Bonus #4

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Justine

Avec un soupire, je lisse ma robe blanche et coiffe mes cheveux. Mes yeux noisette sont assombris par la peur et mon cœur bat des records de vitesse. Ça fait neuf mois. Neuf mois que je suis parti et que je n'ai donné aucune nouvelle.

Mes amis me manquent, ma famille aussi ainsi que mon petit ami. Mon voyage a peut-être été enrichissant, il m'a empêché d'être avec ceux que j'aimais. N'ayant aucun souffre-douleur, je me suis déchainée sur mon manager qui a émis l'envie de démissionner. Ensuite, une femme d'âge mûre à prit la relève et est partit deux semaines plus tard. Il semblerait effectivement que j'étais une personne désagréable.

Par chance, ma maison de disques a réussi à dénicher un manager aussi diabolique que moi. Il a résisté à mes insultes et me les à mêmes renvoyés. Ce n'est peut-être pas un comportement professionnel, mais il est le seul à avoir compris comment je fonctionnais.

Avec moi, il faut être cruel et me faire baver. La gentillesse ne fonctionne malheureusement pas. Il n'ya qu'à écouter mon nouvel album. Il n'y a rien de doux, rien de gentil. Il n'y a que violence. Et les gens adorent à ça.

Revenir à Montréal me déstabilise énormément. Habituée au soleil chaud de Los Angeles, le vent froid du Québec me fait un choc. Mon système nerveux m'envoie des signales de détresse et je regrette de ne pas avoir enfilé une veste.

Une paire de lunettes sur le nez, j'attends stupidement à l'aéroport, mes valises et mon manager non loin de moi. Pour son travail, il a dû quitter Los Angeles, mais il n'a pas rechigné. Il était même content de personne. Pendant qu'il passe un coup de fil, je le regarde, un sourire aux lèvres. Ses cheveux noirs sont coiffés n'importe comment sur sa tête et son smoking est froissé. Je ne sais pas ce qu'il veut prouver, mais il n'est pas du tout professionnel.

Les minutes passent et l'impatience ne fait qu'augmenter. Ils sont en retard. Mes parents sont en retard pour mon retour. Malgré moi, mon cœur se fissure et je sens mes yeux se remplir d'eau. Je croyais que je leur manquais autant qu'ils me manquaient. Mais je me suis lourdement trompée : ils ne sont même pas fichus d'arriver à l'heure. Il est vrai que j'aurais dû arriver hier, mais il y a eu un problème avec l'avion. Mon vol a donc été retardé.

Je triture ma robe et fixe les voitures qui avancent dans le parking. Je devrais peut-être attendre à l'intérieur, mais je n'ai aucune envie de me faire reconnaitre. Le dos plaqué contre le mur, je sors mon cellulaire et envoie un cœur à Éric. J'ai interdit à mes amis et à ma famille de lui annoncer que j'étais de retour. Je veux lui faire la surprise.

Même si ça me tue de le dire, Éric m'a manqué. Putain oui, il m'a manqué. Je ne suis pas du genre à montrer mes émotions, mais avec lui, c'est différent. Je peux être celle que je veux et il l'accepte. Quand j'ai des sauts d'humeur, il ne s'énerve pas. Non, il me laisse lui hurler dessus.

Quand un bruit de klaxon retentit, je relève vivement la tête et pousse un cri perçant quand je reconnais la voiture rouge de mes parents. Sans cesser de hurler, je sautille partout. Mathias, mon manager, coupe l'appel, soudain inquiets par mes cris de gamine.

— Justine? Ça va? Pourquoi tu cries comme une conne?

— Ferme-la deux secondes, ça me fera des vacances, jubilé-je. Mes parents sont arrivés!

Il hausse un sourcil.

— Ils veulent vraiment de toi?

Sans le regarder en face, je prends mon élan et le frappe au tibia. J'ai beau être petite, je suis redoutable et il le sait. Il grogne de douleur et s'écarte un peu de moi. Je suis assez surprise qu'il n'ait pas démissionner : je suis affreuse. Je le frappe, l'insulte, mais il continue à travailler. Je sais que je devrais me calmer et arrêter toute cette mascarade qu'est la violence, mais je ne peux pas. Ça fait partit de moi et jamais je ne changerais.

Les yeux brillants, je regarde ma mère sortir de la voiture et courir vers moi. Son chapeau de paille cache la moitié de son visage et sa longue robe style africain suit ses pas. Ma mère a toujours eu des styles vestimentaires bizarres, mais c'est ça qui fait son charme.

Elle s'arrête devant moi et on se fixe quelques instants, sans bouger. Quelques mèches de cheveux roux lui tombent sur le front et ses yeux noisette sont brillants de larmes. Je suis certaine que les miens le sont aussi. Je suis la première à bouger.

Avec un sanglot, je lui saute dans les bras et elle m'encercle des siens en pleurant. C'est énorme d'être séparé de ses parents pendant neuf mois sans pouvoir les voir de temps à autres. La tête nichés dans son cou, je déverse toutes les larmes de mon minuscule corps.

— Tu m'as tellement manqué, ma chérie, pleurniche-t-elle en m'écartant d'elle.

Je m'apprête à répondre quand mon père entre lui aussi dans mon champs de vision. Mais il n'est pas seul. Éric le suit, la tête baissé, les mains fourrés dans ses poches. En le voyant, je m'immobilise et mon cœur arrête de battre avant d'accélérer l'allure. La bouche entrouverte, je le regarde approcher et remarque qu'il a quelque chose sur les yeux.

Un bandeau.

Oh mon dieu, il ne sait pas que je suis là. Je le regarde marcher à l'aveuglette et il manque de tomber plusieurs fois.

— Bordel, on va où là? Grogne-t-il en se stabilisant. J'avais d'autres choses à faire.

Je laisse échapper un petit rire et plaque ma main sur ma bouche. Il est vraiment là. Ses cheveux semblent avoir poussé : ils lui tombent sur le front. Il semble avoir grandit aussi. Ma mère me presse les épaules dans un geste rassurant :

— Va lui enlever son bandeau, il va finir par croire qu'on le kidnappe.

Un sourire épanouie sur les lèvres, j'embrasse ma mère et mon père sur la joue avant de gambader vers mon petit ami. Plus je m'approche de lui, plus mon cœur accélère l'allure. Mes jambes tremblent et menacent de me laisser tomber. Mon souffle s'entrecoupe et mes paumes sont moites. Je n'arrive tout simplement pas à y croire.

Je m'arrête devant lui et grimace en voyant que je ne lui arrive même pas au cou. Je suis vraiment trop petite. Quand Éric me percute, ma peau s'échauffe.

— Mais dégagez de mon chemin, vous ne voyez pas que je suis aveugle? Les gens sont trop cons.

Je le fixe quelques instants et profite du timbre de sa voix. Elle n'est pas pareille qu'au téléphone. Elle est plus grave, plus réconfortante. Il m'a vraiment manqué.

Les bras croisés sur ma poitrine, je l'effleure du regard et ricane quand il essaye de m'écarter. Il murmure qu'il a affaire à un vrai connard et je ne peux pas nier : je suis une connasse.

— Si t'arrêtais d'être con et que tu ôtais ton putain de bandeau, tu verrais peut-être mieux, lâché-je ironiquement.

Sous mes yeux, Éric se tend et il recule d'un pas. La première chose que je remarque sont ses mains tremblotes. Il tremble. Mon Éric tremble. Doucement, il approche ses mains du bandeau et le retire rapidement. Ses mouvements sont incertains, maladroits, plein d'impatience. Finalement, il réussi à l'enlever et ses yeux bleus croisent les miens. Cette couleur translucide m'avait elle aussi manqué.

Il recule à nouveau d'un pas et secoue vivement la tête. Je lui offre un piteux sourire :

— Ouais, je sais. T'aurais voulu voir Beyoncé, mais c'est juste moi. Désolée de t'avoir déçu.

À nouveau, il secoue la tête avant de faire quelque chose de fou. Il pleure. Des larmes viennent rouler ses joues et ses yeux brillent autant que ceux de ma mère. Comme si ses pleurs étaient un signal de départ, je saute dans ses bras et enroule mes bras autour de sa nuque. J'hume son odeur et tente de m'approcher davantage de lui. Il me sert avec force et niche sa tête dans mes cheveux.

— Éric...

— Laisse-moi profiter de ce moment, Justine. Tu me feras chier plus tard.

J'éclate de rire avant de déposer mes lèvres sur les siennes. Cette sensation m'avait manqué, elle aussi. D'abord, il hésite, pensant sûrement que mes parents sont à quelques mètres de nous et qu'ils fixent comme des psychopathes. Mais finalement, il répond à mon baiser avec douceur. Ses lèvres entrouvres les miennes et je me laisse aller, oubliant tout ce qui nous entoure. 

Finalement, à bout de souffle, Éric me dépose et enroule son bras autour de ma taille. Je lui offre un petit sourire et pose ma tête sur son torse.

Je suis de retour.


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