Chapitre 14 - Kaithlyn

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DIMANCHE 26 AVRIL 2015

J'ai froid. Je tire la couverture jusqu'à mon visage tout en me réveillant. Mon lit est vide, je suis toute seule. Je m'assois et regarde autour. Aucune trace de Léo, est-ce que j'ai rêvé ? Je regarde l'heure, il est onze heures, je n'ai même pas entendu le réveil. À côté de mon téléphone, un mot avec l'écriture de Léo.

« Ma belle, je suis parti avant que tes parents ne me voient et que ton père me tue. Je ne voulais pas te réveiller. J'espère te revoir avant ton départ. À plus. »

J'espérais tellement me réveiller dans ses bras, mais je ne vais pas en demander plus. C'était une magnifique dernière nuit à ses côtés. Est-ce que je me contenterais de ça ? Les larmes me montent aux yeux. Je ne le reverrais plus vraiment. Je suis tellement nulle de pleurer pour un homme qui à part vouloir coucher avec moi, ne souhaite rien de plus. Pourquoi je suis tombé sur lui, et pas sur un autre, qui puisse m'aimer ?

Cette nuit où, même si je sais qu'il n'a aucun sentiment, j'ai l'impression d'avoir compté pour lui, de ne pas être comme toutes ses conquêtes. J'aime cet homme que je connais à peine. Je ne veux pas être loin de lui et l'oublier. Je sais que nous n'avons aucun avenir ensemble, mais je ne m'imagine pas à l'autre bout du monde sans lui.

Je ne m'en vais pas tout de suite, j'aurais peut-être encore le temps de passer le voir. Je me lève et m'étire, mon corps est tout engourdi. J'enfile un tee-shirt et un jogging puis descends me préparer un petit-déjeuner. Tout en mangeant mes céréales, je prépare un petit message pour le remercier d'avoir été si prévenant par rapport à mes parents.

11:30 : Bonjour Léo. J'avais mis le réveil pour pouvoir te réveiller, mais je vois que je ne l'ai même pas entendu. Merci pour cette nuit... Bonne journée. :-*

Léo 11:32 : C'est moi qui ai éteint ton réveil, je me doutais que tu l'aurais fait ;) J'ai beaucoup apprécié cette nuit aussi. Bonne journée ma belle.

Je souris comme une gosse devant son message et je mange mes céréales. Il est vraiment attentionné quand il veut. Je relève la tête en entendant des pas, c'est mon père qui entre dans la cuisine.

— Bonjour ma chérie.

— Bonjour papa.

Il m'embrasse la tête. Il est très matinal pour quelqu'un qui s'est couché tard. Il prépare son café et s'installe face à moi. Je le regarde en mangeant et lui pose la question, à laquelle je n'aimerais pas de réponse.

— Quand est-ce que l'on part ?

— Je dois commencer lundi prochain. Donc le plus rapidement possible, pour que l'on ai le temps de se reposer un peu.

— Ok... Je suis triste de devoir quitter mon boulot.

— Je suis désolé ma puce... Désolé de vous faire bouger autant.

— Tu n'as pas à t'excuser papa, ce n'est pas de ta faute. Je commençais juste à m'y faire.

— Tu pourrais rester ici sinon.

— Toute seule ? Ce serait gaspiller de l'argent, puis je n'ai personne ici.

J'avais imaginé cette éventualité lorsque Léa m'a parlé de collocation l'autre jour, mais je ne l'ai pas sérieusement envisagée, car je ne pourrais pas tenir un loyer et tout le reste ici. Et puis je retrouve Libby. D'ailleurs il faut que je lui dise, je suis sûre qu'elle sera plus qu'heureuse. Je termine mon petit-déjeuner et monte dans ma chambre. Je me recouche au milieu de mes draps qui sentent Léo. J'ai envie d'enregistrer cette odeur autant que possible pour pouvoir m'en rappeler quand je veux. Il me manque déjà.

***

Demain c'est lundi et je devais aller signer mon nouveau contrat, malheureusement il n'aura pas lieu. Je dois absolument m'excuser auprès de Madame James, même si je pense qu'elle le sait déjà. Mais par respect pour elle, je ne peux que lui dire. Ce que je me décide à faire aussitôt. Je m'assois dans mon lit et prends mon téléphone. Il est quinze heures, je pense que je ne la dérangerais pas. Elle me répond rapidement.

— Bonjour Madame James. J'espère que je ne vous dérange pas...

— Oh grand non ! Comment vas-tu ?

— Bien merci. Je ne vais pas vous embêter très longtemps. C'était juste pour vous parler de mon contrat.

— Je suis triste que tu partes, nous perdons un élément essentiel dans notre équipe. Mais si c'est ton choix de rentrer, je le respecte. Sache que si jamais tu changes d'avis dans le mois, tu peux encore récupérer ton poste.

— Merci beaucoup Madame James.

— Appelle-moi Susan voyons. Ça va me faire bizarre de ne pas te voir demain.

— Vous saviez que je ne viendrais pas ?

— Oui. Will me l'avait dit. Mais j'ai voulu te proposer le contrat quand même.

— Oh...

— Ne sois pas triste. On se reverra. Bonne chance Kaithlyn.

— Merci beaucoup, à bientôt.

Je raccroche en soupirant. Elle est tellement adorable cette femme. J'envoie ensuite un message rapide à Libby.

15:55 : Hey Libby. Je rentre définitivement à New-York dans la semaine. Hâte de te voir.

J'ai appuyé sur envoyer même avant de me relire et je remarque qu'il n'y a aucun enthousiasme dans mon message. J'aurais pu au moins mettre un smiley. Tant pis.

Je descends au salon pour grignoter quelque chose. Mes parents s'attellent à faire les premiers cartons ? Je me prends un paquet de gâteaux et remonte pour commencer les miens. Mais je m'arrête dans la chambre d'Alayna. Je suis sûre qu'elle se sent aussi mal que moi.

— Layna, ça va ?

— Je ne veux pas partir. Je dois trouver un moyen pour revenir au plus vite.

— Je n'ai pas non plus envie de rentrer, mais rien ne me retient ici.

— Si, Léo. On pourrait rester toutes les deux, non ?

— Léo ne m'aime pas, et ne m'aimera jamais. Plus je suis loin de lui, mieux c'est...

— C'est faux, ça ne va pas depuis des jours.

Je hausse les épaules, je sais qu'elle a raison. Je passe ma main sur sa tête avant de retourner à ma chambre pour débuter mes cartons. Je vais partir loin de lui, une fois dans l'avion tout sera réglé.

Au dîner, nous apprenons qu'il ne nous reste plus que deux jours en France. Génial.

***

Je suis au téléphone avec Léa depuis plus de deux heures. Je devais commencer mes cartons et puis elle m'a interrompu avant même que je ne commence. Elle m'a raconté comment elle était tombée dans les bras de Nathan hier soir après le gala. J'étais loin de les imaginer ensemble. Nous avons reparlé du gala et puis de Léo. Elle m'a demandé ce qu'il était venu faire chez moi hier. Je lui ai raconté brièvement.

— Sérieusement, ça va quand même ? Tu n'étais pas vraiment bien quand il t'a dit que...

— Oui je sais, mais je n'ai pas le choix, je dois faire avec et maintenant que je pars loin, je vais pouvoir l'oublier.

— Quel sacré con ce Léo. Dommage qu'il t'ait blessé toi...

— C'était sûr que j'allais m'accrocher à lui, je le sentais venir et je n'ai rien fait pour éviter ça.

Je soupire et nous changeons de sujet puis nous raccrochons au bout de quelques minutes. Je dois la voir avant de partir si tout va bien. J'ai eu un message de Nathan entre temps qui me propose de déjeuner ensemble. Nous convenons pour demain midi car je dois passer récupérer toutes mes affaires à l'hôpital. Ça fera une pierre deux coups.

Je pose mon téléphone plus loin et me blottis dans mes draps qui ont encore son odeur. J'ai envie de lui envoyer un message, mais pour lui dire quoi ? C'est ridicule.

LUNDI 27 AVRIL 2015

Il est midi et je suis en route pour l'hôpital afin d'aller déjeuner avec Nathan et Léa. Ce matin, j'ai beaucoup avancé dans mes valises du coup je peux prendre mon temps. Je passe dire au revoir dans le service avant d'aller vider mon casier avec un léger pincement au cœur. Je rejoins ensuite Nathan et Léa à l'entrée.

Nous nous mettons en route vers le restaurant italien près de l'hôpital. Il fait beau alors nous nous installons en terrasse et nous commandons rapidement. Léa me regarde en faisant la moue et je ne peux m'empêcher de rire. Elle fronce les sourcils.

— Je ne veux pas que tu partes !

— Pas le choix ! Mais tu m'as promis d'aller là-bas.

— C'est différent.

Je hausse les épaules comme désolée. Je n'ai pas envie de parler que de mon départ imminent.

Après le déjeuner, je les raccompagne jusqu'à l'hôpital. Je prends Léa dans mes bras qui m'écrase une ou deux côtes au passage.

— Merci d'avoir rendu mon séjour parisien meilleur.

— Tu vas trop me manquer...

Je l'embrasse, puis je regarde Nathan en hésitant à le serrer dans mes bras. Il me semble surpris, mais il m'étreint également avant de retourner travailler. Mes amis parisiens vont me manquer.

Je sors mon téléphone et envoie instinctivement un message à Léo pour savoir s'il travaille. Je m'assois sur le banc en attendant sa réponse. Je me demande, qu'une fois assise, pourquoi je lui ai envoyé ce message. Il vibre et je regarde l'écran, c'est lui.

Léo 13:44 : Non je suis en réunion à l'extérieur, pourquoi ?

13:45 : Pour rien, j'étais venue à l'hôpital dire au revoir c'est tout.

Je reprends alors le chemin de la maison, la journée me paraît interminable et je n'ai qu'une envie c'est d'être mercredi matin, dans l'avion une bonne fois pour toute. Et de tout oublier, absolument tout et de repartir à zéro. Je regarde plusieurs fois mon téléphone pour voir s'il a répondu, mais en vain.

J'arrive enfin chez moi, la maison me paraît tellement vide, c'est déprimant. Je monte directement dans ma chambre et m'affale sur mon lit. Je n'ai aucune envie de finir mes valises, mais je prends mon courage à deux mains et m'y mets. Au bout de quelques heures, j'ai bien avancé. Mon téléphone vibre et c'est l'heure de la pause. C'est mon beau docteur aux yeux bleus.

Léo 18:45 : Je n'ai pas envie de te revoir Kaithlyn.

Ou devrais-je dire mon docteur connard. À quoi joue-t-il une fois de plus ? J'entends ma mère crier « à table » d'en bas et je balance mon téléphone sans lui répondre, énervée.

***

Sur un coup de tête, je suis en route vers chez Léo. Son message m'a fait réfléchir tout le long du dîner. Et je veux éclaircir tout cela avec lui. Sur le trajet, je me demande mille et une fois qu'est-ce que je fais ici et ce que je vais lui dire. Pourquoi me suis-je déplacée ? J'hésite plusieurs fois à faire demi-tour, mais je poursuis.

Après une bonne marche qui m'a plutôt désordonné les idées au lieu de me les remettre au clair, je sonne à sa porte. Mon cœur s'emballe et j'ai l'impression qu'il va me sortir de la poitrine. La porte s'ouvre et je découvre une grande femme, brune qui est juste magnifique. Après une légère réflexion, c'est la Julia des cabines d'essayage, et celle qui l'accompagnait au gala. Elle doit être un poil plus âgée que moi, mais j'ai plutôt l'air d'une gamine à ses côtés. J'ai envie de m'enfuir en courant, mais mes jambes ne bougent pas, mes lèvres ne veulent pas s'ouvrir pour parler et je dois devenir rouge tomate. J'arrive enfin à articuler.

— Je... Enfin Désolée de vous déranger, je repasserais.

— Léo ! Kaithlyn pour toi !

Elle m'adresse un grand sourire fort sympathique et je me demande comment elle me connaît.

Léo apparaît, les cheveux mouillés, il porte un tee-shirt et un short de sport. Il me regarde en haussant son sourcil parfait, se demandant certainement pourquoi je m'amène à cette heure-ci. Je déglutis, revenant à moi-même.

— Je suis désolée de te déranger si tard. Je ne savais pas que tu n'étais pas seul. Je... Je repasserai demain. Peut-être.

Je lui souris brièvement et me retourne pour m'éloigner. Je l'entends rire puis je sens sa main agripper mon avant-bras.

— Entres Kaithlyn.

Je me retourne vers lui tandis qu'il m'attire à l'intérieur en refermant la porte derrière moi. Il pose sa main dans mon dos et m'entraîne au salon où est installée la fameuse Julia. S'il me dit que c'est sa petite amie, je fuis à toute jambe. Sa main caresse doucement mon dos et il me regarde.

— Je te présente ma petite sœur. Julia, Kaithlyn.

Ok. Alors là je suis complètement conne. Je suis sûre qu'elle a dû remarquer que je la prenais pour sa petite amie, lui qui n'en a jamais bien sûr. Julia se lève et me sourit chaleureusement en s'approchant de moi.

— Je suis enchantée ! Léo m'a déjà parlé de toi, mais j'imagine à ta tête que lui ne t'a jamais parlé de moi, bien évidemment !

Je rougis en baissant les yeux.

— Désolée... Je suis enchantée aussi.

Elle se dirige vers son frère et lui embrasse la joue.

— Je vous laisse. Contente d'avoir fait ta connaissance Kaithlyn.

— De même. Au revoir.

Elle sourit et s'éloigne dans le couloir puis je me tourne vers lui, il attend que je parles. Je lui frappe le bras et il rit.

— Tu aurais pu me prévenir pour ta sœur !

— Oh non, c'était très drôle. Qu'est-ce qui t'amène ce soir ?

— Pourquoi tu ne voulais pas me dire au revoir ?

Il se passe la main dans les cheveux en s'éloignant un peu de moi et j'entends un profond soupir. Je comprends désormais que cette attitude là veut dire « je ne veux pas parler » La dernière fois je m'en suis pris pleins la tête et j'ai un peu peur si jamais je le force à parler. Mais j'ai besoin de savoir.

— Je m'en vais mercredi, et je ne reviendrais plus. Je ne peux pas partir sans te dire au revoir...

— Je pensais que samedi était notre dernière nuit.

— Oui mais tu es parti comme un voleur, je n'ai rien pu te dire.

— Ah bon ? Quoi ?

Il soupire en se retournant. Je baisse les yeux.

— Je ne sais pas... Pleins de choses.

— Tu voulais me dire quoi franchement ? Que tu partais pour ne plus jamais revenir ? Pour enfin pouvoir oublier le con que j'ai été avec toi ? Que tu partais pour recommencer une nouvelle vie ? Pour m'oublier, nous oublier... Pour trouver un homme qui lui pourrait t'aimer et qui ne serait pas dépourvu de sentiments comme je le suis ?

Je crois que mes larmes ont commencé à couler lorsqu'il a dit « pour ne plus jamais revenir ». Je fixe le sol pour ne pas qu'il le remarque. Il parle sèchement et chacune de ses phrases me fait sursauter intérieurement. Il ne peut pas prononcer un mot de plus ou je fonds en larmes. Je ne sais même pas ce qui lui prend...

— Que tu...

— Ta gueule Léo !

J'éclate en sanglots. Je remarque son sursaut et son regard se brise face à mes larmes. Je prends mon visage entre mes mains pour éviter tout contact avec son regard. Je me reprends pour enfin lui dire ce que je veux.

— Je voulais te dire à quel point j'étais heureuse de t'avoir rencontré. Et que même si parfois tu as été le plus gros connard que j'ai connu, je te remercie d'avoir été attentionné avec moi. Je ne pourrais jamais t'oublier Léo... Tu as été le premier merde. Comment veux-tu que je t'efface de ma vie ? Même si j'aimerais bien, tellement j'ai mal lorsque je suis loin de toi, tellement j'ai mal que tu ne m'aimes pas et que tu me repousses. Même avec toute la volonté du monde, je ne pourrais pas t'oublier. Et je ne veux pas oublier ce qui s'est passé entre nous. Tu as marqué ma vie, que tu le veuilles ou non. Je me suis bêtement et malheureusement attachée à toi, mais tu n'auras plus à le supporter...

Je relâche un soupir. Léo n'a pas bougé, n'a pas cillé pendant mon monologue, il a encaissé mes paroles froidement. Je ne sais même pas si elles l'ont percutées ne serait-ce qu'un peu. Mais il fallait que ça sorte. Il revient sur terre lorsqu'il se rend compte que je n'ai rien à ajouter. Il passe sa main sur sa bouche, ses longs doigts frottant sa barbe et il s'approche de moi puis glisse ses mains de part et d'autre de mon visage et ses yeux s'enfoncent dans les miens. Il me détaille, me faisant rougir.

— Ne m'oublie jamais Kaithlyn.

Il vient poser chastement ses lèvres sur les miennes avant de me regarder à nouveau dans les yeux. Il m'embrasse le front puis passe à mes lèvres. Je le regarde, j'ai besoin de lui, tout de suite. J'ai besoin de me sentir totalement sienne, le temps d'un instant et de cette fois-ci, une dernière nuit.

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