Jour 5 | Malchance & Imprévu

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Et avec ce chapitre, World is Mine devient officiellement plus long que Mineworld, qui faisait 28 chapitres.

**********

*Freshdazzle*

"Dong, dong, dong."

... hein ?

"Dong, dong, dong."

Qu'est-ce que... p*tain, c'est quoi, ça ?!

"Dong, dong, dong."

Mal réveillée, je tentai de me relever, au moins de m'asseoir. Il faisait noir comme dans un four et, encore fatiguée, je ne savais même plus où j'étais.

"Dong, dong, dong..."

Sans réfléchir, je m'appuyai sur ma mauvaise main ; la douleur éclata dans tout mon bras, et je retombai sur le flanc avec un grognement. Le son de cloche s'arrêta, et mes paupières se refermèrent presque toutes seules.

Saloperie de cauchemar...

Au bout d'un temps indéterminé, je rouvris les yeux. En premier lieu, je me sentis un peu perdue ; l'endroit où j'étais m'était tout à fait inconnu. Puis, peu à peu, alors que mon cerveau se réveillait, je repris conscience de ma situation.

Hier soir, j'avais probablement essuyé le plus bel échec de toute ma vie, en termes de stratégie, tout d'abord avec l'évènement qui avait viré au fiasco total : avant d'y aller, en préparant soigneusement l'attitude que j'allais adopter, je n'avais absolument pas prévu que "action" soit interdit. Prise au dépourvu, j'avais menti à la première question en espérant que ça lève tout soupçon de moi... et je m'étais pris un beau carton à la deuxième. Quant à ma tentative de me débarrasser de Frigiel... autant ne même pas y penser. Je sentais encore le talon de Dortos sur mes doigts.

Rapidement, je me levai, partis à la douche, dans cet appartement que j'avais trouvé pour la nuit. Je n'avais pas l'intention de m'éterniser ici. Hier, je m'étais enfuie de chez les deux imbéciles un peu avant minuit, suite à ma tentative d'assassinat ratée ; j'avais couru vers chez moi, mais ma fatigue m'avait rattrapée, ainsi que ma douleur lancinante dans les doigts. Je n'avais pas eu la foi de me coltiner plus d'une demi-heure à traverser la ville diamétralement, aussi avais-je trouvé refuge dans le premier bâtiment venu, une sorte de boutique de souvenirs, pour me loger temporairement dans l'appartement à l'étage.

En sortant de la douche, je regardai vaguement l'heure, dans la pièce d'à côté - non, je n'avais pas fermé la porte de la salle de bains ; après tout, qui était là pour me mater ? - et lus 7h et quelques.

Ça fait tôt.

Ma nuit agitée se rappela à mon bon souvenir, et je fronçai les sourcils. Est-ce que j'avais rêvé les douze coups à... quoi, 3 ou 4h du matin ? Probablement, me dis-je en haussant les épaules.

J'ai pas de temps à perdre avec des hallucinations. Déjà que je galère à jouer comme je le veux, manquerait plus que je devienne folle.

Je ne perdis pas de temps à m'habiller, et sortis dès que je le pus, claquant la porte derrière moi, descendant l'escalier étroit et aux marches mal foutues, traversant la boutique en coup de vent, pour enfin ressortir à l'air libre.

Le ciel était d'un bleu très pâle, et le soleil n'était pas encore levé. Tiens, je ne l'avais jamais remarqué, mais il y avait des lampadaires sur les trottoirs. Éteints. À se demander à quoi ils servaient. Remarque, les autres salopards, c'était des scientifiques, pas des urbanistes...

Je partis en direction de l'appartement que j'avais partagé avec François. Une petite pique d'appréhension monta en moi quand je vis que le lieu était indiqué sur la mini-carte ; c'est vrai que, depuis le jour 3, on avait ça...

Et si... et si quelqu'un était venu chez moi en mon absence ? Et s'il avait vu...

- Oh p*tain !

Prise d'une angoisse nouvelle, j'accélérai le pas, jusqu'à courir. J'arrivai à destination complètement essoufflée, les jambes criant grâce, pas habituées à un tel effort dès le réveil et encore moins en ballerines. Rien à carrer. Je courus dans les escaliers, manquai trébucher sur le palier. Devant la porte de l'appartement, je retins un soupir de soulagement.

Pas de trace d'infraction...

J'appuyai sur la poignée, qui refusa de s'ouvrir. Aussi fermée que je l'avais laissée... personne n'avait crocheté la serrure non plus. Je ressentis aussitôt un immense soulagement, qui me fit presque oublier mon épuisement récent.

Je sortis la clé de ma poche pour déverrouiller la porte, qui se laissa ensuite ouvrir sans un bruit.

- Je suis rentrée...

Je pénétrai chez moi, refermant soigneusement dans mon dos. Lorsque je me retournai vers l'intérieur, une paire d'yeux vides m'accueillit de son regard mort.

- C'est bon, François... détends-toi, il n'y a personne d'autre que moi.

Je souris tendrement à mon petit ami, affalé sur une chaise, immobile, la tête sur le côté. Bien sûr qu'il ne voyait pas ce sourire... il était mort, après tout. Malgré tout, parce que c'était lui, je n'avais pas pu me résoudre à le laisser à l'endroit où je l'avais tué, gisant sur les pavés froids, sous la pluie ; je l'avais donc ramené ici, et j'avais même pris le soin d'éponger la plaie à son cou, et de la panser correctement. Cette blessure me rendait malade. Même si je savais que c'était moi qui la lui avais faite...

C'est moi qui l'ai tué... non, rectification : je l'ai libéré. C'est différent.

Je vins devant lui, passai gentiment ma main dans ses cheveux, comme avec un petit enfant.

- Ce sera bientôt fini, chéri. Tout ça, ce sera bientôt fini. Je te l'ai promis, je te le promets encore.

Il m'entendait encore, de quelque part. J'en étais persuadée. Même s'il ne pouvait pas me répondre, il entendait tout de ce que je disais.

Je finis par laisser François seul, et allai dans notre chambre. Là, je m'agenouillai au pied du lit, et passai une main en-dessous, jusqu'à ce que mes doigts butent sur quelque chose. Satisfaite, je tirai de leur cachette mes trouvailles des derniers jours : trois téléphones portables, pour le moment éteints.

Revenant à la salle, je posai les portables sur la table, dans l'ordre : celui de Siphano, celui de François, et enfin celui de Rosgrim. Et, un à un, je les allumai.

Sur chaque écran, au lieu de l'écran de verrouillage classique, s'afficha un fond blanc, sur lequel une seule lettre était inscrite, différente pour chacun. T, E, et R.

J'allai chercher la chaise avec François dessus et, difficilement à cause de ma main gauche, la traînai devant la table ; puis, je m'assis en face de mon petit ami, et chuchotai :

- Ils n'ont pas changé depuis hier, regarde. La lettre est fixe. En plus, elle ne correspond pas à une lettre du prénom du mort, de son nom, ou de quoi que ce soit... ni à son ordre de mort, d'ailleurs, sinon ce seraient des lettres qui se suivent. Est-ce que toi aussi, tu penses que c'est ça, la clé de l'énigme ? Je te parie que ça forme un mot, un mot de passe, un truc comme ça !

Mon chéri ne me répondit pas, se contentant de regarder sans voir ce que je lui montrais. J'eus un petit sourire mi-agacé, mi-attendri.

- C'est ça, je sais, tu boudes. Pourquoi est-ce que tu m'en veux ? Parce que je n'ai pas réussi à tuer Frigiel, c'est ça ?

Je tendis l'oreille à une réponse qui ne vint pas.

Tant pis, je prendrai le silence pour un oui.

- Je te jure que j'y étais presque, plaidai-je. À une seconde près, je le tuais, ce salaud ! C'est de ma faute... je n'aurais pas dû lui parler, juste le buter. Désolée. Maintenant, en plus, je suis mal ; si un assassinat, c'est un jour d'immunité, il ne me reste qu'aujourd'hui. Après, je serai vulnérable au mal.

Rien que cette idée me fit frémir.

- Je ne sais pas où tu es, François, mais je te promets que je t'en sortirai, toi et tous les autres, même s'ils ne le méritent pas. On reviendra tous à la réalité. Tu sais ce dont j'ai peur ? C'est de mourir, et puis que les autres restent comme ça, comme des cons, avec leurs principes débiles. Le mal va les bouffer un par un, et quand il n'en restera qu'un, il va mourir aussi. Et tous nous faire perdre. Parce qu'à tous les coups, il y a une règle bien pute, qui fait qu'on doit gagner et être immunisé à la fin, pour ne pas crever au dernier coup de couperet... tu en penses quoi, dis ?... je suppose qu'on est du même avis, hein...

Je me levai de ma chaise, fatiguée de mon propre monologue. Je jetai un coup d'oeil aux trois téléphones, toujours allumés sur leur écran mystérieux, puis haussai les épaules. La flemme de les ranger. Je le ferais en partant, quand j'aurais trouvé un moyen efficace de me débarrasser de mes camarades de jeu restants.

Même si pour l'instant, tous les plans auxquels j'ai réfléchi ont été des échecs pitoyables.

Doucement, je vins prendre François par-dessous des bras, pour le soulever, le délogeant de sa chaise. Je le traînai ainsi vers notre chambre et, à l'issue d'un demi-tour particulièrement délicat, réussis à l'asseoir sur notre lit. À peine le lâchai-je pour me détendre les bras qu'il tomba en arrière, sur le dos.

Je soupirai avec agacement.

- Tu ne fais vraiment aucun effort, toi, hein ?

J'allai m'asseoir derrière lui et le repoussai par les épaules, prenant garde à ne pas le faire glisser du bord du matelas, de sorte à le redresser en position assise. Je vins immédiatement me mettre juste derrière lui, appuyant son dos contre moi de sorte à lui servir de dossier. Je vins ensuite entourer son torse de mes bras, et posai mon menton sur son épaule.

Il est mort, hein... si j'avais vu quelqu'un d'autre faire ça avec un cadavre, je l'aurais traité de fou. Peut-être bien que je perds la tête, après tout.

Avec un sourire de pitié envers moi-même, je serrai François plus fort contre moi. J'étais juste bien, comme ça. Rien à foutre de ce que la morale ou d'autres en pensaient.

- Cette fois, faut que je trouve une idée qui marche... qui marche vraiment.

Un jour, songeai-je en parallèle, quand on sortira, je devrai répondre de mes actes... m'expliquer, m'excuser peut-être. Enfin, je suppose que ça ira. Après tout, je fais ce qui est juste, et c'est tout.

Je jetai un regard au réveil, posé sur notre table de chevet. Tiens, 7h59 maintenant... je me perdis dans la contemplation du décompte des secondes, laissant mes pensées dériver.

55... 56... 57...

- Hé, François... je t'aime, au fait.

Pourquoi je disais ça ? je ne me l'expliquais même pas. Mais ça faisait du bien. Et ça lui ferait plaisir de l'entendre.

58... 59...

8h.

Je fus prise d'un hoquet, sans raison. Un mauvais pressentiment m'envahit, et je détournai immédiatement les yeux de l'heure, pour regarder mes mains. Là, je me figeai.

Mes... mes ongles...?

Sous mes yeux horrifiés, mes ongles commençaient à se distordre comme une vieille boîte de conserve ; et je vis, au bout de mes doigts, une coloration violette apparaître.

- Que... qu'est-ce que... non, c'est pas possible !

Mon coeur rata un battement, envoyant une décharge de douleur dans toute ma cage thoracique ; puis mes bras furent pris d'un spasme violent, qui me fit lâcher François. Son corps glissa du lit pour aller s'effondrer par terre. Heurtée, je tendis une main vers lui ; mais une violente douleur éclata dans ma tête. Je perdis l'équilibre, tombai la tête la première, et heurtai le sol. Ce choc-ci ne me fit même pas mal.

C'est... c'est impossible...?

Puis le noir se fit, d'un seul coup, avec un dernier éclat de souffrance. Ensuite, plus rien.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro