Prologue : Deux ombres dans la nuit

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Il faisait nuit noire. Seules quelques voitures ; derniers travailleurs rentrants chefs eux ; troublaient la tranquillité de cette belle nuit étoilée. La ville s'étaient muée dans une sorte de silence ; endormie ; seule une poignée de personnes savaient. Ils savaient, eux, qu'à la nuit tombée, c'était un tout autre monde qui se mettait doucement en marche. Un monde de ténèbres, de sang.

Un monde dans lequel deux sortes de camps s'affrontaient : les forces de l'ordre, contre les mafia, criminels et autres sombres personnages ayant sombré dans l'illégalité. La police s'efforçait de faire régner la prospérité dans la ville. La mafia lui mettait des bâtons dans les roues, continuant inlassablement leurs trafics plus ou moins malsains, ainsi que d'autres magouilles tout aussi illégales les unes que les autres.

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Comme pour illustrer ce tableau inquiétant, deux silhouettes fendaient la nuit. L'un sautant de toit en toit de manière féline,  vêtu de noir, il se fondait parfaitement dans l'obscurité. Son pantalon était fait de cuir, tout comme ses bottes. La peau tannée, seule sa chevelure blanche tranchée d'une mèche rouge sang apportait une touche de clarté dans l'ensemble. Il souriait narquoisement, narguant l'autre. Il avait  l'air de bien s'amuser de la situation et prenait un malin plaisir à faire tourner en bourrique celui qui le poursuivait. Chacun de ses pas était assurés,connaissant la ville comme sa poche, il progressait sans hésitation, fuyant celui qui le traquait.

L'autre, courait au sol. Il poursuivait le premier. Ses cheveux couleur de feu s'associaient parfaitement avec ses yeux noisette. Ses traits étaient encore enfantins, mais l'assurance dans sa course était, elle bien présente. Habillé d'un pantalon noir et d'un T-shirt orange. Par dessus, il avait enfilé une veste bleu marine. Une longue écharpe blanche était enroulée autour de son cou, les extrémités flottant au vent. Il ne lâchait pas le blanc du regard, suivant ses sauts agiles et imprévisibles avec une aisance déconcertante. Il courait avec une certaine lassitude, prouvant qu'il avait l'habitude de courser l'autre.

Le rouquin poursuivait donc le blanc. Bien que se déplaçant sur la terre ferme, il arrivait sans peine à suivre le rythme de course imposé par l'autre, qui sautait sur les toits, tel un ninja. Leur progression était rapide, furtive dans la nuit. C'était à celui qui serait le plus rapide : soit à fuir pour le premier, soit rattraper l'autre pour le second. Les deux couraient depuis un certain moment déjà, mais l'un prenait cela pour un jeu, l'autre ne faisait que son devoir.

Le blanc, remarquant que le roux commençait à ralentir, accéléra. Le rouquin, pour ne pas le perdre de vue, fit de même. Mais il arrivait au bout de son endurance et c'est donc totalement essoufflé qu'il arriva à la hauteur du premier, qui s'était arrêté sur un toit. Le blanc s'était assis sur une gouttière, arborant toujours son petit sourire. Il avait vraisemblablement attendu le rouquin et le toisait maintenant du haut de son perchoir.

-Alors Hagane ! Déjà fatigué ? Se moqua-t-il avec un sourire sadique.

-Tu pourrait peut-être aller moins vite !! Lui reprocha le nommé Hagane, peinant à reprendre son souffle.

-Pff... Rêve toujours !

Sur ces mots, il tourna les talons, sauta de son toit et disparut dans l'obscurité. Le rouquin n'essaya pas de le poursuivre, sachant pertinemment qu'il avait perdu cette fois ci.

Mais ce n'était que partie remise : il le retrouverait et l'attraperrait. Les deux jeunes gens répétaient souvent ce petit manège, qui se terminait souvent de la manière dont celle d'aujourd'hui s'était terminée. Il avait déjà réussi à l'attraper pourtant, plusieurs fois même. Mais cette fois, il s'était enfui. Un perpétuel jeu du chat et de la souris, auquel s'étaient habitué les deux.

Qu'elle était la raison de ces courses-poursuites inlassables ? C'était pourtant bien simple : l'un était assassin, trempait dans de nombreuses magouilles pas très nettes à ses heures perdues, recherché par toutes les forces de police du pays. L'autre, enquêteur, quelqu'un de confiance, agent de terrain habitué à agir de son propre chef, ne faisant que son travail en pourchassant l'autre.

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Gingka Hagane était un jeune policier. Du haut de ses vingt ans, il avait rapidement terminé des études et monté en grade, pour se voir confier le poste d'enquêteur. Toujours souriant, les gens avaient tendance à le prendre pour un idiot, ce qu'il n'était absolument pas. Oui, il avait l'habitude de déblatérer des discours entiers sur l'importance de l'amitié, mais ce n'était pas un imbécile. Gingka débordait souvent d'énergie et la consacrait à faire son métier avec application. Son père étant le directeur en chef de la police, le rouquin avait vite émis le souhait de suivre ses traces après le lycée, ce qu'il avait réussi avec brio.

Une chevelure rousse dressée en mèches rebelles, dont deux retombant de chaque côtés de son visage fin. De grands yeux noisettes emplit d'une bonté sans limites. Il était toujours de bonne humeur et entouré d'une aura qui donnait envie de lui faire confiance. Son plus gros défaut était son penchant pour les hamburgers à triple étages, qu'il pouvait enfourner par dizaines. Sociable, il avait de grandes facilités à se rapprocher des gens, ce qui faisait qu'il avait toute une tripotée d'amis. Il aimait aider les personnes ayant des problèmes. Non pas par pitié, mais parce que son coeur était aussi grand que le cosmos lui-même. On le voyait rarement se morfondre, toujours allant de l'avant dans tout ce qu'il entreprenait. Sa devise était de ne jamais abandonner et il l'appliquait avec la bonne humeur qui le caractérisait.

Il ne vivait pas mal, son salaire plutôt important lui permettait de subsister à ses besoins ; et même plus. Il habitait en plein coeur de la ville, dans un appartement assez spacieux, au vingtième étage d'un immeuble. Cet emplacement près du centre-ville lui permettait d'arriver rapidement à son travail, Gingka étant le roi du retard.

Il portait tous les jours une écharpe blanche, souvenir de sa mère, emportée par un cancer lorsque Gingka était encore en primaire. Il ne s'en séparait jamais.

Il remplissait du mieux qu'il pouvait son rôle d'enquêteur, il avait en plus eu l'autorisation de des supérieur d'agir directement lorsqu'il était sur le terrain. Ayant fait ses preuves en résolvant plusieurs dossiers qui avaient étés jugés impossibles à résoudre du fait de manque de preuves, on lui avait un jour confié une affaire importante : "le cas Ryuga" comme ses collègues l'appelaient. Il s'agissait d'un jeune homme qui avait déjà à son actif de nombreux meurtres, mais que l'on avait jamais réussi à coffrer. Plusieurs enquêteurs avant le rouquin avait d'ailleurs jeté l'éponge.
Mais Gingka, lui, tenait bon. Il avait cherché pendant des mois entiers, décortiquant chaque information, chaque preuve. Il avait cherché, et il l'avait trouvé !!
Il avait tenté de l'attraper, n'avait pas réussi. Il avait réessayé. De nombreuses fois. Échec total. Le rouquin s'obstinait. Au fur et à mesure, leurs courses-poursuites étaient presque devenues une habitude. Comme le blanc lui échappait continuellement, Gingka s'occupait en même temps d'autres affaires, mais pourchassait Ryuga quand il le croissait par hasard ou qu'il savait où il se trouvait.

C'est donc avec ce quotidien qui lui était devenu presque banal que le rouquin menait sa vie. Entouré d'amis et heureux. Gingka aimait sa vie comme elle l'était et n'aurait pour rien au monde voulu la changer.

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Ryuga Atsuka, dix-neuf ans, ne faisait pas dans le légal : bien connu de la mafia et d'autres organisations, il se faisait payer pour des petits boulots qui incluaient souvent le meurtre de personnes gênantes.

Il était aussi bien connu des services de police, qui le recherchaient activement. Il avait découragé plusieurs policiers, Ryuga était un vrai fantôme : tantôt par-ci, tantôt par-là. Il brouillait les pistes avec une facilité déconcertante, personne ne l'avait jamais déniché. Excepté ce rouquin à l'air idiot, qui s'acharnait sur lui. Il était certes plus doué que les autres et capable de courir après le blanc pendant des heures, mais ce n'était pas suffisant : le blanc était un vrai ninja.

Des cheveux blancs comme neige percés d'une mèche écarlate, des yeux dorés, semblables à ceux d'un dragon, qui semblaient vous transpercer d'un seul regard. On pouvait lire dans ses yeux un perpétuel ennui, ainsi que, caché plus profondément, une folie destructrice refoulée, pouvant se transformer en ouragan à tout moment. Un regard méprisant, sans une once de pitié. Il était souvent habillé tout de noir ; c'était moins salissant ; moins voyant surtout : pratique pour se mouvoir la nuit en toute discrétion. Son corps était bien sculpté, du fait de ses acrobaties nocturnes, qui consistaient souvent à échapper aux forces de l'ordre.

Ryuga vivait plutôt confortablement, étant gracieusement payé par ses commanditaires. Les rares qui ne lui avait pas versé son dû s'étaient réveillés le lendemain matin avec un compte en banque vide et un message qui comportait la phrase : "T'avais qu'à me payer, connard !!" (Pas très poli tout ça).
Il vivait donc pour le mieux dans un magnifique appartement très luxueux, au dernier étage d'un gratte-ciel. Quand on avait de l'argent à profusion, autant le dépenser !

Vous l'avez compris, le monde dans lequel Ryuga était plongé était noir, couvert d'effusions de sang. Il ne s'en plaignait pas, son quotidien était comme ça, et il ne pouvait rien y changer. Son arme favorite ? Un couteau militaire, qu'il gardait toujours sur lui, bien qu'il en ait une fabuleuse collection à son domicile.

Il était constamment de mauvaise humeur, les sourcils froncés, cela avait au moins le mérite de faire fuir les éventuelles personnes qui auraient voulu lui adresser la parole. Car Ryuga était un solitaire, la compagnie l'ennuyait. Il savait qu'il n'était pas comme les autres gens : ceux qui vivaient sans se douter que des choses se tramaient dans l'ombre, ceux qui suivaient inlassablement le même quotidien, en toute innocence. Il préférait être seul, plutôt que de s'encombrer de personnes qui ne le comprendrait pas. Les amis de Ryuga se comptaient sur les doigts d'une main. Ses ennemis en revanche, il y en avait toute une armée. Mais ils le laissaient tranquille, par crainte de représailles, le blanc était impitoyable.

Mais malgré sa vie pleine de dangers, Ryuga s'ennuyait. Il trouvait son quotidien monotone, et était toujours en quête de nouveaux défis, d'adrénaline... C'est pourquoi lorsque le rouquin était entré dans sa vie, le blanc avait vu une opportunité de s'amuser un peu. Les autres enquêteurs envoyés à sa poursuite de décourageaient d'ordinaire rapidement, mais le rouquin s'entêtait à le pourchasser, à la grande joie de Ryuga, qui faisait de leur courses-poursuites, un jeu. Les premières fois, il se débarrassait de l'agent en quelques minutes, mais ce dernier s'était endurci, il pouvait maintenant le pourchasser pendant des heures entières.

Le blanc était donc satisfait sans l'être vraiment de la manière dont il menait sa vie. S'il le pouvait, il aurait recommencé depuis le début, en prenant un chemin bien différent ; chemin qui lui aurait évité de se salir les mains...

Les deux jeunes gens se connaissaient donc sans se connaitre réellement. Si proches mais pourtant à des années lumières de distance. Le chasseur et la proie ; le chat et la souris. Ils se contentaient de vivre chacun de leur côté sans se soucier de l'autre ; en dehors de leurs échanges habituels. Ils étaient tous deux habitués à cette situation ; c'était presque une routine, un éternel cycle.

Mais cette routine allait bientôt être brisée...

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