Chapitre 17 - Léo

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VENDREDI 1 MAI 2015

Aujourd'hui je ne suis pas de garde, mais je suis tout de même dans le service. Je termine ma journée à quatorze heures et ça me convient parfaitement. Je suis toujours autant de mauvaise humeur qu'hier et je préfère être seul dernièrement et boire, ça aide aussi. J'ai l'impression que tout le monde me saoule au boulot et j'aurais bien besoin d'un break, de petites vacances.

Il est un peu plus de onze heures et je me prépare un café afin de me tenir éveillé, mes insomnies sont constantes dernièrement c'est-à-dire que mes cauchemars aussi. Je suis épuisé. Susan entre dans la salle de repos.

— Bonjour Léo.

— Bonjour Susan. Comment tu vas ?

Elle vient m'embrasser.

— Très bien. Et toi alors ? J'ai entendu dire que tu étais exécrable ce matin !

Elle sourit, contrairement à moi.

— Si certains étaient plus compétents, je n'aurais pas besoin de jouer au méchant.

— Léo détends-toi. Depuis une semaine tu es de mauvaise humeur et tout le monde le ressent. Écoutes, nous partons à New-York ce soir avec Will pour l'inauguration de sa nouvelle boîte. Accompagne-nous.

— Qu'est-ce que je viendrais y faire ?

Je lève les yeux au ciel.

— Un discours par exemple. Nous allons parler de ta recherche, ce serait bien si tu étais présent.

— Je n'ai pas envie de faire un long voyage. Je préfère rester tranquillement chez moi.

— Comme tu veux, mais tu peux encore venir, nous décollons à vingt-et-une heures.

— Je pense que ça ira Susan, merci.

Je lui souris brièvement avant de retourner à mes occupations. Ces internes vont me rendre fou.

Je me replonge dans mes dossiers afin de dicter mes comptes-rendu, mais je suis de nouveau interrompu. C'est Léa cette fois. Elle me regarde avec un grand sourire aux lèvres qu'elle efface lorsqu'elle croise mon regard.

— Dis donc Léo, tu as une tête à faire peur.

— Eh bien ne me regarde pas.

Je me replonge dans mon dossier, mais elle poursuit. Elle rit et m'énerve un peu plus.

— Ouh la dis donc, tu es de mauvaise humeur toi.

— Quelle perspicacité.

— Tu sais... Je crois que depuis le départ de Kaithlyn tu es insupportable.

— Je ne vois pas pourquoi elle serait responsable de mon caractère de merde, laisse-moi tranquille s'il te plaît.

J'attrape mes dossiers et sors du service pour aller dans mon bureau. Qu'est-ce qu'elle peut être épuisante. Déjà hier soir, j'ai fait un saut au bar pour prendre un verre avant de rentrer à la maison et elle m'a saoulé avec Kaithlyn, alors je suis rentré plus rapidement que prévu.

Je m'affale sur mon fauteuil en soupirant. En réalité, elle hante mes pensées sans cesse depuis mardi, c'est horrible. Et si les gens en rajoute, je suis mal. Je croyais cela impossible, mais bordel mon cerveau n'en peut plus de penser à elle. J'ai un message de Susan qui me demande à nouveau si mon refus de les accompagner est toujours d'actualité. Et puis j'y réfléchis...

New-York, inauguration, Kaithlyn. Et si j'y allais pour ce fameux discours, juste pour l'apercevoir et savoir comment elle va ? Et je partirai tout de suite après. Peut-être que j'arrêterais d'y penser, que je pourrais tourner la page et enfin reprendre le court tranquille de ma vie. Je me mens à moi-même. Je meurs d'envie de la revoir. Je réponds un « d'accord » à Susan avant de ranger mes affaires et de rentrer chez moi. Il n'est même pas midi, mais tant pis. Je ne suis pas d'humeur à travailler.

SAMEDI 2 MAI 2015

Je suis allongé dans ma chambre d'hôtel. Nous avons atterri tôt ce matin et j'ai pu dormir un peu en arrivant à l'hôtel, mais sans plus. Cette proximité avec Kaithlyn est d'autant plus perturbante. Je ne sais pas où elle habite à vrai dire, mais nous sommes dans la même ville au moins. Et ce soir je vais la voir. Juste la voir, je n'irais pas lui parler, je sais que ça la blesserait. J'espère ne pas lui faire de mal en me pointant à cette soirée. J'ai prévu d'y aller uniquement pour mon discours, même pas pour le repas. Je ne veux pas m'attarder dans ces lieux où tout pourrait déraper avec Kaithlyn. Je suis attiré par elle comme un aimant, je devais rester le plus loin d'elle, mais c'est impossible.

Il est vingt heures, la soirée a dû commencer. Mon discours est prévu pour dans une heure et demi environ. Alors je vais me préparer tranquillement, prendre le taxi et m'y rendre. Je pose mon bouquin et me décide à aller sous la douche.

Je termine d'enfiler ma veste. J'arrange mes cheveux un peu en bataille et passe mes mains sur ma barbe pas rasée, mais je n'ai pas la moindre envie de le faire à cette heure-ci. Mon chauffeur m'attend juste devant l'hôtel et m'emmène rapidement jusqu'à l'entreprise du père de Kaithlyn. Je le règle en descendant et lève la tête vers cet énorme gratte-ciel. La vue doit être extraordinaire de là-haut. Un vague souvenir de notre ascension à la Tour Eiffel me passe par l'esprit.

Je me dirige à l'intérieur, jusqu'à l'ascenseur. Et si elle n'était pas venue ? Une femme d'une quarantaine d'années entre également et je me pousse dans le fond de la cabine.

— Bonsoir jeune homme. Où allez-vous ?

Je relève la tête et hausse mon sourcil d'incompréhension.

— J'ai déjà appuyé.

— Vous n'êtes pas américain, que faites-vous ici ?

— Je rejoins ma copine.

Je détourne le regard et je lui ai sûrement cloué le bec, je l'espère en tout cas. Ai-je vraiment appelé Kaithlyn, ma copine ? Peu importe, c'était pour qu'elle me lâche. L'ascenseur s'arrête au trentième étage et elle s'apprête à sortir.

— Dommage, j'aurai eu de magnifiques plans nocturnes pour nous deux.

Elle est sérieuse celle-là ? Je soupire lorsque les portes se referment. J'avoue qu'il y a à peine trois mois, j'aurais bloqué l'ascenseur et pourquoi pas en effet. Aujourd'hui je n'en ai même pas ressenti l'envie. Tu t'enfonces Martinez. J'arrive enfin au dernier étage et la soirée bât son plein. On m'offre un verre dès mon entrée que j'accepte volontiers et je reste en retrait, détaillant la pièce.

Kaithlyn n'est pas difficile à trouver. Elle est installée à la première table et elle porte une magnifique robe rouge. Je détaille son visage, elle a tout l'air d'une princesse. Elle me coupe le souffle. Et elle sourit. Ma poitrine se remplie d'une sensation bizarre. Elle va bien. Puis elle regarde un mec à ses côtés. Qui est-ce ? Il s'approche trop près d'elle pour lui parler et j'aurais adoré interrompre cette scène, l'enlever et l'emmener loin avec moi. Je bois mon verre cul sec face à cette petite scène. M'aurait-elle déjà oublié ? Je ne lui en voudrais même pas... Enfin je crois. Elle mérite tout l'amour qu'un homme puisse lui apporter. Et ce n'est surtout pas moi.

J'entends mon nom et c'est mon tour. Parler devant tous ces inconnus et en plus en anglais. Pourquoi suis-je venu déjà ? Je monte sur l'estrade et tout le monde me dévisage, je déteste être le centre de l'attention. Mais mon regard se pose sur elle. Elle est réellement sublime, ses boucles lui retombent sur le devant du visage et j'ai envie de lui caler derrière l'oreille. Lorsqu'elle me voit, elle manque de s'étouffer et je bataille pour contenir mon rire. Le mec près d'elle s'enquiert de l'aider, il la touche et ça m'énerve... Oui vraiment. Et ce n'est pas habituel pour moi.

Je fronce les sourcils en serrant les poings autour du pupitre et commence mon discours sans pouvoir décrocher mes yeux d'elle et cela me donne des ailes. Elle détourne son regard et je poursuis mon discours plus sereinement. Je suis applaudi après mon dernier mot et je descends de l'estrade afin d'aller saluer le père de Kaithlyn. Je lui serre la main.

— Bonsoir Monsieur Romero.

— Monsieur Martinez. Quel beau discours. Vous avez deux minutes pour prendre un verre avec nous ?

— Bien sûr.

Je lui souris poliment et Will nous rejoint ainsi que le mec qui était assis près de Kaithlyn. Je ne le connais pas, mais je ne l'aime pas. C'est sûrement son mec... Ou un très bon ami. Je suis Monsieur Romero jusqu'au bar et commande mon verre. J'écoute d'une oreille la conversation tout en jetant un coup d'œil à la table où était installée Kaithlyn, mais elle n'y est plus. Où est-elle passée ?

Cet « Alex » m'adresse la parole, mais je vois Kaithlyn partir. Je dois la voir et lui parler, j'en ai besoin. Et je n'arrive pas à me retenir.

— Je reviens.

Je le laisse en plan avant de me diriger à l'autre bout de la salle. Je la cherche dans chaque coin, cet étage est immense bordel.

Je finis par la trouver. Elle regarde par la baie vitrée dos à moi, les bras croisés. Son dos est dénudé par sa robe et j'ai envie d'en embrasser toutes les vertèbres, ce qui la fait toujours frissonner. Avec le panoramique de New-York, elle est sublime. Qu'est-ce que je vais pouvoir lui dire ?

— Salut Kaithlyn.

C'est sorti tout seul et autre chose aurait pu sortir sans que je m'en rende compte. Dès que je suis près d'elle, je perds mon contrôle.

Elle se retourne vers moi, mais elle ne me regarde pas lorsqu'elle me dit bonjour. La douceur de la prononciation de mon prénom m'avait manqué. La façon dont elle le prononce lorsque je la faisais jouir me manque également.

— Tu es époustouflante Kaithlyn.

— Merci...

Et ses joues se teintent ce qui me fait sourire. J'ai encore un effet sur elle.

— Je ne savais que tu serais là ce soir, je hausse les épaules.

— Susan et Will ont insisté pour que je vienne.

À vrai dire je ne suis là que pour toi, bébé. J'avais tellement envie de la voir que je sais que ça a été ma principale motivation, même si je veux me persuader que non.

— Oh d'accord. Je pensais que tu m'aurais prévenu tout de même. On était censé se donner des nouvelles.

Ce n'est pas faux, mais je n'aurais jamais pensé à lui envoyer un message. Elle aurait sûrement refusé de venir à cette soirée et je ne l'aurais pas vu. Je hausse les épaules en buvant mon verre car je ne sais tout simplement pas quoi lui répondre. Elle me regarde, son front se plisse, elle tripote ses doigts et je sais qu'elle veut partir, s'enfuir loin de moi. Si nous restons aussi près l'un de l'autre encore quelques minutes, nous savons tout à fait comment cela va se terminer.

Elle me fait un signe de tête et s'avance pour partir et mon bras la bloque automatiquement. Le contact de ma main sur son ventre me donne des idées peu catholiques.

— Attends.

— Qu'est-ce qu'il y a Léo ?

Elle soupire en levant les yeux au ciel.

— Je t'exaspère tant que cela Kaithlyn ?

Je souris en la regardant, venant me mettre face à elle pour barrer son passage, elle est presque aussi grande que moi ce soir avec ses talons. Mes doigts se posent sur le bord de son visage et ses lèvres s'entrouvrent comme pour m'inviter à l'embrasser. Qu'est-ce que je peux en avoir envie. Elle a déjoué toutes mes règles. La première était de ne jamais coucher deux fois avec la même personne, la seconde ne jamais dormir avec quelqu'un et la troisième ne jamais l'embrasser. Et bien d'autres encore. Mais quel plaisir je peux éprouver lorsqu'elle pose ses lèvres si douces sur les miennes.

— Tu n'imagines pas à quel point tu peux l'être Léo.

Je ne peux m'empêcher de rire, bien sûr que je le suis. Et ça ne changera pas de si tôt.

Je reprends mon sérieux sans décrocher mon regard du sien. Je ressens son envie de m'embrasser, son attirance, son corps dit oui même si son esprit dit le contraire. Nos corps sont attirés l'un vers l'autre depuis le début. Je pourrais la plaquer contre cette baie vitrée et la baiser rapidement, mais j'essaye plus civilisé, moins con surtout. On y arrivera je le sais, entre nous c'est comme ça.

— Cette vue est sublime, c'est la première fois que je viens à New-York. Ça me donne des idées.

— Tu aimerais quoi ? Faire l'amour ici c'est ça ?

Je baisse mon regard sur elle et j'ai envie de rire. Ce mot-là ne fait pas partie de mon vocabulaire, bébé.

— Eh bien je ne fais pas l'amour Kaithlyn, tu le sais. Mais on peut dire ça oui.

— Eh bien bon courage pour trouver ton plan cul de la soirée.

Elle me sourit sans aucune envie et je souris comme un con sachant très bien que mon plan cul de la soirée ce sera elle. Elle le sait tout autant que moi sauf qu'elle est beaucoup trop réservée pour me sauter dessus. Mais pas moi.

Elle se soustrait à moi rapidement et se dirige vers le hall. Non ! Je pose mon verre sur un meuble et la rattrape par le bras. J'ouvre la porte à ma gauche qui, par chance est déverrouillée et je l'entraîne à l'intérieur. Après avoir claqué la porte, je la plaque contre en la verrouillant. Je dévore son cou de baiser et je restreins tout l'espace entre nos deux corps. Elle me répond par un gémissement. Elle est à moi. Enfin.

Je savoure la peau de son cou et le haut de sa poitrine, offerte à moi par son décolleté. Je voulais la laisser, ne pas l'approcher... Mais quand je suis près d'elle, c'est impossible. Mon érection dans mon pantalon le démontre déjà. Je redresse mon visage pour lui faire face et l'un comme l'autre, nous sommes déjà à bout de souffle. Elle secoue sa tête en soupirant.

— Alors ce soir tu vas me baiser sans aucun sentiment ?

Je recule ma tête en la regardant surpris que ces mots soient sortit de sa bouche si innocente.

— Eh bien ma chère Kaithlyn, je vois que l'air de New-York vous fait dérailler le cerveau.

— Ou ce serait peut-être vous mon cher Léo.

Ah Kaithlyn, je pourrais te le faire exploser. Elle me défie du regard et il ne faut pas jouer avec moi à ce jeu-là.

Je fixe sa bouche avant de me jeter à nouveau dessus et de l'embrasser fougueusement. Je me colle à son corps, pressant mon érection contre elle et j'ai horriblement envie d'elle.Je passe mes mains sous sa robe, caressant ses cuisses fraîches jusqu'à ses fesses en la mordillant, laissant des frissons sur mon passage. Elle passe ses bras autour de mon cou en me serrant un peu plus.

— Stop Léo, on ne peut pas faire ça ici...

— Oh bien sûr que si. J'ai envie de toi tout de suite maintenant, je n'attendrais pas.

Je la regarde et je vois dans ses yeux qu'elle le veut également. Elle me serre contre elle et plaque sa bouche à la mienne. J'entrouvre ses lèvres en la soulevant dans mes bras, passant ses jambes autour de ma taille et je vais la poser sur le bureau. J'attrape sa lèvre entre mes dents et elle commence à déboutonner mon pantalon maladroitement puis elle entreprend de détacher ma chemise. Je passe mes mains sur ses joues.

— Tu es tellement belle Kaithlyn...

Je remarque la rougeur sur ses joues malgré l'obscurité et la faible lumière new-yorkaise. Je rattrape ses lèvres en la soulevant pour retirer sa petite culotte et elle finit de baisser mon jean et mon boxer. Je glisse ma main sous sa robe en venant la caresser, et un gémissement lui échappe. Je la resserre contre moi et m'introduis rapidement en elle et cette sensation calme mon humeur de merde de cette dernière semaine. Elle glisse ses mains dans mes cheveux alors que j'accélère mes mouvements en elle. J'embrasse et mord chaque recoin de sa peau douce et rosée. Et je me remplis de toutes les sensations possibles avant de repartir demain pour Paris. J'aurais à peine tenu une semaine loin d'elle. Bravo Martinez.

Après quelques minutes, je lui fais atteindre un orgasme parfait et je ne tarde pas à succomber également en gémissant son prénom. Elle se laisse aller contre moi, posant sa tête sur mon torse et je reprends mon souffle. Je voudrais prolonger ce moment jusqu'au bout de la nuit. Je ne sais pas si je la reverrais ou non. Elle relève sa tête et passe ses deux mains sur mon visage avant d'embrasser délicatement mes lèvres, baiser que je lui rends aussitôt.

Je souris en m'écartant d'elle, remontant mon boxer et mon jean puis je m'accroupis devant elle pour lui remettre sa culotte. Je lève les yeux vers elle.

— Cette position me donne des idées, beaucoup trop.

J'embrasse l'intérieur de sa cuisse en me redressant et elle me regarde en souriant.

— Vos idées sont un peu malsaines ce soir mon cher Léo

— Quand il s'agit de toi, j'ai toujours pleins d'idées qui fusent.

Elle glousse et je souris en l'admirant. J'ai des tonnes d'idées. On pourrait commencer tout de suite. Je souris en rattachant mon pantalon et elle s'approche de moi pour attacher ma chemise.

Je l'observe, me rappelant lorsqu'elle avait mis ma chemise pour se cacher de moi et qu'elle était dix fois plus sexy. Je crois que je n'ai jamais trouvé une fille si belle. Elle se colle à moi pour rentrer ma chemise dans mon jean avant de me caresser les fesses, ce qui me fait sourire comme un con. Dis donc, Kaithlyn.

— Je devrais rester un peu plus longtemps à New-York à ce que je vois.

Elle sourit en secouant la tête et passe derrière moi pour se chausser. Je m'approche d'elle, me collant contre son dos en attrapant la poignée de porte pour qu'elle ne parte pas immédiatement. Je m'approche de son oreille.

— J'ai une chambre d'hôtel à côté, viens dormir avec moi...

— Tu ne dors avec personne, tu l'as oublié ?

— Kaithlyn !

Je me redresse en haussant la voix, mais elle pouffe de rire avant de redevenir sérieuse. Elle réfléchit un quart de seconde.

— Léo ce n'est peut-être pas une bonne idée...

Je la regarde perplexe. C'est tellement rare que l'on me dise non, je ne suis pas habitué et que Kaithlyn me le dise... Elle a peut-être raison après tout. Mon départ en sera plus simple.

— Tu as raison... Je repars demain très tôt de toute manière.

Nous sortons du bureau et j'espère qu'elle ne remarque pas ma déception. Elle veut s'enfuir je le vois très bien. Et ça me fait mal quelque part dans la poitrine. Je la rattrape par le bras et l'attire contre moi.

— Dis-moi au revoir Kaithlyn...

— Mais la soirée n'est pas fini.

— Certes, mais je ne pourrais pas faire ça devant ton père.

Je l'attrape et l'embrasse fougueusement, m'imprégnant de ses lèvres en la serrant contre moi. Je relâche délicatement ses lèvres peu après et passe ma main sur sa joue en embrassant son front puis je la lâche doucement avant de m'éloigner, sans me retourner.

Je vais rentrer à l'hôtel le plus vite possible pour ne plus être susceptible de la voir. Je passe ma main dans mes cheveux. Je vais boire un dernier verre avant. Je toise la pièce et je vois Kaithlyn qui se dirige vers l'ascenseur accompagnée de cet Alex qui a sa main dans son dos. Bordel. C'est avec moi qu'elle devrait être dans cet ascenseur pas avec ce petit con. Je serre mon verre dans ma main avant de l'avaler cul sec. Je suis certain que c'est son mec. Ils ont l'air proche. Quel con je peux être. Enfin, je n'ai jamais envisagé quoi que ce soit de plus avec Kaithlyn, mais elle m'appartient... L'idée qu'il puisse poser les mains sur elle me met hors de moi. Mais Kaithlyn ne tromperait jamais un homme...

Je passe dire au revoir à Monsieur Romero avant de me rendre à l'ascenseur puis je soupire en m'appuyant contre la paroi. Pourquoi suis-je venu ici ? À vrai dire ce n'est pas plus mal. Je repars en France et cette fois, je suis bien décidé à l'oublier, définitivement. Mais j'ai l'impression que ce sera bien plus compliqué que ça. Elle m'a complètement envoûté. Je décide tout de même de lui envoyer un dernier message en partant. Enfin une partie autre que mon cerveau décide de lui envoyer.

02:44 : Je ne me doutais pas que la raison pour laquelle tu ne voulais pas dormir avec moi était à cause de ce mec. J'aurais dû m'en douter lorsque j'ai remarqué comment il te reluquait. Si tu me l'avais dit, je ne serais pas venu t'importuner. Au revoir.

Je range mon portable et je me mets à marcher vers l'hôtel, j'ai besoin de me rafraîchir les idées. J'ai honte de moi une fois de plus. Je suis venu ici, j'ai couché avec Kaithlyn. Pourquoi ? Pourquoi j'ai fais tout ça ? Et je ne me sens pas mieux malgré ça. Habituellement ça me soulage et là je ressens toujours cette pesanteur, la même de ces derniers jours. J'ignore d'où ça vient et je ne veux pas le savoir je crois...

***

Je viens d'arriver dans ma chambre d'hôtel. Je n'ai pas sommeil. Après tout je pourrais aller à l'aéroport et avancer mon billet pour rentrer. À quoi bon rester ici à ne rien faire ? Je retire ma chemise avant d'aller me rafraîchir et je commence à rassembler mes affaires puis on toque à la porte. Qui vient me saouler à cette heure-là ?

Je vais ouvrir et je m'attendais à tout sauf à ça. Kaithlyn est sur le pas de la porte, en robe et baskets. J'ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais elle me devance.

— Tu te fous royalement de ma gueule Léo.

— Hein quoi ?

— Tu as vraiment cru que j'allais être avec un autre alors que je couchais avec toi ? Je ne suis pas une salope Léo.

— Je n'ai...

Elle ne me laisse pas en placer une.

— Léo, je suis amoureuse de toi. À mon plus grand malheur, mais je suis amoureuse de toi. À la folie. Je ne peux pas te laisser ou t'effacer de ma mémoire. T'oublier est l'unique moyen, mais ça me fait encore plus mal que de t'aimer sans l'être en retour.

Je la regarde sans bouger, buvant ses paroles, mais quelque chose en moi se brise au fur et à mesure. Elle a parfaitement associé le mot « malheur » et « amoureuse ». C'est impossible de m'aimer, mais elle ne le sait pas encore. La preuve ça lui fait mal. Et je souffre de lui faire du mal.

Je fronce mes sourcils face au silence qui règne entre nous et j'ai envie de lui dire de partir, loin de moi, de ne pas m'aimer car quelque part dans le monde l'attend un homme qui l'aimera de toute son âme. Mais elle a encore plus mal lorsqu'elle essaie de m'oublier... Et ça me rassure car moi non plus je n'y arrive pas.

— Je suis complètement conne d'être venue là. Je ne sais même pas ce que je suis venue faire à vrai dire. Laisse-moi tomber. Dis-moi que tu ne veux pas de moi, que tu ne m'aimes pas... Et je te laisse.

Elle pleure et ça brise le semblant de cœur que je possède. La laisser tomber ? J'en suis incapable. Et je la veux, je la désire chaque seconde de près ou de loin.

Mais comment lui dire que je ne pourrais jamais aimer quelqu'un ? Que c'est juste impossible tellement c'est douloureux ? Comment lui dire que je me déteste à un point, que je n'envisage pas que quelqu'un puisse avoir des sentiments pour moi ? Comment lui faire comprendre tout cela sans la blesser et sans lui révéler mon secret ? Je réfléchis trop et elle se tourne pour partir. Non. Je veux qu'elle reste. Je veux la prendre dans mes bras, l'embrasser et dormir avec elle. Je la rattrape pour qu'elle se retourne vers moi.

— Je suis incapable de te laisser Kaithlyn.

— Alors ne me laisse pas bon sang.

Elle s'accroche à moi et je l'étreins plus fort en respirant son odeur, passant mon nez dans ses cheveux. Mon cerveau est en bordel avec des émotions contradictoires que je n'arrive pas du tout à comprendre. Mais elle est ici, voilà tout. Je referme la porte après l'avoir fait entrer puis elle relève sa tête vers moi. Et elle me pose une question existentielle pour moi.

— Pourquoi tu ne m'aimes pas ?

Je soupire en m'écartant d'elle et passe une main sur ma tête. C'est quoi cette question de merde ? Je ne peux pas un point c'est tout.

— Kaithlyn, je n'aime personne. Je ne peux pas t'aimer.

— Mais pourquoi Léo... Pourquoi tu ne peux pas ? Qu'est-ce qui t'en empêche ? La distance ? Ça se règle ça.

— Non Kaithlyn c'est... Je ne peux tout simplement pas. Tu es beaucoup trop bien pour moi. Je ne t'aimerais pas comme il faut, je ne sais pas aimer.

— Tu ne sais pas ou tu ne veux pas ? Et si je ne voulais pas d'un autre amour que le tien, quel qu'il soit ?

Je soupire à nouveau.

— Tu veux vraiment prendre le risque que l'on se prenne la tête ?

Elle me regarde en secouant la tête. Je sais qu'elle voudrait savoir, mais il n'y a rien de plus à comprendre. Elle est beaucoup trop bien pour moi, c'est la vérité. Elle ne mérite pas un sale con qui n'en a rien à foutre des sentiments des autres. Près de moi elle ne fera que souffrir.

Je veux rétablir le contact avec elle et supprimer cette distance entre nous. Je m'approche en venant prendre son visage entre mes mains afin de le relever vers moi. Ses yeux sont encore humides et elle a l'air perdue et fatiguée puis elle détourne son regard. Je mémorise la douceur de son visage sous la pulpe de mon pouce avant de lui proposer de venir se coucher.

Je prends ses mains pour l'emmener jusqu'au lit et je passe dans son dos pour détacher sa robe. Je la laisse tomber à ses pieds et elle ne bouge pas. Je souris en regardant ses baskets, elle est tout simplement belle. J'attrape ma chemise sur le lit.

— Tu es trop mignonne avec tes baskets.

— J'ai pris ce qu'il y avait.

Je souris avant de passer devant elle pour lui enfiler ma chemise. Elle ne me regarde pas. Je l'attache et glisse mes mains dans son dos et embrasse sa tempe puis je lui ouvre la couette.

Elle s'y allonge après avoir retiré ses baskets et je vais enlever mon jean avant de la rejoindre. Elle joue avec les manches de ma chemise, pensive, beaucoup trop dans ses pensées, loin de moi.

— Kaithlyn...

Elle tourne sa tête vers moi et je me redresse sur mon coude. Je passe ma main sur sa joue puis dans ses cheveux en fondant mon regard au sien. Je lui dois des excuses car je sais qu'elle m'en veut. Je ne voulais pas la faire souffrir et si j'avais su que je le ferais lorsque j'ai posé mes lèvres sur les siennes la première fois, je ne l'aurais jamais fais. Je savais qu'elle était beaucoup plus fragile et innocente que les autres filles, mais c'était plus fort que moi. Tout m'attirait vers elle...

— Je suis désolé Kaithlyn... Désolé de te faire souffrir.

Elle ne me répond que par un haussement d'épaules. Elle ne peut pas m'ignorer. Je pourrais résoudre ça par le sexe, mais pour une fois je souhaite éviter d'être le connard habituel. Je la tourne délicatement sur le côté dos à moi, en venant me coller à elle, la blottissant contre mon torse et je plonge mon nez dans ses cheveux. Elle pose sa main sur mon bras et s'endort peu après. Je me sens apaisé en sachant qu'elle est ici avec moi... Uniquement avec moi.

Maintenant j'en suis sûr, je ne serais plus jamais le même après Kaithlyn et je le ressens ce soir.

DIMANCHE 3 MAI 2015

Se réveiller auprès de Kaithlyn est juste un pur bonheur. Elle me caresse doucement, me fait des bisous tout doux et ce que j'aime par-dessus tout... Nous finissons toujours en sueur et haletant. J'ai loupé mon avion ce matin mais je n'en ai strictement rien à foutre. Je soupire de plaisir en passant ma main dans ses cheveux alors qu'elle est allongée perpendiculairement à moi, sa tête posée sur mon ventre. Je ne sais même plus comment nous avons atterri ainsi. Bon sang.

L'idée de rentrer me fout le cafard. Repartir en France, sans elle. Comment vais-je faire ? Je me sens bien ici, auprès d'elle. Tout est tellement contradictoire, je n'arrive plus à réfléchir. Kaithlyn se redresse en tenant le drap contre sa poitrine. Elle est tellement belle, et le mot est faible. Je passe mes doigts sur son bras en souriant.

— Tu as loupé ton avion, il faut peut-être que t'y aille.

— Je n'ai aucune envie de bouger. Mais oui, sinon je ne serais pas à l'heure au travail.

Je me redresse pour l'embrasser tout en passant ma main sur la peau douce de son dos. Ses baisers sont l'unique chose qui m'apaisent. Et le sexe, avec elle. En même temps, je ne plus faire ça avec quelqu'un d'autre. Toutes les autres femmes sont fades comparées à elles. Kaithlyn sourit en me faisant un petit baiser puis se lève enveloppée dans le drap et va dans la salle de bain pour se rhabiller.

***

Lorsque nous sommes prêts, nous sortons dans le couloir pour aller prendre l'ascenseur. J'appuie sur le bouton une fois à l'intérieur et la regarde. Elle m'a l'air triste... Est-ce parce qu'on se quitte une nouvelle fois ? Je viens soulever son menton et je la regarde dans les yeux, qui sont remplis de tristesse en effet.

— Qu'est-ce qui...

— Ça va, ne t'en fais pas.

Alors elle, elle est pire que moi. Moi je ne dis jamais quand ça ne va pas, à vrai dire je ne dis rien à personne. Elle essaie de mentir, mais son regard lui, ne ment pas. Je me penche pour embrasser ses lèvres tendrement jusqu'à l'alerte d'arrêt de l'ascenseur. Je lui prends la main pour en sortir et aller régler ma chambre et commander un taxi.

— J'aurais pu te déposer tu sais.

— Les adieux dans les aéroports ce n'est pas mon truc.

Adieu... Je ne veux pas penser à ça. Cependant quelque chose en moi me dit que cette fois ce n'est qu'un au revoir, et que je la reverrais... J'ai cet espoir. Il y a bien longtemps que je n'en avais plus.

LUNDI 4 MAI 2015

J'atterris à l'aube à Paris. Le voyage m'a paru si long. Moi qui déteste l'avion. Je n'aurais pas le temps de dormir un peu avant de commencer ma journée, j'ai tout juste le temps d'aller me doucher et me changer. Le souvenir de Kaithlyn est déjà loin... Mais si près. Je peux encore ressentir ses doigts glissés à travers mon torse, il y a bien des années que je n'avais pas aimé que l'on puisse me toucher... Comment y est-elle arrivée aussi vite ?

Je paye le taxi en arrivant chez moi et j'y entre. Le calme plat... Je monte dans ma chambre et regarde cette pièce qui était le seul endroit où personne n'avait le droit d'y entrer, c'était mon asile. Cette fille a dormi au milieu de mes draps, a prit une douche dans ma salle de bain, je l'ai fait jouir dans mon lit... Et pourtant elle ne sait rien sur moi. Elle s'est donné à moi sans savoir qui j'étais réellement, elle m'aime sans me connaître... Comment est-ce possible ? Je ne mérite rien.

***

Ce soir j'ai bu. J'ai bu jusqu'à ne plus tenir debout et mon frère a été obligé de me monter jusque dans ma chambre. Je pensais m'endormir instantanément, mais non. J'ai les yeux parfaitement ouvert, la pièce tangue autour de moi et le sentiment de honte me ferait presque vomir. Je n'avais pas bu comme ça depuis bien longtemps. Depuis avant elle... Je buvais pour oublier avec qui je baisais, c'était l'unique moyen pour moi de bander. Je n'ai pris mon pied avec aucune d'entre elle, c'était machinal, c'est mon besoin, mon mécanisme de défense. Sauf que ce soir j'ai bu, avec une intention différente. J'ai Kaithlyn dans la peau... Et ce soir j'ai bu désespérément.

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