Maître Bruneaux tendit le dossier de M. Ledoux aux policiers.

- Comme vous pouvez le lire dans ce dossier, commence Maître Bruneaux, M. Ledoux, 27ans, a été inculpé pendant 6 mois pour le meurtre qu'il n'a pas commis de Mlle Roussel : la secrétaire de l'entreprise à laquelle il travaillait en tant que plombier : " Le Mécano " . Il nous a confié avoir un rival entre guillemets. Un certains Loïc Bouvier. M. Ledoux ne l'appréciait guère, mais M. Bouvier ne cessait de se comparer à lui et de lui lancer des défis. De ce fait, M. Bouvier est un 2ème suspect, car il aurait pu piéger M. Ledoux.
- Très bon résumé. Ironise Laëticia.
- Et de quoi sommes-nous chargés ? Demande Thibaut.
- Eh bien... Commençai-je. Si vous pouviez vous renseigner sur " Le Mécano " et ce Loïc Bouvier. Et puis rechercher tous les évènements précédant et succédant le meurtre de Mlle Roussel. Enfin surtout, aller à la morgue pour savoir de quoi est décédée Mlle Roussel. Car, chose étrange, ce détail primordial n'est mentionné nulle part.

Pendant que je parlais, Laëticia avait prit notes.

- Très bien. Vos demandes sont fondées, ça devrait le faire. Nous dit-elle.
- Mais comment pourrons-nous savoir pour la façon dont elle a été assassinée ? Si elle n'est mentionnée nulle part, c'est que ça a dû être étouffé. Fait remarquer Thibaut.
- C'est vrai... Avouai-je en réflechissant.

Il y eut un silence que Rose interrompit par la suite :

- Et Ma-Louise ? Me demande-t-elle.

Je la regardai, surprise, perdue dans mes pensées.

- Et quoi ? S'enquit Thibaut, n'ayant pas comprit.
- Mais c'est vrai ! M'exclamai-je.
- De quoi vous parlez à la fin ? Nous interroge Maître Bruneaux.
- Ma-Louise... Marie-Louise. Répond Rose.
- Elle est médecin légiste, et qui plus est, une amie à nous. Ça devrait passer. Assurai-je.
- Ok.. Et pourquoi " Ma-Louise " , alors ? Je comprend pas. Nous avoue Laëticia.
- Ma-Louise, c'est la contraction de Marie-Louise. Essayai-je d'expliquer.
- C'est moi qui en ai eu l'idée. Déclare Rose, souriante.

Il y eut un silence.

- Enfin bref, est-ce que l'un de nous pourra vous accompagner ? Change de sujet Maître Bruneaux.
- Sûrement pas, vous n'êtes pas flics. Chacun son métier. Lui répondit Thibaut.
- De plus, selon le dossier, M. Ledoux doit être surveillé 24 heures sur 24 alors organisez-vous plutôt pour vous occupez de lui. Nous fait remarquer Laëticia.
- D'accord.. Répondis-je. Mais, n'y a-t-il pas quelque chose que l'on puisse faire pour vous à notre tour ? Demandai-je.

Thibaut sourit :

- Oui : occupez-vous de vos autres affaires et ne vous faîtes pas de soucis. Nous dit-il.
- On se charge de tout, tout en vous tenant au courant. Nous assure Laëticia.
- Bon d'accord.. Cédai-je.
- Qui garde M. Ledoux aujourd'hui ? Demande soudain Maître Bruneaux.

Il y eut un silence pendant lequel moi et Rose nous nous regardâmes.

- Je m'en charge. Je ne vis avec personne, aucun animal. Il n'y a pas de problèmes. Déclarai-je.
- Tu en es sûre, Estelle ? M'interroge Rose. Je peux m'en charger, tu sais.
- Oui, ne t'en fais pas. Lui assurai-je en me relevant et en prenant ma veste.

Mais Thibaut me retient par le bras :

- Je peux te parler une seconde ?

Je le regardai, surpris... Que lui arrivait-il ?

- Oui, bien sûr, je t'écoute. Répondis-je.
- En privé. Me dit-il.

Je fus encore plus surprise. Et, derrière son dos, Rose me fit un clin d'oeil, tandis que Laëticia leva ses pouces. Je failli éclater de rire. Je me ravisai en remarquant M. Ledoux dévisager Thibaut du regard. Et dans son regard je crus voir autre chose que son hostilité habituelle.

- D'accord.. Murmurai-je hésitante.

Il ne répondit pas et m'entraîna par le bras, silencieux. Une fois la porte fermé par ses soins, il me demanda :

- Tu es sûre de ce que tu fais ?

Je le regardai, étonnée.

- De quoi tu parles ? Lui demandai-je à mon tour.
- Estelle, je ne trouve pas très bon le fait que tu accepte qu'il vive chez toi.
- Tu vas pas t'y mettre, toi aussi ? Le coupai-je, agacée.
- Comprends-moi, Estelle.. Il est quand même suspecté de meurtre. Et s'il était coupable, quelle serait ta réaction en l'ayant sous ton toit ?
- Comme tu nous l'as dit, chacun son boulot, Thibaut. Répliquai-je, froidement. Sur ce, je vais te laisser. J'ai des affaires à régler. Terminai-je en me dégageant de son étreinte avant d'appuyer sur la poignée.
- Attends !.. S'enquit Thibaut.

Malgré moi, je me stoppai aussitôt. Je fis ensuite volte-face, le questionnant du regard.

- Tu comptes beaucoup, pour moi... M'avoue-t-il.

Je ne sus quoi répondre. Je détournai le regard.

- Merci.. Répondis-je, avant de me retourner et rentrer dans la salle.

À la vue de mon regard sûrement froid et sérieux, Rose et Laëticia perdirent leurs sourires, inquiètes.

- Bien, tout est dit. Nous pouvons retourner à nos affaires respectives. Déclarai-je à l'intention de Rose et Maître Bruneaux. On compte sur vous, Laëticia, Thibaut. Terminai-je en prenant en mains mes affaires.
- Oui, tenez-nous au courant. S'enquit Rose en me suivant, suivie par M. Ledoux.
- Bonne chance. Termina Maître Bruneaux en sortant à son tour.

Lorsque je refermai la porte, je sentis le regard de Thibaut sur moi, mais je ne réagis pas.

- Sur ce, Estelle, Rose. Nous salue Maître Bruneaux.
- Au revoir. Répondit Rose.
- Au revoir. Terminai-je.

Une fois Maître Bruneaux parti, Rose s'enquit aussitôt :

- Que s'est-il passé avec Thibaut ? Et pourquoi cette tête d'enterrement ? Raconte-moi tout !

Je l'observai, un instant, prête à me déclarer. Mais je me ravisai aussitôt en sentant M. Ledoux à mes côtés.

- Je t'explique ça par message. Lui assurai-je.

Elle comprit de suite.

- D'accord. Termine Rose.

Nous sortîmes ensemble, avant de nous séparer :

- Tu es sur quelle affaire, en ce moment ? Lui demandai-je.
- M'en parle pas ! S'enquit Rose. Je dois défendre un type qui a tué l'amant de sa femme. Et pas que ! Il est l'auteur d'une prise en otage et d'une fusillade, tout cela le même jour... Ça va faire bientôt 3 semaines, et j'ai encore du mal à faire ressortir les bons côtés de sa personne. M'explique-t-elle, épuisée.
- Ouais, je vois le genre. Nous, ben..

Je regardai M. Ledoux.

- Je ne sais pas encore ce qu'on va faire. Déclarai-je. Bonne chance, ma petite Rose. Terminai-je, souriante.
- Bonne chance à toi aussi, Estelle. Me dit-elle en me rendant son sourire.

Lorsqu'elle fut dans sa voiture, je me tournai vers M. Ledoux. Il était appuyé au mur, et fumait une cigarette. Il toussait sans cesse après chaque bouchée, mais s'obstinait à continuer. Comme si qu'il essayait de noyer quelque chose.. De noyer son chagrin, comme le font la plupart des alcooliques. 
Je m'appuyai à ses côtés, un instant silencieuse.

- Vous savez, me lançai-je, ce n'est pas bien de fumer.. Surtout lorsque l'on a vécut dans des situations déplorables.

Il m'offrit un grand sourire, qui n'avait rien de rassurant.

- Si je fume, c'est parce que j'ai vécu dans des situations déplorables. M'assure-t-il.

Je ne répondis pas. Que pouvais-je dire ?

- Pourquoi vous obstinez-vous à croire autant en moi ? M'interroge-t-il soudain.

Il avait retrouvé son expression faciale préférée.

- Oublions les sentiments, les croyances et tout autre. Commençai-je. Imaginez-vous que vous êtes un homme de 27ans. Vous êtes grand, vous êtes fort : grande carrure, corps musclé. Vous êtes plombier, autrement dit un métier malheureusement trop peu valorisé. Puis, vous avez une tête plutôt...effrayante. Regard froid, perçant, féroce. Un jour qu'une femme décède assassinée, vous vous trouvez aux alentours de ses lieux. Vous êtes dans les dernières personnes à l'avoir vu. Vous êtes donc suspecté. Imaginons aussi que vous avez un rival qui n'est pas très fair-play.. Il vous piège... Et comme les policiers ont un gros poil dans la main, ils vous inculpent pour homicide volontaire. Voilà, vous êtes, ce qu'on appelle un coupable idéal : là au mauvais moment, là au mauvais endroit. Expliquai-je.

Il me fixa encore plus du regard.. Il commençait à me gêner ! >///<

- Ah, je comprends. Dit-il amèrement. J'avais l'impression d'avoir écrit " Assassin " sur le front.

Je ne répondis pas, et baissai la tête. Mes yeux bleus azurs furent camouflés par mes cheveux noirs, légèrement ondulés. Je n'avais pas eu la force de les attacher ce matin. M. Ledoux lui, toussait sans cesse tout en s'obstinant à continuer d'inhaler la fumée de sa cigarette.

Cela ne se voyait peut-être pas, mais j'étais bien décidé à innocenter M. Ledoux. Remarquai-je avec détermination.

- Bien. M'exclamai-je en me redressant sur mes ballerines, malgré ma petite taille comparé à M. Ledoux. Où voulez-vous aller ? Que voulez-vous faire ? Lui demandai-je. Ah tien, il va falloir récupérer votre valise. Remarquai-je.
- Quelle valise ? Me demande-t-il, sincèrement surpris.

Je le regardai, incrédule.

- Vous... En prison.. Vous n'aviez pas de valise ? Murmurai-je.

Il éclata de rire. Ce n'était pas un rire heureux. On aurait dit qu'il allait éclater en sanglots.

- Vous voulez rire ? Une valise ? En prison ? S'esclaffe-t-il.

Je n'eus même pas la force de lui demander avec quoi se douchait-il, ni comment il.... Rien que d'y penser, j'avais froid dans le dos !

- Eh bien, allons au centre commercial vous acheter des affaires. Déclarai-je en sortant ma clé de la poche de mon jean.
- J'en ai pas besoin. Me dit-il, indifférent. De plus, ça fait des lustres que j'y suis pas allé. Termine-t-il.

Je restai un instant figée sur place.. Et dire qu'il n'était resté " que 6 mois seulement " en prison.. Me dis-je avec effroi.

- Raison de plus pour vous y emmener. Me repris-je. Vous êtes maintenant sous ma responsabilité, alors nous passerons le clair de notre temps ensemble. Lui expliquai-je. Donc quand je vais au centre commercial, vous allez au centre commercial. Lui dis-je, catégorique.

Il me fit la moue.. Tien, une nouvelle expression faciale ? M'étonnai-je. On aurait presque dit un enfant !... C'était bon signe :-)

- Allez, entrez. Plus vite nous serons là-bas, plus nous aurons de temps. Terminai-je avant d'entrer dans ma voiture.

M. Ledoux me suivit malgré lui. Une fois installé, je le vis fermer les yeux.

- Vous devez être épuisé.. Susurrai-je en démarrant la voiture.

Il ne répondit pas. Il s'était endormi.

Une fois arrivé au centre commercial, je lui carressai doucement l'épaule. Cette fois-ci, il ne sursauta pas. Il eut même du mal à se réveiller. Apparement, il avait très bien dormit cette fois-ci.

- J'ai pas envie d'y aller... Sussure-t-il, une fois arrivé.

Je m'arrêtai de fouiller dans mon sac, à la recherche de mon portable, à l'entente de ses mots. Je le regardai, choquée...... Il avait peur ?? 0.0  Il pouvait avoir peur !?!?!?

- Pourquoi dîtes-vous cela ? Me repris-je.

Il s'enfonça dans son siège.

- J'suis moche, mes vêtements sont troués.. J'ai pas envie... Murmure M. Ledoux. Et puis appelez-moi Lucas. J'ai l'impression d'avoir de l'importance, sinon.

Je fus encore plus choquée.

- Pardon ? M'offusquai-je, ce qui fit sursauter M. Ledoux. Vous êtes en train de me dire que vous n'avez pas d'importance ?

Il me regarda, ne sachant que répondre. Je repris ma respiration.

- Je veux bien vous appelez Lucas, mais ne penser pas être un moins que rien, d'accord ? Repris-je. Et puis, je peux comprendre que vous ayez un petit peu honte de vous montrer ainsi.. Murmurai-je, hésitante. Mais, justement c'est l'occasion de vous acheter des vêtements. Et puis je ne sais pas votre taille, aussi ..! Avouai-je.
- J'ai pas d'argent ! S'enquit Lucas.
- C'est moi qui paye.
- Je fais du L. Vous pouvez y aller sans moi.
- Ce n'est pas une question. Lui dis-je.

En dernièr espoir, il m'offrit son regard noir. Je réprimai un frisson d'horreur, avant de sortir de ma voiture et de claquer ma portière. Malgré lui, Lucas me suivit en trainant des pieds, la tête baissée.

-  Je suis sûre que ça ira bien. Murmurai-je. Mais mangeons d'abord.
- Manger ? Où ça ? Me demande-t-il.
- Au restaurant que vous voulez. Lui répondis-je.

Il me regarda fixement, surpris.

- Pourquoi êtes-vous aussi gentille ? S'étonne-t-il, presque effrayé. Et puis, de toute façon j'ai pas faim. J'suis capable de pas manger.

Je perdis mon sourire.

- Je sais bien de quoi vous êtes capable. Là n'est pas la question. J'essaie juste d'égayer un petit peu votre vie .. Murmurai-je.

Il y eut un silence.

- Bon, nous n'avons qu'à manger chez Flunch, alors. Me repris-je, retrouvant mon enthousiasme.

Il ne me répondit pas, et me suivit. Une fois à l'intérieur du centre commercial, nous allâmes comme prévu chez Flunch.

Lorsque nous eûmes terminé de déjeûner, nous entrâmes dans un magasin de vêtements et de chaussures.

- Que puis-je faire pour vous ? Nous apostrophe aussitôt une vendeuse, souriante.

Lucas se renfrogna encore plus sur lui-même.

- Bonjour, commençai-je. Je... Enfin nous refaisons sa garde-robe.
- Ah, la garde-robe de Monsieur ? Me demande-t-elle.
- Oui. Dans l'immédiat, il nous faudrait quelque chose de décontracté et sérieux à la fois. Mais de pas trop tape-à-l'oeil non plus. Expliquai-je.
- Je vois, il ne faudrait surtout pas que l'on vous vole votre compagnon. Ironise la vendeuse.

Mes joues se tintèrent de rose et je ne sus quoi répondre.

- Ne soyez pas gênée, Madame. C'est une réaction tout à fait normale ! Suivez-moi. Nous dit la vendeuse.

Nous la suivîmes, silencieux.

- Quelle est la taille de Monsieur ? Nous demande-t-elle.
- Il fait du L. Répondis-je.
- Très bien. Termine-t-elle avant de fouiller dans les cintres emplis de vêtements.

Je regardai un instant Lucas. Il était complètement perdu, et regardait sans cesse autour de lui. Cela devait faire longtemps qu'il n'était pas venu ici. Remarquai-je.

- Je vous avais dis que ça allait bien se passer. Mumurai-je à son intention, souriante.
- C'est vrai... Maugrée Lucas.
- J'ai pour vous un jean brut, un haut de smoking, une chemise blanche, et une cravate noire. J'ai ce genre d'ensemble en plusieurs couleurs possibles, si vous le voulez.
- Merci. Répondis-je.

Lucas prit les vêtements en mains, avant de se diriger dans la cabine. Vous allez rire, mais j'avais peur qu'il ne sache plus s'habiller correctement.. Je pourrai l'aider, non ?.. J'ai un grand frère de 5 ans de plus que moi, alors...
C'est alors que je sentis mon portable vibrer. Ah, un appel ? Je le pris en mains pour regarder qui en était l'auteur.
C'était Laëticia.

- Allô ? Commençai-je.
- Salut, Estelle ! Ça roule ? Me demande Laëticia.
- Ouais, comme d'hab' . Répondis-je. T'as quelque chose ?
- Affirmatif. On a trouvé pleins de choses qui t'intéresseront sûrement.
- Vas-y raconte. M'enquis-je.
- Ok. Pour commencer, grâce à Marie-Louise, nous avons pu savoir que Mlle Roussel est décédée battue à mort, dans les toilettes des femmes. Nous lui avons bien sûr demandé les résultats ADN, mais elle n'a pu nous les donner. Nous expliquant par message qu'elle n'avait pas le droit, mais qu'elle le ferait pour nous.
- Génial ! Et quand ça ? Demandai-je.
- Elle nous a pas donné de date, mais ça risque d'être long ! Me répondit Laëticia. D'ailleurs, on est partit chez " Le Mécano " , et on a pu interroger le patron de l'entreprise. Selon lui, c'est impossible que M. Ledoux ait commis ce meurtre. C'est simple, il est persuadé qu'on l'a piégé. Puis, nous avons appris que Mlle Roussel, la secrétaire du " Le Mécano " , tenait un journal électronique de l'entreprise. Ayant eu l'autorisation de le lire, nous avons remarqué qu'étonnement 10 minutes à peine avant l'assassinat, de grosses voitures noires se sont arrêtés devant l'entreprise. Apeurée, elle avait aussitôt prévenu son patron, et les plombiers aux alentours étaient sortis, intrigués. Cela s'était finalement révélé être des pom-pom girls.... Non mais des pom-pom girls, quoi !! Tu te rends compte ?!?!? S'offusque Laëticia. Et évidemment, toute l'entreprise ou presque fut dehors, sauf la secrétaire, sidérée par ce spectacle.
- Et, chose étrange, cet évènement ne figure pas non plus dans le dossier. Remarquai-je. Ça commence vraiment à devenir suspect tout ça..
- Et surtout, reprit Laëticia, 1 semaine avant le meurtre, un homme a été embaûché dans l'entreprise. Et le lendemain du meurtre, il était introuvable.
- En effet, il est un suspect potentiel. Murmurai-je. Quel est son nom ?
- Nous ne le savons pas... Le patron n'a pas voulu nous donner son nom, pour l'instant. Je le comprend, il a vu tellement de policiers et d'avocats ayant saccagé la réputation de M. Ledoux en à peine 6 mois. Me confie Laëticia.
- Ok.
- Je t'enverrai par messages mes notes.
- Oh, merci beaucoup pour tout ça..! Je ferai le point une fois au bureau. Lui dis-je.
- Ok. Mais t'es où au fait ?
- Moi ? Au centre commercial. Je refais la garde-robe de Lucas.
- De Lucas ? Vous vous appelez par vos prénoms ? S'enquit Laëticia.
- Ben c'est lui qui me l'a demandé. J'allais pas refuser. Me défendis-je.
- Et d'ailleurs... Pour Thibaut, il s'est passé quoi ??

Je pris une inspiration en vérifiant si Lucas avait terminé de s'habiller. Heureusement, ce n'était pas le cas.

- Rien de particulier. Répondis-je. Il m'a dit qu'il désapprouvait le fait que Lucas vive avec moi. Murmurai-je pour que le concerné ne m'entende pas.
- Et ça te gênes tant que ça ? Me demande Laëticia.
- Bien sûr que oui ! M'enquis-je. J'ai l'impression d'entendre mon grand frère ! Et même lui il a comprit que je suis grande, maintenant. Avec Thibaut, j'ai l'impression d'être une gamine !  Me désolai-je.
- J'imagine...  Murmure Laëticia.
- Pourquoi est-ce qu'il me surprotège ainsi ? Lui demandai-je.
- Hum... Fit-elle. Je ne sais pas.. M'avoue-t-elle, confuse. Peut-être parce que tu as 2ans de moins que lui, non ?
- Si c'est le cas, ça m'agacerait encore plus. Car ce n'est pas parce que j'ai sauté 2 classe, et que j'ai  seulement 25ans, que je suis pour autant plus vulnérable que les autres..!
- C'est vrai. M'avoue Laëticia. Pour dire vrai, je ne sais pas quoi te dire... Me confie-t-elle.
- Waouh..... La coupai-je, surprise.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Me demande-t-elle.
- Attends.... Je te rappelle.. Y a Lucas qui a terminé de s'habiller. Répondis-je.
- Ah je vois ! S'enquit-elle en riant. Si tu veux. À plus.
- Ouais.. À plus. Terminai-je toujours aussi confuse avant de raccrocher.


Lucas était tout simplement resplendissant ...! J'en perdais mes mots !

- Waouh.. Me répétai-je, hébétée.

Lucas, lui, détournait le regard, gêné.

- Bon, vous en pensez quoi !? S'exclame-t-il, confus.

La vendeuse riait discrètement.

- Je vous trouve..ravissant. Répondis-je enfin. Cette tenue vous va à ravire. Lui affirmai-je. Vous êtes vraiment...

Je pris une inspiration.

- Vous êtes vraiment resplendissant. Terminai-je, souriante.
- Mer..ci. Murmure Lucas, gêné.
- Ah, contente que cela vous plaise ! S'enquit la vendeuse. Voulez-vous essayez d'autres tenues ?
- Oui. Répondis-je. Nous voudrions des vêtements en tout genre.
- C'est-à-dire ?
- Eh bien, tout ce qui est pyjamas, vêtements pour la journée etc.
- D'accord, suivez-moi. Termina la vendeuse.

Mais Lucas me retint par le bras :

- Estelle..

Je le regardai, surprise. Il venait de m'appeler par mon prénom à l'instant ?

- Hum.. Excusez-moi, Maître Delaine je veux dire. Se reprit-il, gêné. C'était pour..euh..enfin...est-ce que vous pouviez..euh.. vous pouvez acheter tous les vêtements que j'essaie ? Je sens pas très bon.. Me susurre-t-il, honteux.

Je lui offris un doux sourire :

- Ne vous inquiétez pas pour cela, c'est moi qui gère. Et puis, appelez-moi comme bon vous semble. Terminai-je avant de suivre la vendeuse à grands pas.

Je savais bien qu'il avait bon fond !

                      Pendant ce temps,
                      PDV Laëticia


- Alors ? S'enquit Thibaut à la fin de ma communication avec Estelle.
- Alors quoi ? Lui demandai-je en rentrant dans sa voiture.
- Qu'est-ce qu'elle a dit ? Me demande-t-il.
- Ben pas grand chose. Dis-je. Elle dit qu'elle tirera ça au clair une fois dans son bureau.
- Parce qu'elle est où ? S'étonne Thibaut.
- Au centre commercial.
- Avec M. Ledoux !?
- Oui. Répondis-je.
- D'accord... Murmure-t-il en essayant de cacher son inquiétude.  Et elle t'as dit quoi à propos de moi ? Je t'ai entendu prononcer mon nom.
- Ben pas grand chose.. Me répétai-je.
- Sérieusement, Laëticia. Me supplie Thibaut après s'être arrêté à un feu rouge.
- Bon, d'accord.. Cédai-je. Mais ne lui répète  pas ce que je t'ai dis. Elle serait furieuse, sinon. Le mis-je en garde.
- Compris. Dit-il en redémarrant la voiture.
- En fait, si Estelle s'est un peu énervée tout à l'heure, c'est parce qu'elle a l'impression que tu la prends pour une enfant. Déclarai-je.
- C'est vrai ? S'étonne Thibaut.
- Oui. Et il faut dire qu'elle a pas complètement tord. Lui avouai-je.
- Que veux-tu dire par là ? Me demande-t-il.
- Je trouve que t'as tendance à vouloir contrôler entre guillemets sa vie.
- Tu rigoles ? S'offusque Thibaut.
- Certainement pas. Répondis-je. Si ça ne serait pas le cas, pourrais-tu m'expliquer pourquoi tu t'occupes sans cesse d'elle ?
- C'est pas la même chose. Je l'aime bien, c'est tout. Me dit-il.
- Moi je t'aime bien, et pourtant je ne suis pas envahissante sur ta vie privée. Lui fis-je remarquer.
- Je ne comprends pas.. S'agace Thibaut. Je n'ai plus le droit de m'inquiéter pour les gens que j'aime ?! S'offusque Thibaut.
- Bien sûr que si, je n'ai jamais dis ça. Lui répondis-je. Je ne sais pas vraiment les raisons qui la poussent à penser cela. Je ne fais que passer le message.

Thibaut soupira.

- C'est vrai...


                         PDV Estelle

Lorsque nous eûmes achetés un bon tas d'habits pour Lucas, je l'emmenai chez moi. Une fois descendu de voiture, il resta un instant sur place, impressionné...

- Hum... Lucas.. Pourriez-vous m'ouvrir s'il vous plaît ? Lui demandai-je.

J'avais les bras chargés de ses affaires, et la clé qui pendouillait hors de mon sac, prête à tomber.

- Bien sûr. Se reprit-il avant de m'ouvrir.
- Merci. Répondis-je en entrant dans ma maison. Entrez, faîtes comme chez vous. Ça le sera pour un moment. Déclarai-je, souriante.
- D'accord. Me dit-il.

Il tendit sa main vers moi afin que je lui passe ses vêtements achetés.

- Oh, ne vous en faîtes pas. Lui assurai-je.
- Je ne m'en fais pas. Me dit-il en me prenant des mains ses affaires sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Ce n'est que la moindre des choses, après tout.

Je le regardai, incrédule.

- D'ac..cord, puisque vous.. insistez .. Murmurai-je, abasourdie. Euh.. Pour les vêtements, vous pouvez arranger ça dans la penderie de la chambre d'amis et pour les manteaux, hum..mettez ça dans le dressing, s'il vous plaît. Lui dis-je en l'accompagnant au dressing, avant de l'accompagner dans la chambre d'amis.

Sa nouvelle chambre se trouvait non loin de la mienne.

- Vous avez sûrement envie de vous laver, je me trompe ? Lui demandai-je en redescendant les escaliers.
- Non, vous avez raison. M'avoue-t-il en me suivant, un jean et une chemise à la main.
- Je m'en doutais. Murmurai-je. Eh bien voici la salle de bain, lui indiquai-je. J'en suis désolée, mais j'ai oublié de vous acheter du savon pour homme... Bredouillai-je. Vous ne trouverez que des affaires pour femmes.. Mais je pense que ça ira pour l'instant.
- Oui. Termine Lucas, avant de s'engouffrer dans la salle de bain et de fermer la porte à clé.

Je me demande depuis combien de temps il ne s'était pas lavé pour de vrai.... :/  C'est alors que mon portable sonna. Je le pris en main pour voir qui était-ce.. Tiens, c'était Rose ?

- Allô ?
- Salut, Estelle. Alors, ça va avec M. Ledoux ? Me demande Rose.
- Oui, il n'y a aucun problèmes là-dessus. =)
- Tant mieux. Tu me rassures ^^  C'était pour te dire que Laëticia et Thibaut voudraient nous voir afin de faire le point pour demain.
- D'accord. Je me prépare, et j'y vais.
- D'accord. À plus, alors.
- À plus. Terminai-je.

Une fois avoir raccroché, je me servis un verre d'eau en attendant Lucas. Il était maintenant 17h40. Le temps était passé si vite au centre commercial !...
Et concrètement ( ? ) , pour demain, nous n'avions pas grand chose à montrer. Remarquai-je avec effroi. Il faut dire que j'avais été prévenue tellement tard. C'est pas à 1 jour de l'audience que je peux innocenter quelqu'un !... Au pire, je n'aurai qu'à mettre en avant le fait que les gardes ont abusés de leur pouvoir en dévalorisant Lucas moralement..? De toute façon, nous avons quand même quelques pistes.. Essayai-je de me rassurer. C'est alors que, perdue dans mes pensées, j'entendis des pas. Le regard dans le vague, je tournai la tête et vis Lucas, les cheveux mouillés, ce qui cachait encore plus ses yeux verts.

- Vous êtes prêt ? Lui demandai-je.
- Prêt à quoi ? Me demande-t-il à son tour.
- Laëticia et Thibaut ont du nouveau pour nous. Ils veulent nous voir. Expliquai-je.
- Ah d'accord. Termine-t-il. Que suis-je censée faire de ses vêtements ?

Il les brandit en ma direction pour que je les voyes, et très franchement, ils n'avaient pas bonne mine du tout.

- Mettez-les au bac à vêtements sales, j'en ferai des chiffons si cela ne vous dérange pas. Lui demandai-je.
- Pas du tout, c'est tant mieux. Termine-t-il en se retournant et faire ce que je lui ai dis.

C'est alors que, à travers sa chemise blanche, devenue transparente ( sûrement parce qu'il n'avait pas dû se sécher correctement ) , je remarquai des cicatrices conséquentes... J'attendis qu'il soit de retour pour l'interroger après avoir appuyé sur le dictaphone de mon portable :

- Excusez mon indiscrétion mais..vous êtes-vous battu, récemment ?

Il me regarda, stupéfait :

- Non, pourquoi ? J'ai peut-être l'air d'un mauvais garçon mais jamais si ce n'est au collège, je ne me suis battu. S'agace Lucas.
- D'accord, je ne voulais pas vous vexer.. M'excusai-je. C'est juste que j'ai cru voir des cicatrices dans votre dos toute-à-l'heure. Je me suis donc posée des questions. Lui expliquai-je.

Il se mit alors à trembler fortement en détournant le regard.

- Eh ben vous avez dû rêvé. J'y vais. Finit-il en s'empressant de se lever pour ensuite mettre une veste.

Il devenait brusque, tout d'un coup. C'était bizarre.....!

- Attendez, un instant s'il vous plaît..! Lui demandai-je.
- Je suis pressé..!
- Pressé pour quoi ?! M'agaçai-je.

Il ne me répondit pas en appuyant sur la poignée, mais je le retins par le bras.

Ma main semblait si petite..! J'arrivai à peine à tenir la manche de sa veste..!

- Pourquoi fuyez-vous ? Que fuyez-vous ? Et qu'y a-t-il sur votre dos ? M'inquiétai-je.
- Y a rien, ok ?!
- Arrêtez ! M'énervai-je, au bord de la crise de nerfs.

Il me regarda surpris.  Je pris quelques inspirations pour me calmer tout en le tenant toujours aussi fermement.

- S'il vous plaît, Lucas... Murmurai-je. Montrez-moi votre dos... Vous savez que si vous avez été battu, nous pourrons le mettre à notre avantage.

Il se mit à trembler.

- Lâchez-moi... Je vous en supplie... S'il vous plaît... Murmure Lucas, le dos tourné.

Mais je ne le lâchai pas... Je ne pouvais pas..

- Je vous en supplie.... Lâchez-moi.. Lâchez-moi.. Me supplie Lucas en se retournant vers moi, le visage baigné de larmes.

J'ouvris grand mes yeux, surprise.

- N'ayez pas peur, ne vous inquiétez pas...! Le rassurai-je d'une voix affligée. Il.. vous suffit seulement.. d'enlever votre veste, et ensuite votre chemise... Lui expliquai-je avec calme et toute la tendresse que je pouvais.

Ses larmes affluèrent de plus en plus.

- Ne me faîtes pas de mal, je vous en prie......!

Je ne lui répondis pas..et lui enlevai avec douceur sa veste.


- Je n'en ferai rien... Lui assurai-je, en murmurant, mordillant ma lèvre, m'empéchant ainsi de pleurer.

Je posai à terre sa veste, avant de me redresser face à lui, en le regardant. C'est alors qu'il se retourna, avant de déboutonner sa chemise, et de l'enlever. Ses pleurs redoublèrent lorsqu'il m'entendit réprimer un cri..... De multiples blessures se trouvaient sur son dos.. On pouvait voir des brûlures ainsi que des cicatrices sûrement dû à des coups de fouets.. Je sentis des larmes rouler sur mes joues. Mais je les essuyai aussitôt.
Je devais être forte....!

- Vous avez mal ? Voulez-vous que je désinfecte ? Que je panse vos blessures ? Lui demandai-je.

Il se retourna vers moi, sans rien dire. Sa bouche était grande ouverte, et son visage baigné de larmes. Il avait mal, très mal... Je serrai les poings en retenant une fois de plus mes larmes. Je l'emmenai ensuite dans la salle de bain.

- Attendez un instant, je vais nous prendre des chaises. Déclarai-je.

Je pris 2 tabourets à la volée avant de revenir vers lui.

- Tenez, asseyez-vous. Lui dis-je en prenant ma trousse de secours.

Je pris du coton, et mis du désinfectant dessus.

- Attention, ça risque de faire mal.. Le mis-je en garde avant de mettre le coton sur une de ses blessures, ce qui le fit sursauter.

Je m'arrêtai un instant avant de continuer... Une fois avoir désinfecter ses plaies, je les pansai. Cela fait, il se rhabilla en silence.  Il avait essuyé son visage et avait retrouvé son regard froid. Lorsque nous fûmes dans la voiture, j'osai lui parler :

- Qui vous a fait ça ? Lui demandai-je maladroitement.

Il se renfrogna dans son siège, et ses yeux verts furent cachés par ses cheveux noirs non-coiffés.

- Des gardes...
- Des gardes ? Lui demandai-je.
- Oui....

Je le regardai un instant fixement. Il était de nouveau comme au début : las de la vie et froid..
Je sortis mon portable, arrêtant ainsi de l'enregistrer.

- Vous comptez m'observer longtemps ? Me demande-t-il avec dédain . Et puis je croyais que l'on devait voir Laëticia et Thibaut.

Je ne répondis pas, avant de démarrer la voiture. Il avait raison. Avec tout ça, il était 18h.


Lorsque nous arrivâmes au comissariat, et que nous allâmes voir Laëticia et Thibaut, nous étions les derniers.

- Vous en avez mis du temps. S'enquit Thibaut en nous regardant, tendu.

Qu'est-ce qu'il avait encore ? --# 
Ce qu'il pouvait m'énerver des fois !

- Excusez-nous du retard. Il y a eu un contre-temps. Me justifiai-je.
- Quel genre de contre-temps ? Me demande Maître Bruneaux.

Aussitôt Laëticia et Rose le fusillèrent du regard. Il était sacrément culotté, celui-la !.. Je regardai un instant Lucas, assis sur une chaise, qui regardait dans le vide.

- J'ai fais une découverte...

J'attendis un instant pour parler.

- M. Ledoux se faisait battre par des gardes de prison.

Tout le monde, excepté Lucas me regarda, choqué.

- Tu veux rire ? Me demande Rose, inquiète.
- Malheureusement non. Répondis-je. Il y a une multitude de blessures dans son dos..
- Pourrions-nous les voir ? Me demande Thibaut.

Moi, je regardai Lucas. Je m'approchai de lui afin que lui seul entende ce que j'ai à lui dire :

- Est-ce que vous êtes d'accord ? Lui demandai-je.
- Ai-je vraiment le choix ?

Je le regardai, au bord des larmes sans lui répondre. Il n'avait pas le choix, non. M'avouai-je en baissant la tête, honteuse. Me voyant dans cet état, il n'insista pas. Il se leva, se dirigea vers les autres avant d'enlever sa chemise.  Je restai à l'écart, pensive.

- Estelle, il ne fallait pas panser ses blessures. Me sort de mes pensées Thibaut.
- Pourquoi ? L'interrogeai-je.
- On va les prendre en photos. Il faut enlever ses pansements. M'explique Laëticia en commençant.

Mais Lucas sursauta aussitôt.

- Ah, excusez-moi je ne suis pas très douée.. S'excuse de suite Laëticia.
- Laisse-moi faire. S'enquit Rose.

Mais elle n'était guère meilleure que Laëticia.

- Mais ce n'est pas comme ça que l'on fait ! S'agace Maître Bruneaux en tirant sur un pansement.

Lucas laissa malgré lui échapper une plainte.

- Mais c'est pas fini, oui !? M'énervai-je, à bout.

Tout le monde se tut, et arrêta de dépanser Lucas.

- Même quand on ne sait pas le faire. Me repris-je de manière plus calme. Il faut de la douceur. Expliquai-je en m'approchant de Lucas.

Celui-ci me regarda douloureusement. Ses blessures lui faisaient mal.

- Je vous enlève les pansements un instant, avant de vous les remettre. Lui expliquai-je d'une voix douce.

Je mis peu de temps à le faire, et cela sans faire de mal à Lucas.

- Waouh, t'es habile de tes mains, toi.. S'étonne Rose.
- Si tu le dis. En tout cas, prenez-le vite en photo que je puisse repanser ses blessures. Déclarai-je en jetant les multiples pansements dans une poubelle.
- Compris. Répondit Laëticia armée de son appareil photo.
- D'ailleurs, avez-vous une trousse de secours ? Demandai-je.
- Oui, elle est dans la salle juste à côté. Me dit Thibaut. Mais tu veux peut-être que je t'accompagne ?

Je le regardai un instant. À croire que c'était fait exprès !

- Je veux bien, merci. Répondis-je.

Il se leva puis il m'ouvrit. Je me retournai vers Lucas avant de m'en aller :

- Je reviens. Murmurai-je.

Cela fait, je fermai la porte.

Je le suivis pour ensuite arriver dans la salle en question. Il me prit la trousse de secours, et me la donna.

- Je voulais te dire, pour ce matin.. Commence Thibaut. Je suis désolé.
- Désolé de quoi ? Lui demandai-je.
- Je me suis montré peut-être un peu possessif.. M'avoue-t-il en me tendant la trousse que je prie. J'en suis désolé.
- C'est Laëticia qui te l'a dit ? Lui demandai-je.
- Non..
- T'es pas obligée de mentir, tu sais.

Il me regarda un instant.

- Bon d'accord.. C'est elle.. Cède Thibaut.
- D'accord. Terminai-je en appuyant sur la poignée.
- Attends.. M'interrompt Thibaut.

Je me stoppai dans mon geste avant de me retourner :

- Qu'y a-t-il ?
- Tu sais que..hum.. Si je suis aussi...enfin un peu protecteur.. C'est parce que je t'aime ? Me demande-t-il.

J'esquissai un sourire.

- Amicalement je veux dire.. Enfin non, tu es comme ma petite soeur, tu sais ? Se reprit Thibaut.
- Je sais. Lui dis-je.
- C'est vrai ?
- Bien sûr. Tu es comme mon frère... Mon 2ème grand frère. Lui avouai-je. C'est juste que des fois, je me sens un peu...comment dire ?... En fait, je ressens la même sensation qu'à l'école : comme j'avais sauté 2 classes, j'ai toujours eu cette impression d'être... surprotégée par les gens que j'aime.. Lui confiai-je.

Il esquissa un tendre sourire.

- Si tu étais surprotégée, ce n'était pas parce tu étais plus jeune qu'eux, mais parce qu'ils t'aimaient. C'est comme avec moi.
- Tu crois ? Lui demandai-je.

Il m'offrit un tendre sourire.

- Je ne le crois pas j'en suis certain. Me dit-il.

Je lui souris un instant avant de détourner les yeux, gênée... J'ai toujours été timide.

- Merci, Thibaut. Le remerciai-je.
- C'est rien. Me dit-il.
- Bon, il faut qu'on y aille. Lucas nous attend. Déclarai-je.
- Vous vous appelez par vos prénoms ? S'étonne-t-il.
- Il a insisté pour ça. Expliquai-je à Thibaut.
- Ah d'accord.. Me répondit-il, un micro sourire aux lèvres.
Je ne fis pas attention à ça, et ouvris la porte.
J'espère que Lucas n'avait pas trop mal.. Me dis-je avant d'entrer dans la salle où ils étaient :

- C'est nous.. Murmurai-je.
- Ah, ça tombe bien, on a terminé. Nous explique Laëticia en arrangeant son appareil photo.
- Ces preuves nous donne un avantage, en plus des infos recueillis par notre équipe de flics préférée. Déclara Rose.
- Oui. Répondis-je en entrant.

Je posai la trousse sur la table avant de l'ouvrir.

- Je sais que vous nous aimez, mais évitez de nous demander des rapports au dernier moment, d'accord ? S'enquit Thibaut, le sourire aux lèvres.
- On est dans le même lot, tu sais. Lui répondit Rose.

C'est marrant mais, ils s'échangeaient tous deux des regards très complices !... Je perdis ma bonne humeur en regardant Lucas. Il avait le dos complètement courbé, la tête baissée et le visage en partie camoufflé par ses cheveux... Étais-je la seule à voir son désespoir, sa tristesse, sa solitude ou même sa douleur ? Me désolai-je. Désinfectant et coton en mains, je me précipitai vers lui :

- C'est moi. Commençai-je avec maladresse. J'espère que vous n'avez pas eu trop mal.. Murmurai-je. Attention, je commence à désinfecter.  Alors ça risque de vous faire un peu mal.. Lui dis-je en commençant à désinfecter.

Il sursauta une seule fois. Puis, je continuai à désinfecter ses plais. Je me mordis la lèvre pour m'empêcher de crier. Il saignait abondemment, et il devait sûrement le savoir. Pourquoi n'avoir prévenu personne ? Me demandai-je avant de recommencer à panser ses plaies.. Heureusement que j'ai eu un grand frère de 5ans de plus que moi. Sinon, jamais je n'aurais été habitué à la présence de Lucas aussi rapidement. Remarquai-je. D'ailleurs, il faudrait que je le mette au courant. Me rappelai-je.

- C'est bon, vous pouvez vous rhabiller. Déclarai-je en rangeant le rouleau de bandages.
- Vous êtes la seule à me voir... Susurre soudain Lucas.
- Pardon ? Lui demandai-je.

Il se retourna douloureusement face à moi, toujours torse nu.

- Vous êtes la seule à me voir.. Se répète-t-il.
- Vous croyez ? Lui demandai-je, prise au dépourvue. Eh bien, je ne sais quoi vous dire.. Bredouillai-je.

Il ne me répondit pas, et remit sa chemise blanche. Moi je me levai pour aller me laver les mains. Des goutes du sang de Lucas y figuraient.

- Estelle ? M'interpelle Rose.
- Oui ? Répondis-je.
- Je t'ai photocopié le rapport de l'équipe de Laëticia et Thibaut. Comme ça tu seras prête pour demain. Me dit-elle.
- Ah, merci beaucoup Rose. M'enquis-je, souriante. Tu me sauves la vie.
- Je t'en prie. Me répondit-elle.
- Je reviens, je vais me laver les mains. Terminai-je.

Lorsque je revins, Rose s'apprêtait à partir. Je regardai ma montre. En même temps, il était 19h38. Remarquai-je.

- À demain, Estelle. Me dit Rose. Au revoir.
- À demain. Répondis-je.
- Au revoir. Répondirent les autres.

Puis elle partit.

- Bon, nous aussi nous allons devoir y aller. Déclarai-je en regardant Lucas.
- D'accord. Répondis Thibaut. Eh bien bonne chance.
- Oui, bonne chance. D
Me souhaite Laëticia.
- J'en aurais besoin. Merci. Terminai-je.

Lucas était déjà prêt, et m'attendait, debout. Je pris mes affaires à la volée avant de m'en aller à ses côtés. Une fois hors du commissariat, il s'empressa de fouiller dans sa poche, avant de s'arrêter net.

- Vous auriez des cigarettes ? Me demande Lucas.
- Non. Répondis-je, surprise.
- Ou même des E-cigarettes ?
- Non, je ne fume pas. Me répétai-je.

Il commença alors à serrer les poings.

- Il me faut des cigarettes. Susurre-t-il, au bord de la crise de nerfs.
- Hum... Je ne sais pas où on en achète, mais je peux vous prendre des patchs, si vous voulez. Proposai-je.

Il ne me répondit pas et resserra ses poings.. Il commençait à me faire peur. . .

- Vous voulez que j'en prenne maintenant ? Lui demandai-je.

Il m'offrit alors un regard noir, emplie de haine et de désespoir. Je frissonai..
J'avais peur !!!

- Vous allez me regarder comme cela encore longtemps ? Lui demandai-je, mîmant l'agacement.

À ma remarque, il s'éloigna chancelant.
Il posa sa tête sur le mur, avant de respirer à pleins poumons. Lorsqu'il revint vers moi, il était de nouveau calme :

- Oui, je veux bien que vous preniez des patchs. Déclare Lucas. Je voudrais aussi revoir ma mère, si possible... Elle m'a toujours soutenue, et doit être inquiète en ce moment même.
- C'est d'accord. Répondis-je en entrant dans ma voiture, tout comme lui. J'achète des patchs, et puis ensuite nous allons chez votre mère. Terminai-je.

Sûrement sans s'en rendre compte, à l'entente de ma voix, il s'endormit paisiblement, un sourire timide aux lèvres... Ce type était vraiment une énigme....

Chap. 2

- M. Ledoux, il faut vous réveiller. Déclarai-je en tambourinant à sa porte. Le procès est aujourd'hui, je vous rappelle...! Lui dis-je.

Il était 9h, et le procès était à 10h00.
Alors que je m'apprêtai à toquer de nouveau à la porte, celle-ci s'ouvrit sur un Lucas endormi et de mauvaise humeur. Surprise, je me reculai.

- Quoi ? Me demande-t-il.

Je frissonnai. Il était vraiment effrayant..

- Comment ça, quoi ? M'enquis-je, en cachant mes réelles émotions. Le procès est à 10h00 et il est 9h. Répliquai-je.
- * soupir * Il me faut 10 minutes seulement pour me préparer. Je peux retourner dormir. Déclare-t-il en se retournant.

Il retourna dans son lit sous mon nez.
Je soupirai, agacée.
Je n'avais qu'une envie, lui en coller une.

- Je vous laisse 30 minutes de sommeil en plus. À 9h30, je viendrai vous réveiller. Cédai-je.

Il y eut un silence.

- C'est sérieux..? Vous m'engueulez pas..?
- À quoi ça nous mènerait ? Je ne suis pas votre mère, mais votre avocate. Lui rappelai-je.

Cela dit, je repartis dans mon salon relire ma plaidoirie.
Ça n'allait pas être de la tarte.

~~

- Prête à l'assaut ? M'interroge Rose.
- Ouaip ! Lui répondis-je, avant d'entrer au tribunal.

~~

- Maître Delaine, qu'avez-vous à dire contre le fait que votre client n'ait pas d'alibi à l'heure du meurtre de Mlle Roussel ?
- Eh bien, pour l'instant pas grand chose. Mais mon client n'est pas le seul, car, figurez-vous que...
- Donc, M. Ledoux n'a pas d'alibi. M'interrompt le juge.
- Non. Répondis-je.
- * chuchotement * Pour qui se prend-elle, celle-là à vouloir diriger le sujet de la conversation ? S'esclaffe un avocat du camp adverse.
- Cependant, nous avons découvert qu'un homme avait été embauché dans l'entreprise de M. Ledoux avant de disparaître le lendemain du meurtre.
- Et qui est cet homme ? M'interroge le juge.
- Le patron de l'entreprise n'a pas voulu nous déclarer son identité.

À ce moment, le même avocat éclata de rire.
Le juge baissa ses lunettes dans sa direction :

- Maître Violine, veuillez vous tenir, s'il vous plaît. Déclare-t-il. Poursuivez, Maître Delaine. Reprend-il en arrangeant ses lunettes.
- Nous avons aussi remarqué que quelques minutes avant le crime, un attrouppement de voitures avec des pom-pom girls..
- Des pom-pom quoi ..?

La cour éclata de rire.
Moi, j'esquissai un sourire.

- Je comprends tout-à-fait la réaction de la cour, car, qu'est-ce que des pom-pom girls viennent faire devant une entreprise de plombiers ? Mais, le plus intrigant est le fait que quelques minutes plus tard, chose étrange, Mlle Roussel a été assassinée.
- Qu'insinuez-vous ?
- Eh bien, nous n'avons pas encore assez de preuves car faute de temps, cependant, je suis presque sûre que tout cela a un lien avec l'employé qui est partit le lendemain du meurtre de Mlle Roussel.
- Qu'avez-vous d'autre à dire ?

Aïe.
Il n'était pas convaincu.

- Nous avons remarqué qu'il n'y avait aucune mention d'autopsie figurant dans le dossier de M. Ledoux, de plus..
- Et donc, que voulez-vous ?

Qu'est-ce qu'il était hautain ce type à me couper la parole..!

- Nous voulons plus de temps. Déclarai-je en toute simplicité.

Devant mon silence, le juge qui m'observait regarda dans un document en réfléchissant.

- Je vous laisse 2 semaines. Audience suivante. Termine-t-il.

Je repris mon souffle que j'avais retenu jusque là.

- Bon, on s'est pas mal débrouillé. Déclare Rose en se levant.
- Oui. Lui répond Maître Bruneaux, le visage fermé.
- Ne vous faîte pas tant de soucis : nous allons régler cette affaire. Lui assure Rose.

Cependant, le concerné ne sourit pas.

- * murmure * Il semble démoralisé, non..? M'interroge Rose alors que nous sortions de la salle du tribunal.
- * murmure * Sûrement. Répondis-je évasivement.

J'avais l'impression que c'était le contraire.

Je secouai ma tête.
Comme si qu'il manigançait quelque chose !
Bon sang, cette histoire me rendait parano..!

- Vous devez être cette charmante Maître Estelle ?

Je me tournai vers cette voix qui me disait quelque chose.
C'était l'avocat du camp adverse qui avait éclaté de rire.

- C'est Maître Delaine. Lui répondis-je froidement.
- Peu importe, que diriez-vous d'un dîner aux chandelles, demain soir ? Vous et moi..
- Je ne suis pas interessée. L'interrompis-je.
- Quoi ? Vous êtes déjà prise..? Me demande-t-il, de la déception dans sa voix.
- Ma vie privée ne vous regarde pas. Lui dis-je.
- Mm, j'aime les femmes farouches..! Susurre-t-il, souriant, un air séducteur sur le visage.

Ce type commençait à me taper sur les nerfs --#

- Votre vie ne m'intéresse guère. Répliquai-je. Sur ce. Terminai-je avant de continuer ma route.

C'est alors que je sentis une présence dans mon dos.
C'était Lucas.

- Que pensez-vous de l'audience ? Lui demandai-je.

Il haussa les épaules, indifférent :

- Rien du tout.

Le micro-sourire que j'avais esquisser s'effaça aussitôt.
Il avait raison.
Rien n'était gagné.
Tout était encore à faire.

- Rose, Maître Bruneaux ? Les apostrophai-je.

Ceux-ci se retournèrent vers moi.

- Je pense que, si cela ne vous gêne pas, bien sûr, nous devrions voir Laëticia et Thibaut le plus tôt possible.
- Laëticia et Thibaut ? Répète Maître Bruneaux.
- Les lieutenants Rousevalve
( Thibaut ) et Kahoute. Déclare Rose.
- Je vois. Cependant, ce ne sera pas possible pour moi. Reprend Maître Bruneaux.

Comment pouvait-il refuser ?... Je n'ai encore donné aucune date..!

- Hum..je n'ai encore donné aucune date ni..
- Je suis occupé. M'interrompt celui-ci, irrité.

Je le regardai, surprise.
Pourquoi avait-il haussé le ton..?
Il agissait bizarrement, non..?

- Très bien. Termine Rose, sentant une pesante tension.

Cela dit, Maître Bruneaux partit en direction de sa voiture.

Le vent souleva mes longs cheveux noirs.

- Ai-je dis quelque chose de mal..? Murmurai-je.
- Non, absolument pas. Il doit sûrement être agacé par l'audience. Déclare Rose, pensive.

C'est alors que Lucas mit ses mains dans ses poches avant de regarder Maître Bruneaux démarrer sa voiture.
Je trésaillis.

Ses yeux étaient emplis de haine.

- Estelle ? Ça va ? Tu tremble comme une feuille..! S'inquiète Rose.

En même temps, as-tu vu le regard ASSASSIN QUE LUCAS FAIT ?!!!!!!!!!!

Celui-ci remarqua mon regard sur lui et se tourna vers moi.

Moi, mes sourcils étaient froncés.

Qu'est-ce qui se passait entre ces deux-là..?

- Allons-y. Termine Rose.
- Où ça ? M'enquis-je.
- Ben, au comissariat...!

Ah oui, c'était vrai !

Je sortis ma clé de ma poche.

- Wouah, il est trop mignon ton porte-clé..!

Je regardai celui-ci.
C'était un cadeau de mon grand-frère.

- C'est un cadeau d'Esteban.
- Ton petit-ami ? S'étonne Rose. *.* des étoiles dans les yeux.
- Non, mon grand-frère. -.-
- Ah. Oups. S'excuse-t-elle, le feu aux joues. >///<

Elle était gênée pour moi parce que Lucas se tenait à nos côtés.

- Bon, nous on y va. Terminai-je.

Je me dirigeai vers ma voiture suivie de Lucas.

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