Chapitre 16: comment s'y prendre?

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Harry ne fut pas surpris d'être convoqué par Dumbledore le soir même, à vingt-heure trente, en compagnie de Drago. Celui-ci avait aussi appris par d'autres serpentards le chaos qui avait régné aux cachots et surtout la cause du chaos. Il avait réussi à rester impassible, tout en maudissant sa fille d'être aussi désobéissante. Le caractère Potter dans toute sa splendeur, quoi ! Il ne pouvait même plus se défouler sur lui en dehors de l'appartement, puisqu'Harry le fixait d'un œil narquois, le défiant de le faire sortir de ses gonds, et donc de se retrouver en retenue. Le problème des retenues d'Harry était que lui, Drago, se retrouvait seul avec Narly, ce qui était tout à la fois plaisant et un cauchemar. Plaisant tant qu'il se pliait aux quatre volontés de sa fille, cauchemar dès qu'il essayait de se faire obéir. Le seul point positif à ses yeux était que Potter n'arrivait avec la petite fille à rien de mieux que lui. Les seuls à se faire obéir étaient son parrain, Granger et Weasley. Enfin, Ginny, parce que Ron fuyait dès qu'il voyait la bouche de Narly se crisper. Pourquoi Harry et lui n'y arrivaient-ils pas ?

Oui, il avait fini par arriver à prononcer le prénom d'Harry, et même à penser à lui avec son prénom. Il adorait voir sa moue crispée et les yeux paniqués du gryffondor lorsque son parrain venait dîner avec eux. Il parvenait à discuter de sujets divers avec son parrain, tandis que Narly parlait à voix basse avec Harry. Apparemment, Narly avait l'habitude de faire cela en présence de Severus. Ils riaient doucement tous les deux et Drago trouvait que son regard dérivait un peu trop souvent à son goût vers le gryffondor dans ces cas où les deux paires d'yeux émeraudes pétillaient d'une même joie. Il avait partagé la même stupéfaction avec Harry aussi lors du premier soir où Severus était venu dîner avec eux. Car au moment de se coucher, Narly avait pris d'autorité la main de son parrain dans la sienne et avait décrété :

- C'est tonton Sev qui lit l'histoire !

La stupéfaction s'était muée en début de fou rire irrépressible que même le regard glacial de leur professeur n'avait pu stopper. D'autant que Narly lui avait dit d'un ton autoritaire qui n'était pas sans ressembler au sien :

- C'est toujours toi qui me lit mon histoire quand tu viens dîner à la maison ! Alors, tu viens, vu ?

Retrouver l'expression de son professeur dans la bouche de sa fille avait été de trop pour Harry. Il s'était effondré en riant sur le canapé, tandis que Drago faisait des efforts méritoires en se rappelant son arbre généalogique jusqu'à la quinzième génération pour ne pas en faire autant. Mais il n'avait pu résister plus longtemps à l'air de son parrain qui se laissait entraîner dans la chambre de Narly non sans grommeler des mots comme « Albus », « tuer », « changer les habitudes », « n'a qu'à venir lui même Bubus ! ». Il s'était effondré à côté du gryffondor et leur fou rire avait duré plusieurs minutes. Dès que l'un se calmait, l'autre reprenait de plus belle, généralement en pointant son doigt vers la porte de la chambre de Narly. Lorsque Severus était sorti de la pièce d'un pas rapide, il avait grincé :

- Elle vous réclame. Tous les deux, avait-il ajouté d'un air mauvais.

Ils avaient évité de se regarder car ils n'étaient pas sûr de garder leur sérieux. Et Harry avait récolté une retenue et il avait perdu trente points pour Gryffondor dès le lendemain. C'était jusque là l'unique moment où il s'était senti proche d'Harry repensait Drago avec une pointe de regret. De regret ? Non, mais qu'est-ce qu'il pensait là ? Il ne regrettait pas de ne pas être plus proche d'Harry. Et puis quoi encore ? Harry était Le Survivant, celui qui avait mis en échec Vous-Savez-Qui à plusieurs reprises et qui surtout était responsable de l'emprisonnement de son père, enfin ! Si seulement il n'avait pas fait toutes ces bêtises …

Ils se retrouvèrent donc en soupirant devant la gargouille, après une nième comédie de Narly qui avait exigé de manger son dessert sur les genoux d'Harry et de la main de Drago. Harry voyait un seul point positif depuis la rentrée : il arrivait à faire ses devoirs sans même y penser et il obtenait à sa grande stupéfaction des « O » en potions – cela il se doutait depuis qu'il avait eu E à sa buse que Rogue lui mettait des mauvaises notes volontairement – et des « E » DCFM, avec Rogue. Pour les potions, il bénissait avec ferveur à chaque cours l'ancien possesseur du livre que lui avait prêté le professeur Slughorn. En effet, il trouvait des annotations pour toutes les potions réalisées qu'il appliquait à la lettre et ses potions devenaient parfaites. Sous la pression d'Hermione au dernier cours, il n'avait pas suivi les annotations, et sa potion avait simplement été passable au grand étonnement du professeur. Harry en avait conclu deux choses : non, Hermione, à partir de maintenant je suivrai à la lettre les annotations, et que pour peu qu'on lui fournisse une recette digne de ce nom, il était parfaitement capable de réaliser une potion parfaite. Il allait commencer à aimer cette matière ! Et certains commentaires placés dans la marge éclairait tout simplement l'ensemble de l'enseignement de Rogue sous un jour nouveau et lui faisait comprendre bien des choses !

Rogue les accablait de sarcasmes identiques à ceux des cachots, mais il avait bien du reconnaître qu'Harry était pour l'instant le seul à réussir un sort de façon informulée. Certes, il ne s'agissait que d'un simple riddikulus, mais c'était un début, alors que même Hermione n'y parvenait pas encore. Et il apprenait très rapidement les sorts d'attaque et de défense enseignés. Il savait que s'il avait aussi bien réussi les sortilèges du professeur Flitwick, il aurait été dispensé de devoir, mais il ne fallait pas non plus rêver avec Rogue.

Ils attendaient en silence que la gargouille veuille bien s'ouvrir, chacun dans leurs pensées. Harry pensait sans arrêt à Narly, cette adorable peste qui emplissait sa vie depuis quinze jours. Au grand étonnement de ses camarades, il était presque joyeux de partir à son appartement pour pouvoir jouer avec elle alors qu'il était censé être seul avec Malefoy. Bon, lorsqu'il ressortait du dit appartement après une crise, il était nettement moins joyeux, mais bon … Il repensait aussi à ce que lui avait Hermione dans la salle commune à mi-voix. Selon elle, Narly les manipulait tous les deux avec maestria pour leur faire faire ses quatre volontés, mais ce n'était pas autant qu'elle était heureuse. Et il frémissait d'avance lorsqu'il songea à sa dernière réplique :

- Harry, tant qu'elle ne vous trouvera pas tous les deux, en train de lui poser les mêmes limites et en train de vous soutenir l'un l'autre face à elle, elle va vous mener par le bout du nez. Et cela va empirer !

Empirer ? Là, il ne voyait pas la façon dont cela pourrait empirer ! Quant à se soutenir l'un l'autre … Lui ? Soutenir Drago ? Bon, oui, il pensait maintenant uniquement à lui sous cette appellation et presque plus jamais comme Malefoy, mais il en restait un ! Oui, il voulait bien s'avouer que les sourires sincères de Drago à Narly le touchaient plus qu'il ne l'aurait avouer, même sous veritaserum … Que ces yeux bleus étaient lumineux lorsqu'il construisait un château pour sa fille … Qu'il avait hérité d'un physique plutôt … agréable … Un peu plus grand que lui, un peu plus musclé aussi, ses bras pourraient être refuge idéal pour se reposer … Hein ? Harry sursauta vivement sous l'œil intrigué de Drago et il s'empourpra aussitôt. Mais depuis quand pensait-il que les bras de son pire ennemi pouvaient être un refuge agréable ? Sans qu'il le sache, Drago avait suivi sa pensée d'assez loin : son air rêveur un demi sourire aux lèvres, son sursaut, son regard jeté vers lui en coulisse, sa rougeur subite. Pour Drago il n'y avait qu'une explication possible : Harry pensait à une relation amoureuse. Il étouffa aussitôt le petit lutin qui bondit de joie en lui à l'idée que ce pourrait-être à lui qu'Harry pensait. Impossible n'est-ce pas : l'année précédente, son histoire pitoyable avec Cho Chang avait fait rire les serpentards de nombreuses fois. Il ne pouvait avoir changé d'avis en si peu de temps, non ? D'autant que sa réaction horrifiée lorsqu'il avait appris qu'ils allaient être amant dans le futur, et même vouloir une fille ensemble, prouvait qu'il n'avait jamais envisagé de tomber amoureux d'un garçon. Il secoua la tête pour chasser un certain sentiment de déception qui l'envahissait.

- Un sentiment de regret et un de déception dans la même journée, lui susurra sa petite voix intérieure. Le grand Malefoy commencerait-il à voir dans Harry Potter autre chose que le deuxième père de sa fille ?

Rogue arriva à cet instant et leur jeta un regard glacial à tous les deux. Ils furent assez surpris à leur arrivée dans le bureau de Dumbledore de constater la présence de Mme Weasley, en plus du professeur Mac Gonagall et du professeur Dumbledore. Celui-ci les accueillit avec un sourire que Drago aurait bien qualifié de narquois. Trois chaises apparurent pour eux et Dumbledore dit aussitôt :

- Harry. Drago, j'imagine que vous avez une idée de la raison pour laquelle je vous ai fait appeler, c'est-ce pas ?

- Narly, soupirèrent-ils ensemble avec un air abattu.

- Que se passe-t-il, messieurs, avec votre petite fille ?

- Elle n'obéit pas, pesta aussitôt Drago.

- Elle fait des colères, renchérit Harry.

- Elle hurle, dès qu'on lui dit de faire quelque chose.

- Et, reprit Dumbledore, que faites vous face à ces colères, somme toutes assez normales pour une fillette de cet âge ?

Ils se regardèrent, interloqués. Comment cela, qu'est ce qu'ils faisaient ?

- Rien qu'à leur mine, trancha Mme Weasley, c'est clair. Ils cèdent pour avoir la paix ! Severus, ton avis ?

- Je pense que tu as raison, Molly. Leur fille bat des cils avec ses yeux verts, et ils disent oui. L'un et l'autre.

- Mais, commença Harry.

- Harry, le coupa-t-elle, m'as-tu déjà vu céder à l'un de mes enfants sous prétexte qu'il criait, tempêtait ou râlait ?

- Euh … non …

- Alors, fais pareil, tout simplement. Tu es sûr de ce que tu veux pour elle, c'est toi qui te fais obéir, et non pas elle qui te fait céder avec ses pleurs, ses cris, ses moues et autres. Et toi, apostropha-t-elle Drago, tu fais pareil, Malefoy ou pas.

Drago se rembrunit mais referma sa bouche qu'il avait commencé à ouvrir pour protester.

- Mais, Mme Weasley, elle est triste, elle pleure dans ces cas-là, tenta de se justifier Harry.

- Bien sûr qu'elle pleure ! Dès qu'elle a vu qu'avec quelques larmes elle vous faisait céder en moins de deux secondes d'après ce que m'a dit Severus, dès qu'elle peut elle vous en sort un torrent pour vous faire plier ! Bon, Albus, ce n'est pas que je m'ennuie ici, mais Arthur m'attend alors …

- Et l'incident des cachots ? Dit Rogue.

- Quoi les cachots ? Rétorqua Mme Weasley. La petite Narly fait preuve d'imagination, d'une magie non contrôlée, et d'aplomb ? Quoi de plus normal compte-tenu de son héritage ? Allez, je vous accorde la chose suivante : l'imagination Potter, l'aplomb Malefoy, et la puissance combinée des deux familles. Je vous souhaite bien du plaisir pour arriver à la bloquer par suffisamment d'interdits. Albus …

Elle prit d'autorité de la poudre de cheminette, annonça « Le Terrier » et disparut dans un tourbillon de flammes vertes.

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