On a rail

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... je suis si faible.

(et je pense actuellement à la personne en train de lire ça peut-être quelques jours/semaines après publication du chapitre, en mode "whaaaat ? mais kesskissépassé ?". T'inquiète. C'est pas grave. Je t'aime aussi ♥)

**********

*Blondie*

J'étais une gêne pour lui. Je le savais. Il ne me le disait pas, pour me ménager, mais moi j'en avais pleinement conscience.

Si je n'avais pas été là, Julien serait allé en grotte, il aurait déjà sûrement une armure en fer, voire même une table d'enchantement... il aurait avancé vite et bien, et il nous aurait sans doute tous sauvés de ce jeu. Et au lieu de ça, nous étions en plein air, les pieds dans la terre boueuse d'un marais, en train de marcher toujours vers le nord, en quête d'un endroit où s'établir et construire une maison sûre. Je m'en voulais tellement de le freiner... mais j'avais peur, bien trop peur pour lui, bien trop peur pour ma propre peau aussi. Et peur pour tous les autres. Mes pensées passaient sans cesse de Julien à Arm', pour revenir à moi, puis dériver sur Pepper... je m'inquiétais pour tous les douze autres, mais plus encore pour ma soeur. La mort de Poupunou avait dû lui faire une peine horrible. J'espérais de tout coeur que celui-ci était ressuscité à son dernier point d'apparition... que ferais-je, moi, s'il arrivait malheur à mon chéri ? C'était trop cruel. Ce jeu était trop cruel.

Voyant que des larmes commençaient à perler au coin de mes yeux, Julien se rapprocha de moi avec un sourire rassurant. Sa main prit ma mienne, nos doigts s'entrelacèrent, et je murmurai en baissant la tête :

- Désolée, je ne suis vraiment bonne à rien.

- Ne dis pas ça, chou. Ce n'est pas vrai.

- Si, je ne fais que te ralentir.

- Faux, je te dis. Je pense même que c'est toi qui as raison. Si tu n'étais pas là, j'aurais foncé tête baissée, sans réfléchir, et j'aurais peut-être fini comme Poupu'...

- Ne parle pas de ça !

- Pardon. Mais ne dis plus de bêtises comme quoi tu ne sers à rien, chou.

Il m'embrassa tendrement sur les lèvres pour me rassurer, puis nous reprîmes notre route. Le marais se terminait non loin, pour laisser place à une grande plaine dont je voyais, de loin, quelques petites fleurs rouges et jaunes. Dans l'herbe verte, sous la lumière du soleil qui commençait à faiblir, je devais admettre que c'était joli, malgré toute mon animosité envers ce monde.

Julien me lâcha subitement la main et se retourna vers moi, pointant du doigt une étendue d'eau sur notre chemin, tout excité.

- Je vais te montrer un truc magique, chou.

Curieuse, je m'arrêtai pour le regarder. Ses yeux étaient fixés sur la surface de l'eau, ou plus précisément sur les nénuphars qui y flottaient. Il n'allait quand même pas...

Et si. Il prit son élan, sauta juste au bord de l'eau, et atterrit pile sur un nénuphar. Avant de s'enfoncer dans l'eau jusqu'aux genoux. C'en était trop, je laissai éclater mon fou rire, alors qu'il regardait sous ses pieds, l'air perdu :

- Mais... dans Minecraft, on pouvait sauter sur les nénuphars !

- On dirait... qu'ils ont changé ça, articulai-je difficilement.

Il me jeta un regard complètement dépité qui fit repartir mon rire de plus belle. J'allais finir par faire une crise d'asthme, à force ! J'étais tellement prise par mon hilarité que je ne le vis pas revenir vers moi, et je poussai un petit cri surpris quand il m'attrapa par les hanches pour m'entraîner dans l'eau. Il se laissa tomber en arrière, et moi avec ; j'éclaboussai partout en tombant, et finis les fesses dans l'eau, à genoux sur lui. Il se moqua de moi à son tour, et alors que j'allais lui dire ce que j'en pensais, il fit taire tout sermon de ma part d'un baiser passionné. Comme si je pouvais rester fâchée après ça...

Lorsque son visage s'éloigna du mien, je glissai mes bras autour de son cou et le serrai contre moi ; j'en profitai pour lui sussurrer à l'oreille :

- Chou, c'est pour ça que tu m'as invitée dans ce jeu horrible ? Pour pouvoir m'embrasser dans la boue ?

- Tu as tout compris, chuchota-t-il en me caressant les cheveux de ses doigts mouillés.

Après cette parenthèse de tendresse, nous sortîmes de l'eau et nous remîmes en route, le moral un peu remonté. La plaine s'étendait devant nous, à perte de vue ; tandis que je contemplais le paysage, Julien s'accroupit, cueillit un coquelicot et me le tendit avec un sourire à faire fondre un bonhomme de neige. Je l'acceptai, mais mon attention fut retenue par autre chose ; pointant une colline, j'indiquai, peu rassurée :

- Quelque chose a bougé par là, derrière...

- Un animal, peut-être ? On va voir ?

- Et si c'était un monstre ? paniquai-je.

- Pas moyen, me rassura-t-il. La majorité des monstres brûlent à la lumière du jour.

Il vit que je n'étais qu'à moitié convaincue, et proposa de passer devant pour voir ; et avant que j'aie pu l'en dissuader, il était déjà parti. Il grimpa lestement la colline, monta au sommet... et je le vis s'immobiliser.

- Chou, il y a quelque chose ?

- C'est... c'est Brioche ! Brioche est là ! s'écria-t-il, la gorge nouée.

Je me dépêchai de le rejoindre, n'osant pas y croire ; au moment où j'arrivais en haut, je l'entendis avant de le voir.

- Siph' ?!

- C'est vrai, en plus... soufflai-je.

Il était là, debout, immédiatement reconnaissable grâce à son masque de p'tit biscuit, qu'il avait pour l'heure remonté sur sa tête, éberlué. Derrière lui se dressait un gigantesque village, avec des gros bonshommes basanés et très mal habillés qui se promenaient dans tous les sens en marmonnant. Soudain, une autre personne sortit d'une maison, et je m'exclamai :

- Arm' ? Bon sang, c'est vraiment vrai ?

- Princesse ! s'écria-t-il, achevant de me convaincre que je n'avais pas la berlue.

Julien courut vers Brioche et tomba dans ses bras, alors que je sautais au cou de mon ami - presque complètement nu soit dit en passant, mais ça ne me dérangeait pas, parce que bon... c'était lui. Après de longues embrassades, réjouissances, et quelques larmes, Arm' fit :

- Vous n'avez pas idée des kilomètres qu'on a parcourus sans trouver personne ! J'étais tellement inquiet pour vous deux, heureusement que vous allez bien !

- Je me suis fait du souci pour vous deux aussi, répondit Julien. Vous n'êtes pas des as de la survie sur Minecraft, de base, alors bon...

- Arrête, on dirait Poupu' !

Nous nous regardâmes, mon chéri et moi, avant de lâcher en même temps :

- Vous étiez avec Poupu' ?

Brioche sourit devant notre synchronisation parfaite et expliqua :

- Il est apparu avec nous, et on a fait un bout de chemin ensemble... et puis quand on a trouvé ce village, il nous a laissés en plan et est parti faire sa petite aventure tout seul. C'est là que le creeper a dû lui tomber dessus.

- Mais alors... est-ce qu'il est vraiment... bégayai-je, la gorge nouée par l'effroi.

- Pas le moins du monde, fit une voix sortie de derrière une maison.

Je crus que mon coeur allait s'arrêter quand le jeune homme à l'apparence d'adulte aux cheveux blancs sortit de sa cachette, un sourire aux lèvres. Puis je craquai. Je courus vers lui, l'attrapai par les épaules, et éclatai en sanglots en criant :

- Non mais t'as quoi dans la tête, hein ? Tout le monde s'est inquiété pour toi ! On a cru que tu n'allais vraiment plus revenir ! Et Pepper, t'as pensé à ma soeur ? T'as pensé à ce que ça lui a fait ?

- Clem', me murmura Julien en s'approchant de moi, ne sois pas trop dure.

- Je suis pas dure... c'est juste que... je suis tellement contente qu'il soit encore là...

Julien me serra dans ses bras alors que je pleurais sans pouvoir m'arrêter. La tension qui m'habitait était descendue brutalement. Peu à peu, je me laissai bercer, avec le doux sentiment que l'espoir renaissait.

**********

Et n'essayez pas de m'en faire sortir un autre, hein. Je me suis déjà rachetée.

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