31 AOÛT

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

La pire année scolaire de ma vie s'apprête à démarrer.

Toujours au collège Jules Ferry de Sainte-Anne-Des-Prés.

Toujours seule, ça ne change pas beaucoup. Mais cette année c'est différent, parce que c'est la troisième. Et qu'en troisième, il y a le brevet.

Tout le monde doit se demander pourquoi je m'inquiète. Après tout, je suis Lucille Rostaing, l'intello solitaire aux 19,4 de moyenne générale.

Oui, 19,4. Et là, vous vous demandez quelle folle peut s'inquiéter à cause de son brevet avec une moyenne générale pareille. Eh bien, je ne m'inquiète pas du tout parce que je n'ai pas peur de l'avoir. C'est que le brevet, ça veut dire l'orientation, et l'orientation ça veut dire le métier. Et je n'ai absolument aucune idée du métier que je veux faire.

Enfin, si, j'adore écrire, alors si je pouvais être poétesse ou écrivaine... Mais mes parents veulent que je sois médecin, comme à peu près tous les parents de tous les élèves du collège. Et je vais me retrouver en S, alors que je déteste les sciences, malgré mes 19,7 de moyenne en mathématiques, 19,2 en SVT, 19,5 en technologie et 19 en physique-chimie.

Mais bon, je vais peut-être commencer par me présenter. Je suis donc Lucille Rostaing, alias Einstein pour Nicolas, Ilyes, ainsi que pour Emma et sa bande. J'ai 14 ans, et j'en aurai 15 en mai. J'ai des yeux marrons et des cheveux bruns lisses parfaitement banals. J'étudie depuis la sixième au collège Jules Ferry de Sainte-Anne-Des-Prés. L'année dernière, je me suis retrouvée dans une classe horrible, remplie de garçons boutonneux obsédés et de filles maquillées comme des camions volés et puant le parfum Yves-Saint-Laurent à deux kilomètres à la ronde. Je croise les doigts pour que ça ne recommence pas cette année.

Parmi ceux que je ne souhaite surtout, surtout pas revoir, Ilyes et Nicolas. Les deux meilleurs amis lourds dont les moyennes respectives avoisinent les 4/20 parce qu'ils passent leur temps à s'envoyer des boulettes de papiers, des stylos, des surligneurs, des vieux emballages de Kit-Kats ou des cartouches d'encre vides à la figure dans tous les cours. Et bien sûr, comme par hasard, une fois sur deux le projectile m'atterrit malencontreusement dessus.

Et au sommet de la liste des personnes dont je souhaite oublier l'existence à tout jamais, Emma, Jade, Victoria et Louise. Quatre pestes pires que la peste. Et comme le père de leur meneuse, Emma, n'est-autre que Monsieur Levasseur, le principal du collège... Ça complique un peu les choses quand il s'agit de se plaindre d'elle ou de ses amies. Je suis leur victime désignée depuis la sixième, j'ai dû me les coltiner en classe pendant trois ans, elles, Ilyes et Nicolas. Et trois ans, ça me suffit largement.

Parlons de ma famille. Ma famille... Je ne sais pas comment je peux les décrire. Originaux ? Perchés ? Ou juste... complètement tarés ?

La plus grande particularité de la famille Rostaing, les prénoms !

Dans la catégorie des prénoms bizarres, les nominés sont :

Ma mère Marianne, artiste peintre. Elle adore son métier, mais ses tableaux ne se vendent pas. Jusque là, ça va.

Mon père Albert, comptable pour une entreprise de Wedding Planers. Oui, on m'a déjà fait quinze milliards de tonnes de blagues dessus : Albert Uderzo, Albert Camus, le Prince Albert... Mais la pire, by Emma, une pure merveille : Albert Einstein... Je vous laisse deviner dans quelle situation ça m'a fourrée ! Mais continuons notre magnifique liste. Je disais donc :

Mes deux grand-mères qui s'entendent... à merveille. Elles vont au club de tricot ensemble tous les mercredis, veulent me faire exploser l'estomac en le bourrant de nourriture comme de la soupe de topinambours ou de la salade de fenouil. Mais leurs prénoms ? Eulalie et Honorine.

Mes deux grands-pères s'entendent à merveille également. Soldats à la retraite et grands adorateurs de littérature classique. Léon et Anatole.

Et enfin ma tante Isa-Lys. Elle travaille pour une agence de voyages et est juste totalement folle. C'est la sœur de mon père, et je crois que c'est celle qui me comprends le mieux dans ma famille. Elle avait publié un recueil de nouvelles il y a longtemps, et ça avait eu son petit succès. Elle me conseille pour mes poèmes et mes textes, et je peux parler de n'importe quoi avec elle. Elle est vraiment trop cool.

Mes parents ont eu trois enfants. Et le moins qu'on puisse dire est que c'est allé de pire en pire, au niveau des prénoms du moins.

Ma grande-sœur s'appelle Cassandre. Elle a 20 ans et prépare une licence de droit, mais elle préfère faire du shopping aux Galeries Lafayette avec ses copines plutôt que de réviser ses cours. Comme grande-sœur elle est, disons... inexistante. Et elle a eu de la chance, beaucoup de chance, car elle est tombée sur le prénom le loins bizarre de tous.

Ensuite, il y a eu moi, Lucille, 14 ans. On peut faire pire comme prénom, mais ne nous trompons pas : on peut également faire mieux.

Et on a atteint le summum du ridicule avec mon petit-frère : Gustave. Oui, Gustave. J'ai passé une grande partie de mon enfance à répéter à mes parents que c'était un nom de chat, et que c'était contraire aux droits de l'enfant d'appeler un petit garçon comme ça. Maintenant, Gustave a 5 ans et est en grande section.

En parlant de noms de chat justement, nous en avons un. Papi Anatole et Papi Léon ont recueilli un petit chaton abandonné lors d'une balade à vélo en forêt. Ma sœur était en adoration devant cette petite boule de poils et a harcelé mes parents jusqu'à ce qu'on l'adopte. Après, Cassandre a moins aimé quand il a malencontreusement uriné sur son nouveau Jean Levis à 109€. Et comme le chat avait un pelage brun et que mo frère est accro au Nutella, il a baptisé notre nouvel animal... Nutella. Tout simplement. Ma mère n'était pas contente du tout, elle est obsédée par : le bio, le bio, le bio, l'agriculture éco-responsable et enfin le bio, donc le Nutella et elle ne sont pas tellement amis.

Voilà un petit aperçu de ma famille de fous. C'est maintenant le moment où une personne normale devrait faire la liste de tous ses supers amis. Sauf que moi je ne suis pas une personne normale. Je ne fais pas de sport autre part qu'au collège, et à part mes leçons de piano depuis huit ans, je ne fais aucune activité. On aurait pu croire que j'aurai hérité du talent pour le dessin de ma mère. Mais... non. Avec un bonhomme bâton, je suis au maximum de mes compétences en matière de dessin.

Et donc demain j'irai au collège toute seule. En classe toute seule au fond. Comme d'habitude. Et avec un peu de chance, je ne recevrai qu'un ou deux papiers de KitKats à la figure pour le premier cours.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

...

Quelqu'un a aimé ?

Honnêtement, je ne sais pas du tout si c'est bien. Cette histoire m'est venue comme ça, et je me suis dit... pourquoi pas ?

Voilà, j'espère en tout cas que ça vous a plu,

Kissous,

FollementMoi

PS : Je m'excuse sincèrement auprès de tous les Gustave.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro