SAGESSE 1 : ÉCOUTER MILO

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SAGESSE 1 : ÉCOUTER MILO

Ovide est en train d'appeler sa petite-amie Ségolène dans sa chambre pendant que Camille, Tristan et moi, nous squattons son canapé.

J'adore ce canapé. Il est rempli de souvenirs qui me sont chers. Comme la fois où j'ai mangé mes premières tartines de nutella avec Ovide en seconde. Mes parents aimant trop le bio n'ont jamais accepté que je pose un seul doigt sur ce pot rempli d'huile de palme. Chez Ovide, c'était différent. Avec lui, on profitait de la malbouffe une fois sur trois. Les autres jours étant réservé au couscous ou les restes fabuleux de lasagnes de son père.

—    Les gars, débute Ovide gravement en entrant dans le salon.

Tristan pince une des côtes de Camille, qui lâche instantanément sa manette. Pendant ce temps, je finis ma partie, en butant tout ce qu'il reste sur le terrain. Mes deux amis inclus.

Ovide toussote, mal à l'aise et abattu.

—    Ségo et moi, c'est...

Il a du mal à terminer sa phrase. Alors on attend tranquillement, même si le ton pesant veut déjà tout dire. Comme d'hab' Tristan le fait pour lui :

—    Fini. Mort. KO. Enterré...

— Oui c'est bon a compris Tristan, répliqué-je en soupirant.

Gros blanc du samedi soir. On se regarde tous, abattus. Camille est le premier à réagir.

— Hé Ovide! Comment ça c'est "fini" ?

Moi, je pose finalement ma manette, bois un coup et attend une réponse sincère de la part du brun. Personnellement, je savais très bien que ça allait se finir tôt ou tard. C'est son premier amour, OK j'ai capté et il était à fond sur elle. Ils étaient super pures et mignons à se dire des mots doux sous les étoiles l'été. Mais, très franchement, quel est le pourcentage de chance pour qu'une relation de jeunes dure de très longues années ? Même l'âme sœur rencontrée, y a des chances que ça foire en plein milieu. Et puis, y a aussi le facteur « Aimée » à ne pas oublier.

—    Bah elle a rompu. Fin j'ai rompu aussi. On s'est juste dit qu'on s'accrochait énormément à l'un et l'autre mais que c'était plus la même chose. Et elle descendait de Paris la semaine prochaine pour qu'on discute franchement.

Tristan lève les yeux au ciel.

—    Vous allez coucher ensemble et après... hop, ce sera reparti.

Je réplique :

—    Hé ! Ovide et Ségolène c'est pas du tout la même que toi et Louise. Ne compare pas ce beau couple à ton couple du sheitan là Tritri'.

Le visage de Tristan se ferme et je sais qu'il digère mal ma réplique. OK, c'était pas cool mais à un moment donné, faut bien admettre qu'il peut pas toujours faire le malin quand il est aussi paumé que les autres. Surtout que lui a bien couché avec Louise sans se remettre avec elle.

Camille tente de calmer un peu la tension naissante, en bon Camille Aubry habituel.

—    Tu te sens comment mec ? demande le blond honnêtement.

Ovide s'assoit sur le canapé et soupire longuement. J'ai envie de bailler mais ce serait malpoli dans cette situation.

—    Je sais pas. Un peu vide, un peu dévasté et un peu soulagé. La rupture a du sens quoi. Mais je crois que je suis dans le déni aussi.

Je trouve ça beau, alors je note ça quelque part dans ma tête pour le ressortir à une nana en soirée.

—    Je vais te faire des tartines au nutella, affirmé-je en me levant.

On a passé le reste de notre soirée à bouffer des tartines, à sentir nos ventres se gonfler après chaque partie. Ils ont comparé leurs abdos et je m'en suis dessiné pour me rassurer. Puis Tristan nous a montré ce message qui nous annonce enfin qu'il a trouvé une fête d'anniv' où passer la fin de notre soirée.

—    Ça va, il est genre 22 heures. On arrive là-bas à 23 grossomodo, compte Camille avec ses doigts.

Tant bien que mal, j'essaye d'aider Ovide à se lever. Il n'a pas très envie de sortir cette fois-ci.

—    Par contre c'est chez Alma, annonce Tristan.

Nouveau gros blanc. Ah bah d'accord, c'est la soirée des blancs ce soir. J'adresse un regard à Camille, sûrement gêné d'avoir entendu le nom de son ex petite-amie.

Ah... Trop de prénoms, trop de couples et anciens couples.

C'est ça la vie chiante des gens beaux en couple. On finit par tous déprimer tôt ou tard. Mais moi, je suis plus célibataire que jamais. Et aucun souci à l'horizon.

—    OK, bah je préviens Aimée par message, assure Camille en appelant sa petite-amie.

Le nom abordé fait résonner un nouveau blanc. Je jette un coup d'œil sur Ovide qui ne réagit même plus. On dirait un cadavre beau gosse privé de vie.

—    Hé les gars, je crois que je vous kiffe, lancé-je choqué par moi-même en coupant net le silence.

Les trois se tournent en rigolant.

—    Hein ?

—    Bah je sais pas ces derniers temps j'arrête pas de me dire que vous êtes des beaux gosses. Je suis peut-être attiré par vous en fait.

—    « Voulez-vous coucher avec moi ? » lance Tristan en m'adressant une révérence avec un accent sublime anglais.

Je lui embrasse la main. Puis nous éclatons tous de rire, même Ovide, à l'unisson.

—    Milo, tout le monde est beau ici. T'es pas attiré par nous, t'es juste fan de nous, assure le plus beau de la bande.

Je rouspète.

—    Je crois que je suis jaloux de vous les gars.

—    On t'aime bébé, susurre Camille en levant les yeux au ciel.

La bande et moi, nous forçons Ovide à sortir pour de bon. Dans la rue, on s'est donné des croche-pieds et j'ai éclaté mille fois trop de rire quand Tristan est tombé en emportant avec lui Camille. Je les aime vraiment bien ces cons. À côté de moi, Ovide pleure silencieusement et intérieurement. Il a les écouteurs enfoncés dans les oreilles, morose.

Soudain, une sonnerie stridente. Je m'approche d'Ovide pour apercevoir d'où provient sa notification. Un message de Ségolène ?

Nous nous arrêtons en pleine rue à la vue du nom affiché juste au-dessus du message.

C'est Aimée.

« Ségolène m'a raconté. Tu te sens comment ? »

Merde meuf. Mais qu'est-ce que tu fous là ? Il va tomber raide dingue de toi. Nouveau bip.

« Désolée, j'aurais pas dû t'envoyer ce message. Je suis bête. Je sais pas... j'ai paniqué. Encore désolée. »

En relevant la tête, je rencontre son regard confus et luisant étrangement de clarté à cet instant précis. Merde.

—    Mec, si tu lui envoies un message comme quoi tu veux la voir, je te bute, annoncé-je haut et fort.

—    On est qu'amis, assure-t-il.

—    Ovide, si tu fous la merde entre Camille et elle juste parce que t'es plus en couple. Je vais te couper le zizi.

Il m'assure qu'il ne va rien faire. Enfin, avec moi sur son dos, il ne fera rien de compromettant. Cette bande d'amis, je les connais par cœur. Et ce n'est pas cette nana qui bousculera tout, je me le suis promis.

—    Je vais pas la laisser en « lu », remarque-t-il alors que je lui vole son portable des mains.

—    Écoute moi bien. Première sagesse à noter : pour aller mieux il faut faire tout ce que je dis. Et répète toi ça : « je ne vais pas laisser Aimée rentrer dans ma vie, me morfondre de tristesse et retrouver de l'espoir bidon avec elle. Je vais juste passer une soirée avec mes bros et pleurer seul dans mon lit. »

Ovide acquiesce piteusement.

—    OK je vais faire ça.

Je lui souris. Bonne nouvelle, il retrouve ses esprits. Une bonne chose de faite. Après une longue ballade dans la ville, nous arrivons enfin devant chez Alma. Tristan sonne en appréhendant la présence de Louise et Camille broie du noir. Ovide fixe son portable éteint que je lui ai défendu d'allumer. Et une soirée géniale à garder dans les annales du groupe. On va tous s'amuser ! C'est la putain de folie hihi. M-D-R je suis vraiment trop marrant.

Tout le monde entre et j'attends quelques secondes à l'entrée pour gratter une clope à Bérénice. J'ai l'habitude de ce genre de samedi soir où tout me sourit. Une soirée, des tartines et une indus' grattée. Même si, bon, rien ne sourit vraiment à mes amis.

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