Chapitre 1 - Kaithlyn

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 Le changement de climat est beaucoup trop rude, ce brouillard, cette pluie... Je regrette déjà mon bel hiver New-yorkais... Malgré le froid, tout est beau à New-York sous la neige, ici c'est gris, c'est déprimant. À peine arrivé, on nous guide à travers des couloirs jusqu'à une voiture de luxe noire. On nous y jette et nous voilà parti de cet aéroport. Je sens que je vais avoir du mal à m'habituer à cette nouvelle ville. Paris paraît tellement minuscule quand je la vois défiler par la fenêtre. Et tout ce que j'ai laissé chez moi me manque déjà. Ma meilleure amie, ma famille, ma petite vie certes quelque peu ennuyante, mais que j'aime tellement. Ici, je ne connais personne mis à part le nouveau patron de mon père, il a été muté ici pour ouvrir une nouvelle filière de leur boîte et mon père a suivi. Heureusement j'ai un avantage : je parle déjà la langue. Dans le cas contraire, j'aurais été complètement perdue.

Le froid me glace le sang dès que je sors de la voiture. J'ai l'impression qu'il est totalement différent de celui de New-York, plus humide. Nous voilà devant une grande villa blanche avec le toit de couleur grise anthracite, très moderne. Une clôture entoure la maison, c'est plutôt très mignon comme quartier. Les maisons se ressemblent et ça donne du charme. Les grattes-ciels sont loins désormais.

— Kaithy, arrêtes de rêvasser et donne un coup de main à ta sœur !

La voix de ma mère me sort de mes pensées et je regarde aussitôt Alayna, ma petite sœur qui va fêter ses dix-huit ans dans quelques jours, avec ma grosse valise à bout de bras. Je vais l'aider à la rentrer, elle me charrie sur le poids de celle-ci. En même temps, il me fallait bien toutes mes affaires vu que l'on ne sait pas quand est-ce que nous retournerons aux États-Unis.

Ma chambre est spacieuse avec salle de bain privée et dressing, le top ! Avant de ranger quoi que ce soit de mes innombrables valises, je me jette sur le lit pour appeler ma meilleure amie, Libby, elle doit partir en cours vu l'heure là-bas. Elle me répond aussitôt.

— Kaithy ! Tu me manques déjà !

— Et toi donc ! Ici, rien à voir avec chez nous. Les maisons et les immeubles sont tout petits et les taxis ne sont même pas jaunes !

— Oh le cauchemar... elle rit. Tu reviendras vite.

— Il faut déjà que mon père commence à bosser pour savoir quand il terminera. Et puis moi, j'ai ce boulot que le patron de mon père m'a trouvé. J'aurais tellement aimé rester au Saint Vincent's Hospital. Je suis sûre que même les hôpitaux ici sont minuscules.

— Tu vas t'y faire, ma chérie. Et puis tu vas voir la Tour Eiffel ! Comme je t'envie, j'aimerais y monter.

— Quand tu viendras me rendre visite on ira s'y promener, promis.

Je discute encore un peu avec elle jusqu'à ce que ma mère me tire de ma conversation pour l'aider à ranger la maison. Je commence par mes affaires et je choisis tranquillement la tenue que je porterais demain pour mon entretien d'embauche, que j'ai déjà d'avance car la chef de service est la femme du boss de mon père. Toutefois, il faut faire ça correctement. J'ai vingt-quatre ans et je suis infirmière depuis trois ans et à New-York, je travaillais en réanimation néonatale. J'espère vraiment avoir une place dans un service identique, mais je sens que je vais finir aux urgences ou en pédiatrie.

***

JEUDI 19 FÉVRIER 2015

Je sors de la maison, il est tout juste neuf heures. Les rayons du soleil sont présents, mais je me suis quand même vêtue d'un grand manteau et d'une écharpe en laine. Lorsque je rentre dans le taxi qui m'attend devant la maison, j'ai déjà un peu chaud. En fait, nous ne sommes pas venus habiter au Pôle Nord je crois. J'inspecte de nouveau mon maquillage dans le taxi, qui est très sobre. J'aime me maquiller, mais je trouve que c'est une perte de temps, cependant circonstance il y a aujourd'hui. Mon mascara a fait des petites traces sous ma paupière, je soupire en essayant de rattraper le coup avec mon doigt.

J'arrive enfin devant l'hôpital et descends du taxi. L'air est doux, je retire mon écharpe et ouvre mon manteau. Le bâtiment est assez conséquent vu de l'extérieur, son nom est inscrit en grosses lettres. Je me sens un peu perdue, je n'aime pas les nouveaux endroits et l'inconnu, j'aime tout planifier. Je me faufile à l'intérieur. Le hall est clair, élégant et amusant, tout d'un hôpital pour enfants. Il y a une petite cafétéria sur ma gauche et juste à côté, le panneau avec les différents étages. Le hall est assez calme, quelques personnes passent, notamment des médecins ou des soignants qui rentrent de fumer leur cigarette.

Je m'avance vers le panneau afin de trouver où je dois me diriger. Je sais que j'ai rendez-vous avec Madame James, mais j'ai un peu oublié où sa secrétaire m'a dit de me rendre. Je contemple le nombre de services présents dans cet hôpital : diverses chirurgies, de la neurologie, de la cancérologie, de la pédiatrie générale, de la réanimation néonatale et bien plus encore.

— Vous cherchez quelque chose en particulier, mademoiselle ?

Je sursaute en entendant une voix masculine me sortir de mes pensées. Je tourne la tête et la relève légèrement. Je tressaille en voyant deux grands yeux bleus me fixer. Son regard est hypnotisant, en contraste avec ses cheveux bruns. Il a un sourire très léger juste en coin et il a une barbe naissante. Il est assez élégant avec un jean et une chemise sous sa blouse de médecin, je suppose.

Je crois que je n'ai toujours pas dis un mot lorsque je le vois hausser un sourcil en me regardant. Parler aux inconnus, et qui plus est à un aussi bel homme, ce n'est vraiment pas mon domaine de prédilection et je dois être rouge tomate.

— Mademoiselle ?

Il se penche vers moi.

— Oui. Euh... J'ai rendez-vous avec Madame James, mais je ne sais plus du tout où je dois me rendre.

Il sourit un peu plus qu'au départ, j'en déduis qu'il se moque de moi et de mon bafouillage. Je me sens rougir à vue d'œil ! Il me dit qu'il va m'accompagner jusqu'à son bureau car il doit se rendre au même étage. Je le suis alors dans l'ascenseur après un unique hochement de tête. Je marche juste derrière lui et y entre. Je me sens terriblement mal à l'aise en présence d'un homme, ce n'est pas nouveau... Mais d'un si bel homme, je ne sais plus où me mettre et je suis sûre que je suis toujours toute rouge comme chaque fois que je parle à un homme.

Je sens son regard sur moi, mais je n'ose pas lever les yeux. Lorsqu'il casse le silence dans l'ascenseur, j'ai un petit sursaut.

— Vous avez un accent, vous n'êtes pas d'ici ?

Je secoue la tête.

— Je suis arrivée des États-Unis hier. Je viens de New-York.

J'ai légèrement relevé la tête afin de ne pas paraître mal polie et je le regarde sans le regarder. En réalité, je fixe un point juste à côté de lui afin de ne pas me concentrer sur lui car je ne sais pas si j'arriverais à sortir un mot. Il acquiesce, toujours avec son sourire que je n'arrive pas à interpréter. L'ascenseur est lent ou les secondes très longues.

Nous arrivons enfin au dernier étage de cet hôpital, il me laisse sortir avant lui, galant. Je peux lire sur les panneaux que nous sommes à l'étage qui comprend la gestion, la DRH, etc. Il m'accompagne jusqu'à un bureau avec inscrit le nom de Madame James et une chaise afin d'attendre dans le couloir. Je relève la tête vers lui et croise son regard et je décide de fixer un nouveau point imaginaire.

— Voilà. Son bureau est normalement en pédiatrie, elle est installée ici momentanément.

— Merci beaucoup de m'avoir accompagné, je me serais perdue.

— Tout le plaisir était pour moi, bon courage pour votre rendez-vous. Au revoir.

Il a un petit sourire identique à celui dans l'ascenseur. Je suis légèrement perturbée par cette rencontre. Je ne le reverrais certainement jamais, mais j'ai ressenti comme une attirance entre nous. Ou ce n'était que mon imagination. Madame James me tire de ma rêverie en ouvrant la porte de son bureau.

— Mademoiselle Romero Meyer. Entrez donc.

Je lui souris en la voyant apparaître. C'est une très belle femme, qui a toute l'étoffe d'une cadre de service.

Je me lève et je lui serre la main. Elle me fait rentrer dans son bureau et m'invite à m'asseoir face à elle. Je retire mon manteau, j'ai maintenant trop chaud.

— Kaithlyn, je suis enchantée de vous rencontrer. Will m'a beaucoup parlé de vous.

Will est son mari, l'associé de mon père. Je rougis et souris en me tortillant sur ma chaise essayant de trouver la meilleure position. Je ne sais que dire après cela. Elle reprend.

— J'ai bien étudié votre curriculum et il est super pour une jeune infirmière. Le fait que vous ayez travaillé dans l'un des plus grands hôpitaux des États-Unis me suffit amplement à vous dire oui.

— Ça a été une expérience formidable, je pensais y rester toute ma carrière.

— Eh bien heureusement pour moi vous voici parmi nous ! Je serai ravie de vous compter dans mes effectifs mademoiselle Romero.

C'est tout ? Ce n'est que ça un entretien ? Pas de questions qui me font rougir et qui me mettent mal à l'aise auxquelles je ne saurais quoi dire ? Juste parce que je viens de New-York ça suffit. Eh bien, je pensais que cela allait être plus difficile que ça. L'entretien se poursuit juste quelques minutes, car Madame James a un autre rendez-vous ensuite. Elle me donne toutes les informations nécessaires afin d'aller signer mon contrat, de passer la visite médicale, etc.

Je ressors de son bureau, assez contente. Dans quelques jours je prendrai mes fonctions au sein d'une nouvelle équipe. J'espère que je m'y intégrerai assez facilement. Je regarde l'heure, le rendez-vous a duré à peine quinze minutes. J'ai une bonne partie de la journée pour moi. L'hôpital n'est pas très loin d'un centre commercial, je vais m'y rendre pour passer le temps avant de rentrer et découvrir les environs.

Une ou deux heures plus tard, je ressors du centre commercial. Je déteste faire du shopping toute seule. Libby me manque... Je décide de lui envoyer un petit texto.

11:56 : Tu me manques ! Le shopping sans toi c'est naze. x

Je soupire en rangeant mon téléphone et avance vers la maison. Nous n'habitons pas tout près et j'ai oublié d'appeler un taxi. Je pensais qu'on pouvait les trouver à n'importe quel moment au bord du trottoir, mais non.

Une fois arrivée, il n'y a que ma mère : mon père est allé avec ma sœur voir son nouveau campus et ils ne sont toujours pas rentrés. Je lui raconte que j'ai le job et que la femme de Monsieur James est adorable.

Le soir même, dans mon lit avec mon iPhone dans la main, mes pensées divaguent et se posent sur le regard bleu de cet homme que j'ai rencontré à l'hôpital... Ces yeux m'hypnotisent et m'envoie dans un sommeil léger.

***

LUNDI 2 MARS 2015

Mon réveil me fait sursauter. Il est déjà l'heure ? Ce n'est pas possible que la nuit ait passé aussi vite. Je saute du lit encore tout endormie et cours m'habiller. J'ai une sale tête pour ne pas changer... Je décide de me maquiller un peu pour mon premier jour, ce n'est pas dans mes habitudes. Un peu de fard à paupière avec du mascara et c'est tout. J'attrape mon Thermos et me voilà partit à pied, dans le froid matinal. Il est six heures du matin, je bois mon cappuccino encore bien chaud, les écouteurs dans les oreilles en prenant la route.

L'hôpital est calme, je vais me changer et j'enfile mon sac à patate. Qu'est ce que ça peut être moche une tenue d'infirmière. Je n'ai toujours pas compris pourquoi les hommes fantasment dessus. Je rattache ma natte correctement et je vais à la rencontre de l'équipe de ce matin. La pédiatrie est située au troisième étage avec la néonatalogie. Je rentre dans le service, il est silencieux, tout le monde doit dormir encore. Je repère la plaque « poste infirmier » et je m'y rends. L'équipe de nuit est présente et s'affaire à terminer leurs transmissions.

— Bonjour... Je suis Kaithlyn, la nouvelle infirmière.

— Bonjour ! Je suis Annie l'auxiliaire et voici Stéphanie l'infirmière. Viens avec moi, je vais te montrer où poser tes affaires.

Elles sont souriantes et très accueillantes. L'auxiliaire me montre le placard pour ranger mon sac et m'explique brièvement le service en retournant dans le poste de soin.

L'équipe de jour arrive, elle est composée de deux infirmières et deux auxiliaires. Je me présente timidement lorsqu'elles arrivent. C'est un peu redondant, je sens que ça va être ma phrase du jour.

— Ah oui bonjour ! Je suis Marie l'infirmière, c'est moi qui vais te former.

Je lui souris. Elle m'a l'air tout aussi gentille aux premiers abords et est très souriante. Les deux auxiliaires s'appellent Virginie et Léa et la seconde infirmière arrive un peu après. Je m'installe avec l'équipe pour les transmissions. J'écris sur ma feuille et je me sens déjà perdue. Les abréviations sont différentes de chez moi, j'ai du mal à suivre, elles parlent tellement vite.

Lorsque l'équipe de nuit nous quitte, Marie me prend avec elle et m'explique l'essentiel du service, l'organisation, les différentes pièces. Je ne sais pas comment je vais retenir tout ça. Je prends des notes sur mon calepin. J'ai envie de partir, de m'enfouir dans mon lit et d'y rester. Je veux retourner chez moi... Je vais la suivre dans un premier temps et demain je serai lâché dans le service.

Vers neuf heures, Madame James, vient me souhaiter la bienvenue, nous discutons un peu puis elle décide de me présenter aux secrétaires, à l'équipe des urgences pédiatriques et enfin aux médecins. Ils sont à leur réunion habituelle de chaque matin, le staff. J'entre dans la salle derrière Madame James, je n'aime pas les présentations, je sais que je vais rougir encore. Je déteste être le centre d'attention. Les médecins s'interrompent pour l'écouter.

— Voici Kaithlyn, notre nouvelle infirmière. Elle nous arrive tout droit des États-Unis et viens de prendre ses fonctions ce matin. Soyez gentils !

Elle rit et les médecins acquiescent en m'observant. Je me sens devenir toute rouge, mais je souris pour faire diversion. Il y a beaucoup d'internes, pas mal de seniors, la chef de service est une femme et parmi eux...

Ces yeux bleus qui me hantent depuis notre première rencontre.

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