Un quotidien (presque) normal

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Après avoir couru après le blanc une bonne partie de la nuit, Gingka était rentré chez lui en trainant les pieds ; un échec de plus à rajouter à sa collection. Il ne dénombrait plus les fois ou Ryuga le semait, le démoralisant une fois de plus. De plus, lorsque le rouquin s'occupaient de d'autres cas ; à défaut de capturer le blanc ; il revenait le narguer, comme s'il avait envie que le rouquin le pourchasse une fois de plus...

-Rhaaa ! Je t'aurais tu verras !! Cria-t-il au beau milieu de la rue en levant un poing rageur vers le sommet des immeubles.

Poing qu'il rabaissa aussitôt, se rendant compte de l'absurdité de la situation : il fallait qu'il arrête de réagir de cette façon, il n'était plus un gamin !

Rentré chez lui, le jeune homme s'affala sur son lit tout habillé, sans même fermer la porte et s'endormit aussitôt. Cette course l'avait épuisé, les quelques heures de sommeil qui lui restaient ne suffiraient pas : il devrait quand même se rendre au travail le lendemain matin, bien que complètement mort de fatigue. Il plongea donc dans les bras de morphée, maudissant une fois de plus Ryuga...

XxXxXxX

-Un café ? proposa un jeune homme à la longue chevelure argentée et aux yeux d'ambre à Gingka.

-Ho oui je t'adore Tsubasa... Lui répondit le rouquin sans aucun entrain, prenant la tasse fumante que l'autre lui tendait.

-Je suppose que tu as encore passé la nuit à courir après l'autre là... Comment déjà ? Ha oui : Ryuga ! Lui demanda le fameux Tsubasa, ayant remarqué que son collègue et ami avait des cernes sous les yeux.

Gingka, affalé sur un bureau dans le bâtiment en verre qui servait de quartier général au forces de l'ordre, cherchait désespérément une once d'énergie pour se plonger dans l'étude des preuves d'une autre affaire épineuse.

-J'en peut plus de lui Tsubasa... Il m'échappe à chaque fois... Se plaignit le rouquin en enfouissant son visage dans ses bras croisés sur la table.

-Tu pourrais laisser tomber tu sais. Argumenta l'argenté. Personne n'a jamais réussi à le coincer, si tu abandonnait, personne ne t'en voudrait.

-Mais il m'énerveuuuuh ! Il me nargue avec son sourire en coin, comme si je n'était rien pour lui !!!!

"Mais tu N'EST rien pour lui justement !" pensa Tsubasa

-Ton problème Gingka, c'est que tu en as fait une affaire personnelle, alors que ce Ryuga n'est qu'un meurtrier qui ne mérite même pas ton attention !

-Tu as peut-être raison... fut forcé de reconnaitre le rouquin.

-Bref. Continua l'argenté. Ça te dirais d'aller manger au fast-food de Benkei avec Kenta et Madoka ?

Le rouquin se redressa immédiatement, des étoiles dans les yeux, pratiquement la bave aux lèvres ; signifiant qu'il était plus que d'accord.

Les deux amis se retrouvèrent donc, pendant leur pause de midi, à attendre sur le bord de la rue devant le fast-food, leur amie Madoka ; ainsi que Kenta, aujourd'hui étant son jour de congé.

Madoka était une jeune fille du même âge que Gingka. Ils se connaissaient d'ailleurs depuis le collège et étaient restés amis depuis ce temps là. Si Gingka travaillait dans la police, elle, était avocate. C'est pourquoi les trois se retrouvaient souvent à travailler ensemble.

Celle-ci arriva en faisant de grand signes de la main, que lui rendirent Tsubasa et Gingka.
Elle était habillée d'un chemisier blanc sur une jupe cintrée bleu marine ; les températures printanières étant particulièrement élevées cette année. Ses cheveux bruns coupés courts étaient soutenus par un serre-tête, ses deux habituelles mèches rebelles remontant de chaque côté de sa tête ; elle n'avait jamais réussi à les dompter.

Kenta, quand à lui, était stagiaire dans les forces de police, il côtoyait donc Gingka et Tsubasa presque tous les jours. Dix-sept ans, un peu timide, mais au grand coeur, il était un des plus proches amis du rouquin. Mais comme aujourd'hui était son jour de repos, il arriva en vélo, qu'il attacha à l'aide d'un antivol à une barrière.
Il portait une chemise jaune ; c'était sa couleur préféré ; ainsi qu'un jean et des basket. Des cheveux verts et des yeux marron foncé, encore emplis de l'innocence de l'adolescence. Son visage avait encore des trais enfantins, qui faisaient qu'on le trouvait beaucoup plus jeune que son âge.

Les quatre amis entrèrent donc dans le restaurant après avoir échangés quelques politesses, qui étaient superflues du fait de leur proximité.
Benkei, le gérant du fast-food, les accueillit à bras ouvert et les conduit à une table libre.

Benkei était aussi un de leurs grands amis. Un peu enveloppé, il avait tendance à faire peur au gens de par sa stature. Il avait les cheveux violets, recouvert par une casquette portant le logo de son restaurant. Restaurant qu'il avait repris après que son paternel soit parti à la retraite.

Benkei les conduisit à une table, où les quatre prirent commande. Ce dernier les assura que ce serait prêt dans une dizaine de minutes.
En effet, dix minutes plus tard, à la seconde près, l'imposant personnage réapparut avec un plateau dans chaque main...

XxXxXxX

Passant à travers les rideau, les rayons du soleil étaient venu caresser son visage avec toute la douceur printanière qu'ils possédaient. N'importe qui se serait levé du bon pied en ayant eu un réveil comme celui-là ; pas lui. La première chose qu'avait pensé Ryuga était le fait qu'une "merveilleuse" et ennuyeuse journée se profilait à l'horizon.

Il aurait pu ignorer la lumière transperçant les rideau, mais il détestait traîner au lit, considérant que c'était une totale perte de temps ; après tout, le temps c'est de l'argent !

Il se leva paresseusement, sans une once de motivation et se dirigea vers la cuisine. Il ouvrit le frigidaire ; la brise froide dégagée par l'appareil en s'ouvrant ne le fit pas frissonner le moins du monde. Constatant que le frigo ne contenait rien dont il avait envie, il en claqua la porte dans un geste rageur. La journée commençais décidément très mal.

Ryuga retourna à sa chambre et s'arrêta un moment en pour contempler le bazar qui y régnait : une multitude de vêtements étaient étalés par terre ; quelques armes diverses aussi, allant de la simple arme blanche à l'arme à feu ; une guitare électrique rouge vif qu'il n'avait pas touchée depuis des années, des canettes vides, quelques mangas jonchant ça et là... Seule la place qu'occupait son futon était à peu près rangée.

Car oui ; Ryuga faisait partie de ces personnes bordéliques. L'état dans lequel se trouvait sa chambre était le même que celui de son esprit : tourmenté, une lassitude combinée avec une envie de tout détruire, de tout foutre en l'air...

Ryuga poussa un soupir à la pensée de "l'agréable" séance de rangement qui l'attendait. Pour une raison inconnue, seule sa chambre était en foutoir, le reste de son appartement étant à peu près rangé.

Une boule de poils se frottant contre ses jambes coupa le cours de ses pensés. Le blanc baissa le regard sur le chat qu'il avait recueilli quelques années plus tôt, seule créature sur toute la planète envers laquelle il était bienveillant. Il n'avait pas de nom, il était seulement présent les soirs où Ryuga avait besoin d'une présence à des côtés, quand la pression trop forte était sur le point de le briser totalement...

Le blanc quitta son appartement quelques minutes plus tard, après avoir donné des restes de poisson au chat. Il s'était lavé et habillé en vitesse ; un haut noir ainsi qu'un pantalon en cuir de la même couleur, le tout surmonté par une veste à capuche, qui lui descendait jusqu'aux genoux. Il portait également ses bottes en cuir, noires elles aussi.

Il marcha rapidement vers le centre-ville. En chemin, il passa par un marché, dont les différents commerçant vantaient en criant les mérites de leurs produits. Il ne leur prêta aucune attention, bien qu'il déroba furtivement une pomme sur un étal quelconque, pour la dévorer immédiatement, sans payer ; elle ferait office de petit déjeuner. Il se dirigea alors vers le seul marchand ; qui, selon lui, avait de l'intérêt : le vendeur de confiseries.

Si le péché mignon de Gingka était les hamburgers, Ryuga, lui, raffolait de tout ce qui était sucré. Allant des bonbons aux pâtisseries, en passant par le chocolat, etc...

Le blanc acheta donc un sac entier de sucettes et autres bonbons multicolores ; il fut gracieusement remercié par le commerçant pour ses achats.
Il sortit une des énormes sucettes rondes, la déballa, et la fourra entièrement dans sa bouche. Le goût sucré de la confiserie au contact de ses papilles le remettant un peu de bonne humeur...

Il se dirigea ensuite vers un point bien précis. Car non, il n'était pas sortit que pour acheter des bonbons. Le but de sa sortie était pour son travail ; si on pouvait appeler ça un travail. Il fallait qu'il récupère certains documents importants.
Sa route s'arrêta dans une ruelle : étroite, cette dernière était assez mal famée et des déchets jonchaient le sol.

Ryuga parcourut rapidement celle-ci d'un coup d'œil, vérifiant qu'il n'y avait personne, puis son regard s'arrêta sur l'objet de sa convoitise : une poubelle métallique, rouillée par la intempéries et cabossée. Il se rapprocha de cette dernière. (Et non, Ryuga ne fait pas les poubelles)

Le blanc fit rouler la poubelle sur le côté, et se pencha pour récupérer une pochette en plastique. Celle-ci contenait des documents qu'il sortit, avant de la replacer sous la poubelle qu'il remit ensuite en place, effaçant toute trace de son passage.

Le principe était simple : des potentiels employeurs déposaient leur requête sous cette fameuse poubelle. Si Ryuga les acceptaient, il les prenaient ; les commanditaires étaient alors sûr que leur demande serait accomplie dans la semaine qui suivait. S'il les refusait, il les laissait sous la poubelle métallique, bien qu'il lui arrivait plutôt rarement de refuser des requêtes. C'était le même manège pour la paye, mais c'était dans une autre cachette ; dans un autre quartier. Les différents commanditaires se passaient ainsi le mots sur les "services" rendu par Ryuga.

Cette méthode permettait au blanc de ne pas rencontrer ses employeurs, qui n'était de toute façon pas très recommandables. Le monde de la pègre étant dangereux, le fait que très peu de personnes connaissaient son visage lui permettait une liberté d'action étendue et d'être en sécurité au cas où il serait pris pour cible.

Revenu dans une des avenues principales de la ville ; bien plus animée que la ruelle qu'il venait de quitter ; il s'appuya sur une barrière, ne prêtant pas attention aux différents passants et éplucha plus en détail ses demandes de travail.

Un assassinat, il réglerait ça dans la journée ; collecter des informations sur le gang qui occupait les docks, etc...
Il y avait là plusieurs demandes plus ou moins sanglantes, toutes illégales bien sûr. Ryuga soupira, rien de nouveau ou qui ne suscite son intérêt.

Alors qu'il était concentré sur la lectures de ses document, il se sentit soudainement observé. Il fouilla la rue du regard pour trouver la personne qui osait poser son regard sur lui.

Son instinct ne l'avait pas trompé : dans un fast-food dont l'enseigne était un hamburger géant absolument ridicule, un rouquin aux traits familiers le dévisageait ; son regard furieux semblant demander ce que le blanc faisait ici.

Quand Ryuga reconnu "le chat", son visage s'illumina d'un sourire sadique et l'étincelle de folie dans son regard s'enflamma : cette journée n'allait pas être si ennuyeuse en fin de compte...

XxXxXxX

Dans le restaurant, les discutions allaient de bon train. Kenta et Gingka avaient une conversation endiablée, ayant pour sujet un animé qu'ils suivaient tous deux, tandis que Tsubasa et Madoka parlaient de leur dernière affaire.

Gingka dévoraient son hamburger avec un appétit sans nom, sous le regard amusé de ses deux amis et celui, désespéré de Madoka.

C'était donc un repas tout à fait normal pour ces amis de longue date.

Mais les trois compagnons remarquèrent alors que Gingka avait cessé de participer à la conversation, et avait stoppé tout mouvement ; la bouche encore ouverte pour accueillir son hamburger ; il semblait fixer un point au travers de la baie vitrée du fast-food. Son regard s'était soudainement remplit de colère ; ce qui, venant du rouquin, était assez rare pour le noter.

-Ouhouh Gingka ! Tu est avec nous !? Demanda Kenta en agitant sa main devant le visage de son ami.

Devant l'absence de réaction du rouquin, ils de tournèrent vers ce qui avait retenu son attention.

Tsubasa et Kenta le reconnurent immédiatement, à la description physique que Gingka leur avait faite : il s'agissait de Ryuga !!

Remarquant qu'il était observé, le regard du blanc trouva rapidement celui de Gingka. Un rictus sadique étira ses lèvres, il rangea avec une lenteur maîtrisée, les documents qu'ils tenait, dans sa poche. Tout cela sans cesser de toiser Gingka d'un air méprisant.

C'en fut trop pour le rouquin qui sortit de table et se dirigea vers la sortie ; abandonnant son hamburger chéri, renversant sa chaise au passage et marmonnant quelque insulte à l'égard du blanc dans sa barbe.

Kenta le suivit immédiatement ; après tout, même s'il n'était que stagiaire, lui aussi travaillait dans la police. Mais le vert voulait surtout rencontrer celui qui donnait tant de mal à l'agent exemplaire qu'était Gingka.

Madoka se précipita à la suite des deux sans trop comprendre ce qu'il ce passait. Elle n'avait jamais vu le rouquin abandonner si brusquement un de ses précieux hamburgers, et surtout elle se demandait ce qui pouvait bien mettre Gingka dans cet état.

-Hey !! Vous n'avez pas payé !!! Les apostropha Benkei.

-Laisse tomber, ils reviendront dans dix minutes... Lui répondit Tsubasa, qui sirotait tranquillement son café.

Ce n'était pas la première fois que le rouquin coupait cours à la discutions pour se précipiter à la poursuite de Ryuga. Et en général, Gingka revenait quelque temps plus tard, bien évidemment bredouille. L'argenté s'était habitué avec le temps, à voir l'autre partir en trombe.

Gingka traversa l'avenue à toute allure, tandis que le blanc ne bougeait toujours pas. Il détala à la dernière seconde, glissant entre les doigts du rouquin, ce qui énerva encore plus ce dernier.

Ne prêtant aucune attention au feu
piéton ; qui indiquait, bien évidemment, rouge ; le blanc sauta sur le toit de la première voiture qui se présenta. Le véhicule pila net, la voiture juste derrière fit de même. Et ainsi de suite, provoquant un carambolage dans une des avenues les plus fréquentées de la ville.

Ryuga continuait quand à lui, de sauter de voiture en voiture. Il s'arrêta sur le toit d'une camionnette, pour contempler son oeuvre. Ce qu'il vit l'amusa au plus haut point.

Gingka ne se découragea pas pour autant : il slaloma entre les véhicules, focalisé sur Ryuga. Kenta et Madoka tentant de le suivre du mieux qu'ils pouvaient.

Une fois le trottoir d'en face atteint, la course repris de plus belle. Les passants s'écartaient pour laisser passer cette drôle d'équipe, qui passaient en trombe à côté d'eux sans même les remarquer.

Ryuga les mena vers un quartier qu'il connaissait comme sa poche, s'octroyant ainsi l'avantage du terrain.
Cette partie de la ville était bien moins fréquentée que l'avenue qu'ils venaient de quitter. Les ruelles s'enchaînaient les unes après les autres, au rythme de leur course folle.

Kenta et Madoka s'étaient arrêtés depuis un bon moment, complètement épuisés, se demandant comment Gingka arrivait à tenir la cadence imposée par le blanc.

Les deux jeunes gens se poursuivirent jusqu'à ce le blanc tourne dans une impasse. La "souris" était maintenant coincée entre deux immeubles pas très hauts, sans aucune échappatoire. Gingka cru alors qu'il avait enfin réussi à coincer Ryuga et commençait déjà à se réjouir.

Mais sous ses yeux médusés, le blanc sauta sur un balcon qui dépassait, effectua un salto arrière parfaitement exécuté et se réceptionna à la perfection sur le toit de l'immeuble.

Gingka resta sans voix ; il savait que Ryuga était aussi agile qu'un ninja, mais cela dépassait toutes ses prévisions ! Mais le rouquin se repris et soutint le regard de l'autre, qui s'était assis sur le rebord.

-Prends des cours de gym avant la prochaine fois ! Le nargua Ryuga avec un de ses sourires qui avaient le don de mettre le rouquin hors de lui.

Une fois sa pique lancée, il se releva et détala aussi rapidement qu'à son habitude, laissant Gingka s'énerver dans le vide.

XxXxXxX

Gingka était donc revenu sur ses pas, les mains dans les poche et ravalant une fois de plus son dépit.
Il retrouva Madoka et Kenta quelques rues plus loin. Le vert se précipita vers lui :

-Comment tu fais pour lui courir après pendant si longtemps ?? Lui demanda-t-il, admiratif devant l'endurance de son modèle.

-La force de l'habitude... Répondit le rouquin avec lassitude, se rappelant des premières fois qu'il avait coursé le blanc. Premières fois où il ne tenait pas bien longtemps.

Les trois amis décidèrent donc de retourner au restaurant de Benkei, où ils avaient laissé Tsubasa en plan. Ils n'avaient pas non plus réglé l'addition.

XxXxXxX

-Et donc c'est qui ce type ? Demanda Madoka.

-Ch'est une des affaires qui m'a été conchiée. Expliqua Gingka, qui avait repris le hamburger qu'il avait délaissé plus tôt.

-Et il n'arrive pas à l'attraper pour l'incarcérer. Continua Tsubasa.

-Du coup il lui cours après... Finit Kenta.

-C'est à dire une de tes affaires ? Questionna la jeune fille.

-Ce Ryuga n'est qu'un sombre meurtrier, qui tue pour de l'argent. Je suis censé l'arrêter, mais je n'y arrive pas. Précisa Gingka.

-Mais tu as l'air habitué à le poursuivre, je me trompe ?

-Ça fait plusieurs mois qu'il me file entre les doigts... Se désespéra Gingka.

-Tu fais une fixette sur lui surtout ! L'accusa Kenta.

-Je ne fait pas du tout une fixette sur lui !! Se défendit Gingka. Je me sentirais plus tranquille quand ce Ryuga sera derrière les barreaux !!

La discution se poursuivit sur le même sujet durant tout le repas, jusqu'à ce que les quatre amis règlent l'addition et quittent le restaurant, non sans ayant dit au revoir à leur ami Benkei.

Ils firent un bout de chemin ensemble, puis se séparèrent quelques rues plus loin. Gingka et Tsubasa se dirigèrent alors vers le quartier général de forces de police.

Lorsqu'ils arrivèrent, Hikaru, une de leur collègues était aux prises avec un voleur récidiviste du nom de Tetsuya Watarigani, qui la faisait tourner en bourrique. La pauvre jeune fille supplia Tsubasa de l'aider, ce qu'il fit de bon coeur, prenant congé de Gingka.

Ce dernier retourna à ses dossiers. Gingka avait une montagne de paperasse administrative ; que les plupart des agents considéraient comme totalement inutile ; et pour cause, cela faisait perdre un temps précieux. Temps qui aurait pu être passé à attraper des criminels divers.

Le rouquin régla cela en vitesse, puis se pencha sur le cas d'un gang qui occupait actuellement les docks. Ce gang avait déjà causé plusieurs dégât matériaux graves, et volaient la marchandise que déchargeaient les bateaux de commerce sur le port. Cela devenait un réel problème et la police se devait de capturer les principaux chef avant que la situation ne dégénère.

À peine Gingka eu-t-il consulté les différentes pièces à conviction à sa disposition, qu'Hikaru entra en trombe dans son bureau.

-Désolée de d'interrompre, je suis entrée sans frapper ! Mais Watarigani vient de me donner ça ! Dit la bleue en présentant une feuille de papier au rouquin. J'ai pensé que ça t'intéresserais.

Gingka pris le papier que lui tendait la jeune fille, parcourant rapidement ce qui était écris dessus. Ses yeux s'agrandirent lorsqu'il compris la gravité du problème.

Le texte avait été tapé à l'ordinateur ; sûrement dans un soucis de discrétion au cas où ce document tomberait dans les mains de la police. Il y avait écrit le nom d'une personne ainsi qu'une adresse. Mais le plus perturbant était le nom du destinataire du document, un nom que Gingka connaissait bien... Très bien même...

-Watarigani m'a dit qu'il l'avait trouvé par terre... Continua Hikaru.

Mais la jeune fille n'eut pas le temps de finir sa phrase que le rouquin sortait en trombe ! Il traversa les bureaux à toute vitesse, sous les regards interrogateurs de tous les autres agents.

Une fois sorti du bâtiment, Gingka s'arrêta quelques instants pour regarder l'adresse. Parfait, c'était tout près d'ici ! Peut-être qu'en se dépêchant, il arriverait à temps...

Le rouquin se précipita donc entre les passants, il traversa les rues en coup de vent, manquant de nombreuses fois de se faire écraser ; et de se faire insulter par des conducteurs mécontents, à qui le rouquin se confondait en rapides excuses. Il traversa le quartier à une vitesse qu'il n'aurait pas crue possible, avant de se retrouver devant une somptueuse villa.

Gingka vérifia l'adresse une nouvelle fois sur le document qu'il avait froissé pendant sa course. Ayant eu confirmation, il entra par le portail, qui était resté grand ouvert. Le rouquin traversa le somptueux jardin. Une fois parvenu devant la porte principale de la vila, il ouvrit si fort cette dernière qu'elle claqua contre le mur et décrocha un cadre sous la force de l'impact.

Il s'autorisa quelques secondes de pause pour reprendre son souffle. Mais il n'avait pas le temps, il commença à fouiller la bâtisse de fond en comble. Il n'eut pas à chercher longtemps ; le rouquin se retrouva face à une vision digne des plus grands films d'horreur :

En plein milieu de la pièce trônait Ryuga. Il tournait le dos à Gingka ; focalisé sur le corps ensanglanté qui gisait à ses pieds, dans une mare de sang. Le liquide rouge trempait les vêtements de la victime, et s'étalait progressivement sur le carrelage immaculé. Ryuga, quand à lui, était l'acteur de la scène morbide qui de jouait sous les yeux de Gingka : le regard vide, sa main droite était maculée de sang jusqu'à l'avant-bras, tout comme le couteau qu'il agrippait si fort que ses jointures en étaient blanches.

Gingka s'était figé, contemplant l'irréalité de la scène. Ryuga ne semblait pas l'avoir remarqué. Le rouquin finit par avoir un haut le cœur, prit de vertiges, il se rattrapa au battant de la porte, faisant grincer celle-ci.

Le bruit fit se retourner le blanc, qui, toujours le regard vide, mis quelques secondes à réagir. Il fixa Gingka pendant de longues secondes, sans vraiment le voir. Le blanc avait l'air absent, totalement coupé du monde. Son visage n'affichait aucune expression. Les bras ballants, il ne semblait pas vouloir réagir face à ce témoin importun.

Gingka était pourtant certain que son heure avait sonné. Il avait cessé de respirer et restait figé en face de Ryuga. Mais quand ce dernier sembla se "réveiller", au lieu de sauter sur le rouquin comme celui-ci s'y attendait, le blanc eu une tout autre réaction : d'inactif, il passa en position défensive et pointa son couteau ensanglanté vers Gingka.

-Dégage !!

Celui qui s'attendait à être tué sur place s'exécuta docilement, s'écartant pas à pas ; lentement ; de la seule porte qui menait à la sortie. Quand il se fut poussé de quelques mètres, Ryuga se rua vers la porte.

Pendant un quart de seconde, leurs regards se croisèrent. Gingka cru lire une détresse sans fond dans le regard de son ennemi, cela le troubla. Mais le rouquin n'eut pas le temps de confirmer ce qu'il avait aperçu, car le blanc avait déjà disparu...

Gingka glissa contre le mur, pour finalement s'assoir par terre, expirant l'air qu'il avait retenu dans ses poumons pendant toute la durée de la scène. Il avait eu la peur de sa vie ; il avait cru pendant quelques instants que le blanc allait le tuer pour l'avoir interrompu.

Le rouquin laissa passer quelques minutes ; le temps de se calmer ; puis il sortit son téléphone et fouilla dans ses contacts. Il attendit quelque secondes ; écoutant la tonalité ; que la personne à l'autre bout du fil décroche.

-Allô ?

-Hikaru, je viens d'assister à un meurtre...

XxXxXxX

Il avait pris la fuite. Littéralement. Ce qu'il avait vu dans le regard du rouquin l'avait déstabilisé. Pendant l'instant où leurs yeux s'étaient croisés, le blanc y avait vu la peur. Une peur viscérale ; celle qui vous paralysait ; persuadé que votre vie touchait à sa fin.

C'était cette peur, contrastant avec l'air déterminé qu'Hagane arborait normalement, qui avait déstabilisé Ryuga. L'agent d'habitude si pétillant, débordant d'énergie ; avait d'un seul coup perdu toute sa splendeur. Et c'était le fait que le rouquin le poursuivait sans peur qui plaisait à Ryuga. Lui qui ne côtoyait personne, Hagane était la seule personne (hormi son chat) avec qui il interagissait ! Et bizarrement, Ryuga appréciait ces moments où l'agent le poursuivait. Hagane était, en quelque sorte, une des seules choses qui rattachaient le blanc à une vie normale.

Il pouvait désormais être sûr que le rouquin ne lui courrait plus jamais après ! Il allait sûrement refiler l'affaire à un de ses collègues !!

Ryuga se mit à rire. Un rire nerveux ; alors qu'il glissait contre un mur pour s'affaler sur le sol ; il avait tellement terrifié le policier, après tous c'était normal ! Le blanc venait de perdre sa seule distraction ! "C'est bien fait pour moi !" se dit-il mentalement.

Ryuga reporta alors son attention sur le couteau qu'il tenait. Le sang dégoulainait, laissant des gouttes sur le goudron.
Le blanc grimaça de dégoût : il détestait vraiment ça ! Il se dégoûtait lui-même ; toujours à tuer, enlever une vie de plus. Cela avait beau être son quotidien, il ne s'y habituerait jamais !

Lorsqu'il tuait, il visait un point vital, de façon à ce que la cible meure rapidement.
Il ne regardait jamais son couteau s'enfoncer dans la chair molle, dans un bruit de succion immonde ; préférant regarder sa victime dans les yeux, guettant le moment où l'étincelle de vie s'y éteignait à jamais. Puis il retirait son arme et partait aussi vite qu'il était arrivé...

Il détestait vraiment ça...

XxXxXxX

Les fourgonnettes de police s'alignaient dans la rue. Sur un lit roulant, un corp était recouvert d'un drap blanc. Les policiers présents le chargèrent dans un véhicule, prêt pour l'emmener à la morgue.

Gingka était appuyé sur le grillage qui délimitait la villa, se remettant de ses émotions. Il assistait à la scène ; presque irréelle, quand Hikaru vint le rejoindre.

Cette dernière avait dépêché tout les agents disponibles dès qu'elle avait reçu l'appel de son collègue. La jeune fille avait été très efficace, car les policiers rapliquaient quelques minutes plus tard. Cet derniers étaient en train d'analyser la scène du crime ; prenant de multiples photos et écartant les éventuels curieux.

Gingka réfléchissait. La détresse qu'il avait lue en Ryuga lorsque leurs regards s'étaient croisés l'avait perturbé. Peut être le blanc n'était pas ce qu'il prétendait être ? Le rouquin secoua la tête de droite à gauche ; non, Ryuga était un enfoiré. Mais Gingka ne pouvait s'empêcher de se demander ce que ressentait vraiment le blanc. "Peut être que nous aurions pu être amis ?" Pensa-t-il avant de se donner une claque mentale ; encore ses idées enfantines refaisaient surface. Il fallait vraiment qu'il arrête de penser comme ça ! Surtout dans le milieu où il travaillait ! On finirait par le prendre pour une magical girl !

Mais l'arrivée d'Hikaru rompit le cours de ses pensées :

-Ça va Gingka ? S'enquit la jeune fille.

-Oui oui, ne t'inquiète pas. Répondit le rouquin en se forçant à sourire.

Un moment de silence suivit...

-Je suis pas arrivé à temps Hikaru.

-Ce n'est pas de ta faute, si j'avais su que ce papier était si important, je te l'aurais apporté plus tôt, au lieu de me prendre la tête avec ce Watarigani !

-Je suis resté planté là !! Il était sous mon nez ! Enragea Gingka.

Il s'en voulait terriblement ; de n'être pas arrivé plus tôt, mais il haïssait surtout son impuissance face à la situation ! Il était resté pétrifié par la peur, et avait laissé fuir le blanc...

-Ce n'est pas grave Gingka... Le réconforta la bleue.

Un policer vint alors les retrouver, leur annonçant qu'ils avaient fini
Il fallait maintenant informer la famille de la victime, mais ça, ce n'était pas leur métier...

Gingka leur demanda de lui envoyer prochainement les résultats de l'autopsie de la victime. Il fallait qu'il vérifie quelque chose... La détresse de Ryuga était-elle réelle ? Il allait devoir mener sa petite enquête...

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