Chapitre 5 - La rencontre

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Il fut un temps, une petite fille aux cheveux aussi noirs qu'une nuit sans étoiles et aux yeux verts aussi brillants que des émeraudes jouait dans la forêt avec sa mère. Les jeux et rires s'enchaînaient sans prendre en compte le temps qui passait. Puis ce fut le temps de rentrer. Mais joyeuse comme elle l'était, la petite fille courut plus loin dans la forêt. Elle voulait que sa mère la rattrape. Elle pensait que sa mère la rattraperait. Mais quand elle se retourna, elle ne vit et ne sentit que la nature.

La mère était épuisée et avait laissé sa fille courir sans prendre garde de la distance à laquelle elle s'était éloignée. Cependant, ce fut trop tard quand elle comprit que sa fille avait disparu.

La petite fille angoissée appela sa mère une fois, puis deux fois, puis des dizaines de fois. Ce qu'elle entendit en réponse la glaça d'effroi. Seuls des craquements et des grognements lui répondirent. Des loups solitaires se trouvaient devant elle et elle ne savait pas quoi faire. Ils montraient leurs crocs féroces et bondirent sur la petite fille paralysée sur place.

Des bouches ouvertes sous la stupeur et la peur me firent sourire intérieurement. Les yeux rivés sur moi étaient attentifs et ne lâchaient aucun des mots qui sortaient de ma bouche. Ils étaient envoûtés, comme toujours.

La fillette criait et hurlait de toutes ses forces, elle avait l'impression qu'on lui scarifiait la peau. Et enfin quelqu'un l'entendit. Cette personne d'un blanc éclatant tua les loups d'un seul coup puis s'approcha de la fillette en sang. Cet être lui fit boire un liquide chaud portant un goût métallique. Au début, les yeux fermés par la peur et l'épuisement, elle ne savait pas ce qu'était la créature, mais avant de sombrer, elle aperçut cet être merveilleux avec des immenses ailes d'une blancheur éblouissante.

– Un ange, entendis-je murmurer dans la salle.

La petite fille se réveilla un temps plus tard dans l'hôpital de sa meute. Elle entendit sa mère pleurer près d'elle et son père à ses côtés. Les jours passèrent et la fillette vit des choses que personne d'autre ne semblait percevoir. Des couleurs se dessinaient autour des personnes. Elles brillaient comme les couleurs de l'arc-en-ciel. Elle avait aussi compris que le liquide métallique était du sang. Un être surnaturel lui avait donné de son sang pour la sauver de la mort.

La jeune fille devint une adolescente et en parla à ses amis, mais ils ne la croyaient pas. Bien vite, toute la meute était au courant. Personne ne la croyait, même ses propres parents étaient sceptiques et disaient qu'elle avait eu une hallucination l'espace de quelques instants. Ensuite, l'adolescente n'en parla plus. Mais elle remercia chaque jour l'ange qui l'avait aidée en espérant qu'il ou elle allait bien et veillait toujours sur elle.

– Merci, Barde.

Je souris tandis que chacun se levait. Ils vinrent un à un vers moi pour me parler. Avec douceur et gentillesse, je les vis défiler devant mes yeux. Les années avaient passé depuis la dernière fois que ce genre de cérémonie avait eu lieu. Être barde m'empêchait d'assister à ces fêtes d'intégration.

– Barde, merci.

Les mots étaient les mêmes. Ils m'acceptaient. Aisément. J'avais chaud au coeur, mais cela confirmait ma place dans cette meute. Je ne pourrais partir d'ici. Ma vie de barde s'estompait à chaque membre de meute qui me souriait. Malgré la solitude qui m'avait accompagnée durant les voyages, je trouvais toujours du réconfort devant chaque personne avec qui je discutais. Qu'elle soit humaine ou d'une autre espèce fantastique.

Soudain, l'air devint lourd. Tout le monde se tut et se décala pour laisser un chemin droit et respectueux. Les membres de la meute s'inclinèrent au passage d'un homme avec une femme à ses côtés. Ils étaient plus vieux qu'Auric, mais lui ressemblaient.

– Père, mère, souffla Auric avec surprise.

Il ne s'attendait pas à leur présence. Gênée, je restai debout les bras ballants alors qu'Auric embrassa sa mère sur la joue. Elle était si douce avec un regard de biche. Malgré sa puissance, je voulais la protéger. Elle paraissait si fragile. En tournant le regard vers son père, ma mâchoire se crispa. Il était un homme fort et vigoureux, mais surtout effrayant. Ma louve soutint quelques secondes son regard avant de fixer son torse.

Sa dominance était acquise et indomptable. Je comprenais d'où Auric tenait sa puissance. Son père était une force de la nature. À son poignet, il avait un bracelet épais qui faisait tout son tour. Je fronçai des sourcils à cet objet. Il était décoratif, mais semblait aussi plus que cela.

– Papa, gronda Auric, mécontent. Voici ma compagne, Karen. Arrête de l'effrayer.

Pour toute réponse, il grogna et croisa les bras sur son torse.

– Ne faites pas attention à lui. Je m'appelle Pénélope et voici Xavier, mon âme-sœur, souffla la mère d'Auric avec bienveillance.

Mes yeux s'agrandirent sous la révélation. Impossible. Je venais te tomber sur des amis de mes parents.

– Xavier et Pénélope ? répétai-je avec hébétitude. Vous... Vous êtes Arès, dieu de la guerre !

Un sourire s'afficha sur mon visage tandis que je pris la main de tante Pénélope. Je fermai les yeux et portai sa main à mes lèvres.

– Maman et Papa seront tellement contents de savoir que vous allez bien ! m'écriai-je avec soulagement et joie.

– Tu..., commença Pénélope, mais elle fut arrêtée par oncle Xavier qui ordonna à tout le monde de quitter la salle pour nous laisser seuls.

– Qui es-tu ? demanda ensuite le père d'Auric.

– Je suis la fille d'Héphaïstos et d'Aphrodite ! m'exclamai-je avec une joie non feinte.

– Anthony et Rachel, murmura Pénélope à qui je tenais toujours la main.

Des larmes s'écoulèrent de ses yeux avant qu'elle ne me prenne dans ses bras. Sa joie se reflétait dans toute la salle. Et la mienne la joignit rapidement. La Déesse était bien joueuse. Elle avait tout planifié. La fille des anciens prisonniers avec un fils des anciens prisonniers. Ensemble.

– Tu ressembles tellement à Rachel, avoua tante Pénélope avec émotion.

– Et vous êtes comme tante Lucy et maman me l'avait décrit. Papa a tenté de vous joindre, d'envoyer des messages pour savoir si vous étiez toujours en vie. Mais nous n'avons reçu aucune réponse.

– À cause de qui ? chuchota-t-elle, un peu en colère.

Une colère presque imperceptible envers son âme-sœur. Maman m'avait prévenue que malgré ses airs timides, tante Pénélope pouvait être destructrice quand elle était énervée. Je regardai oncle Xavier qui restait impassible face à la critique de son âme-sœur. Auric avait dû apprendre de son père, cette force de caractère pour rester neutre, quelles que soient les circonstances.

– Cela change des choses, Auric. Les chasseurs pourraient la vouloir parce qu'elle est la fille de Rachel et Anthony et non parce qu'elle est barde, déclara oncle Xavier avec toujours son air menaçant.

– Mais personne ne sait qui je suis réellement. À part mes parents et la meute d'oncle Adam. Je fais en sorte de ne rien raconter sur ma vie personnelle.

– Les chasseurs savaient où la meute se trouvait. Ils l'ont attaquée avec surprise. Ils savaient tout. Comme avant..., grogna oncle Xavier.

– Mais vous avez tué le traître, n'est-ce pas ? soufflai-je avec une certaine crainte.

– Oh que oui, chuchota le père d'Auric avec un sourire carnassier.

Le désir du sang et de la bataille se reflétaient dans ses yeux et son comportement. Je comprenais maman quand elle me disait qu'il était ainsi. Désireux de combattre jusqu'à ce que le sang tapisse le sol. Un frisson me parcourut, mais il fut atténué par la présence d'Auric. Il plaça un bras autour de ma taille et déposa un baiser sur mes cheveux. Je me détendis contre lui en fermant les yeux.

– Et Érik, le père du traitre est mort il y a dix ans, informai-je.

– Vraiment ? questionna Pénélope.

– Oui, son coeur s'est arrêté de battre. Oncle Adam a brûlé son corps. Je m'en souviens très bien.

Tante Pénélope laissa un soupir de soulagement échapper de sa bouche. Il semblerait qu'elle craignait toujours une récidive d'Érik, même s'il était bien emprisonné. Du coin de l'oeil, je vis oncle Xavier prendre la main de son âme-sœur, mais en gardant son air impassible. Je souris doucement à leur relation unique.

– Il y a dix ans, jour pour jour ? demanda Auric.

Je levai la tête et ouvris la bouche pour lui répondre, mais mes paroles restaient bloquées dans ma gorge. Mes yeux s'agrandirent de stupeur en me souvenant des derniers mots qu'Érik avait prononcés avant que son coeur ne s'arrête.

– Oui, cela fait dix ans quand les chasseurs ont attaqué la meute de Stain il y a quelques jours... Érik... il avait soufflé avant de mourir que nous allions regretter de les avoir tués. Que lui et son fils seraient vengés...

– Et leur vengeance commence maintenant hein ? dit oncle Xavier avec mépris. Qu'ils viennent ! Nous les tuerons un par un, comme avant.

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