Caelan
He / his
17 years old

★彡。Spécial

Nom : Charlois
Prénom : Caelan, généralement raccourci en Cael, avec ensuite plusieurs variantes, comme Caelou... ce qui d'ailleurs rappelle le dessin animé Kaeloo (si vous connaissez je vous aime) et du coup hop encore une fois Caelan est associé à une grenouille, le hasard fait bien les choses.

(J'arrive pas à mettre d'image de Kaeloo, Wattpad refuse donc je vous laisserai faire la recherche par vous même si vous avez envie 😂)

Sexe : masculin, Cael a un corps masculin et se genre avec le pronom « il » sans aucun problème.

Âge : 17 ans
Anniversaire : 13 mai

But : bonne question. Que veut Caelan ? Avant les Specials, il voulait plusieurs choses. Être le meilleur, être intégré, avoir des amis, fuir la ville. Partir étudier dans une grande école à l'étranger. Caelan a toujours prévu son futur avec beaucoup d'attention. Il savait depuis longtemps qu'après le lycée, quand il aurait eu son bac, il partirait autre part. D'ailleurs, c'était ce que ses parents voulaient ; pas qu'il parte, mais qu'il réussisse. Caelan voulait rendre fier ses parents, c'est ce qu'il a toujours fait. Et puis, il y avait aussi ce besoin incessant de se sentir accepté quelque part. Cette volonté de gagner sa place, prouver sa valeur et construire quelque chose de lui-même, comme pour s'assurer à lui-même qu'il a du mérite, qu'il est plus que ce qu'il pense être.
Maintenant, il y a les Specials, Caelan n'a pas son bac, il a l'impression d'avoir échoué, même si c'est loin d'être sa faute. Et d'un autre côté, il est libre. Délivré de toute la pression de ses parents, de sa famille, de l'école, des études. Protégé par les grandes barrières de Haut.
Caelan réfléchit beaucoup. C'est lors d'une de ses longues réflexions qu'il s'est convaincu qu'il ne sortirait pas vivant de Haut. Alors, quitte à mourir ici, autant s'amuser avant, se créer de bons souvenirs. Ça ne sert à rien de se battre pour sortir, il sait qu'ils ne gagneront pas. Alors, Cael a déjà accepté la défaite des Specials. Il se dit qu'ils vont tous mourir, alors autant profiter de ces derniers moments.
C'est pourquoi Caelan n'a pas de réel but. À quoi ça sert, de se donner un objectif qu'on ne pourra jamais atteindre ? Sa vie ne rime plus à rien, et étrangement, l'adolescent y trouve énormément de réconfort.

Repaire actuel : actuellement, Caelan se trouve dans une maison du quartier nord qu'il a emprunté avec des amis. Cael a très vite eu l'idée de s'installer dans une de ces villas incroyables, suivant la même mentalité que précédemment. Et visiblement, il n'a pas été le seul avec cette idée : s'offrir un peu de luxe pendant la fin du monde, c'est plutôt pas mal comme idée.

Physique : [fanarts de Karl Jacobs]
Caelan est brun, la peau blanche, plutôt pâle. Il n'est pas spécialement grand sans être spécialement petit, sa taille étant dans totalement dans la moyenne par rapport à son âge.
Ses yeux sont marrons, mais clairs, si bien qu'on a parfois l'impression qu'ils tirent vers le vert foncé. Ils reflètent souvent sa concentration quand il réfléchit, et d'ailleurs beaucoup de fois on a dit que son intelligence se devinait dans son regard, mais ça Caelan a toujours considéré que c'était des conneries.
On devine aisément que Caelan est un timide, parce qu'il est discret même dans son apparence. Passe partout, on dirait qu'il n'a rien de spécial. Ou alors, il est juste mignon et on veut lui faire des câlins. Il a un air fragile et vulnérable, aussi, ou très innocent. Malgré ses 17 ans, on le pense souvent bien plus jeune que ça. Pourtant, le hockey l'a rendu plus musclé, sans non plus le transformer en masse de muscles et de force, il est bien loin d'être frêle.
Niveau style vestimentaire, Caelan porte souvent des sweaters larges, parce que c'est confortable. Depuis peu, il en porte pour une autre raison. Mais le fait est qu'il en porte, et que c'est pratiquement les seuls vêtements qu'il accepte de mettre, à part le pyjama de grenouille qu'il avait chez lui, mais que du coup il n'a plus maintenant, et la veste des Harfangs.

Caractère : le caractère de Caelan, c'est un iceberg. Avec la surface, ce qu'on voit, ce qu'on pense être lui, ce pour quoi il se fait passer. Avec la surface cachée par l'eau, bien plus mystérieuse, qu'il dissimule avec attention.
Caelan, c'est le garçon adorable, timide et mignon. Celui qui bafouille des mots rapidement quand il parle avec des inconnus, qui sursaute dès qu'on essaye de le surprendre, qui est toujours le premier à détourner le regard. C'est celui qui sourit facilement, qui est gentil et généreux avec tout le monde. C'est celui qui serait incapable de faire du mal à une mouche. Il fait très vulnérable et fragile. Souvent, on a envie de le protéger.
Caelan, c'est aussi le meilleur de sa classe. Le petit intello de service. Celui qui répond aux questions des profs, qui a toujours des notes excellentes, qui est toujours en avance sur ses devoirs. On le qualifie de génie, et ce ne serait pas totalement faux.
D'un autre côté, Caelan c'est celui qui déteste la défaite. Celui qui quand il y a trop de pression, craque et se met à pleurer parce que les couverts à table sont mal mis.
Caelan, c'est l'ami hyper tactile qui fait des câlins, qui aime être proche des autres, qui se blottit souvent dans les bras des autres. Dans les groupes d'amis, c'est celui avec qui on fait attention niveau taquinerie, parce qu'on a l'impression que la moindre phrase un peu dure, même dite sur le ton de la rigolade, pourrait le faire éclater en sanglots. C'est celui qui est toujours discret, qui rit doucement, qui a un mouvement de recul à chaque mouvement brusque alors qu'il n'a jamais été frappé.

Caelan, c'est le stratège du groupe, aussi. Le petit génie, oui. Celui qui aide ses amis à se sortir des ennuis, qui se fait l'avocat du diable, qui trouve les meilleurs compromis. C'est celui qui murmure « fais semblant qu'on est amoureux » pour sortir son ami d'une énième galère. C'est celui qui trouve les meilleurs plans, qui prévoit les actions des autres, qui analyse tout en un clin d'œil et trouve les solutions qu'il faut.

Mais il y a aussi la partie immergée de l'iceberg, ou Caelan devient presque effrayant. Parce que Cael, c'est aussi celui qui ne cligne pas des yeux quand il voit quelqu'un mourir. Plus maintenant. C'est celui qui est capable d'achever un blessé qui agonise en lui récitant un poème qu'il se rappelle avoir appris à l'école sans rien ressentir. Celui qui est capable d'abandonner un enfant derrière lui si ça lui offre de plus grandes chances de survie. Caelan s'est étonnamment très bien adapté à cette nouvelle ville apocalyptique et dangereuse. À se demander s'il est si innocent que ça, en fin de compte. Si vulnérable que ça. Mais tout ça, c'est la partie cachée de l'iceberg. La partie que Caelan a soigneusement dissimulé derrière des traits de caractère qui ne lui appartiennent qu'à moitié.

C'est si facile, de devenir quelqu'un d'autre, après tout. D'emprunter des caractéristiques à d'autres et de faire comme si c'était lui.

C'est ce que fait Caelan : il se crée une image et la travaille tellement qu'il n'arrive plus à s'en défaire. Il a si bien formé son masque d'enfant adorable qu'il ne peut plus l'enlever, maintenant. Il se perd.

Caelan, c'est surtout celui qui a toujours peur de ne pas être accepté. De ne pas avoir sa place. D'être rejeté. De finir seul. De ne pas être assez bien, finalement. Toujours, encore.

Caelan, c'est celui qui pense que l'amour, c'est quelque chose qui se gagne. Qui s'achète, pas qui se donne. L'amour, c'est quelque chose qu'il obtient sous conditions. S'il a des bonnes notes, alors il sera aimé. S'il joue au hockey avec les autres, il sera aimé. S'il va à cette soirée, il sera aimé. Ce qu'il veut, c'est ça : qu'on fasse attention à lui, qu'on le remarque, qu'on l'aime. Secrètement, Cael attend d'être indispensable pour quelqu'un. D'être important pour une personne, irremplaçable. C'est ça, qu'il cherche, assez inconsciemment.

C'est pour tout ça que Cael vit, en fin de compte. Son existence se résume à ça : avoir une confirmation sur sa valeur. Sans pouvoir se l'expliquer, il en a terriblement besoin, de cette reconnaissance. Il a besoin qu'on lui dise qu'il est assez bien, qu'il est à la hauteur, qu'il n'a pas besoin de mettre autant d'efforts dans tant de choses pour être aimé. Il a besoin qu'on lui dise qu'il est aimé pour ce qu'il est, par pour ce qu'il pourrait être. Il a besoin de tout ça, désespérément, avant qu'il ne se perde.

Parce que c'est ça, qui arrive. Caelan est en train de se perdre. Il ne sait déjà plus qui il est. Caelan Charlois, c'est qui ? Il ne sait pas quelle est son utilité dans le monde, maintenant que ses parents ne sont plus là pour lui dire ce qu'on attend de lui. Il est tout perdu Cael, mais il est devenu si fort pour mentir et dissimuler ses vraies émotions que même pour lui-même, c'est un vrai casse tête à démêler.

Cael n'a pas peur de mourir. Il n'a pas peur de la mort, plus maintenant. Sa hantise, par contre, c'est de mourir seul. De mourir en sachant que personne ne serait attristé par sa disparition. De mourir dans le silence, dans la solitude. C'est un peu glauque, mais il y a beaucoup réfléchit, à la façon dont il voudrait mourir. Le mieux, ce serait rapidement. Trop rapidement pour qu'il puisse s'en rendre compte. Mais s'il fallait que ce soit plus lent, alors il voulait désespérément quelqu'un à ses côtés. Ne pas mourir seul. Surtout pas.

C'est la solitude, que Caelan craint plus que tout. Alors voilà, si vous voulez un conseil pour prendre soin de lui : ne l'abandonnez pas.

Pour résumer le tout : Caelan se fait passer avec facilité pour ce qu'il veut laisser croire qu'il l'est. Il laisse penser qu'il n'a jamais eu de problèmes, alors que son intérieur est complément détruit par des éléments passés. Il se perd, il a peur de la solitude et il a besoin d'amour inconditionnel.

Animal
Oasis est une petite femelle, mais c'est surtout un bébé guépard. Eh oui, elle est donc toute petite, extrêmement joueuse et surtout terriblement adorable. Tout le monde qui la découvre ne peut s'empêcher d'être touché par cette boule de poil qui nous donne qu'une envie : la caresser et la serrer dans nos bras. Caelan l'a nommée Oasis, parce que pourquoi pas.
Elle est apparue depuis quatre mois seulement, ce qui est donc assez tard par rapport aux autres Specials.

Relation avec l'animal
Si Oasis n'est pas la raison pour laquelle Caelan est resté bloqué à Haut, elle est la raison de pourquoi maintenant il est obligé d'y rester. Elle est apparue assez tard, trois mois après la fermeture de la ville.
Comme beaucoup, Caelan l'aime beaucoup. Parce qu'elle est mignonne, qu'elle est gentille, joueuse. Il s'inquiète aussi énormément pour elle, parce qu'il ne sait pas vraiment comment s'occuper d'elle. Il a un réel bébé guépard sur les bras, qui agit un peu comme un chaton, qui mord pour jouer et qui demande énormément de temps et d'attention. Il ne sait pas comment la nourrir, comment l'éduquer, lui apprendre que ses mouvements ont des conséquences et que ses griffes et ses crocs font mal.
Oasis grandit vite, un peu trop même. D'un certain côté, Cael craint l'heure où elle atteindra sa taille adulte. Si un bébé guépard, c'est gérable, un guépard adulte, c'est bien plus compliqué, surtout qu'il ne connaît rien à ces animaux.
Vous l'aurez compris, Caelan voit le lien d'une manière assez étrange. À cause de ce lien, il ressent un immense besoin de protéger sa petite boule de poil, mais il a aussi souvent tendance à la voir comme un animal de compagnie, et non quelque chose de plus spirituel. Cael a toujours refusé de croire à tout ce qui n'est pas explicable par la science, y compris les religions. Il a d'ailleurs tendance à les mépriser, de la même manière qu'il se moque maintenant intérieurement de ceux qui disent que le lié serait « le reflet de l'âme ».
Alors la relation entre Oasis et Caelan reste assez simple. Oasis l'adore, parce que c'est son lié. Et puis, c'est lui qui la nourrit, ça joue beaucoup. Elle le colle et fait beaucoup d'efforts pour le rendre fier. Malgré cela, elle refuse tout de même le mode passif, qui est loin d'être acquis pour le duo. De son côté, Cael essaye de trouver des explications logiques et scientifiques à ce phénomène de liés et de la protéger comme il peut. Comme d'habitude, il réfléchit énormément pour pas grand chose et s'inquiète trop pour un futur incertain.

Famille
Monsieur et Madame Charlois, un couple aimant mais des parents stricts. Dans cette famille, la compétition régnait. C'était simple : il fallait être meilleur, toujours. Donc, beaucoup de pression tout le monde, des menaces implicites et silencieuses, que les enfants devinaient en frissonnant. « Si tu n'es pas assez bien, on t'aimera moins. » En tous cas, c'est ce que Caelan s'est rapidement mis dans la tété et si on y réfléchit, c'était pas mal causé par l'éducation apportée par ses parents.
Ça n'empêche pas Cael d'aimer ses parents de tout son cœur. Ils n'ont toujours voulu que le meilleur pour leurs enfants et ils les ont toujours aimé.

Grande sœur : Diane, d'un an son aînée [décédée]
Caelan adorait Diane. Mais Diane est morte. Voilà.
Diane est morte parce qu'elle est devenue Spéciale et elle a croisé des Hyènes. Aussi simple que ça. Caelan a assisté à sa mort.
Cael était proche de Diane. Peut-être parce qu'avec elle, il n'avait pas l'impression qu'il devait se battre pour gagner de l'amour. Avec Diane, c'était l'amour et le soutien inconditionnel, toujours.
C'était vers Diane que Cael se tournait toujours. C'était elle qu'il allait voir au milieu de la nuit après un cauchemar ou quand il était malade. C'était à elle qu'il confiait ses peurs, ses problèmes, ses aventures, ses rêves.
Diane, c'était son modèle. Plus que ses parents, il voulait la rendre fière, elle. Il voulait être le meilleur pour elle, pour lui montrer. Il voulait être comme elle, gentil comme elle, généreux comme elle, innocent comme elle. Depuis petit, il la copiait, étudiait chacun de ses mouvements et les reproduisait à l'identique. D'ailleurs, on leur disait souvent qu'ils se ressemblaient, et c'était le meilleur compliment qu'on pouvait faire à un petit Caelan qui voyait sa grande sœur comme une déesse arrivée sur Terre.
Mais Diane est morte. Cael en a été terriblement détruit. C'est la mort de Diane qui l'a fait fuir sa maison, sa famille. C'est aussi la mort de Diane qui l'a entraîné dans plein de galères.

Fausse jumelle : Zoë Hope_Neko
Caelan ne qualifie jamais Zoë de sœur jumelle, mais tout simplement de sœur. Cependant, il ne parle pas beaucoup d'elle, donc il n'a pas non plus besoin de la qualifier. Quand il en parle, c'est pour marmonner qu'elle lui a volé un truc ou qu'elle a mangé les derniers biscuits dans le placard.
Ce n'est pas que Caelan n'aime pas Zoë. Il l'aime. Mais en même temps, il est rongé par la jalousie, et l'inquiétude constante qu'elle soit meilleure que lui. Il la déteste quand elle ramène un bulletin plus parfait que le sien, quand elle réussit quelque chose qu'il n'arrivait pas à faire, quand leurs parents les comparent. Parce que forcément, comme ils ont le même âge, c'est tellement simple de les comparer, de les mettre en compétition.
Même pour leur naissance, aucun n'est né avant l'autre. En effet, les deux sont nés le même jour, par césarienne. Il n'y avait donc aucun premier, ce qui renforce encore la compétition interminable entre eux.
Depuis la mort de leur sœur aîné, Caelan n'a pas revu Zoë. Il n'a d'ailleurs pas envie de la revoir. Savoir qu'elle est en vie lui suffirait, il n'a aucune envie de la confronter de nouveau. Caelan n'est pas un courageux, il préfère de loin fuir sa sœur plutôt que de faire face aux reproches qu'elle lui fera et ceux qu'il lui fera en retour.

Relations

Conan Angelle57
Conan, son meilleur ami. Il le connaît depuis longtemps, il l'adore et il a l'habitude de toujours le sortir de ses problèmes, parce qu'il faut bien quelqu'un pour compter sur lui.

Evan lisxuillee
« Fais comme si on était en couple » ✨
Est-ce que y a vraiment beaucoup d'autres choses à rajouter ? Cael aime beaucoup Evan, il le fait rire et puis, ils ont tous les deux sauté une classe, ça leur fait un point commun.

Azraël lisxuillee , Isaac Hope_Neko , Tiffen Sierra-J , Sacha
Membres de l'équipe de hockey eux aussi, Cael les apprécie beaucoup. C'est avec eux qu'il partage une maison dans le Quartier Nord (même si Cael est loin de se considérer comme propriétaire de quoique ce soit et il a plutôt la sensation qu'il a été accepté là). Avec eux comme avec tous ses amis, il n'est pas timide et se laisse un peu plus être lui-même, malgré plusieurs barrières encore présentes.

Histoire

Caelan nait et grandit à Haut. Rien de bien passionnant dans sa vie. C'est un enfant timide, peureux... extrêmement peureux. Sortir dehors est une épreuve à chaque fois, parce qu'il panique au moindre bruit. Les motos, tout les bruits de moteurs, c'était le pire. Il se mettait à hurler, parfois. Il pleurait beaucoup. Quand il a fallu entrer à l'école, il avait peur des autres et ne lâchait pas Zoë ou Diane d'une semelle. C'était assez insupportable, et quand il a commencé à s'ouvrir peu à peu aux autres, ça a été un vrai soulagement pour tout le monde.

La maternelle s'est passée sans plus de problèmes. Arrivé en primaire, voilà que Caelan saute une classe. Étrangement, passer dans un niveau dans lequel les enfants ont un an de plus le rassure. Il aime bien être un peu plus jeune. S'il n'arrivait pas à s'intégrer avec ceux de son âge, c'est plus simple avec les plus âgés.

La vie continue. Au fur et à mesure, la pression des parents sur ses frêles épaules se fait de plus en plus lourde. On regarde ses notes, on l'encourage à aller plus loin, à être meilleur encore. Très vite, Caelan s'habitue à être le meilleur de sa classe, chaque année. Ses accomplissements sont félicités par les professeurs, mais ce n'est pas assez. Pas assez pour ses parents, pas assez pour lui. Peu à peu, Caelan apprend le fonctionnement mis en place chez lui : plus il est fort, plus on sera fier de lui, plus il sera aimé. À la moindre déception qu'il lit dans le regard d'un autre, il a l'impression que son monde s'écroule. Peut-être que lui qui crée tout seul cette spirale dans laquelle il s'enfonce, mais voilà : il ne peut plus décevoir personne. Ça devient quelque chose qu'il ne supporte plus, alors il met tout en place pour être aimé par les autres. Il s'adapte, met en place d'intelligents stratagèmes. Déjà à son âge, on peut dire qu'il devient manipulateur. Pas pour faire le mal, mais pour conduire n'importe qui à l'apprécier. C'est un besoin. C'est une raison de vivre.

Un peu plus grand, Caelan découvre le hockey. C'est un peu un hasard, mais voilà, il se retrouve inscrit et rejoint l'équipe des Harfangs. Les autres garçons là-bas ont à peu près son âge. Au début, comme d'habitude, il est terriblement timide. Il refuse même plusieurs fois de se rendre aux entraînements, parce qu'il n'aime pas tous ces inconnus, il n'aime pas la foule de la patinoire et il a l'impression d'être bien nul sur des patins, par rapport aux autres. Mais avec le temps, il trouve sa place. Il est le gardien de son équipe et prend confiance à lui. Il ira même, plus tard, à vraiment apprécier ce sport, allant même jusqu'à se donner des défis à lui-même. C'est de cette façon qu'il se découvre une autre part de lui-même, bien plus joueuse, plus moins sérieuse. Il développe un certain goût pour la surprise, l'inconnu, l'adrénaline qui se déploie dans ses veines à chaque match.

« Azraël, comme c'est toi le capitaine. Donne moi un chiffre. Ce sera le nombre de points qu'ils marqueront. Pas un de plus. Tu verras. »

La vie de Caelan devient rythmée par le hockey et l'école. Il n'a rien de plus, mais il ne demande rien de plus. La compétition interminable avec sa sœur continue, mais c'est la seule chose qu'il a toujours connu. Un peu naïvement, il se dit que c'est pareil dans toutes les autres familles. Il ne se pose pas plus de questions que ça.

Puis, les Specials. Les Specials qui viennent tout gâcher. Il était aux alentours de midi, Cael était en cours, parce que les écoles n'étaient pas encore fermées. Diane était là aussi, mais plus loin, avec ses amis. Zoë aussi, mais Cael n'était pas non plus avec elle. Tout était normal, c'était un jeudi. Cael mangeait un morceau de pain qu'il avait volé à la cantine et regardait le temps passer. Il faisait beau, on était en mai. Il devait reprendre avec un cours de français et il n'appréciait pas sa prof de français ; elle l'ennuyait. Mais elle l'aimait bien, elle lui donnait de bonnes notes, alors il ne se plaignait pas trop non plus. En même temps, c'était normal qu'elle l'aime bien : ça faisait depuis longtemps qu'il avait pris l'habitude de faire en sorte d'être apprécié par les autres.

Il pensait aux Specials ; on ne pouvait penser qu'à ça, ces derniers temps. Ils étaient de plus en plus nombreux, mais ils finissaient tous par mourir. Il était encore tôt, personne ne savait que la ville finirait confinée et pleine de Specials. Caelan s'en fichait un peu. Personne qu'il connaissait n'était touché, alors ça ne le concernait pas.

Soudain, dans la cour, des cris avaient éclatés. Caelan n'avait pas eu besoin de beaucoup de temps pour reconnaître celui de sa sœur. Diane. Et il lui avait fallu que quelques secondes pour réperer, d'abord, l'immense aigle qui venait d'apparaître, puis le lion blanc en face de lui. Comme ça. Au milieu de son lycée.

Diane se disputait souvent avec sa meilleure amie. Il fallait dire que selon Caelan, c'était une vraie connasse, et Caelan n'insulte jamais personne. Donc c'était réellement une peste. Le fait est qu'elles se disputaient encore et voilà que toutes deux venaient de faire apparaître un animal.

Caelan se souvient d'avoir couru vers sa sœur. Il savait ce qui arrivait aux Specials. Il savait qu'on les tuait sans hésitation. Donc Diane ne pouvait pas rester là. Elle avait l'aigle. Le lion était bien plus impressionnant. Avec un peu de chances, il apporterait suffisamment de distraction pour permettre à Diane de fuir avec son lié. La meilleure amie pouvait mourir. Caelan s'en fichait. Mais Diane, Diane... Diane ne pouvait pas mourir, c'était impossible.

Il se souvient que quelqu'un, une connaissance, avait voulu l'empêcher d'approcher. Il ne se souvient pas de l'avoir griffé, mais le garçon gagna deux jolies marques rouges sur son bras droit. Le reste ? Les reste, Caelan ne le sait plus très bien. Il se rappelle d'avoir réussi à rejoindre sa sœur, d'avoir voulu lui dire de fuir. Puis, il se rappelle du lion qui s'est précipité sur lui, du choc quand il l'a percuté, du cri de l'aigle quand il attaqua le félin. Il se rappelle du sang. Il se rappelle du premier coup de feu.

Quand il a rouvert les yeux, sa vision était encore floue. Son front était ouvert à cause de la chute et quelque chose l'écrasait. Le corps d'un lion blanc mort qui s'était écroulé sur lui.

Diane était encore vivante, mais il se rappelle très bien des voix des hommes armés qui avaient débarqués dans la cour en un temps record. Il se rappelle des hurlements de douleur de l'amie de sa sœur et des supplications de Diane. Il se rappelle de sa peur, de ses pleurs à lui alors qu'il échappait douloureusement à la masse qui l'écrasait, terrifié. Il se rappelle avoir hurlé à sa sœur de s'enfuir, l'avoir suppliée de s'enfuir, de courir, de partir.

Et c'est ce que Diane a fait. Elle a couru.

Les coups de feu sont partis aussitôt. Diane s'est écroulée. L'aigle est tombé. La meilleure amie a hurlé une dernière fois.

Diane était morte.

Ensuite, ensuite... Cael ne se rappelle pas. Diane était morte et les jours suivants sont passés à toute vitesse, sans qu'il ne s'en rende compte. Il n'a pas quitté sa chambre pendant une semaine. En juin, les écoles étaient fermées. Le temps passa encore sans que Cael n'y prête attention.

Avec le temps, Cael prit l'habitude de s'enfuir la nuit. Il ne supportait plus de voir sa famille alors qu'il savait que Diane ne reviendrait jamais. Il ne faisait que se disputer avec Zoë et n'osait même plus regarder ses parents en face. Un jour, Cael décida tout simplement qu'il ne reviendrait pas. Il disparut tout simplement avec un simple sac à dos, quelques vêtements, de l'argent volé à ses parents et la ferme intention de ne plus jamais revenir dans cette maison.

Pendant longtemps, il dormit dehors, là où il pouvait. Il apprit vite à entrer par effraction dans des endroits au hasard pour dormir. Il apprit à fuir les patrouilles de la police, celles de Hyènes. Il n'avait pas à se cacher autant, pourtant, il était juste humain, un simple adolescent en deuil. Mais c'était plus fort que lui, il ne se sentait pas en sécurité autrement.

Un jour en août, il tomba sur une fille âgée de deux ans de plus que lui au moins. Elle fuyait les Hyènes, un écureuil dans les bras. Une Spéciale. Sans réfléchir, Caelan l'aida à s'échapper. Il apprit plus tard qu'elle s'appelait Lou-Ann et qu'elle était avec un petit groupe de Specials. Caelan répondit qu'il s'appelait Antoine et qu'il préférait garder son lié en mode passif.

Lou-Ann guida Cael pour le présenter avec ses amis. Cael, fidèle à son incapacité à dire « non », n'eut d'autre choix que la suivre. Le groupe s'était installé dans un collège de la ville. Maintenant que les écoles étaient fermées, plus personne n'y allait et c'était facile de crocheter les serrures. Ils n'étaient pas beaucoup, une petite dizaine tout au plus.

Cael passa quelques jours avec eux. Tout se passait bien. Ils étaient gentils. Tous des Specials, mais ils contrôlaient leurs animaux et Cael n'avait pas peur d'eux. Souvent, ils posaient des questions sur le mystérieux lié de Cael, et il répondait que c'était un lion blanc, qu'il ne préférait pas le lâcher parce que la dernière fois, il avait causé la mort de sa sœur. Les autres comprenaient, même s'ils avaient tendance à insister sur ce point. Ils étaient tous plus âgés de lui d'au moins d'eux ans, mais ça aussi, Cael y apportait peu d'importance. Qu'est-ce qu'il avait à craindre, de toute façon ?

Tout se passa très bien pendant prêt d'une semaine. Puis, un jour – Cael avait perdu la notion du temps depuis, il aurait été incapable de dire si c'était arrivé un mercredi ou un dimanche – l'un d'eux ramena fièrement de l'alcool. Cael refusa d'en prendre pendant toute la soirée... enfin, la majeure partie de la soirée. Mais Lou-Ann et les autres insistaient, il ne voulait pas les décevoir, il avait peur qu'ils le rejettent et il ne savait pas où aller, après les jours passés au même endroit. Alors il céda.

Ce soir là, déjà Cael bu pour la première fois de sa vie, mais en plus son existence bascula une nouvelle fois.

Il fut le premier à s'endormir. Et quand il se réveilla, il n'était plus le même. Il ne lui fallut pas longtemps pour s'en rendre compte. On avait profité de sa vulnérabilité et voilà, les autres avaient abusé de lui, de son corps.

C'était terrible, Cael se sentait terriblement sale, coupable. Il avait mal, partout. Et pourtant, il fit comme si de rien n'était. Comme si ça n'existait pas. Même quand Lou-Ann y fit directement allusion, avec un sourire. Il garda ses larmes pour lui et évita simplement les conversations pendant toute la journée. C'était plus simple comme ça.

Il ne comprenait pas, mais en même temps, il ne voulait pas comprendre. Il était terrifié, dégoûté. Pendant toute la journée suivante, Caelan ne fit que vomir et griffer ses bras en rêvant qu'il s'arrachait la peau.

Caelan resta la semaine suivante. Mais son état se détériorait, et voilà qu'il redevenait comme après la mort de Diane. Il ne dormait plus, terrifié à l'idée de ce qui pourrait arriver dans son sommeil. Quand son corps ne tenait plus, il se réveillait en sursaut, le souffle court, totalement horrifié.

Une semaine après, début septembre, les Hyènes débarquèrent. Ce fut Lou-Ann qui lança l'alerte. Elle entraîna Caelan avec elle dans les couloirs du collège, son écureuil accroché à ses vêtements. Elle disait qu'il y avait une sortie de secours là-bas.

Ils entendirent les coups de feu et les hurlements des autres restés dans la cour de l'établissement. Puis, des bruits de pas derrière eux, et les cris de deux Hyènes à leur poursuite. Un coup de feu, et Lou-Ann qui s'écroula, touchée à la jambe.

Caelan tomba avec elle, emporté par sa chute. Alors que Lou-Ann lui demandait de l'aider à reprendre sa course, lui disait qu'il ne fallait pas s'arrêter, il ne réfléchit pas plus longtemps. La colère le contrôlait, la vengeance sonnait comme quelque chose de si réconfortant. Il se releva sans aider Lou-Ann et recula d'un pas en levant les mains en direction des Hyènes. Il leur cria qu'il était humain, mais qu'elle était Spéciale. Il leur cria qu'il ne voulait pas mourir, alors qu'il se rendait. Il leur cria qu'il s'appelait Caelan Charlois, qu'il avait fuit de chez lui, qu'il était d'accord pour faire ce qu'on lui disait. Il se délecta de l'expression terrifiée de Lou-Ann alors que le sang battait contre ses tempes. On lui avait fait du mal. Il ne faisait rien de mal en se vengeant de la fille qui était la cause de son viol, non ?

Il se laissa faire quand les Hyènes attachèrent dans son dos. Il ne bougea pas quand un nouveau coup de feu retentit et que Lou-Ann rendit son dernier souffle.

Ensuite, Caelan fut ramené à la mairie, là où se trouvait le QG des Hyènes. Il fut accusé de complicité avec les Specials, mais finalement, puisqu'il avait laissé mourir Lou-Ann, il fut relâché.

C'est ainsi qu'il se retrouva de nouveau à errer dans les rues de Haut, un peu au hasard. Il ne rentra pas chez lui, tenant la promesse qu'il s'était faite à lui-même.

Puis, après de nouveaux mois d'errance, il trouva par hasard Evan, Conan, Isaac, Azraël et tout le monde. Il était dans un état misérable, ses cheveux étaient bien plus longs, il était épuisé, il fait faim, il était plein de terre et de sueur et venait de courir à toute vitesse parce qu'il était persuadé que quelqu'un le suivait. Retrouver ses amis fut donc un réel soulagement, pour lui qui était, comme Azraël, revenu à un état presque sauvage.

Il était toujours humain et il voyait la ville se vider de tous ceux comme lui. Mais il ne pouvait pas partir. Où serait-il allé, ensuite ? Ça faisait des mois qu'il avait fugué, qu'il n'avait pas vu sa famille. Ses parents ne le pardonneraient jamais, alors il ne pouvait pas revenir. Autant rester ici alors, avec ses amis.

En mars 2021, assez récemment donc, ce fut après un cauchemar particulièrement difficile qu'il se réveilla avec un bébé guépard dans les bras. Oasis dormait, alors il eut la chance de ne pas faire face à un déchaînement de violence dès l'apparition du lié. Et puis, vu la taille d'Oasis à ce moment, elle n'aurait de toute façon pas causé beaucoup de problèmes.

Depuis mars, Caelan essaye donc de s'adapter à cette nouvelle présence alors qu'il pensait ne jamais devenir Spécial. Il reste avec ses amis, et finalement avec eux, la vie n'est pas si mal que ça, malgré toutes ses blessures.