la première fois que milo m'a adressé la parole, ce fut juste avant la fin de juillet. je prenais un petit déjeuner tardif à la table du jardin. l'air sentait le sel et les pins. il a marché jusqu'à moi, lèvres retroussées, et m'a dévisagé. mon regard a glissé sur sa chemise ouverte et le verre dans sa main.

soudain, il a plongé le doigt dans le pot de confiture de pêche avant de le porter à sa langue. le nectar a coulé sur son menton et il l'a essuyé avec son pouce. puis en échange, il m'a tendu son jus de goyave. j'ai accepté sans un mot et j'en ai savouré l'acidité, encore hébété, alors qu'il s'éloignait.

(milo était une énigme à lui seul,
mais c'était si bon,
son attention)