Chapitre 23 - Léo

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Je me gare devant la discothèque. Je retire ma cravate la laissant dans la voiture et ouvre un peu le col de ma chemise avant d'entrer et de retrouver ma princesse. Je regarde autour, à sa recherche. Mes yeux et mon corps sont instantanément attirée par elle. Je la trouve rapidement et la voir danser ainsi me donne des idées et me ferait sentir étroit dans mon jean si je n'avais pas un peu de pudeur.

Je m'avance vers elle à travers la piste. Tout d'un coup, un sentiment de colère monte en moi lorsque je vois un homme se coller à elle. Et ça me met davantage en colère lorsqu'elle essaye de le repousser. Je bondis rapidement devant elle, le poussant violemment en l'insultant, me retenant de lui coller une droite. Je le fais fuir d'un regard. On ne touche pas à ma copine !

Je me tourne vers Kaithlyn. Elle m'enlace rapidement, cependant je la recule pour m'assurer qu'elle va bien.

— Il ne t'a pas touché ?

Elle me fait non de la tête et se blottit de nouveau dans mes bras et je viens l'embrasser avec passion, nos corps prenant le rythme de la musique.

***

Je caresse délicatement le bras de Kaithlyn, assis sur la banquette à siroter un verre. Les gens autour de nous ne compte pas et en réalité j'ai envie de l'arracher à cette soirée. Mais je ne veux pas paraître égoïste. Elle caresse ma cuisse avant d'embrasser ma joue et de me glisser à l'oreille.

— Ça ne te dérange pas que l'on nous croit ensemble ?

— S'ils devaient croire ça à chaque fois, on m'aurait inventé trente-six mille petites amies.

Oh putain de bordel de merde. Pourquoi j'ai ouvert la bouche ? Bien sûr que non ça ne me dérange pas. À quel moment j'ai eu envie de dire ça ? J'ai envie de me taper la tête contre le mur putain !

Je la resserre contre moi, mais elle se lève. Non, pourquoi elle me fuit ? Pourquoi ne le ferait-elle pas en réalité gros con ? Elle répond à ma question silencieuse en me disant qu'elle va aux toilettes puis s'évapore, accompagnée de Léa. Je pose mon verre et passe mes mains sur mon visage. Je suis un idiot fini. Je suis programmé pour blesser les gens ou ça se passe comment ? Pourtant je me sens différent désormais. Mais, mes démons sont toujours sur le pas de la porte, prêts à me pourrir la vie. J'ai envie de me barrer. La prendre et partir. Mark me tapote le bras et je le regarde.

— Ta belle t'a laissé planté là ?

— Non, elle a juste été aux toilettes.

— Ah bon ? Je l'ai vu sortir à l'instant avec sa veste.

Quoi ? Je regarde autour puis me lève en me frayant un passage au milieu de la foule. Je croise Alayna près de la sortie et je l'interroge pour savoir où elle est. Elle hausse les épaules. Avec tout ce monde comment vais-je la retrouver ?

Un bruit sourd nous fait sursauter ensemble. Je regarde Alayna dans le blanc des yeux et elle se met à courir. Je sais qu'elle pense la même chose que moi. Je la suis aussi rapidement à l'extérieur de la discothèque. Je crois que mon cœur s'arrête de battre à l'instant où je vois la scène devant moi, comme au ralenti. Non. Je ne peux pas bouger et pourtant je le dois. C'est mon devoir d'agir dans ce genre de situation, mais encore plus car celle qui est étendue au sol est Kaithlyn...

On me bouscule et je reviens sur terre. Je cours rejoindre sa sœur et Léa qui sont toutes les deux en pleurs et j'appelle rapidement le SAMU et leur décrit tous mes gestes. Je m'accroupis près d'elle et attrape sa main. Je lui demande de me la serrer, mais rien... Elle est inconsciente, je ne vois pas de sang autour d'elle malgré des égratignures dû au choc.

Je passe ma main sur son front et sur sa joue avant de regarder ses pupilles et de prendre son pouls. Je dois prendre le risque de la bouger pour la mettre en position latérale de sécurité. J'y vais doucement, la maintenant au mieux et je mets ma veste sous sa tête et la couvre avec le manteau d'un homme qui me demande si j'ai besoin de quelque chose. Je le remercie d'un signe n'ayant pas la force de parler davantage. Bon sang Kaithlyn ne me fait pas ça... Je ne peux me résoudre à lâcher sa main.

Au bout de quelques minutes interminables, on me tire en arrière subitement. Je me débats avant de me relever et je reviens conscient de l'instant. Les pompiers et l'équipe du SAMU sont déjà autour de Kaithlyn... J'ai mal dans la poitrine en les voyant s'agiter autour d'elle. Comme si je n'avais jamais vécu ce genre de situation. Je passe ma main dans mes cheveux.

— Où est ce putain de connard ?

Léa m'attrape le bras dont je me dégage aussitôt.

— Calme-toi Léo, ça ne sert à rien il était sûrement ivre.

— Ne me dis pas de me calmer !

Je regarde autour de moi, mais je ne vois pas de voiture à proximité, il a fuit cette ordure.

Après de longues minutes, ils installent enfin Kaithlyn dans le camion de pompier et je me dirige vers le médecin du SAMU pour prendre de ses nouvelles.

— Comment va-t-elle ?

— Elle a certainement un traumatisme crânien nous devons l'emmener de toute urgence.

— Je peux vous accompagner ? Je travaille à l'hôpital.

— Vous n'êtes pas de la famille, vous ne pouvez pas. Seul sa sœur pourra la voir ce soir. Vous pourrez vous y rendre demain avec l'accord du service où elle sera.

Je ne réponds rien. Ils ferment les portes du camion et s'en vont. Le monde se dissipe autour de moi et le néant me gagne. Je sens mes démons qui m'agrippent et me tirent vers le bas.

Cependant la raison est totalement différente de mon habitude.

***

Samedi 9 mai 2015

Je me réveille en sursaut et trouve la sœur de Kaithlyn devant moi. J'ai dormi dans ce hall d'hôpital. Ce n'est pas comme si mon bureau était à l'étage du dessus. Mais j'ai préféré rester près de la réanimation au cas où... Je regarde ma montre, il est presque cinq heures du matin. Je frotte mes yeux et elle s'assoit à mes côtés. Je m'empresse de demander des nouvelles.

— Comment va-t-elle ?

— Elle ne s'est pas encore réveillée... Je n'ai rien compris de ce que m'a dit le médecin.

— Tu saurais me répéter ?

Elle secoue la tête pour me dire non.

— Et si elle ne se réveillait pas ?

Elle fond en larmes en prenant son visage dans ses mains et bizarrement je ne suis pas insensible à son chagrin. Certainement parce que je le partage un peu aussi... Je pose ma main sur son dos et la regarde. Je suis mal à l'aise dans ce genre de situation.

— Je vais aller me renseigner pour en savoir plus sur son état, elle acquiesce.

— J'attends là.

Je me lève et frotte mon visage avant d'aller sonner à la porte du service de réanimation, il est six heures et demi du matin, j'espère qu'on ne me jettera pas dehors. Mais je vais faire jouer la carte du « je bosse ici », si ça peut m'aider. Une infirmière vient m'ouvrir.

— Bonjour Monsieur ?

— Bonjour. Je suis le docteur Martinez. Vous avez admis mademoiselle Romero il y a quelques heures. Est-ce que c'est possible de parler à un médecin ?

— Vous êtes de la famille ?

— Oui.

— Suivez-moi.

Je rentre après elle et la suis. C'est encore plus simple de dire que l'on est de la famille, ils ne posent jamais de questions. Elle m'emmène jusqu'au box où est installée Kaithlyn.

— Je vous appelle le réanimateur de garde.

— Merci.

Je rentre doucement en retirant ma veste. Elle est allongée dans une blouse de l'hôpital, elle est intubée et ses égratignures au visage sont plus vives. Je m'avance jusqu'à elle et je prends sa main dans la mienne. Je passe mon autre main sur sa tête. Ma poitrine se comprime fortement et j'ignore ce que je ressens, mais ça me fait mal.

Je me tourne vers la porte lorsque le réanimateur entre. Il vient me serrer la main.

— Docteur Martinez, je ne m'attendais pas à vous voir ici.

— Comment va-t-elle ? Sa sœur n'a pas compris grand-chose à ce qu'on lui a expliqué.

— Nous lui avons fait passer plusieurs radios ainsi qu'une IRM cérébrale. Elle n'a que des contusions, aucune fracture. Par contre elle a un traumatisme crânien et nous avons trouvé un léger hématome. Nous l'avons mis sous sédation afin qu'elle puisse supporter la douleur. Ça ne sera que provisoire, le temps que l'hématome se résorbe.

Je soupire en passant ma main sur ma tête. Bon sang. Je regrette tellement ce qui s'est passé. Si je n'avais pas ouvert ma bouche, ce ne serait jamais arrivé.

— D'accord... Merci beaucoup. Au niveau des visites ça se passe comment ? Je sais que ce n'est que la famille, mais ses parents sont à l'étranger. C'est ma petite amie et j'aimerais passer la voir régulièrement.

— Vous travaillez ici docteur Martinez, vous avez libre accès. Respectez juste les horaires des soins.

— Bien évidemment. Merci beaucoup.

Je le salue avant de regarder de nouveau Kaithlyn. Je caresse sa main délicatement.

— Tout va bien se passer Kaithlyn... Je suis là.

Je frotte mes yeux, constatant leur humidité. Non je ne pleure pas, ce n'est pas possible. Je me penche pour embrasser son front avant de sortir retrouver sa sœur, qui a besoin de nouvelles. Elle se lève et vient rapidement devant moi. Je pose ma main sur son épaule.

— Elle se réveillera ne t'en fais pas. C'est eux qui l'ont mis dans un coma artificiel pour les douleurs, elle soupire.

— Tu me rassures... Merci.

— Je vais te ramener chez toi et on reviendra dans la journée si tu veux.

— Merci Léo...

Je vois qu'elle est épuisée et c'est la moindre des choses que je puisse faire. Je ne peux pas la laisser toute seule, c'est une gamine et elle est paniquée... Rien de plus normal.

Je me gare peu après devant l'hôtel où elles sont installées et elle se détache prenant ses affaires et celle de Kaithlyn qu'elle a gardé.

— Merci, c'est gentil...

— C'est normal. Ça va aller tu es sûre ?

Elle acquiesce en me souriant comme pour me rassurer, mais ses yeux sont remplis de larmes. Elle ressemble beaucoup à sa sœur. Je n'ai pas pour habitude de m'occuper de quelqu'un d'autre, autre que Thomas ou Julia. Je ne sais pas faire ça, mais bizarrement quand ça touche à Kaithlyn, je me sens impliqué sans le vouloir.

— Il y a un canapé dans votre chambre ?

— Euh oui...

— Je vais rester avec toi dans ce cas.

— Oh non ça va aller... Je vais me débrouiller.

— Tu es encore sous le choc de ce qui s'est passer. Je ne vais pas prendre le risque de te laisser seule. Kaithlyn me tuerait.

Je redémarre pour aller me garer sur le parking de l'hôtel.

— Elle en serait bien capable en effet...

Je souris en me garant et je descends avant de la suivre jusqu'à leur chambre d'hôtel.

Je tourne le canapé dos au lit pour ne pas la gêner et retire uniquement mes chaussures avant de m'allonger dessus. Elle vient me donner une couverture.

— Merci beaucoup.

— Kaithy a de la chance de t'avoir... Tu es super. Merci beaucoup pour cette nuit.

— Ne me remercie pas, c'est tout à fait normal.

Elle secoue la tête.

— Tu aurais pu me laisser me débrouiller, un autre l'aurait fait.

— Je ne suis pas un autre. Allez va te reposer la nuit a été longue.

Elle fait peut-être allusion à son copain qui l'a laissé tomber pour finir la soirée. Quel salaud celui-là. Je n'hésiterais pas à lui en toucher deux mots la prochaine fois.

Elle me souhaite bonne nuit mais je sais pertinemment que je ne vais pas fermer l'œil. Surtout qu'il va être sept heures du matin, l'heure à laquelle je me lève habituellement. Heureusement je ne travaille pas aujourd'hui. Je repense à ce qu'elle m'a dit. Kaithlyn a de la chance de m'avoir. Je ne sais pas vraiment si c'est une chance... Alayna ne me connaît pas du tout et son jugement est faussé par ses émotions de ce soir. Mais je ne peux pas lui en vouloir. J'ai envie d'espérer que c'est une chance en effet... Pourtant tout m'indique le contraire.

Kaithlyn est entre de bonnes mains. Les derniers mots que je lui ai dis me reviennent en mémoire... Quel idiot. J'ai été méchant une fois de plus avec elle et j'ignore la prochaine fois que je pourrais lui parler. Je soupire en posant mon bras sur mes yeux. Les minutes sont longues... Et je sais pertinemment que je ne vais pas dormir.

***

Samedi 16 mai 2015

Je suis assis près de Kaithlyn et lui caresse délicatement le bras... Cela fait une semaine que son état ne s'améliore pas. Je commence à désespérer. Et pourtant ce n'est pas mon genre. Je dors encore plus mal que d'habitude, je ne suis pas productif au travail et je n'ai même pas pris la peine de me raser cette semaine. Je passe la plupart de mes journées ici. Pas un seul jour n'est passer sans que je vienne la voir... Elle me manque terriblement.

Et je me pose tellement de questions. Je souffre de la voir dans cet état. Je ne m'attachais à personne pour ne plus être blessé. Est-ce qu'il faut que je m'engage davantage là-dedans ou que j'arrête immédiatement ? L'idée de pouvoir souffrir me terrifie. Mais celle de la perdre l'est encore plus. Je ne sais plus quoi faire.

Ils l'ont extubé ce matin et elle n'a besoin que de lunettes à oxygène. La sédation est plus faible, mais ils la gardent toujours endormie. J'espère qu'elle se réveillera vite. Je caresse son bras du bout des doigts avant de me redresser en entendant frapper à la porte. C'est Alayna.

— Salut. Je te laisse la place, viens.

— Oh non je peux attendre un peu si tu veux.

— Je dois retourner travailler. Je suis de garde je pourrais revenir.

— Toujours rien de nouveau ?

Je secoue la tête en me levant, lâchant sa main à contre cœur.

— Elle est stable... Ils vont lui refaire des examens en début de semaine. Tu as les clés de la maison pour rentrer ?

— Oui oui. Dis-moi... Ça te dérange si j'invite Ethan ? Comme tu n'es pas là je vais avoir peur toute seule.

— Je t'ai dis que tu faisais comme chez toi alors bien sûr que non ça ne me dérange pas.

— Merci

— Allez je te laisse. À plus tard.

Je prends ma blouse avant de sortir de la chambre. J'héberge Alayna depuis quelques jours. Leur chambre d'hôtel lui revenait beaucoup trop chère.

***

Lundi 25 mai 2015

J'ai la tête posée sur le lit et mes doigts câline son bras. Je sors de garde et j'ai passé une nuit de merde. C'est de plus en plus difficile... Elle me manque à un point inimaginable et c'est beaucoup trop douloureux. Je réfléchis de plus en plus à évincer la cause de cette douleur... Mais pour ça il faudrait que je déménage à l'autre bout du monde et même comme ça. Je caresse sa main et je parle doucement, comme si elle pouvait m'écouter.

— Kaithlyn... Tu me manques tellement. C'est douloureux de vivre ça. Je ne sais pas si je pourrais supporter davantage de douleur. Je ne sais pas si je supporterais de rester près de toi... Chaque jour un peu plus, je prends le risque de me détruire... Ma carapace ne me protège plus car tu as réussi à la fendre. Et j'ai tellement peur de souffrir. C'est égoïste j'en suis conscient, mais si seulement tu pouvais me comprendre...

On dirait que je suis en train de la quitter alors qu'elle est dans le coma. C'est horrible. Et pourtant cette douleur au fond de moi est réelle. Elle ne se réveille toujours pas... Je me sens si impuissant. Je ne peux rien faire pour l'aider, c'est hors de mes compétences et c'est juste horrible.

Je sursaute lorsque je sens une main sur mon dos. C'est Alayna. Je frotte ma barbe, que je n'ai pas rasé depuis ce fameux soir.

— Léo rentres chez toi. Tu as passé ces trois derniers jours à l'hôpital. Va te reposer un peu.

— Je n'en ai pas besoin.

— Alors au moins prendre une bonne douche, manger un peu et te changer.

— Tu as raison... Je reviens tout à l'heure.

Je me lève et m'étire avant de prendre mon manteau avant de sortir. En vérité je suis épuisé... Ça ne me fera pas de mal.

Si seulement elle savait à quel point elle me manque...

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