Chapitre 14

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La nuit fut courte et froide, à l'aube, j'entendis Nathan s'agiter. Il s'était levé et ses pas grinçaient sur chaque latte de parquet. Son souffle chaud me chatouilla l'oreille quand il se baissa pour chuchoter mon nom. En guise de réponse, je me retournai, peu pressée de sortir complètement des limbes du sommeil. Il soupira avant de s'éloigner de moi, j'en  déduisis que sa prochaine destination était la porte et m'attendait à l'entendre jurer après avoir tenté de l'ouvrir en vain. Mais contre toute attente, le déclic de la poignée résonna dans la pièce. Il ne m'en fallu pas plus pour sortir de ma couche pourtant si chaude. Mon compagnon s'était retourné au même instant que je m'étais levée. Dans un regard entendu, nous sortîmes de la chambre à pas loup.

Dans le couloir, aucune lumière ne filtrait, nous évoluâmes dans le noir, grimaçant à chaque fois que le sol couinait. La vieille ferme était anormalement calme, et toutes les portes sur notre chemin, fermées. Nous arrivâmes finalement à un escalier, je reconnus la porte en face, celle du bureau de l'homme de la veille. Sans surprise, elle était également verrouillée. Nous décidâmes donc d'entamer la descente. Nous arrivâmes dans cette partie de la maison qu'aucun de nous deux n'avait visitée. Le rez-de-chaussée, malgré toutes nos craintes, semblait aussi ordinaire que l'étage. Les portes étaient toutes aussi fermées et le silence d'autant plus inquiétant. Nous avancions dans la pénombre, cherchant désespérément quelque chose différent de l'obscurité et du silence. Cependant, rien ne semblait vouloir briser ce calme obsédant. Pas même nous deux, explorateurs de l'ombre.

L'angoisse me nouait les tripes. Peu à peu, l'obscurité m'avait engloutie comme du pétrole. J'avais l'impression de me noyer dans cette pâte épaisse. La panique m'aurait rendue folle si la présence rassurante de Nathan était venue à disparaître. La chanson d'un clocher au loin me fit sursauter. 7 coups. Il était 7 heures. Je frissonnais. Pourquoi faisait-il aussi sombre à cette heure-ci ? Un bruit étrange me tira de mes pensées. Par réflexe, j'attrapais la main de Nathan. Il serra la mienne comme pour me rassurer. La seconde d'après, la lumière illumina le couloir.

Une femme en blouse blanche nous apparut. Quand elle nous vit, elle fronça les sourcils avant d'ôter ses lunettes.

« Vous êtes encore là vous deux ? Et pourquoi vous étiez dans le noir ? »

Nous la dévisageâmes bouche-bée. Puis voyant nos mines étonnées, elle se mit à rire. Nous la fixâmes encore plus abasourdis jusqu'à qu'elle s'arrête.

« Vous êtes vraiment marrants vous deux ! Bref, moi c'est Emi, se présenta-t-elle en nous tendant une main.

- Enchantée » lui répondis-je en lui serrant la main.

Nathan me tira légèrement vers lui comme pour m'intimer qu'il ne faisait pas confiance à cette inconnue. Au même moment, un homme apparu à l'embrasure d'une porte qui, lors de notre exploration était fermée. Il portait aussi une blouse mais contrastait énormément avec la dénommée Emi. Ses cheveux blonds lui cachaient les yeux, il dominait sa collègue d'une bonne tête. Alors que cette dernière conversait avec nous, faisant balancer sa longue queue de cheval à chaque mouvement, il se contentait de nous observer comme deux bêtes de foire. Alors que mon malaise ne faisait que croître au fil des minutes, sans savoir comment, mon ami avait abandonné toutes craintes et discutait joyeusement avec la laborantine face à nous. La conversation ne me parvenait pas brides. De ce que compris, Emi et son compagnon, Marcus, faisaient partie de l'équipe réduite de scientifiques et de médecins de la Société de Recherche Contre la Criminalité. Depuis maintenant deux ans, cette organisation tentait de trouver le moyen de réduire le crime à néant. Nous étions leur première piste concrète, des erreurs de la nature qui pouvait leur être très utiles. Emi utilisa plusieurs termes pour nous nommer, nous et nos capacités : spécimen, objet d'étude, sujet... Moi, je n'entendais que rat de laboratoire.

« Vous comptez nous disséquer ? » Ma question, comme un cheveu dans la soupe, aurait pu en troubler plus d'un mais les deux scientifiques échangèrent un regard avant de rire. Contre toutes attentes, c'est Marcus qui répondit :

« Non, ce n'est pas dans nos projets, on veut juste tester vos capacités et vous envoyer en « mission » pour voir si vous êtes plus efficaces que de simples policiers.

- Mais si vous n'obéissez pas, on peut toujours essayer... »

Mon cœur rata un battement. Ces dernières paroles venaient de derrière moi, et sans même me retourner, je reconnu la voix de l'homme de la veille.

« Emi, Marcus, vous êtes censés avoir terminé votre pause depuis dix minutes, continua-t-il.

-Excusez-nous, Monsieur Kage, c'est la première fois que l'on rencontre Iris et Nathan, on était absorbé dans notre conversation. Nous retournons tout de suite au labo.

-Restez ici, Emi. Ce n'est pas vous qui aviez parié qu'ils ne resteraient pas jusqu'au matin ? Je pense que ces deux-là peuvent encore vous surprendre. Je les laisse sous votre charge, suivez le protocole. »

Sur ces mots, il quitta le couloir. Durant ce court échange, j'avais eu l'impression d'être encerclée comme la nuit dernière. Mes mains tremblèrent encore quelques minutes après le départ de l'homme. Cependant, je n'eus pas le temps de me remettre de mes émotions car on nous entraîna dans la pièce d'où étaient sortis les deux scientifiques. Celle-ci était étroite comme un cagibi mais lorsque Marcus posa sa main sur une sorte de pavé que je n'avais pas remarqué, une trappe s'ouvrit devant nous.

L'entrée du laboratoire.

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