Chapitre 8 : L'épreuve des esprits de la forêt

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Guidés par Vulas Chaejor, les jumelles, Hikari et Barnaby s'enfoncèrent dans les profondeurs de la forêt. L'atmosphère devenait de plus en plus oppressante à mesure qu'ils avançaient. Les arbres semblaient s'étirer vers le ciel, leurs branches formant un plafond dense qui étouffait la lumière du jour. Un étrange silence régnait, brisé seulement par le bruissement des feuilles sous leurs pas et le souffle du vent.

Vulas marchait en tête, son regard vigilant scrutant les ombres mouvantes autour d'eux. Il s'arrêta soudain au pied d'un arbre particulièrement massif, dont le tronc semblait gravé de symboles anciens.

— Nous sommes arrivés, déclara-t-il d'une voix basse. C'est ici que vous rencontrerez les esprits de la forêt. Ils décideront si vous êtes dignes de continuer.

Mathilda et Teanna échangèrent un regard nerveux, mais déterminé. Elles avaient déjà affronté des défis pour maîtriser leurs pouvoirs, mais la rencontre avec des esprits antiques leur semblait encore plus redoutable.

— Que devons-nous faire exactement ? demanda Teanna, les sourcils froncés.

Vulas posa sa main sur l'écorce de l'arbre, ses doigts effleurant les symboles gravés.

— Les esprits sont des entités anciennes, liées à cette forêt depuis des millénaires. Ils ressentent l'énergie de ceux qui pénètrent sur leur territoire et ne se manifestent que lorsque cela est nécessaire. Vous devez prouver que vous êtes en harmonie avec la magie de la nature et que vos intentions sont pures.

Hikari s'avança, l'air pensif.

— Et s'ils décident que nous ne sommes pas dignes ?

— Alors, ils vous renverront, ou pire, répondit Vulas avec gravité. Mais je crois en vous. Vous avez en vous une force qui pourrait les convaincre. Faites confiance à vos instincts.

Mathilda inspira profondément et s'avança, suivie de Teanna. Elles posèrent leurs mains sur l'arbre, imitant le geste de Vulas. Dès que leurs doigts touchèrent l'écorce, elles sentirent une étrange vibration parcourir leurs corps, comme si l'arbre lui-même était vivant. Un chuchotement lointain commença à résonner dans leurs esprits, des voix indistinctes qui semblaient leur parler dans une langue ancienne.

Soudain, le sol sous leurs pieds se mit à trembler légèrement. Les racines de l'arbre s'entrelacèrent autour d'eux, formant un cercle parfait. Les feuilles des arbres se mirent à danser dans les airs, et l'air devint lourd de magie. Une silhouette se matérialisa devant eux, émergeant des racines et des feuillages. C'était un esprit de la forêt, une entité faite d'écorce et de mousse, avec des yeux luminescents qui brillaient d'une lumière verte.

— Qui ose perturber la tranquillité de cette forêt sacrée ? résonna une voix profonde, venue de l'esprit.

Mathilda prit une grande inspiration avant de répondre, sa voix tremblante mais résolue.

— Nous sommes Mathilda et Teanna, élues d'une ancienne prophétie. Nous cherchons à accomplir notre destin, et pour cela, nous avons besoin de traverser cette forêt pour trouver un artefact. Nous ne cherchons pas à nuire à cet endroit.

L'esprit les observa un long moment, ses yeux scrutant chaque membre du groupe. Puis, d'autres formes émergèrent de la terre, des esprits mineurs, faits de bois et de terre, leurs mouvements gracieux et silencieux. Ils tournèrent autour des jumelles, comme s'ils évaluaient leur aura.

— Vous portez en vous une grande puissance, reprit l'esprit principal. Mais la puissance seule ne suffit pas. La nature est fragile, et elle ne se soumet qu'à ceux qui la respectent. Pour avancer, vous devrez prouver que votre cœur est en harmonie avec les éléments de cette forêt. Si vous échouez, elle vous rejettera.

Teanna serra les poings, prête à relever le défi.

— Que devons-nous faire pour prouver notre valeur ?

L'esprit s'inclina légèrement, puis les esprits mineurs se retirèrent, laissant le groupe face à l'immensité de la forêt.

— Chaque arbre, chaque racine, chaque souffle de vent est une épreuve en soi, dit l'esprit. Votre test est simple : traversez cette forêt sans causer de déséquilibre. Trouvez l'artefact qui repose en son centre, mais souvenez-vous, la nature veille.

Sans plus de cérémonie, les esprits disparurent dans un souffle de vent, et le silence retomba sur la forêt.

— Alors, c'est tout ? demanda Barnaby, visiblement perplexe. Il suffit de marcher ?

Vulas secoua la tête.

— Ce ne sera pas aussi simple. La forêt elle-même vous testera. Chaque pas que vous ferez sera observé, et chaque erreur sera sanctionnée.

Hikari fronça les sourcils.

— Il faudra faire attention à ne pas utiliser nos pouvoirs de manière incontrôlée. La forêt pourrait nous voir comme une menace.

Mathilda hocha la tête.

— D'accord. On avance, mais avec précaution.

Le groupe reprit sa marche, chaque membre conscient que leurs moindres actions étaient observées. La forêt semblait se refermer encore davantage autour d'eux, les branches des arbres semblant s'étirer comme pour les attraper. Mathilda pouvait sentir le vent caresser sa joue, comme un avertissement silencieux.

Le chemin devint rapidement difficile. Des ronces apparurent sur leur passage, des racines jaillirent du sol, tentant de les déséquilibrer. À chaque obstacle, les jumelles devaient utiliser leurs pouvoirs, mais avec prudence. Mathilda invoqua une légère brise pour écarter les branches sans les briser, tandis que Teanna déplaça des rochers sans déranger les racines sous-jacentes.

Mais à un moment donné, Barnaby trébucha sur une racine cachée, et dans un mouvement instinctif, il utilisa un sort de feu pour repousser une branche qui semblait se refermer sur lui. L'effet fut immédiat. La forêt entière sembla s'animer, et des vents violents se levèrent autour d'eux, des branches se balançant dangereusement.

— Barnaby ! cria Teanna. Ne fais pas ça !

Mais il était trop tard. Les esprits avaient été perturbés.

Vulas s'avança rapidement, élevant ses bras en direction des arbres. Il murmura quelque chose en langue elfique, et les vents commencèrent à se calmer.

— La forêt vous a donné un avertissement, dit-il gravement. Il n'y aura pas de deuxième chance. Si vous échouez encore, elle vous rejettera.

Barnaby baissa la tête, honteux.

— Désolé, murmura-t-il.

Mathilda posa une main rassurante sur son épaule.

— C'est bon, Barnaby. On continue, mais plus prudemment.

Le groupe reprit sa marche, cette fois plus attentif que jamais. Ils avançèrent lentement mais sûrement, se frayant un chemin à travers la forêt avec une harmonie presque naturelle. Après plusieurs heures d'efforts, ils arrivèrent enfin dans une clairière baignée de lumière, où se trouvait un autel de pierre ancien, couvert de symboles elfiques.

— C'est là, murmura Hikari.

Sur l'autel reposait un artefact : une pierre lumineuse, semblable à un cristal d'une beauté éclatante, brillant d'une lumière douce et apaisante. Mathilda et Teanna s'approchèrent, sentant l'énergie qui émanait de l'artefact.

— Nous avons réussi, souffla Teanna, un sourire victorieux sur les lèvres.

Vulas hocha la tête, visiblement satisfait.

— La forêt vous a acceptés. L'artefact est vôtre. Mais souvenez-vous : chaque victoire vous rapproche du véritable défi de la prophétie.

Alors qu'ils prenaient l'artefact, les esprits de la forêt réapparurent brièvement, une lueur de respect dans leurs yeux. Ils n'avaient pas échoué. Le chemin devant eux était encore long, mais cette première grande épreuve venait de renforcer leur lien avec la nature et avec leur propre destinée.

Le voyage vers la réalisation de la prophétie continuait, et avec chaque pas, leur équipe se soudait un peu plus, prête à affronter les prochaines épreuves.

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