Matt, Carla et Lorenzo ne disaient rien. Clovis non plus.

Personne ne savait ce qui allait arriver, ni ce que l'autre allait faire. Tout le monde attendait.

-Asseyez-vous. J'ai à vous parler.

Les Invisibles s'exécutèrent.

-On se connait ? Demanda Matt.

-Pas encore.

-Qu'est-ce que vous voulez ?

-Faire des affaires avec vous.

-C'est à dire ?

-Le fait est qu'on m'a engagé il y a quelques jours, pour vous retrouver, et vous livrer au casino.

-C'est vous qui avez enlevé Bernardo ? Demanda Carla.

-Non. Les gens qui m'ont embauché n'ont pas respectés leur part du contrat. J'ai donc été obligé de le rompre, et de leur faire payer ce déshonneur.

-Et donc ?

-Et donc, j'ai en ma possession les moyens de vous faire rentrer dans le casino sans vous faire avoir.

-Pourquoi ?

-J'aime croire que je peux prendre tirer partie de tout ce qui croise mon chemin.

-Vous voulez quoi en échange ?

-Qu'est-ce que vous avez à m'offrir ?

-De l'argent.

-Je n'ai pas besoin de vous pour me remplir les poches. J'ai cependant entendu dire que vous aimiez voler des informations confidentielles.

-Ca nous arrive...

-En échange, je veux que vous me donniez tout ce que vous trouverez sur Roger Pamlion et son entreprise.

-Est-ce qu'on peut vous faire confiance ?

-Est-ce que moi je peux vous faire confiance ?

Silence.

Clovis reprit :

-Nous risquons tous beaucoup à cause de ces gens-là. Mais on garde un avantage sur eux. Ils ne connaissent pas vos visages. Ils ont un service à me rendre.

-Qu'est-ce que vous proposez ?

-Je vous fais embaucher en tant croupier. Vous vous fondez dans la foule, vous devenez invisibles... C'est le cas de le dire.

-Notre légende nous a une fois de plus dépassé, on dirait. Quant à vous... Que pouvez-vous nous dire sur vous ? Demanda Lorenzo, inquiet.

-J'allais oublié les bonnes manières.

Il tendit sa main.

-Je m'appelle Clovis.

                                                                                        ***

Dana n'avait pas beaucoup dormi cette nuit. Elle venait d'écrire une dizaine d'articles. Jamais elle n'avait été si productive. Aujourd'hui, elle allait se relire, et vérifier qu'il n'y ait pas d'incohérences qu'il faudrait corriger.

-T'as une petite mine ce matin.

-J'ai beaucoup travaillé hier soir.

-Je vois ça.

Dana s'en voulait un peu, au fond d'elle même, d'écrire ce genre d'articles mensongers. Elle avait décidé d'y placer quelques vérités. Elle avait notamment mentionné l'absence de Bannier la veille.

-Tu t'en sors ?

-Oui, ça va. Merci.

-Toujours partante pour ce soir ?

-Oui, cette fois-ci, je ne te laisserais pas, je serais là.

Dana envoya par mail son premier article. Pourvu que les Invisibles aient raisons. Il fallait que ça marche. Ils devaient la protéger.

Elle remplissait sa part du contrat.

-C'est à quelle heure ?

-Vingt heure, ça te va ?

-J'y serais.

-Bon, et bien, je vais te laisser travailler tranquillement.

-Travaille bien Colin.

                                                                                   ***

-Pourquoi tu m'as envoyé là-bas ?

-Est-ce que la presse a dit quelque chose ?

-Je ne sais pas encore, je n'ai pas encore regardé.

-C'est pas bon signe...

-Ils m'ont prit mon téléphone et mon portefeuille. Dans moins d'une semaine, on sera derrière les barreaux !

-Ne t'en fais pas pour ça... J'ai contacté quelqu'un de confiance. Je l'ai tenu au courant, il va tout arranger. Laisse-moi juste réfléchir. Tu as eu le temps de faire ton interview.

-Non, je n'ai pas eu le temps, ils m'ont eu trop tôt.

-Est-ce que ta journaliste ta vue ?

-Oui... Elle m'a demandé d'aller chercher quelque chose à manger, et c'est à ce moment-là qu'ils m'ont eu...

-C'est pas bon... Pas bon du tout... A tout les coups, elle est avec eux.

Roger se laissa tomber dans le canapé.

-Comment je ne m'en suis pas rendu compte ? C'est évident qu'elle est de leur côté...

-Ca veut dire qu'ils l'ont contacté. Les Invisibles ont eu un entretien, il y a peu avec elle.

-Elle doit les connaitre personnellement.

-On doit surveiller la presse. On doit être prêt à intervenir rapidement en cas de pépin. Ils vont vouloir nous détruire. Mais ils ne sont pas les seuls à avoir plusieurs cartes en mains.