Les heures passaient à Poudlard. Longues et difficiles pour Drago. Remus avait de l'occupation pour aider Dumbledore à amener les mangemorts vers la cheminée qui les conduiraient à Azkaban, mais surtout prévenir les familles des élèves qui avaient victimes de l'attaque. Les accueillir, les réconforter au mieux. Rassurer les élèves de toute les maisons. Hermione et Ron, en temps que préfets, avaient bien sûr été mis à contribution pour maintenir l'ordre chez les gryffondors. Drago devait faire de même à Serpentard, mais rapidement, le professeur Mac Gonagall l'avait renvoyé dans l'appartement. Il était tellement nerveux qu'il faisait pire que mieux.

Ginny continuait à s'occuper de Narly qui ressentait la tension ambiante et qui accumulait donc les caprices et les bêtises. Elle poussa un ouf de soulagement lorsqu'elle parvint enfin à la mettre au lit. Drago faisait les cent pas devant la cheminée, tout en jetant un regard noir toutes les cinq secondes vers la porte. Il arriva tout de même à articuler du bout des lèvres :

- Merci pour tout, Ginny.

- De rien Drago. Tels que je les connais, je pense qu'Hermione et Ron reviendront attendre ici avec toi cette nuit.

Effectivement, vers dix heures du soir, ils arrivèrent et grimacèrent à la mine de Drago. Toujours aucune nouvelle. Drago s'effondra dans un fauteuil, tandis que Ron prenait Hermione dans ses bras sur le canapé. Les heures s'écoulèrent lentement. Peu après minuit, Remus entra dans l'appartement. Il secoua aussitôt la tête négativement.

- Aucune nouvelle, ajouta-t-il. Les mangemorts refusent de parler et maintiennent qu'ils sont sous le sceau du gardien du secret pour le manoir de Voldemort. Et le département de la justice ne sait plus où donner de la tête. Dumbledore insiste pour qu'on interroge en particulier Bellatrix Lestrange, mais Scrimgeour n'a pas l'air de s'en soucier pour l'instant, termina-t-il d'un ton rageur. Tout ce qu'il voit pour l'instant, c'est le nombre élevé de mangemorts arrêtés, pas grâce à lui d'ailleurs, avec lesquels il pourra faire les gros titres demain.

- Mais qu'il se fiche d'Harry et de Severus, c'est une chose à son niveau, mais savoir si Voldemort a survécu ou pas, c'est tout de même capital ! S'insurgea Drago. Alors qu'il s'en occupe un peu et nous on aura des nouvelles !

- Il estime que s'il est mort, Harry ou Severus referont sûrement surface à un moment ou à un autre.

- Et s'ils sont blessés, qu'ils ne peuvent pas sortir ? Qu'ils ont besoin de soins ? Cracha Drago.

- Drago, je te signale que j'attends le retour de Severus avec autant d'angoisse que toi celui d'Harry. Alors ne t'en prends pas à moi pour l'instant ! Dumbledore fait son maximum, je sais qu'il ne lâchera pas le ministre, mais il ne peut pas l'obliger à quoi que ce soit non plus !

Ce n'est qu'à trois heures du matin que Dumbledore entra brutalement dans l'appartement. Hermione et Ron somnolaient vaguement sur le canapé, mais Drago et Remus faisaient les cent pas.

- La cheminée, pour Sainte-Mangouste, dit-il rapidement. Vous pouvez tous y aller, ajouta-t-il en se tournant vers Hermione et Ron, Mlle Weasley est prévenue par le professeur Mac Gonagall et va venir immédiatement pour garder Narly.

- Ils sont , commença Remus d'une voix étranglée.

- Dans un piteux état tous les deux, mais pour l'instant vivants, répliqua Dumbledore. D'après ce qu'on m'a dit, le personnel a été surpris que Severus ait pu transplaner dans son état, mais il l'a fait. Sainte-Mangouste, dit-il un peu plus fort en direction de Drago, nous en saurons plus là-bas. Moi-même, je n'en sais pas plus, je suis venu directement vous chercher.

Leur arrivée au milieu de la nuit surprit le veilleur de Sainte-Mangouste. Mais, apercevant Dumbledore, il dit simplement :

- Quatrième étage, pathologie des sortilèges.

Ni Drago, ni Remus n'avaient la patience d'attendre l'ascenseur. Ils grimpèrent les escaliers en un temps record. Mais cela ne les avança guère, car ils étaient en train de se faire refouler par l'infirmière de garde lorsque Dumbledore sortit de l'ascenseur avec Ron et Hermione. Sur un simple signe de sa part, l'infirmière leur jeta un regard noir, mais finit par dire :

- Vous pourrez voir M. Rogue d'ici peu pour quelques minutes seulement. Il a besoin de repos. Pour M. Potter, les médicomages sont à son chevet et tentent de déterminer de quels sorts il a été atteint.

- Severus doit le savoir, dit Remus sourdement. Il faut qu'on aille le voir immédiatement.

- Allez-y avec Drago, dit doucement Dumbledore. Nous allons attendre ici des nouvelles d'Harry.

Lorsque Drago et Remus arrivèrent dans la chambre de Severus, ce dernier tentait péniblement de se lever, malgré les protestations des infirmières.

- Je m'en occupe, gronda Remus aux infirmières. Laissez-le moi. Severus, tu te couches immédiatement.

- Remus, il faut que …

Severus s'interrompit à bout de souffle.

- Laissez-le parler, cracha Remus alors que les infirmières s'apprêtaient à l'endormir. Ne te fatigue pas à parler plus que nécessaire, Sev. Dis-moi les sorts utilisés sur Harry.

- CoupeNerfs …

- Une nouvelle saleté de ton cru ? Bon, le contre-sort ?

- Déjà … fait … Manuel … septième …

- Compris, je vais trouver des informations dans ton manuel de septième année. Autres saletés ?

Severus ne put que hocher la tête négativement en fermant les yeux avec une grimace de douleur. Remus fit signe à l'infirmière qui força Severus à ingurgiter une potion de sommeil. Quelques secondes plus tard, il s'endormait sous le regard anxieux de Remus.

Mais celui-ci ne perdit pas plus de temps. Il bondit en dehors de la pièce en tirant Drago. Il passa en courant devant Dumbledore, Ron et Hermione interloqués et leur cria simplement :

- On revient.

Drago suivait par automatisme. Ils se jetèrent dans la cheminée pour arriver à Poudlard. Firent hurler Rusard à courir comme des fous dans les couloirs de Poudlard. Réveillèrent en sursaut le professeur Slughorn qui s'était couché peu de temps auparavant.

- Où sont les vieux manuels de septième année, le pressa Remus.

- Mais … enfin Lupin, à cette heure …

- Oui, à cette heure, hurla Lupin. Harry a été victime d'un sort qui ne figure pas dans les livres, mais dans l'un de ces fichus manuels. Alors, où sont-ils ?

Drago se fit brièvement la réflexion que finalement Remus ressemblait bien à son parrain. Terriblement terrifiant lorsqu'ils sont vraiment en colère. Le professeur Slughorn sembla être de son avis, car il regarda Remus d'un air inquiet, et se dépêcha de plonger dans une armoire pour sortir une pile de manuels. Ce fut Drago qui reconnut l'écriture de l'époque de son parrain, grâce à l'habitude qu'il en avait du manuel de sixième année d'Harry. Il parcourut fébrilement les pages jusqu'à trouver une série de ratures et les mots Contactus Nervus qui venaient après plusieurs ratures.

- Nervus, c'est les nerfs, demanda Drago.

- Oui, répliqua Remus, tu l'as ?

- Je pense, attends que je déchiffre ses pattes de mouche … Détruire … les … non la … l'enveloppe … des nerfs …

- On fonce à Sainte-Mangouste, dit précipitamment Remus. Si Severus a lancé le contre-sort, les médicomages arriveront bien à nous le remettre sur pieds pour peu qu'on leur dise où chercher. Les nerfs … Après les veines, il s'est attaqué aux nerfs … Je n'y crois pas …

Rusard hurla à nouveau en les voyant passer en courant dans l'autre sens. Ils virent l'air stupéfait du professeur Mac Gonagall et Remus se contenta d'hurler sans s'arrêter :

- Ils sont à Sainte-Mangouste. On a peut-être de quoi sauver Harry, ajouta-t-il en agitant le livre.

Dumbledore étudia attentivement la page du manuel et força purement et simplement la porte de l'endroit où se trouvait Harry. La porte se referma derrière lui au grand désappointement de Drago qui mit un coup de pied de rage dans la porte. Remus expliqua rapidement à Ron et Hermione, non seulement le sectumsempra, mais aussi le nouveau sort qu'ils venaient de découvrir.

- Ce que je comprends pas, pesta Remus après un moment, c'est pourquoi il a laissé ce manuel en bas, encore une fois. Il devait pourtant s'assurer qu'il n'avait rien laissé d'inconnu à portée des élèves !

- Et il l'a fait, dit doucement Dumbledore qui était ressorti sans bruit. Ce sort était connu par quelques personnes, mais le ministère avait décidé en son temps de ne pas l'ébruiter, justement à cause de ses effets dévastateurs.

- Quels effets ? Gémit Drago.

- Le sort détruit peu à peu l'enveloppe des nerfs au fur et à mesure qu'on les sollicite. Le contre-sort semble effectivement avoir été lancé à temps par Severus, mais une partie des nerfs sont touchés. Il faudra du temps pour reconstruire cette enveloppe et pendant ce temps, Harry sera handicapé, essentiellement au niveau des jambes, à ce qu'ont pu repérer les médicomages. Mais il faudra attendre déjà son réveil, ce qui peut prendre plusieurs jours compte-tenu des autres sorts qu'il a également reçu.

- Mais … il pourra remarcher, balbutia Hermione avec les larmes aux yeux.

- Les médicomages feront tout pour, Mlle Granger, dit doucement Dumbledore. Dans ces cas-là, la guérison du malade dépend aussi beaucoup de son entourage, dont vous faites partie.

- Il va remarcher, dit Drago entre ses dents. J'y passerai peut-être un temps incroyable, mais il remarchera, croyez-moi. Je vais me montrer bien plus têtu que lui sur ce plan là !