– Tu veux un verre ?

– Ouais...

J'observai ses mains s'affairer sur la bouteille de vin. Il me tendit mon verre que je bus distraitement. Être aussi proche de lui me mettait mal à l'aise. Il était la perfection même avec ses yeux bleus et ses cheveux blonds. Comme un dieu.

– Je m'appelle Césare.

Je clignai des yeux. Même son prénom était digne des dieux.

– Émile, soufflai-je.

Je tendis à nouveau mon verre pour qu'il me serve à nouveau. Ce qu'il fit. Il recommença à parler, mais je ne comprenais pas tout. Je n'écoutais pas tout. Mon esprit s'embrumait, et sa voix était apaisante.

– On va arrêter, je pense que tu as assez bu. J'ai déjà prévenu la police pour le vol.

– Merci.

Je sentis la voiture s'arrêter et la porte s'ouvrir sur la chaleur ambiante de Sienne. Adieu la climatisation.

– Où est-ce qu'on est ?

– Chez moi.

D'après le soleil qui se trouvait bas dans le ciel bleu, la soirée allait commencer. Je suivis mon homme docilement. La tête me tournait toujours, mais en me concentrant j'arrivais à ne pas éclater de rire comme un idiot.

– Voici ta chambre, je te laisse te reposer.

Je ne savais même plus quand on était rentré dans sa maison. Mais quand il avait prononcé ses mots, mon seul réflexe était de lui prendre la main.

– Ne pars pas.

Je le sentis crispé, mais il se détendit puis soupira.

– Tu es saoul. Va dormir.

– Pas encore. J'ai juste la tête qui tourne et la lumière qui m'éclate les yeux, mais je suis un peu près lucide. Et je veux que tu restes.

S'il partait, j'aurais vraiment l'impression qu'il m'abandonnait. Même si nous n'étions rien l'un pour l'autre, je voulais qu'il reste avec moi.

Je regardais ma main dans la sienne quand il leva l'autre main pour me caresser la joue. Je relevai mon regard et ses lèvres prirent possession des miennes. C'était génial. Meilleur que je l'imaginais.

Très vite, nos corps se touchèrent et la nuit tomba.