L'heure de la cérémonie est enfin arrivée, les menottes aux mains je fus amenée devant mon père pour ma sentence. Une foule de gens me dévisageaient par les grands vitraux de la salle de réception, un air attristé sur le visage pour la plupart. Très digne dans la grande robe rouge brodée de motifs que le palais m'avait offert, je m'avançait vers le trône richement sculptés. Tout en m'approchant, je songeait au fond de moi que si je n'avais pas été aussi faible face à mes sentiments, ce trône d'or aurait été à moi dans quelques années. Et je regrettais. Je regrettais de m'être laissée envahir par mes émotions. Perdue dans mes pensées, je réalisais soudain que nous étions arrivés devant le roi. Celui ci prit la parole :

-Lillandril d'Arandiia ; après une plus grande réflexion, les anciens arbres ont décidé de modifier ta sentence. Ton erreur est présente, ainsi tu te verras tout de même retirer tes ailes. Mais ils ont aussi fait remarquer que les sentiments sont parfois des ennemis les plus difficiles à combattre, même pour la guerrière d'exception que tu es. Alors voici la punition dans tous ses détails.

Sur ce, il sortit un long rouleau de parchemin jauni et commença à énumérer les conditions :

- Lillandril d'Arandiia, pour tes fautes, par la justice du jugement des âmes, nous te condamnons au bannissement de notre terre. Cette sentence entraine enlèvement de tes ailes. Par magie, nous modifierons ton corps et nous l'enchanterons pour que tes ailes ne repoussent plus. Car ta magie est grande et le grand conseil des Anciens à décidé d'être clément. Nous t'accordons le don de métamorphose, qui te permettra de changer d'apparence à volonté. Lillandril, es tu en accord avec les conditions de cette sentence ?

Incapable de prononcer quelque chose, j'acquiesçai. Alors mon père leva son sceptre et s'écria : Alors faites venir les enchanteurs ! Trois mages s'approchèrent de moi, posèrent leurs mains sur mes épaules en prononçant des incantations dans une langue étrange. L'instant qui suivit, une forte lumière m'enveloppa et je me sentis sombrer.

Lorsque je repris conscience, j'étais allongée sur le sol de marbre rosé de la Grande Salle du Trône, la joue et l'épaule douloureuses. La tête me tournant un peu, je me rassis puis me levais prudemment. Le roi allait me congédier quand, la terre s'ouvrit sous mes pieds.

Sortant de la terre encore grondante, une femme masquée, toute en armure, s'élança vers moi. Par réflexe, tout les gardes royaux avaient dégainé leurs épées. La mystérieuse guerrière s'était à peine avancée de quelques pas, que les soldats la criblèrent d'une bonne centaine de lances. Comme par magie, pas une seule des lances ne l'effleura. Les mains crépitantes de lumière bleue, la femme eut un léger mouvement du poignet, et là, sous les yeux de l'assistance, les lances se transformèrent toutes en épées magnifiques. Très classe... A mon avis, elle à réussi l'effet qu'elle cherchait à produire. Toute la salle était pétrifiée. Puis, d'un pas rapide, l'...enchanteresse s'avança encore. Elle se pencha vers moi et me chuchota à l'oreille d'une voix glaciale :

-N'aie pas peur, je viens de la part d'Ash. Il m'a envoyée te chercher.

Puis, elle dégaina son épée ( magnifique, d'ailleurs ! ) et m'assena un violent coup de pommeau à la base du crane. Des étoiles tournoyaient devant mes yeux. Et lentement, je sentais que je m'évanouissais pour la deuxième fois en moins d'une heure. Ma dernière pensée fut : " quelle honte..."