Chapitre 12 - Kaithlyn

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SAMEDI 11 AVRIL 2015

J'ai un second week-end de repos de suite. C'était une petite semaine où je n'ai travaillé qu'en tout, quatre jours. En ce moment c'est très intense à l'hôpital, alors j'en profite. Je me prépare mentalement à entamer ma grosse semaine dès lundi où je n'aurais qu'un jour de repos. Je n'ai pas vu Léo depuis mercredi, lorsque je suis partie de chez lui, il n'a pas travaillé. Cependant nous nous sommes échangés des messages. J'ai hâte de le revoir, la journée de mercredi était si parfaite. Jeudi j'étais pleine de courbatures, j'ai eu du mal à travailler sans serrer les dents dès que je pliais les genoux ou que je contractais mes abdos. Heureusement qu'il n'était pas là pour me taquiner, mais il ne s'est pas gêné de le faire par message. La nuit dernière il était de garde et je n'ai pas eu de nouvelles.

Nous sommes samedi soir et comme d'habitude, nous sortons tous ensemble. J'espère vraiment qu'il viendra. Il est quinze heures, il doit probablement dormir, mais je lui envoie un petit message qui lui fera penser à moi, et qui l'invitera subtilement ce soir.

+ 15:00 : Bonjour Léo, j'espère que ta garde s'est bien passée. Ta présence m'a manqué ces derniers jours. Nous allons au Night's ou au bar je ne sais pas. J'espère t'y voir. :) :-*

J'attrape mon MacBook, j'ai rendez-vous avec Libby. Je décroche immédiatement lorsqu'elle m'appelle sur FaceTime. Je déteste voir ma tête en caméra frontale alors je réduis cette partie de l'écran. Libby, elle, est magnifique comme d'habitude. Elle sourit grandement lorsque l'appel commence.

— Kaithy ! Comment tu vas ? J'ai l'impression de t'avoir lâché il y a une éternité.

— Oui la semaine était longue. Le retour s'est bien passé ?

— Oui nickel. J'ai revu Derek ! On aurait dit qu'il y avait « je t'ai trompé » d'écrit sur mon front, j'ai halluciné ! Je ne sais pas ce qui a pu lui mettre la puce à l'oreille, mais on fait un break.

— Ça veut dire que tu vas voir ailleurs, c'est ça ?

— Non pas du tout ! J'essaie de me contenir, mais les sentiments vont s'estomper au fur et à mesure s'il n'y met pas fin rapidement.

— Tu es incorrigible. Tu sais qu'à cause de toi, j'ai l'impression que Nathan m'évite. Je ne le vois presque plus.

— Désolée Kaithy. En plus, à ce qu'il parait il t'aimait bien. En parlant de ça ! Ton Docteur Sexy comment il va ? Enfin, plutôt est-ce qu'il se passe un truc entre vous ?

— Et bien...

Je crois qu'elle doit remarquer mes joues rouges à travers la caméra.

— Oh Kaithy ce n'est pas vrai ! Vous l'avez fait !

— Samedi dernier.

— Et pourquoi tu ne m'as rien dit ?

— Je voulais attendre que cela n'ait aucune importance pour moi, mais malheureusement ce n'est pas le cas.

— Oh non... Tu dois le laisser avant de tomber amoureuse. Il va te faire du mal...

— Si ça se trouve ce n'est même pas de l'amour que je ressens, je n'en sais rien... C'est tellement nouveau.

— Fais attention à toi, il va te faire beaucoup de mal. Protège-toi Kaithy, dans les deux sens du terme !

— Ne t'en fait pas, on se protège Libby, je glousse. S'il avait été un parfait connard ça aurait été différent, je ne me serais pas attachée. Mais il est tout simplement adorable.

Je suis en train de tomber amoureuse de lui, follement... Et ça va me jouer des tours. Je le sens mal, mais je ne peux plus faire marche arrière.

***

Il est vingt heures lorsque je me décide à aller prendre ma douche. Je prends mon courage à deux mains pour me lever, mais à ce moment, mon téléphone sonne et je me jette dessus. C'est Léo, enfin. Il a dû dormir toute la journée.

Léo 20:03 : Bonsoir Kaithlyn. Désolé pour ma réponse un peu longue, je viens de me réveiller. Je dois passer la soirée avec des amis. Mais je pense que nous allons finir là-bas donc on s'y croisera. Bonne soirée à toi. :-*

Je lui réponds un rapide « Bonne soirée à toi aussi » avant d'aller sous la douche. Ce sera différent sans lui.

***

Je finis de me préparer rapidement. Je n'ai pas fait beaucoup d'effort ce soir. J'ai mis un simple jean avec une chemise à carreaux et des baskets qui rappellent la couleur de mon haut. Ça fera très bien l'affaire et en plus, je serais parfaitement à l'aise. Qui a exigé que l'on aille en boîte en talons ? Celui qui a inventé ça est débile. Je rejoins Alayna qui elle, est bien apprêtée comme toujours, dans une belle robe rose pâle. J'enfile ma veste et une écharpe fine puis on embrasse nos parents. Ma mère nous sermonne.

— Ne rentrez pas trop tard ! Et faîtes attention à vous !

— Et à la voiture !

Mon père rit avant de me donner les clés.

Après quelques minutes de route, je me gare sur le parking du Night's. Il y a déjà du monde à l'entrée comme tous les samedis soirs. Léa m'a envoyé un message juste après notre départ pour nous dire que l'on se rejoignait à l'intérieur. Alayna se remaquille rapidement dans le rétroviseur et je glousse.

— Tu es très belle !

Elle rit et nous sortons de la voiture. Aux vestiaires, je croise Nathan. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je ne l'ai pas vu. Je l'attrape par le bras en souriant et lui fais instinctivement la bise. Il me semble surpris puis il me sourit. Ouf. J'avais vraiment l'impression qu'il m'évitait. Je lui demande comment il va, sans bien évidemment faire allusion à Libby et nous rejoignons Léa et les autres, attablés avec déjà une bonne bouteille entamée.

Alayna s'affale dans les bras d'Ethan tandis que je salue tout le monde. Et là, j'aperçois Béatrice assise sur la banquette, qui me regarde assez méchamment puis qui glisse un mot à la fille assise à ses côtés. C'est une fille qui travaille à la maternité, je l'ai déjà croisé. Elles rient ensemble en me regardant, quoi de plus puéril. Je soupire intérieurement et m'assois à côté de Léa, qui me tend un verre. Je la remercie en regardant autour de nous puis je jette un coup d'œil à mon téléphone, pour vérifier si Léo m'a envoyé un message, mais rien.

Après une bonne heure de danse, j'informe Alayna que je vais chercher un verre au bar. J'aperçois Nathan qui y est assis et je vais à ses côtés. Je lui tapote le dos en souriant. Je me demande ce qu'il fait tout seul au bar au lieu d'être avec les autres.

— Ça va Nathan ? il acquiesce en buvant. Tu fais quoi tout seul ici ?

Il se penche à mon oreille en me montrant son verre.

— Je bois !

— Ce n'est pas bien.

— Mais pour le cerveau si ! La fin du semestre me déprime... Je rentre bientôt chez moi.

— Bah c'est bien Nathan !

Je lui souris en commandant mon verre. Il hausse les épaules en buvant. Par-dessus son épaule, j'aperçois Béatrice et sa super copine qui s'amènent. Je soupire et Nathan me regarde d'abord puis dans la même direction que moi. Elles pouffent de rire une fois devant nous.

— Et bien après avoir constatée que Léo t'as remplacée, je vois que toi aussi tu n'as pas perdu de temps. La petite vierge se dévergonde dis donc ! Je savais bien qu'il ne supporterait pas longtemps une gamine sans expérience.

Mon sang pulse dans mes veines et si elle ne ferme pas sa bouche, je crois que je l'éclate par terre. Mais je risquerais de me faire virer d'ici et de ne plus jamais pouvoir y mettre les pieds. Je ne vois pas de quelle manière elle ose m'insulter de la sorte et je ne comprends pas non plus pourquoi elle me dit que Léo m'a remplacé, mais ça je m'en occuperais plus tard.

— Je ne crois pas t'avoir demandé ton avis sur quoi que ce soit alors tu pourrais me laisser passer une soirée tranquille s'il te plaît ?

Elle explose de rire.

— Je me doutais lorsque je n'ai pas vu Léo avec toi. Mais quand je l'ai vu arrivé, là j'ai tout compris. Tu as voulu te moquer de moi, mais tu es tombée dans son piège. Il se pointe avec une belle meuf, l'emballe, la pelote ici même, dans la soirée où tu te trouves également. C'est malsain. Mais c'est bien fait pour toi.

Je m'avance vers elle. Je vais lui mettre mon poing où je pense, mais Nathan m'intercepte et se place entre nous. Je ne vois que son dos. Il dit quelque chose à Béatrice et je n'entends que son rire. Je me suis déconnectée du moment présent et j'ai envie de pleurer. Léo est avec une autre ici, alors qu'il sait pertinemment que j'y suis moi aussi. Je n'arrive pas à y croire. Je suis sûre qu'elle me dit tout ça uniquement pour me blesser. Et c'est réussi. Nathan se retourne finalement vers moi lorsqu'elles s'éloignent et m'attrape par les épaules, ce qui me fait sortir de mes pensées.

— Hé, ne l'écoute pas, elle est complètement folle. Je suis sûr qu'elle raconte des conneries.

— Je n'en suis pas si sûre que ça. Le connaissant, c'est fort probable

J'ai mal dans la poitrine. Je lui dis que je retourne retrouver les filles puis je m'éloigne. Je scrute chaque coin à la recherche de Léo. Mon regard se pose finalement sur lui. Il est assis, un verre à la main en train de discuter avec des hommes et il y a en effet quelques filles qui les accompagnent. Mais aucune n'est collée à lui. Je vois Béatrice qui s'approche de lui, encore elle. Elle lui glisse un mot à l'oreille. Il regarde autour de lui puis se tourne vers la fille derrière lui. Je ne veux pas voir cela, je retourne alors sur la piste de danse. C'est à ce moment là que je regrette de ne pas boire d'alcool pour pouvoir oublier tout ça.

Quel connard.

***

Cela fait de longues minutes que je suis isolée dans la voiture. Je l'ai vu dansé avec elle, il m'a vu et il n'a pas bougé. Alors je me suis plus ou moins enfuit avant d'avoir à faire à lui. Il n'est pas venu me voir et c'est tellement contradictoire avec son comportement des derniers jours. Je ne devrais pas pleurer, je n'ai pas le droit et certainement pas pour lui. Nous ne sommes pas ensemble, Léo s'amuse avec tout le monde et c'est-ce qu'il a fait ce soir avec cette fille. Sauf que je pensais qu'il n'en avait qu'une à la fois. Je ne dois pas le satisfaire pleinement. Je suis jalouse de cette fille sur tous les points. Elle est parfaite physiquement et elle se pavane à ses côtés. Personne ne sait pour lui et moi mis à part Léa, ma sœur et Libby, mais tout le monde connaît ses plans culs. Alors pourquoi il me cache ? A-t-il honte de moi ? Ou est-ce parce que l'on travaille ensemble ? Je suis tellement conne de m'autoriser à penser qu'il existe un lien entre nous, mais il n'y a rien, uniquement ce qui se passe au lit.

Je suis tombée amoureuse d'un homme pour la première fois. Je ne compte jamais mon ex car je pense que je ne l'ai jamais vraiment aimé vu la différence de ce que je ressens pour Léo. Je suis tombée amoureuse, et il fallait que ce soit un homme qui ne m'aimera jamais en retour. Les larmes ont presque arrêté de couler lorsque Alayna me rejoint dans la voiture. Elle me regarde, inquiète alors que je démarre.

— Tu aurais pu rester...

— Non ne t'en fais pas, je ne voulais pas te laisser toute seule. Nathan nous a expliqué, je hausse les épaules.

— Je suis trop conne... Comment ai-je pu croire qu'il aurait pu s'intéresser à moi ?

— Je pense qu'il tient à toi un minimum, il est venu nous demander où tu étais parti... Nathan l'a un peu embrouillé c'est parti en cacahuètes.

— Hein ? Je ne voulais pas que Nathan s'en mêle, il va avoir des problèmes.

— Je ne pense pas, il t'a juste défendu et l'a empêché de venir te voir.

Nathan est adorable. Je me demande ce que Léo avait à me dire après ses conneries, mais je le saurais bien assez tôt. Nous arrivons peu après devant chez nous et juste là, la voiture de Léo. Je soupire et Alayna me regarde.

— C'est lui je suppose...

— Tu supposes bien.

— Tu vois qu'il tient un peu à toi.

— Non, ça c'est pour m'envoyer un truc bien méchant dans la gueule.

J'hésite à descendre ou à redémarrer pour ne pas avoir à le croiser, mais je suis fatiguée.

Je me gare dans notre allée et descends. J'avance vers l'entrée en faisant semblant de ne pas l'avoir vu, mais c'est peine perdue.

— Kaithlyn !

Je me retourne et le regarde. Il se tient debout près de sa voiture, les mains dans les poches de son jean. Il est si beau. Je fais comprendre à Alayna en un regard de ne pas m'attendre et de rentrer. Je descends l'allée et le rejoins en gardant une distance de sécurité assez grande afin que je sois le moins déstabilisée possible. Je le regarde sans le regarder, car ses yeux me feront perdre tout bon sens.

— Qu'est-ce que tu veux Léo ? Ce n'est pas une heure pour débarquer comme ça.

— Je t'ai vu partir précipitamment et je sais que c'est de ma faute. On m'a dit que... Et je t'ai vu. Ça m'a énervé, je ne sais pas ce que je faisais avec cette fille, mais je ne pensais pas que ça te vexerai.

Je ris nerveusement en levant les yeux au ciel. Je crois qu'il se fiche de moi ce soir.

— J'aimerais savoir ce qu'on t'a dit sur moi pour te permettre ça. Et oui ça m'a vexé. Toi tu n'as peut-être pas de sentiments, mais les autres en ont, tu sais. Alors oui ça m'a vexé, et je me suis rendue compte que je n'étais strictement rien de plus pour toi que toutes les autres...

— Ça tu le savais Kaithlyn. Je t'avais prévenu que j'étais comme ça.

— Je pensais au moins que quand tu en avais une dans ton lit, tu n'avais pas besoin de plusieurs. À moins que ce soit uniquement moi qui ne suis pas à la hauteur. Tu m'avais dis que je n'étais pas comme les autres... Je pensais que peut-être un jour...

Son attitude change subitement. Il se redresse en croisant ses bras et son regard est plus sévère.

— Nous ne sommes pas ensemble, nous ne l'avons jamais été et nous ne le serons jamais Kaithlyn. Tu le savais quand tu es venue chez moi le premier soir, je ne vois pas pourquoi maintenant tu me dis ça. Tu es différente des autres certes, mais pour moi toutes les filles sont pareilles au fond c'est tout.

Les larmes me piquent les yeux. Comment j'ai pu tomber amoureuse de lui, de cet homme au final si superficiel ? Son visage s'est renfermé sur la dernière phrase et il a parlé si sèchement. Je prends sur moi pour poursuivre.

— Le problème c'est que tu ne te rends pas compte que les filles s'attachent à toi et tu leur fais du mal... Mais tu es tellement attachant... Je m'étais prévenue, mais je suis tombée dans le panneau. J'ai tout fait pour agir avec autant de détachement que toi, mais je n'y arrive pas, et maintenant c'est trop tard...

J'ai vu son visage se décomposer et changer d'émotions au fur et à mesure de mes mots. Je ne sais pas s'il s'y attendait ou non, mais c'était à prévoir. Je suis tellement fleur bleue. Lui même m'avait prévenu, il savait déjà qu'il allait détruire mes rêves. Comment arriver à l'oublier désormais ?

Il me fixe et redresse ses épaules. Il prend une attitude plus supérieure, plus détachée puis se décide enfin à dire un mot.

— Je ne t'aime pas Kaithlyn, et ça ne changera jamais. J'ai uniquement couché avec toi comme ça, comme toutes les autres. Tu étais une de plus. Il n'y a jamais rien eu de plus, et il n'y aura plus rien. C'est terminé, je me suis bien amusé, mais ça ne peut plus continuer à présent.

J'ai envie d'éclater en sanglots, mais je me retiens tellement pour ne pas lui donner cette satisfaction. J'ai la vue brouillée par les larmes et je ne vois même plus si une émotion le traverse lorsqu'il me dit cela, mais je suis sûre que non car il n'a pas de cœur. Il a gagné la bataille.

Et puis, il part et je fonds en larmes en entendant le moteur de sa voiture. Pourquoi suis-je tombée amoureusement de cet homme ? Pourquoi n'ai-je pas fuis lorsqu'il m'a mis en garde ? Pourquoi je me suis laissé faire ? Je n'aurais jamais imaginé tomber si vite amoureuse d'un homme que je ne connais pas, qui me fait du mal et qui ne pourra jamais m'aimer. Je suis toujours pleine d'illusions. J'ai mal dans la poitrine, j'ai mal parce que je l'aime.

***

MERCREDI 15 AVRIL 2015

Mon deuxième mois de travail touche presque à sa fin et j'ai rendez-vous avec Madame James pour réaliser mon évaluation. Je suis un peu stressée car cela va définir si l'on renouvelle mon contrat ou non. Si ce n'est pas le cas, je pense repartir aux États-Unis le plus rapidement possible et oublier tout ce qui s'est passé ici.

Nous terminons notre roulement de trois jours. C'est une grande semaine car je travaille également ce week-end. Et je dors très mal depuis dimanche. Ses mots résonnent sans cesse dans ma tête quoi que je fasse. Je ne peux imaginer que l'homme tendre et attentionné avec qui j'ai passé quelques nuits soit le même qui était devant moi samedi soir.

Bref, j'ai rendez-vous avec Madame James après notre pause déjeuner. J'ai une petite boule dans l'estomac qui me coupe complètement l'appétit, déjà que je n'en ai plus beaucoup depuis dimanche. Je bois uniquement un café pendant que Léa déjeune. Je lui ai vaguement raconté ce qui s'était passé.

— Il faudrait que tu manges un peu, tu ne vas pas tenir jusqu'à ce soir.

— Je n'ai vraiment pas faim. Je mangerais plus tard.

Elle chuchote.

— Ne te tracasses pas la tête pour lui, il n'en vaut pas la peine. Il ne sait pas ce qu'il a perdu.

— Je ne m'en fais pas pour lui, je suis sûre qu'il a déjà trouvé une autre fille à faire souffrir.

— Quel con... En même temps je ne l'ai jamais connu autrement.

— Il est tellement différent dans l'intimité... C'est fou.

— J'ai du mal à le croire, elle rit.

— C'est sûr que lorsque l'on voit comment il joue avec les filles et à quel point il peut être superficiel, je me demande aussi comment il pouvait être si adorable et attentionné. Il est complètement différent.

— C'est une bonne personne au fond. Regardes avec les enfants, il est adorable

Je soupire. Si seulement je n'avais jamais coucher avec lui, aujourd'hui nous aurions une relation professionnelle parfaite. Au lieu de ça, je ne le vois plus, je ne le croise même plus et je n'ai plus de nouvelles de lui. En même temps pourquoi j'en aurais ?

Madame James arrive à la porte de notre salle de repos et me regarde avec son sourire chaleureux. Cette femme est toujours parfaitement apprêtée et souriante.

— Kaithlyn, si tu es libre, nous pouvons y aller.

— Oui Madame James.

Je lui rends son sourire en me levant et la suis jusque dans son bureau. Elle m'invite à m'asseoir face à elle. Elle s'installe et cherche dans ses papiers sur son bureau qui est parfaitement organisé, tout comme elle. Elle me demande comment je me sens au sein de l'équipe et après une petite discussion, elle m'informe que je serais prolongée après que la direction ai validé mon évaluation. Puis elle change de sujet.

— Je ne sais pas si ton père t'en a parlé, mais je tenais à t'inviter à une soirée de charité samedi prochain. C'est une récolte de fonds pour la recherche sur le cancer de l'enfant. Et cette fois-ci, c'est pour une nouvelle association. Nous faisons cela en collaboration avec l'entreprise de mon mari.

— Je serais ravie de venir.

— Tu recevras l'invitation en même temps que celle de tes parents. Je suis heureuse que tu puisses venir.

— Merci beaucoup Madame James.

Nous finissons notre entretien et je rejoins Léa. Je remarque en passant, l'affiche pour le gala de charité que je n'avais jamais remarqué jusque-là. C'est là depuis quand ? C'est une si belle cause. Et ça me fait penser à Léo lorsqu'il m'a dit qu'il voulait faire avancer la recherche. Je pourrais parier qu'il sera bien évidemment présent le soir du gala, et au fond de moi je l'espère. Pour moi et pour la recherche. Il est si brillant que ce serait dommage s'il n'en faisait pas partie.

Je rejoins Léa ainsi que l'autre infirmier dans le poste de soins. Et notre journée se poursuit. Je suis toujours éreintée et à fleur de peau, mais le rendez-vous avec Madame James m'a fait du bien et m'a remonté un peu le moral.

***

JEUDI 16 AVRIL 2015

Léa m'a réveillée ce matin en m'appelant et me voilà embarquée dans un après-midi shopping. Je n'avais aucune envie de sortir de mon lit, j'étais épuisée de ces trois jours de boulot. J'attends Léa sur le pas de la porte pour prendre l'air et je regarde mon fond d'écran. C'est la vue de la Tour Eiffel le jour où Léo m'y a emmené. Cela fait à peine quatre jours et il me manque déjà. Il m'a manqué à partir du moment où il est parti. Enfin non, à ce moment-là je l'ai détesté et ensuite il m'a manqué. S'il avait été moins attentionné avec moi, s'il avait été comme avec toutes les autres filles, un salaud dès le début, peut-être que je ne serais pas tombée dans le panneau.

Je me lève lorsque Léa arrive et elle me transmet sa bonne humeur en un clin d'œil. Une fois au centre commercial, nous allons dans un petit restaurant et j'ai tout sauf faim, Léa me réprimande.

— Ne pas manger ne changera rien

— Je sais. Mais je n'ai pas d'appétit en ce moment. Ne me force pas.

— Je ne veux juste pas que tu tombes malade. Tu as déjà perdu du poids depuis que tu es ici.

— Ce n'est pas la même nourriture que chez nous. Et ça me plaît d'avoir perdu du poids.

C'est vrai que j'ai perdu quelques petits kilos, mais je crois que ces quatre derniers jours sans manger m'en ont fait perdre encore. Je n'aimais pas du tout mon corps, ce n'est toujours pas le cas, mais avec quelques kilos en moins et si je me mettais au sport peut-être que... Un jour j'arriverais à m'aimer, le jour où quelqu'un m'aimera je pourrais enfin m'assumer. Mais pour l'instant je n'ai envie que de me cacher.

Nous entrons dans une boutique de robes de soirées. Léa est émerveillée. C'est vrai que c'est magnifique, mais je ne me vois dans aucune d'entre elles. Je remarque une robe noire sur un présentoir. Elle est longue, le décolleté est en dentelle, elle est dos nu et les deux bretelles, s'accrochent au milieu du dos avec une petite attache. Elle est parfaitement taillée au niveau de la taille et je pense qu'elle cacherait mes hanches. Le tissu est extrêmement doux. Léa me regarde en coin. Elle me force à l'essayer bien évidemment et me voilà dans une cabine d'essayage.

Elle est un peu trop large j'en suis étonnée, Léa me ramène la taille d'en dessous. Lorsque je l'enfile, je me trouve... Jolie pour une fois. Je sors pour lui montrer.

— Oh mon Dieu. Tu es... Waouh ! Elle te va tellement bien !

Je la remercie en souriant. Pour une fois je suis d'accord. Je me change rapidement pendant qu'elle enfile ses robes et je sors l'attendre sur le sofa puis j'observe son défilé dans chacune des robes jusqu'à ce qu'elle trouve son bonheur. Elle se change enfin et nous allons rentrer.

— Allez Julia, tu te dépêches d'essayer je n'ai pas que ça à faire.

Oh non. Je reconnais cette voix, qui me remue intérieurement. Et j'ai envie de m'enfouir dans le sofa et de disparaître. Je ne veux pas le voir d'autant plus que sa phrase est suivie d'un rire féminin. Et maintenant, il fait les boutiques avec ses conquêtes. L'exclusivité n'est que pour les autres, pas pour moi en fait.

Pourquoi devais-je le croiser alors que je pensais que je commençais un peu à l'oublier ? Il passe devant moi avec cette fille bien évidemment. Il me regarde. Il à l'air surpris et à la fois gêné.

— Bonjour Kaithlyn.

— Bonjour.

Je me lève et rejoins Léa. Je l'attrape par le bras et la fais sortir rapidement des cabines. Elle me regarde sans comprendre et je lui chuchote en avançant.

— Léo. Avec une fille.

Elle explose de rire. Je sais qu'elle se moque de moi. Mon cœur bat rapidement. Il a l'air d'aller bien même si je pense qu'il a oublié comment utiliser un rasoir et que sa barbe ne ressemble plus à rien. Ça le vieillit pas mal d'avoir une barbe plus longue, il est tellement bien sans ou juste ce qu'il faut.

Et qui était cette fille avec lui ? Elle ne doit pas être l'une de ses conquêtes vu qu'il se balade dans un magasin avec et qu'il l'aide à choisir ce qu'elle achète. Est-ce qu'il a une petite amie en plus de tous ses coups d'un soir ? Non, je ne peux pas m'imaginer ça, ça ne lui ressemble pas vu qu'il n'a pas de sentiments. À moins que tout ça ne soit qu'une farce. Nous passons à la caisse et je paye ma tenue, il ne me manquera plus que les chaussures.

Léa me dépose chez moi une fois notre shopping fini. Ma mère et ma sœur s'empressent de venir voir ma robe et je crois qu'elles l'adorent. Elles me demandent de l'essayer, mais je n'ai techniquement pas la force de le faire. Je vais directement me coucher. La journée a été longue et demain c'est jour de boulot et je repars jusqu'à dimanche. Vivement le week-end prochain.

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