Chapitre 6

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Dès lors que la vie nous sépare, notre amour n'est plus le même

Oh j'aimerais t'entendre dire une dernière fois que tu m'aimes

Qu'avons-nous fait au temps ? Que prenons-nous à l'espace

Pour qu'ainsi il nous arrache l'un de l'autre ? L'un de l'autre,

Ecorces d'une histoire révolue, d'un conte parmi tant d'autres

Alors, l'encre noire sous les gouttes éparses

Laisse place à une page noire

Puis de nouvelles larmes détruisent ce papier,

Et le passé n'est plus.


Cher journal,

Yanis n'aurait jamais donné aux vampires une chance de m'enlever, Yanis aurait fait taire d'un regard de braise quiconque aurait émis la possibilité de me livrer à l'ennemi. Il m'aimait trop pour ça. Il aurait laissé périr les habitants de mon village sans le moindre remord. Il m'a toujours fait peur mais j'ai longtemps cru qu'il ne me ferait jamais de mal, pourtant le manque est une souffrance immense. La douleur qu'il me cause innocemment dépasse de loin toutes celles que j'ai pu connaitre jusqu'alors. J'ai la certitude que si Yanis était là, il saurait quoi faire... il déchargerait mon immense fardeau et m'emmènerait voir la mer. Or au Paradis il n'y a ni Yanis ni la mer.


Le soleil se couche derrière la tour, à quelques kilomètres du balcon du monde. Il fait frais ce soir et l'air est humide.

- Je savais que j'te trouverais ici, glisse Théo en me rejoignant. Tu as emmené ton journal ? demande-t-il en l'apercevant sur la rambarde.

- Oui.

Je devine lui avoir fait esquisser un sourire timide.

- Tu sais que je n'approuve pas les idées de tous les élus ? Mais j'ai besoin de chacun d'eux, c'est important d'entendre des points de vue différents. Et de mon côté je reste neutre et j'écoute, ensuite je prends une décision puis je la communique ultérieurement.

- Je comprends tout ça.

- Am tu as quelque chose d'attirant qui me persuade que tu n'es pas une humaine comme les autres. Je pense que... je pense que Yanis l'a senti aussi. De même pour les vampires. Ils savent très bien que la Couronne ne savait pas quoi faire de toi et qu'elle n'a même pas cherché à te retrouver immédiatement après ta fugue. S'ils insistent encore pour t'avoir c'est qu'ils sont sûrs de leur coup. C'est pour ça que, bien entendu, je ne te laisserai pas retourner sur Terre pour l'instant.

Je fronce les sourcils.

- Comment tu veux faire alors ?

- Au bout d'un moment il faut savoir prendre ses responsabilités.

- Est-ce que a veut dire que...

- Que j'ai fait mon deuil ? Que je suis prêt à affronter la vérité ? Je crois. Je ne suis plus juste Théo, à vrai dire je ne l'ai jamais été. Je suis... Roi. Ça fait un peu beaucoup dit comme ça.

- Tu peux te contenter d'être Prince. Prince du Ciel. Il suffirait de construire un nouveau trône de marbre.

- Sauf qu'à cette époque il y avait les ailes noires et que Lucifer a assassiné le Prince.

- Pas tous les princes ne se ressemblent. Et il y en a eu plein rien qu'au Paradis. Certains ont été bons je suppose ?

- Edward Dick, Edmond Colais...

- Quels noms horribles... D'ailleurs, est-ce qu'Evelyne t'a dit d'où venait ton nom de famille ?

- Dailiane ? Oui, l'explication était fournie par la pile de documents dont j'ai hérité. C'était celui de son amour de jeunesse. En fait... je me rends compte qu'elle a passé sa vie à courir après son enfance.

- Alors à notre tour de lui rendre hommage... Ne révèle pas qui est ton père, et fais en sorte qu'une nouvelle lignée voit le jour... Sa Majesté Dailiane, soufflé-je d'un ton solennel. Etre roi sera moins lourd à porter si l'image bienveillante de ta grand-mère t'accompagne.

- Dans ce cas-là j'espère qu'elle ne s'offusquera pas trop de voir son petit-fils déclarer la guerre aux vampires.


Lucenzo attendait les nouvelles du Paradis dans le petit jardin du Cercle des Assovirs. Leur résidence rivant la Seine était splendide, on aurait dit un musée auquel venait s'ajouter chaque semaine de nouvelles découvertes scientifiques. La métaphysique occupait la majeur partie des recherches ; les mystères du monde tentaient d'être élucidés par les philosophes, historiens, physiciens, savants et d'un très large panel de chercheurs, tous anges. Lucenzo se fichait pas mal de leurs travaux accumulés au cours des siècles. Il n'espérait pas la résolution d'une énigme, mais simplement une lettre de Daniel lui faisant part de ses nouvelles fonctions. Ainsi il pourrait retourner au Paradis et se venger de tous les responsables de sa chute, il redeviendrait la main de la Couronne, mieux encore, la main du Roi !

- Monsieur, l'interpella un grand homme aux cheveux longs, ne souhaiteriez-vous pas que je vous présente ma toute nouvelle invention ?

- Je ne ssuis pas ssot ! répliqua-t-il. Je ssuis exxtérieur au Cercle, je n'ai pas le droit de voir votre travail.

L'homme aux cheveux longs qui lui pendaient sur le visage sourit.

- Bien sûr, mais ce travail-ci n'a pas été approuvé par mes confrères et je suis contraint de le détruire dans les jours qui viennent.

- Qu'est-ce donc ?

- Je vous prie de me suivre.

Lucenzo suivit donc l'homme jusqu'à son bureau. La pièce était en désordre, des tas d'objets, de livres et de feuilles de papier jonchaient le sol. Une immense bibliothèque longeait les murs, contenant des centaines d'œuvres anciennes qui furent bien loin de captiver le regard de l'ex-main-de-la-Couronne. La table de travail, en revanche, était parfaitement rangée si bien que le seul objet qui reposait encore dessus était une fiole remplie d'une substance orange.

- Il y a quelques années de cela j'ai rencontré une très grande scientifique norvégienne qui s'intéressait à un phénomène qui m'était alors totalement inconnu : les Cascades de sang.

Le grand homme se tut un moment avant de reprendre.

- Elle était humaine.

- Allez droit au but !

- Les Cascades de sang sont visibles en Antarctique, elles sont trois fois plus salées que l'eau de mer et comportent une concentration de fer extrêmement importante. Il se trouve qu'elles prennent leur source dans un lac emprisonné sous terre depuis plus de deux millions d'années, où repose un écosystème isolé du reste du monde. Ceci... pourrait entre autres permettre d'expliquer une vie extraterrestre.

- Quel inconvénient le Cercle a-t-il vu ?

- Eh bien à partir de prélèvements sur l'eau de ces Cascades avant qu'elle ne se retrouve à l'air libre j'ai créé une substance rendant la peau infiniment plus résistante au froid, aux chocs... Si elle maintient la même apparence, elle est en revanche aussi solide qu'une côte de maille.

- Je vois... et que voulez-vous que je fasssse ? siffla Lucenzo.

- Je propose de vous la vendre.

- Je n'en ai pas tant besoin.

- Si le Cercle veut le détruire c'est qu'il y a une raison, ne croyez-vous pas ? Cette arme peut faire basculer bien des balances... et par-dessus tout elle permet de modifier le patrimoine génétique d'une espèce.

Un silence s'installa peu à peu dans la pièce, le temps que Lucenzo réalise qu'il avait entre les mains une arme capable de rivaliser avec l'Immortelle, si tant est qu'elle eut un réel pouvoir. En vérité, cette substance revenait au même : elle rendait invincible.

- Que désssirez-vous en échhhange ?

- Un échantillon du sang de celle que tous convoitent.

Lucenzo sourit dans un rictus affreux.

- Marché conclu.



Je ne pourrai rien poster pendant les vacances alors je vous laisse quelques chapitres d'avance...

J'espère qu'ils vous plairont ;)

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