Chapitre 25 - Léo

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Vendredi 29 mai 2015

Demain Kaithlyn sort enfin de l'hôpital et elle vient passer quelques jours à la maison. Elle a beaucoup évolué en peu de temps. Elle a pu remarcher dès le lendemain de mon anniversaire même si elle est encore très fragile. Je l'aurais près de moi donc je pourrais garder un œil. Je me sens horriblement mal depuis plus de deux semaines. Mal de ne pas l'avoir près de moi et du fait que je m'attache beaucoup trop à elle. C'est un champ de bataille dans ma tête.

Les collègues ont voulu aller boire un verre en sortant et je n'ai pas refusé. Je ne suis pas passé voir Kaithlyn en partant et ce n'est pas plus mal je crois... Ce soir avec deux verres de plus dans le sang, j'envisage aisément de ne plus m'accrocher à elle, de la libérer de moi. Je ne la mérite pas alors pourquoi je m'acharne à vouloir quelqu'un que je ne pourrais jamais aimer et vénérer à sa juste valeur ? Hier soir j'ai été dîner chez Susan et ça a été comme un électrochoc. Je ne pourrais jamais me comporter avec Kaithlyn comme elle et son mari. Nous ne serons jamais un couple car je n'ai pas du tout cette vision du monde. Je ne sais pas à quoi je jouais avec Kaithlyn, mais c'est terminé, et c'est mieux que ce soit tout de suite qu'après... Sauf que ça va être bien plus difficile que ça car lorsque je suis devant elle, je perds tous mes moyens.

Mark me donne un coup de coude et me sort de mes pensées.

— Hé mec, à quoi tu penses ?

— À rien, je vais rentrer. Je me lève tôt demain matin.

— La soirée ne fait que commencer ! Regarde donc qui vient de nous rejoindre !

Je lève le regard vers un groupe de filles tellement superficielles que ça me piquent les yeux. Toutes aussi banales les unes que les autres. Et comme d'habitude, aucune ne m'attire, ça n'a pas changé au moins. Ce qui a changé c'est ma pulsion. Je n'ai même pas besoin de la contrôler et c'est ainsi depuis un moment. Et pourtant ça fait plus de trois semaines que je n'ai pas touché Kaithlyn. Je devrais en ressentir le besoin, mais non, c'est vide à cet endroit-là.

— Pas ce soir. Demain. Bonne soirée.

— Demain !

J'acquiesce avant de me lever et de sortir de ce bar. L'air frais me fait du bien et je décide de rentrer à pied. Ma voiture est restée sur le parking de l'hôpital, je passerais la récupérer demain. J'ai besoin de marcher et j'ai un peu bu.

Samedi 30 mai 2015

J'aide Kaithlyn à descendre de la voiture lorsque nous arrivons chez moi. Elle est encore bien faible. Je pose ses affaires dans l'entrée puis l'aide à retirer son manteau.

— Tu seras mieux au rez-de-chaussée, tu n'auras pas à monter les escaliers. Alayna est installée dans une chambre d'amis, mais si tu veux être seule, il y en a d'autre.

— Ne t'en fais pas.

Je remarque le ton un peu déçu de sa voix. Je sais qu'elle espérait dormir avec moi, mais ce sera mieux ainsi. Je la tiens et l'accompagne jusqu'à la chambre. Elle s'assoit rapidement sur le lit et je dépose ses valises.

— Merci beaucoup Léo.

— Ne me remercie pas. Fais comme chez toi.

— Je vais dormir un peu, je suis épuisée.

Je souris en allant lui fermer les stores et ressors de la chambre pour la laisser se reposer.

Je monte dans la mienne. Je soupire une fois dans le calme de celle-ci. C'est horriblement dur de paraître détaché d'elle alors que mon corps entier la réclame. Je dois me changer les idées et ça tombe bien, je vais dîner avec Thomas et Julia avant de rejoindre les habitués du samedi soir. Ce serait le bon moment.

***

Je ne sais plus combien de verres j'ai bu. J'ai toujours bien supporté l'alcool, il me permet juste d'oublier ce que je fais. Ou faisais... Cependant c'est encore un échec total ce soir. Quel beau merdier. Je descends de mon tabouret et sors sans dire au revoir. Je pense que je pourrais me coucher dans un coin et dormir là tellement je suis fatigué. Ça m'est déjà arrivé il y a très longtemps, au début de tout ce calvaire... Mais aujourd'hui j'ai une réputation à tenir on va dire. Alors je vais rentrer à pied, si j'arrive à marcher droit jusque-là.

Une voiture s'arrête près de moi et me klaxonne avant qu'une voix féminine me parle. Je la connais, je sais que je travaille avec elle, mais il est impossible de me souvenir de son prénom.

— Montes Léo, je te ramène.

Je n'ai pas la foi de refuser quoi que ce soit alors je monte et m'affale sur le siège. Je me concentre pour ne pas vomir tellement elle conduit mal. Elle s'arrête enfin et je descends sans vraiment la remercier. Je vais ouvrir la porte... Si j'arrivais à trouver la serrure.

Une main sur mon dos me fait sursauter et la fille me prend les clés de la main.

— Je vais t'aider.

Je marmonne un merci incompréhensible et elle ouvre la porte avant de me pousser à l'intérieur. J'entends la porte se fermer. Je sens le mur contre mon dos et un corps collé au mien. Wow c'est quoi ce bordel ? Je sens des mains sur moi et ça m'angoisse horriblement, comme si j'allais étouffer. Je lui attrape les poignets violemment et la recule. Je déteste que l'on me touche.

— Léo, laisse-toi faire. Tu en as besoin tu le sais. Je vais te faire du bien.

Elle ne connaît pas la définition du « bien » pour moi. Il n'y a rien de bien pour moi. Et surtout pas ça. Et pourtant c'est ce que j'ai toujours fait. Elle s'offre à moi juste au moment où je doutais tellement sur ma capacité à supporter l'attachement et la douleur que Kaithlyn engendrerait. Toutes ces filles se sont toujours offertes à moi. Et ce soir je pourrais essayer de tout oublier et reprendre mon train de vie habituel...

Dimanche 31 mai 2015

Je suis allongé au milieu de mon lit, sans m'être déshabillé et je suis épuisé. Je pensais tomber raide de sommeil une fois allongé et bien non. Je fixe le plafond et je décuve lentement, tout en pensant à Kaithlyn.

J'ai tellement honte de moi et de mes pensées malsaines. De moi et de mes démons. De moi et de mon passé. J'avais déjà ressenti cette sensation avant, chaque fois que je laissais une fille après l'avoir sauté, sans même prendre le temps de l'aider à se rhabiller ou quoi que ce soit. J'avais honte de moi car ça ne me servait pas à grand-chose, finalement. Cette obsession fût grandissante au fur et à mesure des années. Et je me sens davantage honteux d'infliger ça à Kaithlyn... Elle ignore cette obsession, ce besoin, et tous les travers de ma personnalité.

Je n'ai pas pu toucher à cette fille hier soir... Et pourtant je n'avais vraiment pas les idées claires. J'ai juste bu pour oublier ma détresse intérieure, une fois de plus. Mais l'idée de toucher une fille autre que Kaithlyn me donne la gerbe. C'est inconcevable à l'heure actuelle... Elle a prit une place dans ma vie que j'ignorais. Je n'aurais jamais imaginé penser à une fille de cette façon, me soucier de quelqu'un, de ce qu'elle pourrait penser de moi. Et si elle me voyait ce soir ? Elle aurait pitié de moi bien sûr et me détesterait.

Je me retourne sur le ventre et ferme les yeux, tentant de ne plus penser à rien. Et de dormir un peu.

***

Je descends les escaliers en me grattant le torse. J'ai dû dormir deux heures à tout casser et j'avais envie d'une douche, mais pas sans café et un peu de paracétamol pour mon énorme mal de crâne. J'ai la tête qui va exploser. Je croise Kaithlyn au salon, elle a dû bien dormir. Elle est fraîche et belle.

— Salut.

— Bonjour.

Sa voix est froide, mais je n'ai pas la tête à relever ce genre de détail. Je vais me faire mon café et regarde l'heure. Elle est bien matinale pour un dimanche.

— Où tu vas à cette heure-ci ?

— J'ai ma séance de kiné.

C'est vrai que le médecin avait exigé qu'elle commence aujourd'hui.

— Ah oui. Dommage que tu ne sois pas venu hier, c'était cool.

Cool n'est pas du tout le mot. C'était ennuyant sans elle. Mais je poursuis mon petit éloignement progressivement... En douceur.

— J'imagine. Tu as dû bien fêter tes trente ans vu la tête que tu as ce matin et le bruit que tu as fait en rentrant.

— Kaithlyn je...

— C'est bon Léo. Tu couches avec qui tu veux, quand tu veux. Je ne suis personne.

Elle va ouvrir la porte au kiné sans me laisser le temps de lui répondre et je m'appuie sur le bar pour voir sa tête. Mais elle sort trop rapidement en refermant la porte. Je tape mon poing contre le plan de travail avant de passer mes mains sur ma tête. Un vent de colère monte en moi et j'ignore tout simplement pourquoi. J'ai besoin de me défouler tout de suite. Je me dirige dans ma salle de sport, m'y enfermant.

J'ai pris ma douche après ma séance de sport et je suis frais comme un gardon désormais, lavé de toute trace d'hier soir. La porte s'ouvre au même moment et Kaithlyn entre, soutenue par le kiné. Et ses mains sur elle m'insupporte au plus haut point. Je dois faire un effort monstrueux pour me retenir de lui en mettre une. Il l'installe sur le sofa et me regarde.

— Veillez à ce qu'elle mange un bon déjeuner, sinon il va falloir que je force votre petite amie à manger.

— Je ne...

— Il n'y a pas de soucis, je vais m'en assurer.

Il lui sourit et je regarde le plafond pour me calmer avant d'aller lui préparer de quoi manger.

Elle me rejoint lorsqu'elle a reprit ses esprits et je m'installe avec elle sur le bar de la cuisine, surveillant qu'elle termine son assiette. Elle coupe ce silence pesant.

— Tu me fais la tête Léo ?

— Non Kaithlyn.

— Tu as encore la gueule de bois alors...

— Peut-être.

Je joue avec les pâtes dans mon assiette. Elle essaie de me faire la conversation, mais j'ai envie de tout sauf de parler. Je ne sais pas pourquoi je m'en prends à elle.

— C'était bien alors ?

— J'ai juste trop bu.

— Pourquoi tu as bu ?

— Parce que j'en avais envie.

— Tu bois à chaque fois que tu couches avec une fille ?

— Ouaip. Ça me permet d'oublier ce que je fais.

Putain pourquoi j'ai dit ça moi ? Je n'ai pas couché avec cette fille et je fais tout pour qu'elle croit le contraire ! Quel idiot je suis. Enfin, en réalité je ne sais pas ce que je veux. Je ne sais plus ce que je fais. Je change de comportement toutes les deux secondes. Elle se lève pour débarrasser son assiette.

— Kaithlyn...

— Je vais aller me reposer.

— Je n'ai pas couché avec cette fille.

— Je m'en fiche complètement Léo. Tu n'as pas à te justifier.

Elle me tourne le dos et s'éclipse. Je sais qu'elle n'est pas indifférente, les traits de son visage la trahissent. Mais elle est aussi forte à ce jeu que moi. Elle veut peut-être elle aussi s'éloigner de moi, m'oublier, fuir... J'ai cette douleur dans la poitrine qui apparaît de nouveau.

En réalité je ne veux pas... Je ne veux pas l'oublier et c'est tellement contradictoire ce qui se passe dans ma tête dernièrement. Que je m'éloigne ou que je reste avec elle, je suis condamné à souffrir. Quelle solution serait la moins difficile à vivre ?

Lundi 1 juin 2015

Je m'étire sur toute la largeur de mon lit. J'ai un peu plus dormi malgré les cauchemars qui ont rythmés ma nuit. J'ai dû me réveiller deux ou trois fois en panique. Je déteste ça. Disparaîtront-ils un jour ?

Je me lève, enfile un short et descends en frottant mes yeux. Je m'arrête au milieu des escaliers, observant Kaithlyn qui discute avec ce kiné. Il lui sourit et lui fait les yeux doux. Putain, non mais il veut quoi lui ? Elle doit le trouver attirant et beaucoup mieux que moi. Ce n'est pas difficile après tout. Je descends lorsqu'elle a fermé la porte.

— Il est mignon ton kiné, n'est-ce pas ?

Elle sursaute et je ne peux m'empêcher de sourire. On dit que la nuit porte conseil, et bien c'est ce qu'elle a fait. Je ne veux plus fuir Kaithlyn, ni avoir peur de la douleur que ça peut engendrer d'être avec elle. Je la veux elle, tant qu'elle voudra de moi.

Je m'avance jusqu'à elle tandis qu'elle recule. Elle bute contre le mur, surprise. Je ne peux m'empêcher de la regarder dans les yeux. Je ne l'ai pas embrassé depuis bien trop longtemps. Mon corps la réclame.

— Il m'a d'ailleurs invité à boire un verre.

Quoi ? Non ! Le même sentiment de colère qu'hier monte en moi et je serre les poings.

— Je n'aime pas l'idée qu'un autre homme puisse te toucher.

— Et moi je ne supporte pas l'idée qu'une autre femme t'ai touchée hier soir.

Elle me pousse, m'obligeant à reculer et se soustrait à moi. Eh bam dans ta gueule Martinez. Je passe mes mains sur ma tête.

— Je n'ai pas couché avec elle, Kaithlyn. Je te l'ai dit.

— Tu étais bourré, tu ne t'en souviens même pas. Et puis de toute façon nous ne sommes pas ensemble, donc tu peux faire ce que bon te semble. Mais je ne veux plus être l'un de tes innombrables plans culs.

— Tu n'es...

— Pas comme les autres, je sais. Mais en attendant tu ne veux pas que je sois ta copine. J'ai besoin d'un peu plus qu'un mec qui couche avec moi quand il en a envie et qui va voir ailleurs à la moindre occasion. Je t'adore Léo... Je t'aime sincèrement. Ça me fait mal, mais je ne veux pas que tu joues avec moi plus longtemps.

Je ne sais plus quoi dire ou penser... Je suis perdu. Elle est en train de me dire qu'elle veut partir ? Non c'est impossible... Et pourtant si. J'arrive à le lire dans son regard. Elle veut me quitter... Elle en a marre de moi, de mes conneries, de mes changements d'humeur incessants. C'est ce que je voulais ces derniers jours. Mais d'être sur le fait accompli est différent et que ce soit elle qui me le dise est juste inattendu. Je viens prendre ses mains.

— Kaithlyn. Depuis que je t'ai rencontré il n'y a eu personne d'autre je te le promets... La fille d'hier est partie aussi vite qu'elle est arrivée. Malgré tout l'alcool que j'avais dans le sang, je n'ai pas pu me résoudre à la sauter. Parce que je pensais uniquement à toi. C'est tout simplement impossible pour moi de te faire du mal de la sorte. Crois-moi Kaithlyn. Ne t'en va pas je t'en prie. Ça a été si difficile lorsque tu es rentrée aux États-Unis...

Elle ne bouge pas, les bras croisés. Elle semble campée sur ses positions et moi pendant ce temps-là, je suis confronté à une violente douleur dans la poitrine... La peur de la perdre me gagne et veut m'étouffer. Exactement comme mes démons intérieurs. Et cette peur est davantage plus grande que celle que j'avais de m'attacher à elle. Je le ressens maintenant.

— Kaithlyn, je t'en supplie ne me laisse pas...

Je la supplie de me laisser une seconde chance de rattraper mes conneries et d'être un homme bon. Pour elle. Pourtant je suis certain qu'elle se demande comment me dire qu'elle veut définitivement arrêter et partir, ce qu'elle fait avec moi ou si je pourrais la combler...

Je veux être meilleur, pour elle.

****

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro