En y réfléchissant, Coline ne se sent pas prête à aller en cours ce jeudi matin. Quand elle entre dans la salle, elle repère Selim à la place qu'il prend d'habitude lorsqu'il s'assoit à côté d'elle. La blonde repense aux mots du blond de la veille pour affronter sa peur d'avoir mal.

— Salut, lance-t-elle en s'asseyant à côté du brun.

Selim sourit, se gratte l'oreille et sort ses affaires.

— Le prof de physique va rendre les copies... Je stresse, avoue-t-il avec une grimace adorable.

Coline se ressaisit. Elle n'a plus le droit à l'erreur et doit se forcer à ne pas craquer face à lui. La blonde doit à tout prix arrêter de tomber amoureuse de ce Selim épanoui sans elle.

— J'avais complètement raté l'interro, se rappelle-t-elle dramatiquement.

Ses grands gestes provoquent un sourire de la part de Selim. Parler de notes lui convient : sujet simple et efficace. Les heures filent vite et le cœur de Coline s'allège à chaque fois qu'elle se rend compte que tout a changé sans que ce soit gênant. Ça lui fait plaisir de ne pas être la seule à faire des efforts pour faire marcher leur amitié.

Au contrôle, elle a eu 12, beaucoup moins catastrophique qu'elle ne l'aurait cru. Selim, 18, beaucoup plus qu'il avait parié.

Angèle la rejoint devant les toilettes à la pause midi. Sa meilleure amie l'interroge du regard.

— Ça va ? demande-t-elle en lui montrant le message que Co' avait envoyé ce matin.

Celui-ci racontait ce qui s'était passé la veille au parc.

La blonde acquiesce.

— Ça va.

Elle ne ment pas. Ça va. Ça fait mal, mais ça passe. Et ça la rassure de savoir que ça passera.

— Tu veux en parler ?

Coline hésite, mais voit bien qu'Angèle est à l'écoute. Alors elle lui raconte ce qu'elle ressent, à peu près. Elle se délivre à elle, comme elle le fait toujours par message, sans tabou, avec appréhension mais confiance. Elle attend une réaction. Angèle la serre dans ses bras :

— T'es géniale ma vieille Coline. Beaucoup trop mature pour lui.

— Grave ! approuve un blond tout juste sorti des toilettes des mecs, arrachant à Coline un autre sourire.