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— Attends-moi, a-t-il soudain soufflé.

J'ai toussé une dernière fois, avant de renifler de manière très classe...

— Je ne risque pas de partir, je n'ai pas envie de salir encore la moquette.

Qu'allait-il faire ? Où est-ce ce qu'il partait ? Il me laissait tout seul.

Enfin quelque chose qui lui ressemblait.

Mais qui était-il et qu'est ce qu'il voulait ? Je ne savais pas répondre.

Il a souri timidement, a détourné le regard, et est parti dans la chambre d'à côté. Sa chambre. Je l'ai entendu remuer des affaires, mais cela s'entendait qu'il ne se précipitait pas. Andrew ne se précipitait jamais.

J'ai jeté un coup d'œil à l'ouvrage posé sur le matelas. Il était si près de moi que je pouvais apprécier l'odeur du papier, d'un livre neuf. Je l'avais acheté pour le faire sourire, sans vraiment penser à l'ouvrir. Mais maintenant qu'Andrew insistait, je n'étais plus sûr. Cette œuvre devait être spéciale pour qu'il l'aime autant.

Le bruit de ses pieds nus se promenant lentement sur le sol s'est rapproché. Il revenait. J'ai fait mine de ne pas l'entendre, fermant les yeux à moitié.

— Je t'avais promis quelque chose, s'est-il amusé, d'une voix posée.

J'ai immédiatement fait basculer mes paupières. De quoi parlait-il ?

Il n'a pas réagi. Je l'ai regardé s'approcher de plus en plus. Il tenait une sorte de tissu dans les mains, la tripotant nerveusement, comme indécis.

— Qu'est-ce que c'est ? ai-je lancé d'une voix fatiguée.

Je détestais être malade.

— A ton avis ?

Je me suis redressé, me tenant à présent assis. Le dos contre le mur, derrière. Mes mains posées sagement sur le draps. On aurait presque dit un enfant à qui l'on faisait un cadeau. Est-ce que ce qu'il tenait était pour moi ?

— Je n'en sais vraiment rien, ai-je ri avant de me frotter les yeux.

Ils piquaient, c'était affreux.

— Vraiment ?

— Vraiment, ai-je répété en soufflant.

Il s'est humecté les lèvres et s'est encore approché jusqu'à venir s'assoir sur le lit.
Son air frôlait la nervosité, ou bien l'hésitation. Sûrement les deux à la fois.

Soudain, il m'a dévoilé la chose. Et j'ai souri franchement.

— Un t-shirt des Beatles ! me suis-je exclamé en riant. Je n'en reviens pas...

— Tu te souviens maintenant ? La promesse.

J'ai arqué un sourcil, et passé une main confuse dans mes cheveux décoiffés à l'extrême.

Je faisais semblant de ne pas me souvenir, alors qu'en réalité je m'étais rappelé du cours de guitare à la seconde où j'ai compris qu'il s'agissait d'un t-shirt.

Son t-shirt.

— Ah oui, ça y est ! ai-je lancé en fermant les yeux, indexe en l'air. Je suis bête : le cours de guitare.

— Il te plaît ?

Ses yeux en amande brillaient en ma direction. Je les aimais tellement.

Je me suis ramolli.

— Evidemment ! C'est quand même... les Beatles, quoi !

J'étais trop enthousiaste mais peu importe.

— Je n'ai jamais vraiment écouté.

— Tu loupes quelque chose, crois-moi.

Il a secoué la tête en souriant.

J'ai poursuivi :
— J'ai une idée.

Il a reporté ses iris attentives vers les miennes.

— Quel genre d'idée ?

— On va faire un deal. Si tu écoutes Let It Be, l'album bien entendu, je lis la tragédie que tu aimes tant.

J'ai désigné - fier de ma proposition - l'ouvrage, encore posé à ma gauche.

Il a souri, levé les yeux au ciel, s'est mordu encore la lèvre.

Ça ne t'intéresse donc pas, Andrew ?

Je l'ai encouragé en lui tendant ma main ouverte. J'ai pensé que je n'aurais pas dû la seconde d'après parce qu'elle était moite et ce n'était pas super attirant.

Il l'a regardé, indécis.

Ce n'était pas si terrible que ça d'écouter The Beatles ! Il me décevait un peu.

Puis il me l'a empoignée délicatement. Longtemps. Je ne voulais cependant pas.

Je ne voulais pas qu'il la lâche.

— D'accord, Léonard.

Et nos mains se sont séparées en douceur.

Puis il a repris le t-shirt, qu'il avait posé sur la couette blanche. Il l'a soulevé et me l'a tendu.

— Tu veux... essayer ?

Est-ce que cela voulait dire que je devais le faire devant lui ? Je ne voulais pas... qu'il me voit. J'étais trop maigre, mon corps était ridicule.

J'avais envie d'essayer ce t-shirt, bien-sûr. Mais pas devant lui.

— J'essaierai.

— Pas maintenant ? Pourtant c'est l'idéal : t'es en pyjama depuis hier soir et il est midi.

— Justement. Il est midi et tu devrais aller manger avec ta famille.

Il a soufflé, embêté. J'ai espéré qu'il n'ai pas compris que je voulais qu'il s'en aille. Parce que ce n'était pas le cas. Je voulais qu'il reste mais simplement... qu'il se retourne.

— Ma mère ne m'a pas appelé.

— D'accord, et bien dans ce cas... je vais peut-être prendre une douche avant ?

Ainsi, il ne me verrai pas me changer. Mais allais-je seulement savoir me lever ?

— J'ai bien peur que tu vomisses avant d'atteindre la porte.

Entendre ce mot m'a provoqué soudain un haut-le-cœur. J'ai porté mon poing à ma bouche.

— Désolé, je ne devais pas...

— C'est rien.

— Et pourquoi tu ne veux pas juste enfiler ce splendide t-shirt, là maintenant ? Ça prend deux secondes.

Je lui ai souri. Il ne pouvait pas comprendre, lui qui était bâti comme Apollon.

— Parce que mon corps est moche.

Il a alors froncé les sourcils, étonné.

— Je suis sûr que non, a-t-il ensuite murmuré.

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