Chapitre 19 - Léo

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MERCREDI 6 MAI 2015

« J'écris ces mots si difficiles à dire dans mon petit carnet... Ces mots que je n'ai pas le droit de dire. Un mot pour chaque chose. Un mot pour chaque douleur. Un mot pour chaque coup. Un mot pour chaque peine. »

Je me sens secoué et quelqu'un répète mon prénom. La voix est floue, mais elle me fait du bien intérieurement... Je geins en tentant d'émerger, c'est plus difficile que d'habitude. Qu'est-ce qui m'est arrivé hier soir ? Je n'ai aucun souvenir, mis à part celui de Kaithlyn. J'ai dû rêver d'elle. Et de mon carnet.

J'arrive à ouvrir les yeux, mais je pense que je suis dans mes rêves encore. De belles boucles brunes se dessinent devant mes yeux ainsi qu'un visage que je reconnaîtrais parmi des centaines. Des doigts se baladent sur ma barbe. Je cligne des yeux pour éclaircir ma vue et je les frotte. Aïe ma tête...

— Kaithlyn ?

— Oui c'est moi.

Elle est bien là je ne rêve pas. Mais comment est-ce possible ? Elle était à New-York et moi j'étais chez Léa hier soir. Enfin, est-ce que c'était hier déjà ?

— Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu sois ici ?

— Je pense que tu as un peu trop bu. Et Béatrice a tenté d'abuser de toi je crois.

— Quoi ?

Ce n'est pas possible ? Jamais je n'aurais fini mal à ce point ! La honte... Et en plus je lui inflige ce supplice.

Je me redresse, mais je crois que je vais vomir. Je me recouche aussi vite et j'appuie fortement sur mes tempes. Bordel je ne me suis jamais retrouvé dans cet état. Je me sens tellement mal et honteux qu'elle puisse me voir ainsi.

— Comment ça a pu...

— Je ne sais pas. Je suis arrivée chez Léa et j'étais énervée contre Béatrice. Quand je suis allée la voir pour régler mes comptes, elle était sur toi en train de te déshabiller.

— Tu es sérieuse ?

Aïe je ne devrais pas parler aussi fort. Ça résonne dans ma tête.

— Je ne sais pas ce qui s'est passé d'autre. Elle m'a juste envoyé un message pas très gentil en me disant que... Enfin bref laisse tomber. Tiens.

Elle se lève en prenant un plateau, qu'elle vient me déposer sur le lit. Elle m'a préparé mon petit-déjeuner...

Elle me tend des comprimés de paracétamol et je me redresse lentement pour les prendre. Elle a pensé à tout. Je ne mérite pas ça vu mon état. Et je ne me souviens pas de cette Béatrice. Qu'est-ce qu'elle a bien pu me faire ?

— Merci Kaithlyn... Tu as passé la nuit ici ?

Elle acquiesce en allant ranger le plaid sur le fauteuil de ma chambre et je commence à grignoter tout doucement pour ne pas vomir. Elle se retourne vers moi et je m'arrête de mâcher en la regardant.

— Pourquoi tu bois à t'en rendre malade ? Léa m'a dit que c'était récurrent ces derniers jours.

— Je ne voulais pas boire autant. Je ne bois pas beaucoup habituellement.

Pas à ce point-là en tout cas c'est certain. Je me souviens toujours de mes soirées.

— Fais attention Léo ça peut devenir plus grave tu sais.

— Je sais, mais je... Ça a été difficile cette dernière semaine.

— Il faut en parler plutôt que de faire ça. Il y a une raison à tout ça.

— Je la connais la raison, mais je ne voulais pas me l'avouer. Jusqu'à dimanche.

— Comment ça ? Raconte-moi.

Pourquoi j'ai dit ça moi ? Pourquoi ma bouche ne filtre pas ce que mon cerveau veut dire ? Lui raconter la raison pour laquelle j'ai bu hier soir ? Et la semaine où je lui ai tellement fais mal que pour oublier je me bourrais la gueule tous les soirs ?

Je ne sais pas si je dois paraître intouchable comme d'habitude et lui mentir ou lui dire une part de vérité. Je ne sais pas si je peux continuer à m'ouvrir à elle. Je ne sais pas si ça fera mal. Je ne sais pas où je mets les pieds. Mais après tout depuis que je la connais, je n'arrive plus à réfléchir.

Je pose mon verre et m'assois doucement. Ma tête tourne légèrement, mais ça va. Ça pourrait être pire. Elle s'installe au pied de mon lit.

— Parle-moi Léo si tu en as besoin.

Je soupire et je me lance. Je n'ai rien à perdre. Elle m'a vu au plus mal.

— Lorsque tu es partie aux États-Unis, je n'étais pas au top de ma forme et j'ai bu ce soir-là. Et ensuite c'était dimanche lorsque je suis rentré. Et puis hier soir, je ne sais même plus la raison... Mais je n'ai pas bu autant que ça, j'en suis presque sûr... Je me souviens du premier verre uniquement.

Je n'ose pas la regarder. J'essaie de lui dire que c'est à cause de son départ que je me sens si mal depuis une semaine. Je n'ose même pas me l'avouer à moi-même. Pourtant je suis en train de le faire, à ma façon. Je soupire.

— Tu es partie...

— Je ne pouvais pas rester Léo. Je n'avais aucune raison de rester...

Je passe mes mains sur mon visage. Je n'ai pas les idées claires. Je ne sais même pas ce que j'essaie de lui dire alors pourquoi arriverait-elle à me comprendre ?

Je crois que je veux lui dire qu'au fond je tiens à elle d'une façon désastreuse certes... Mais c'est difficile de dire ces mots, ma plus grande peur se refléterait... Et je ne suis pas encore prêt. Après de longues secondes de silence, elle reprend.

— Je ne comprends pas tout ce que tu essaies de dire, mais on va dire d'accord.

Je prends sa main et la serre. Elle essaie de me comprendre. Cette femme est un ange tombé du ciel. Pourquoi serait-elle là pour moi ? Je change de sujet.

— Je suis désolé que ce soit toi qui m'ai ramené.

— Ce n'est rien. J'ai une question.

— Vas-y.

— Tu dois me promettre d'être sincère avec moi, d'accord ?

— Je le suis toujours, Kaithlyn.

— Euh... Est-ce que depuis que je suis partie, tu as couché avec Béatrice ?

— Ah non pas du tout. Tu m'as déjà posé la question il y a un moment.

— Oui, mais... Hier soir elle m'a envoyé une photo d'elle sur toi.

— Hein ? C'est quoi ce bordel ? Tu l'as ?

— Euh non... J'ai cassé mon téléphone quand j'ai vu la photo...

Putain c'est pas vrai. Comment ai-je pu finir aussi mal pour que cette fille tente d'abuser de moi ? Moi je suis con, mais alors elle, elle est complètement tarée. Je ne sais pas ce qui s'est passé hier soir, mais je ne pense pas être le coupable. Pour une fois. Je soupire en frottant ma tête.

— C'est quoi cette folle sérieusement.

— Je ne sais pas, mais la photo m'avait l'air bien vraie. Et ensuite quand je t'ai vu à moitié inconscient, j'ai compris.

— Comment j'ai pu en arriver à cet état, je ne comprends pas... Je n'ai jamais bu à ce point. Je ne me souviens pas d'hier soir, mais pour être presque inconscient, j'ai vraiment déconné.

— Un peu oui Léo. Beaucoup même. L'alcool ne résout rien.

— J'étais peut-être en mauvais état hier soir, mais je n'aurais jamais couché avec elle... Ça je peux te le promettre.

— Tu fais bien ce que tu veux après tout...

Elle hausse les épaules et détourne son regard.

— Kaithlyn... Crois-moi je t'en pris.

S'il y a bien une chose dont je suis sûr c'est bien ça. Depuis près de trois mois je n'ai pas pu me résoudre à coucher avec une autre fille et pourtant j'en ai fait des tentatives. Cependant je n'arrive plus à toucher quelqu'un d'autre qu'elle. Et ça c'est la vérité.

Elle pose sa main sur les miennes, stoppant mes mouvements nerveux. Je serre sa main avant de la regarder à nouveau. Elle est là-devant moi... Je n'en reviens toujours pas. Je viens caresser sa joue comme pour m'assurer que ce n'est pas un rêve et je me penche pour l'embrasser tendrement. Elle se laisse faire, puis me repousse en prenant mon visage dans ses mains.

— Je suis désolée Léo, mais tu pues l'alcool.

Elle sourit pour adoucir ses propos et je ne peux que faire la même chose. Elle m'a tellement manqué. Je m'excuse avant de caresser son menton.

— Je suis content de te voir...

— Vraiment ?

J'acquiesce sans la regarder, presque honteux de l'avouer.

— Moi aussi... Tu m'as manqué.

Je lui ai manqué vraiment ? C'est possible ça ? Pourquoi me mentirait-elle ? Elle pose un léger baiser sur mes lèvres. Je vais aller prendre une douche pour me rafraîchir et pouvoir profiter d'elle sans provoquer son dégoût.

Je lui demande de ne pas bouger et de s'installer. Je me lève doucement, mal assuré sur mes jambes puis je me dirige dans la salle de bain. Je me glisse rapidement sous le jet d'eau chaude qui me lave de cette nuit horrible. Je me sens plus frais après ma douche et je n'oublie pas de me brosser les dents. Je reviens dans ma chambre en boxer et elle est assise sur mon lit. Elle me sourit.

— Tu as meilleure mine.

— Ai-je le droit à un vrai baiser maintenant ?

Elle sourit et se lève, venant enlacer mon cou, se pressant contre mon torse. Elle passe ses doigts sur l'arrière de ma tête avant de poser ses lèvres sur les miennes.

Je passe mes bras autour d'elle, savourant sa bouche. Qu'est-ce qu'elle a pu me manquer. Je ne veux plus être séparé d'elle, je l'ai compris durant cette semaine si difficile. Je ne sais plus où je vais, ma ligne de vie a été coupée. Non pas sans peur. Je m'engage dans des abîmes inconnus, avec elle... Et c'est tout ce qui m'importe. Je ne veux plus la laisser partir.

Je glisse mes mains sous son pull pour caresser ses hanches. J'entreprends ensuite de lui retirer et je la regarde. Sa peau m'a manqué. Elle sourit en arrangeant ses cheveux.

— Tu n'es pas fatigué avec ta cuite d'hier soir ?

— Jamais pour ça ma belle, tu devrais le savoir.

J'ai encore un peu la tête embrouillée, mais le sexe va arranger tout ça. Je viens détacher son jean et m'accroupi pour lui retirer. Je dépose un baiser sur sa cuisse et elle caresse mes cheveux. Je lui demande l'autorisation de la déshabiller d'un regard. Elle fait un petit signe pour me dire oui. Je fais glisser sa petite culotte rouge et embrasse le creux de sa hanche. Je trouve que cette couleur lui va tellement bien avec sa peau de lait. Je me redresse ensuite et la prends dans mes bras pour l'allonger sur mon lit.

Je me glisse entre ses jambes avec lesquelles elle m'enlace. J'embrasse son cou tout en laissant ma main dessiner les courbes de son corps. J'ai envie de la dévorer millimètre par millimètre et en même temps de la posséder tout de suite. Elle me fait frissonner en descendant ses doigts jusqu'à l'élastique de mon boxer pour me l'enlever. Elle gémit lorsque je mordille le lobe de son oreille et elle pousse ses hanches contre les miennes. Je ne peux me retenir davantage. Je me redresse pour la regarder et passe mes doigts dans ses cheveux tout en me glissant en elle. C'est exquis. Ses yeux se ferment sous le plaisir et elle se cambre contre mon torse.

— Regarde-moi bébé.

Elle ouvre les yeux difficilement lorsque je commence de lents mouvements. Elle ondule ses hanches contre moi, me rendant dingue. Je viens l'embrasser avec passion tout en profitant de nos mouvements lents et passionnés. Je veux que ça dure des heures.

***

Elle est blottie dans mes bras, nue et comblée de plaisir. Tout comme moi. La sentir contre mon corps n'a jamais été aussi plaisant... Elle me caresse distraitement le torse alors qu'elle se remet de ses émotions passées. J'aime la savoir dans mes bras. Je peux la protéger. C'est contradictoire car c'est de moi que je devrais la protéger. De moi et de mes déboires, de mes démons... Elle souffrira. À un moment donné c'est certain.

Je passe mon nez sur son front en l'embrassant, la serrant dans mes bras. Si seulement elle savait dans quoi elle s'engage, elle fuirait à coup sûr et ça me remue intérieurement de savoir qu'elle pourrait partir à nouveau. Je romps le silence.

— Tu es retournée dans votre maison alors ?

— Hum non, on s'est pris une superbe chambre d'hôtel en arrivant hier, le temps de trouver un petit studio.

— Un studio ?

— C'est vrai que tu étais bourré hier soir. Ma sœur voulait absolument retrouver Ethan et je ne voulais pas la laisser venir seule alors... Nous sommes venues que toutes les deux. Pour une durée indéterminée.

Je me redresse et la regarde. Elle rabat le drap sur sa poitrine.

— Pourquoi tu ne m'as rien dis Kaithlyn ?

— C'était censé être une surprise pour tout le monde, sauf que pour toi elle est en différée. Et pour Béatrice c'était une énorme surprise, elle ne s'attendait pas à ce que je veuille lui casser la gueule en direct.

— Carrément ?

— Oh beh oui. Je ne vois pas comment elle ose dire ce qu'elle m'a écrit.

— Qu'est-ce qu'elle t'a dit avec la photo, dis-moi.

Je passe ma main sur sa joue tout en restant appuyé sur mon coude.

— Qu'une petite vierge ne te comblait pas vu que tu avais trouvé épuisement chez elle.

Je pouffe de rire. Je vais la tuer celle-là si elle ose encore dire une chose du genre.

— Justement, c'est ça qui me comble vraiment.

Elle fronce ses sourcils en me regardant sans trop comprendre ce que je viens de dire. Si seulement elle savait... Mais pour une fois je devrais être un peu plus clair, pour lui donner un peu plus confiance en elle. Je caresse sa joue de mon doigt.

— Tu n'imagines pas ce que ça fait de se dire que je suis l'unique homme à t'avoir touché, fait l'amour et atteindre des dizaines d'orgasmes. Je ne connaissais pas ça et j'avoue que c'est encore meilleur que tout ce que j'ai pu connaître.

Elle devient toute rouge et je ne peux m'empêcher de sourire. Je viens vraiment de lui dire que nous avions fait l'amour ? Je n'ai jamais utilisé ce mot-là. Je n'ai même jamais fait ça... Pourtant ce que j'ai fait avec elle, ne ressemblait en rien à ce que je faisais aux autres filles. Elle sourit.

— Qui t'as dit que tu étais le seul ?

Rien que d'imaginer les mains d'un autre homme sur elle, un sentiment étrange monte en moi. Si j'apprenais que quelqu'un l'a désiré autant que moi je pense que je serais capable de péter un câble. Clairement, et j'en ai parfaitement conscience.

— Oh Kaithlyn, j'en suis certain ! Mais peut-être que ce petit euh, comment s'appelle-t-il ? Alex ? Aurait-il prit un morceau de ce qui est à moi ?

— Ah parce que je suis à toi ?

Elle glousse en levant les yeux au ciel.

— Je suis le seul à t'avoir. Tu es à moi c'est tout.

Je souris en la regardant. Sourire ainsi me fait du bien étonnement... Elle rit en rougissant légèrement. Je sais qu'elle n'a eu personne d'autre que moi-même pas cet Alex. Kaithlyn n'est pas ce genre de fille.

Je l'attire dans mes bras pour l'embrasser. Elle rompt le baiser peu après puis elle prend mon poignet pour regarder l'heure. Oh non elle veut partir...

— Tu dois t'en aller ? Pourquoi ?

— Il faut que je retrouve ma sœur. Elle doit s'inquiéter comme je ne suis pas joignable

— Appelle-la d'ici si tu veux.

— Non, ne t'en fais pas. Et puis je dois aller voir Léa aussi, car à cause de toi je lui ai à peine parlé

— Je suis désolé, encore. Tu aurais dû me laisser dans un coin.

— Ne dis pas de bêtises Léo.

Je la regarde se rhabiller assise au bord du lit et je viens poser ma tête près de sa cuisse.

— Tu passes me voir ce soir Kaithlyn ?

— Je ne sais pas. Je te tiens au courant, ok ?

Je soupire tandis que je l'entends glousser alors qu'elle va récupérer ses chaussures. Elle vient ensuite se pencher sur moi pour déposer un baiser sur mes lèvres.

— Salut Léo.

— À plus bébé.

Je la regarde sortir de ma chambre et je mets mon oreiller sur mon visage en grognant. Je ne veux pas rester tout seul. Elle me manque déjà. J'aurais eu de superbes projets pour nous cet après-midi. Non, j'aurais pu aller me promener avec elle dans Paris, lui faire découvrir la ville... Je peux aussi faire ça, je crois.

Je décide de me lever car traîner au lit n'est vraiment pas dans mes habitudes. J'ai l'impression que toute ma chambre sent Kaithlyn... Elle est revenue. Pour de bon. Je pensais ne jamais la revoir, j'étais prêt à l'oublier et le destin la remet sur mon chemin. Le destin vraiment ? Je n'ai jamais cru à ce truc-là. Ou alors le mien est pourri car, qui mérite de perdre ses parents en étant enfant ? Personne. Alors le destin il n'est sympa qu'avec certain. Si j'allais bosser un peu, histoire de ne pas ruminer toute la journée car c'est bien parti pour...

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