Chapitre 5

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Il se tenait devant moi, à quelques mètres. Ses yeux brillaient comme des rubis, animés par la folie. Son expression paisible que j'avais observée à l'infirmerie était maintenant partagée entre la démence et une extrême concentration. Il ne semblait plus le même garçon que j'avais rencontré auparavant.

J'entendis un grognement rauque puis plus rien. Un silence de mort résonnait alors qu'il détacha son regard du point derrière moi afin de le poser sur moi. Quand ses yeux rencontrèrent les miens, un sourire magnifique illumina son visage. J'étais effrayée par ce changement d'humeur. Son regard était plongé dans le mien, je ne pouvais pas rompre se contact cependant je savais qu'il pourrait m'être fatal. Était-il en train de m'administrer le même traitement qu'à ma mère et son compagnon ? Mon ventre se noua de peur, je vivais peut-être, en ce moment même, les dernières minutes de ma pitoyable existence. Je me mis à penser à ce que j'avais fait durant les seize années de ma vie et à ce que j'aurais fait s'il m'en restait encore seize de plus. Je me mis à penser à ceux que je manquerais sans trouver une seule personne qui pleurerait vraiment ma disparition. Je me mis à penser à toutes les choses que j'aurais aimé faire autrement. Je me mis à penser à l'amour, ce sentiment que je n'avais jamais éprouvé pour personne. Les larmes me vinrent, j'avais tant de chose à réaliser avant quitter ce monde.

Je le fixais avec toujours autant d'intensité. J'attendais la douleur effroyable qui avait emporté ma mère mais elle ne vint jamais. Il détourna son visage comme la première fois que je l'avais rencontré, je revis un instant l'ange qui m'avait porté secours quelques heures auparavant et une vague de soulagement me submergea. Cependant mon apaisement fut de courte durée, il s'écroula comme un pantin désarticulé. J'accourus vers lui comme par réflexe. Je pus constater rapidement qu'il respirait encore et semblait seulement dormir.

Alors que je me relevai avec calme, je me rappelais de ma mère encore inconsciente un peu plus loin. Je me précipitai vers elle, ignorant son ami également étendu. Je m'accroupis devant son corps et tentais de prendre son pouls, sa main était froide et sans vie. La panique commençait à me posséder, mon esprit était embrumé par l'angoisse. Je posais ma tête contre sa poitrine et, à mon désarroi, je n'entendis rien, juste le silence. Mes yeux se brouillèrent de larmes, je ne savais quoi faire, mes mains s'agitèrent contre ma volonté. Je me vis la secouer comme une forcenée pour tenter de la réveiller, lui donner des gifles, lui faire un massage cardiaque, du bouche à bouche. Rien n'y faisait, elle ne bougea pas. Je finis par crier mon désespoir, elle n'avait pas le droit de m'abandonner ainsi. Je commençais à frapper sa poitrine obéissant à la folie, plus personne ne pouvait m'arrêter. J'appelais de l'aide, hurlais, pleurais. Je n'étais plus moi-même. D'un coup, je n'eus plus la force de m'agiter et toujours agenouillée à côté d'elle je posais ma tête sur sa poitrine et me contentais de pleurer. En proie à un chagrin profond je me demandais comment cette journée avait pu tourner ainsi. Il me semblait que mon cœur avait été broyé, mis en pièce. Je ne ressentais plus que du vide. Brisée de l'intérieur, je laissais s'exprimer ma tristesse. Mes sanglots m'empêchaient de respirer correctement, j'avais la gorge sèche mais plus rien ne m'importait, je pouvais mourir ici, cela m'était égal. Mon seul vœu était de voir les yeux pleins de vie de ma mère, son sourire bienveillant et son rire joyeux. Rien d'autre. A cette pensée, mes pleurs reprirent de plus belle.

Alors qu'une éternité était passée, la fatigue m'emporta peu à peu. Mes yeux bouffis d'avoir trop pleurés se fermèrent contre ma volonté. Tout à coup, une main caressa mes cheveux blonds, me sortant de l'emprise du sommeil. Je sursautai et m'écarta vivement comme si je m'étais brûlée. Alors que je cherchais la provenance de cette main, le corps devant moi s'anima. Apeurée, je sautais sur mes pieds, prête à contrer l'attaque d'un potentiel mort-vivant. La tête me tourna et ma vision se fit trouble. A travers le voile de brouillard, je vis la silhouette devant moi, s'étirer comme si elle se réveillait d'un profond sommeil.

« Maman ? tentai-je la voix tremblante. »

Ma vue se stabilisa et je la vis me dévisager.

« Ça va ma chérie ? Pourquoi tu pleures ? »

Toutes sortes d'émotions me parcoururent. Allant de la crainte à la joie et passant par un profond soulagement. Je finis par tomber dans ses bras. Je la serrais aussi fort que je pouvais pour qu'elle ne puisse plus jamais m'échapper. D'abord surprise par mon geste, elle me caressa le dos en me murmurant de me calmer. J'aurais voulu à tout jamais rester dans son étreinte.

Cependant, d'un coup, je la sentis se raidir, et un cri perça mes tympans. Alors qu'elle se détachait de moi, je me retournai et aperçus son compagnon toujours allongé et inconscient. Le charme venait de se rompre et la bulle de tranquillité qui nous entourait éclata. L'instant d'après, les bruits de l'aéroport attaquèrent nos oreilles tel un essaim d'abeilles. 

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