Chapitre 10 - Léo

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LUNDI 6 AVRIL 2015

Je joue au UNO avec Théo, un petit garçon de sept ans atteint d'une leucémie, hospitalisé pour sa chimiothérapie. Ses parents se sont absentés, je suis venu l'examiner et me voilà assis à jouer avec lui. J'adore ce temps où je peux m'asseoir avec un enfant et lui parler d'autre chose que de sa maladie. J'ai l'impression de voir mon petit frère et nos après-midi à l'hôpital. Quand je le regarde, il lui ressemble et je fais un saut de vingt ans en arrière...

Je nous revois dans cette petite chambre où nous passions de longues heures tous les trois car je n'avais personne pour garder ma sœur. Nous jouions tous les trois, je les occupais comme je pouvais. Susan était infirmière à l'époque et elle m'avait pris sous son aile. Elle ne cessait de me demander si j'avais ce qu'il fallait pour eux, si j'avais assez d'argent. Je ne voulais rien d'elle. Et puis quand elle me les gardait, les placards étaient pleins à mon retour, ils avaient de nouveaux vêtements ou des jouets, tout ce que je ne pouvais pas leur offrir. Elle a été un vrai ange.

— Docteur Léo ! C'est à toi de jouer.

Je secoue la tête et regarde Théo.

— Oui excuse-moi bonhomme. On finit cette partie. Je dois aller voir les autres enfants tu sais.

— C'est nul. Le médecin à Trousseau, il ne joue pas avec moi comme ça !

— Mais ça c'est parce qu'il n'est pas aussi gentil que moi ! UNO !

— Rho !

Il rit et je ne peux m'empêcher de faire de même. Je me lève et remets ma blouse. Je passe ma main sur sa tête avant de sortir de la chambre. J'adore vraiment ce genre de petit moment qui me donne un sourire sincère.

Je croise Léa dans le couloir qui me dit bonjour. Je regarde autour, Kaithlyn ne doit pas travailler aujourd'hui.

— Tu sais qui est l'infirmière en hôpital de jour ?

— C'est Kaithlyn, pourquoi ?

— Je vais aller jeter un coup d'œil au planning.

Elle fait un mouvement de sourcil que je décide de ne pas relever puis je descends au rez-de-chaussée. Je toque à la porte de l'hôpital de jour. À vrai dire, j'ai plus envie de la voir que de consulter le planning, mais c'est une bonne excuse.

Je prononce son prénom en voyant qu'elle ne m'ouvre pas. Elle entrouvre ensuite la porte. Elle doit profiter de sa pause et je viens l'embêter.

— Salut. Je peux entrer ?

— Tu as besoin de quelque chose ?

— Je venais juste voir le planning de demain.

Je la regarde avant d'entrer et je vais m'appuyer sur le bureau.

— Ça va c'est plutôt cool.

— Tu as de la chance. Aujourd'hui c'est infernal.

Je la regarde en souriant et elle semble fatiguée. Je m'avance vers elle et elle fixe mon torse avant de relever son visage.

— Comment tu te sens depuis samedi ?

— Euh... Ça va merci.

Je ne peux m'empêcher de la regarder dans les yeux et j'ai envie de ses lèvres. L'embrasser me hante depuis qu'elle est partie samedi matin.

Je m'avance doucement et elle recule en butant contre le mur, ce qui me fait sourire. Puis elle se mord la lèvre, bon sang de bordel. Sait-elle ce que ça me fait ?

Je viens attraper son menton pour qu'elle la relâche avant de venir poser mes lèvres contre les siennes. Je tire doucement sur ses lèvres avec mes dents. J'avais tellement envie de faire ça. Elle s'accroche finalement à moi et je la plaque contre le mur pour l'embrasser plus fougueusement. Je colle mes hanches aux siennes lorsqu'elle me tire les cheveux. Et maintenant j'ai envie d'elle, bon sang.

Je relâche ses lèvres avant d'embrasser son cou chaudement et elle lâche un gémissement. Aurait-elle autant envie de moi que j'ai envie d'elle ? Je la désire à un point inimaginable. Elle tente de me repousser en me tenant par les épaules.

— Léo... Stop.

— Oh Kaithlyn... J'ai tellement envie de toi.

Je mordille son cou en la serrant dans mes bras, baladant ma main sur elle.

— Léo s'il te plaît stop... Je ne peux... Pas ici.

Je me redresse et la regarde en me calmant instantanément. Quel con de la brusquer comme ça. Elle n'est plus vierge depuis samedi seulement et je veux déjà la prendre comme ça, à la volée. C'est beaucoup trop tôt pour elle, je suis d'accord.

— Excuses-moi Kaithlyn... Je ne voulais pas te brusquer.

— Ce n'est pas grave... Mais pas ici s'il te plaît.

— Tu passes chez moi ce soir ?

— Euh... Il faut que j'emmène mon amie à l'aéroport donc je ne pense pas.

— S'il te plaît. Kaithlyn...

Je la regarde en la suppliant du regard. Je veux qu'elle vienne, je veux dormir avec elle, et plus si affinités. Elle rit. Je hausse un sourcil.

— Ma proposition te fait rire ?

— Non c'est ta tête qui est drôle.

— Alors ? Passes, après avoir déposé ton amie.

— Je travaille demain tu sais.

— Moi aussi. Arrêtes de chercher des excuses. Si tu ne veux pas, tu as juste à me dire non.

— Ce n'est pas que je ne veux pas, mais je n'ai pas envie d'aller au boulot, fatiguée.

— Tu dormiras chez moi. Tu te coucheras tôt et tu seras plus près donc tu pourras te réveiller plus tard, elle hausse les épaules. Voilà ça veut dire oui ! À ce soir alors ?

Je souris et je lui lance un « à plus tard » sans la laisser riposter puis je sors. Je suis de bonne humeur pour le reste de la journée et elle va me sembler très longue.

***

Je prépare le dîner. Je ne l'ai pas invité à manger, mais j'espère qu'elle aura faim sinon tant pis. Je me lave les mains en entendant toquer. J'ai attendu ce moment tout l'après-midi. Je vais lui ouvrir, l'invite à entrer et lui prends sa veste. Dois-je l'embrasser ? Ça fait un peu trop couple.

— Tu as faim j'espère.

— Je n'ai mangé qu'un petit truc à l'aéroport.

— Viens t'asseoir alors.

Je souris en posant ma main dans son dos pour l'emmener jusqu'à la cuisine et l'invite à s'asseoir. Je pose deux assiettes de pâtes à la carbonara sur le bar.

— Merci beaucoup, ça sent délicieusement bon.

— Et bien bon appétit alors.

Je commence à manger et lui pose quelques questions pour apprendre à la connaître, mais elle est très réservée.

— Qu'est-ce que tu fais pendant ton temps libre ?

— Je n'ai pas spécialement le temps d'avoir des loisirs entre le travail et notre déménagement.

— Il faut que tu puisses t'évader un peu Kaithlyn. Ce n'est pas possible de ne pas avoir de passion, surtout avec notre boulot.

— J'écoute de la musique, et je lis parfois. Je lis trop par moment et ce n'est pas très bon.

— Comment ça ?

— Parce qu'après je rêve trop et la réalité est très différente des rêves, alors je suis souvent déçue. Surtout sur le point de l'amour. Et j'ai beau tenté de me persuader que c'est de la fiction c'est impossible. J'aimerais vivre dans un roman parfois. Tout serait plus simple.

Je la regarde en m'étant arrêter de manger. Elle parle d'amour. Elle rêve trop. Et je sais bien à quoi peuvent ressembler ses rêves. Et ce n'est pas ce que nous sommes en train de faire, c'est certain. Elle change rapidement de sujet en me demandant des choses un peu trop privé et c'est moi qui contourne ce sujet. Hors de question qu'elle me connaisse davantage. Elle en sait déjà trop.

Je débarrasse la table en l'interdisant de m'aider et elle se dirige au salon. Je la regarde un instant observant mon univers. C'est perturbant de l'avoir chez moi. Je la rejoins lorsque j'ai terminé. Elle me sourit devant ma bibliothèque.

— Tu as une collection de folie là-dedans.

— Je garde tout, je n'arrive pas à m'en séparer.

— Oh oui tu aimes les livres ! Tu n'es donc pas dépourvu de sentiments.

Elle pouffe de rire et je fronce les sourcils.

— Je vais te montrer que je n'ai pas de sentiments, tu vas voir.

Je souris en coin puis l'attrape dans mes bras et trouve ses lèvres rapidement en passant ma main dans ses cheveux. Je la fais reculer jusqu'au canapé et nous fais tomber dessus en m'allongeant sur elle. Je viens embrasser son oreille puis son cou, entreprenant de détacher son chemisier puis je descends sur son ventre. Je ressens son mal-être tout d'un coup et me redresse sur mes genoux. Elle semble ailleurs.

— Kaithlyn ? Il y a quelque chose qui ne va pas ?

— Si ça va... elle soupire. Je n'ai juste pas l'habitude de... ça. Et je me sens un peu mal à l'aise.

— C'est moi qui te mets mal à l'aise ? C'est-ce que j'ai dis ?

— C'est le fait que tu me vois, que tu me regardes... La dernière fois on était dans le noir, j'étais beaucoup moins exposée à ton regard. Je suis déjà pas mal complexée et en plus tu en as vu tellement avant moi. J'ai du mal à me sentir à la hauteur... Mais ça va aller ne t'en fais pas pour moi.

Elle sourit doucement, tentant de se convaincre elle-même et se redresse pour venir retirer mon tee-shirt. Elle embrasse mon torse délicatement puis mon cou en passant ses mains sur moi. Kaithlyn est mal à l'aise dans son corps et pourtant elle s'offre à moi, un homme qui ne la rendra jamais heureuse, qui ne lui donnera pas ce qu'elle veut. Je dois arrêter là...

Je ne peux pas prendre le risque qu'elle s'attache à moi. Elle va souffrir et je ne supporterais pas d'être responsable de ses larmes. Même si c'est déjà trop tard. J'attrape ses mains avant de me lever précipitamment.

— Je ne peux pas Kaithlyn stop...

Je ne peux pas prétendre vouloir coucher avec elle et me sentir coupable de ne pas l'aimer. Elle ne va pas se contenter de ça, c'est certain. Elle me foudroie du regard.

— Tu rigoles là, j'espère !

Elle se couvre avec son chemisier. Je lui fais comprendre que non d'un regard avant de me lever en passant mes mains sur ma tête. Il faut qu'elle parte... Il le faut parce que je suis horriblement tentée par elle et que je ne me contrôle pas lorsque je suis près d'elle... La preuve, je ne couche jamais deux fois avec la même fille, qu'est-ce que je m'apprêtais à faire ?

— Tu pourrais au moins m'expliquer, je suis un peu perdue là...

— Je ne peux pas, c'est tout... Je ne peux te sauter sans sentiment si je me sens coupable après.

— Je ne te suis pas... J'en ai envie aussi, je ne vois pas pourquoi tu te sentirais coupable.

— Je détruis tes rêves un peu plus chaque fois que tu es avec moi.

— Qu'est-ce que tu en sais de mes rêves, Léo ?

— Tu l'as dis toi-même, tu rêves trop et j'imagine à quoi ils peuvent ressembler. Le prince charmant, la première fois, l'histoire d'amour parfaite, le mariage, etc. Je sais que tu ne veux pas de ça, je désigne l'espace entre nous en soupirant. Tu mérites beaucoup mieux et surtout de rencontrer quelqu'un qui t'aime. J'ai déjà gâchée ta première fois alors il vaut mieux s'arrêter là...

Est-ce que je viens vraiment de dire ça ? Bordel. Je vois les larmes qui perlent dans ses yeux. Je suis un idiot. Elle est vulnérable et moi je dis ça. Je ne suis vraiment pas doué pour parler aux filles, c'est pour ça qu'habituellement je ne leur parle pas du tout. Elle essuie ses joues et reprend.

— Tu n'as pas le droit de dire que c'était du gâchis. Désolée si je n'étais pas à la hauteur de tes espérances. Tu m'as dit la dernière fois que c'était juste comme ça pour t'amuser. Alors laisse-moi le faire avec toi... À ce moment-là je n'ai pas envie d'autre chose qu'être ici. Sinon je ne serais pas venue, je connais tes intentions. Si je dois souffrir et bien je souffrirais, ce n'est pas ton problème.

— Comment tu peux dire que ce n'est pas mon problème Kaithlyn ?

Je retourne m'asseoir près d'elle.

— Parce que ça ne l'est pas. Je suis consciente que tu ne fais que coucher, sans sentiment. Tu me l'a assez répété. Advienne que pourra Léo. Arrête de te prendre la tête, ou alors plus tard, mais pas ce soir...

Je la regarde et elle a tout à fait raison. J'ai du mal à croire qu'elle accepte ça... Elle est parfaitement consciente que ça n'ira jamais plus loin et elle s'en fiche. Elle m'étonne à réagir si bien. Elle dépose un doux baiser sur mes lèvres et je redescends sur terre. Je rattrape sa nuque avant qu'elle ne s'éloigne et l'embrasse. Elle m'accueille en ouvrant ses lèvres. Je relâche doucement ses lèvres peu après et l'entends soupirer. Je passe mon nez contre le sien avant de venir embrasser son cou.

— Il est un peu tard maintenant...

— Montons-nous coucher alors.

Je me lève en prenant ses mains et elle me regarde en souriant.

— Je crois bien savoir que tes conquêtes ne connaissent pas ton lit.

— Je vais juste te prouver qu'il n'est pas trop tard, ma belle.

Elle glousse adorablement avant de me suivre jusqu'à l'étage. Au pied du lit, j'allume la lampe de chevet.

— Déshabille-toi et glisse-toi sous la couette.

Je dépose un baiser sur ses lèvres avant de me retourner dos à elle et je me déshabille également. Je n'ai jamais fais attention à ce que ressent une fille. Cependant, j'ai hâte de pouvoir la déshabiller lentement et de goûter chaque parcelle de son corps.

Une fois qu'elle est couchée, je la rejoins sous la couette et elle me remercie timidement. Je la laisse prendre les choses en main si elle en a envie, sinon je me contenterais de dormir. Elle se tourne sur le côté et glisse ses doigts sur mon torse jusqu'à ma hanche avant de venir m'embrasser. Je la serre contre moi en prolongeant et elle frotte son bassin innocemment au mien. Mon boxer me gêne déjà et je viens m'allonger sur elle après avoir rapidement retiré son bas et mon boxer. Je lui montre tout le plaisir que j'ai pour elle en collant mon érection à sa cuisse et je la vois rougir instantanément. Je ne peux m'empêcher de sourire.

Je viens glisser ma main sur son entre jambe et je risque de faire brûler ses petites joues si je continue. J'adore l'effet que je lui fais, elle est déjà parfaite prête... Et qu'elle me fait aussi. Pas besoin de préliminaires, j'attrape une capote, l'enfile rapidement avant de me glisser en elle lentement, gémissant son prénom. Elle s'agrippe à moi en lâchant un gémissement de plaisir avec une légère pointe de douleur.

Et puis, je la possède. Tout entière. Elle est à moi. Uniquement à moi depuis cette première nuit entre nous. Elle défit chacune de mes règles une à une. Elle est innocemment perturbante, elle me fait agir comme jamais je n'ai agi. J'ai été le premier et je suis le seul à la posséder de la sorte. Je veux qu'elle se souvienne de chacun de mes mouvements, de mes baisers, de mes caresses. Elle est à moi. Tout à moi.

***

Je suis à bout de souffle, allongé aux côtés de Kaithlyn, sa respiration fait écho à la mienne. Oh bordel de merde. Je n'ai pas pris un pied comme ça depuis très longtemps. La dernière fois je faisais énormément attention, j'ai pris mon pied, mais pas comme ce soir. Elle s'est laissé davantage aller, je l'ai rendu folle avec mes doigts et je pense qu'elle a eu son premier orgasme, enfin je l'espère. Et je suis fier d'en être l'auteur.

J'essuie mon front et me tourne sur le côté pour me redresser sur mon bras et la regarder en souriant. Elle est en sueur aussi. Et sexy. Elle vient caresser ma barbe. C'est plutôt agréable ce toucher. Je détourne mon attention pour ne pas laisser de place à mes démons.

— Tu vois qu'il n'est pas trop tard.

— Et bien je t'accorde ce point. Mais par contre je suis épuisée maintenant.

— Je sais que je suis fatiguant, Kaithlyn.

— Kaithy Léo, Kaithy... Je ne cesse de te le répéter.

— Je fais ce que je veux Kaith... Lyn !

— Argh !

Je ne peux m'empêcher de rire à sa grimace. J'adore l'appeler comme ça et je sais qu'elle aime ça, ses yeux brillent à chaque fois. Et puis personne ne l'appelle comme ça, alors c'est encore mieux. J'embrasse ses lèvres avant de me lever pour enfiler mon boxer après avoir retiré ce bout de latex que je déteste par-dessus tout, mais pas le choix.

— Je te laisse te rhabiller. Fais comme chez toi.

Je lui indique la salle de bain et je descends boire un verre pour lui laisser un peu d'intimité. Je me rends compte de mon sourire béat dans l'inox du frigo. Je n'arrive pas à croire qu'elle arrive à me faire sentir comme ça. Je ressens le même apaisement que samedi et c'est toujours aussi étrange. C'est inhabituel, mais plutôt agréable.

Je remonte à la chambre avec un verre d'eau pour elle, mais je la trouve déjà blottit au milieu des draps, dans mon tee-shirt, celui que je portais tout à l'heure. Je pose le verre et me penche au-dessus d'elle.

— On me pique mes vêtements...

Elle me marmonne un « désolée » et un « bonne nuit » à moitié endormie. Elle est tellement adorable.

Je m'allonge sur le côté pour la regarder dormir. Elle rougirait si elle savait. Elle est si belle... L'avoir si près de moi, de mon univers, de mes secrets me panique légèrement. Mais cette douce sensation de bien-être de la voir dans ma bulle apaise mon angoisse... Comment y est-elle parvenue ? Pendant combien de temps vais-je supporter la présence de quelqu'un dans ma vie ? Vais-je le regretter un jour ? Que va-t-il se passer ensuite ? Comment vais-je m'en sortir ?

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