MERCREDI 10 JUIN 2015

Ce matin je me suis levée un peu plus tôt que d'habitude afin de passer dire bonjour à Léo. Je ne sais pas sous quel prétexte je vais me pointer aux urgences, mais tant pis. Je lui envoie un message avant de partir pour lui dire que j'arrive dans un quart d'heure. Il me répond presque aussitôt en me disant qu'il m'attendra dans le hall. Parfait.

Je monte dans ma voiture, que je devrais aller rendre d'ailleurs, car ça me revient beaucoup trop cher. Je pourrais faire un crédit pour m'acheter une voiture avec ce que je paye pour la louer. J'y réfléchirais plus tard.

Je me gare sur le parking de l'hôpital et il est six heures et demie pétante. C'est encore très calme à cette heure-là, tout le monde arrive dans quinze à vingt minutes. Je passe les portes d'entrées et mon regard se pose sur ce beau docteur de dos, que je reconnaîtrai parmi mille hommes. Il est habillé avec le pantalon de l'hôpital et porte par-dessus sa blouse habituelle. Il tient son café en regardant le panneau des services et un vague souvenir de notre rencontre me revient en mémoire. Il y a quatre mois déjà... Si l'on m'avait dit que l'on en serait là aujourd'hui je ne l'aurais jamais cru.

Je m'avance doucement jusqu'à lui.

— Vous cherchez quelque chose en particulier, Monsieur ?

Il a un léger sursaut avant de se retourner vers moi. Je vois son sourire illuminé son visage fatigué. Je me blottis instinctivement contre lui en enlaçant sa taille. Son bras passe autour de moi et il me serre contre lui en embrassant mes cheveux.

— Oui, toi.

— Me voilà.

Je relève ma tête vers lui en souriant et je viens poser un baiser sur ses lèvres puis sur sa joue, avec sa barbe qui pique légèrement avant de reposer ma tête contre lui. Il m'a manqué. Comme tous les jours où je ne suis pas avec lui.

— Alors ça a été ta garde ?

— C'était calme par moment, donc j'ai pu me préparer pour samedi.

— Tu vas rentrer te reposer d'ici peu.

Je caresse sa hanche en passant discrètement sous son tee-shirt blanc caressant sa peau toute chaude.

— J'aurais préféré me reposer avec toi... Je dors mieux quand tu es là.

— Et bien tu pourras rêver de moi.

Il hausse les épaules en jetant son gobelet. Il dort mieux avec moi ? C'est-à-dire qu'il dort mal habituellement ? Il ne m'en a jamais parlé. Son regard se repose sur moi et j'adore la façon dont il me regarde.

— Embrasse-moi Kaithlyn.

Je souris en attirant sa tête vers moi et glisse ma main sur sa nuque. Je pose mes lèvres délicatement sur les siennes afin de l'embrasser le plus tendrement possible. Ses bras m'enlacent et me serrent contre lui. Nous nous embrassons dans un lieu public, certes à moitié vide. Je relâche délicatement ses lèvres et regarde l'heure.

— Je dois y aller Léo.

— Oui vas-y. À ce soir ?

— À ce soir.

J'embrasse sa joue avant de me détacher de lui et de rejoindre les vestiaires pour me changer et débuter ma troisième journée de boulot consécutive.

***

Il est dix-neuf heures et je suis exténuée. Je dormirais bien dans ma voiture là tout de suite. Léo m'a envoyé un message pour savoir si je passais chez lui. Je n'ai pas la force d'y aller, alors je lui ai demandé de me rejoindre à l'appartement. Je vais directement me doucher et enfiler un tee-shirt et un bas de jogging un peu large. Ok ce n'est pas le plus glamour ou sexy, mais je suis claquée. En dessous j'ai tout de même mis un ensemble de sous-vêtements unis.

Je vais dîner rapidement avec Alayna et Ethan et on sonne à l'interphone. Elle me devance et va y répondre avant d'ouvrir la porte. Elle me regarde avec son regard qui veut tout dire. Je sais que c'est Léo.

— C'est ton beau prince !

Elle rit et je lève les yeux au ciel en débarrassant la table. Elle ouvre la porte à Léo et je ne fais pas gaffe à ce qu'ils se disent. Je me retourne en m'essuyant les mains et il dit bonjour à Ethan. J'adore lorsqu'il porte sa veste en cuir. Il s'avance vers moi et je ne peux m'empêcher de lui sourire.

— Désolée de t'avoir fait te déplacer, mais je suis claquée et je n'avais pas la force de conduire davantage.

— Je m'en fiche.

Il sourit et passe sa main sur ma joue avant que ses lèvres se posent brièvement sur les miennes puis il me relâche un peu trop rapidement.

— On va vous laisser les amoureux !

Alayna glousse en attrapant Ethan par le bras et se dirige à sa chambre. Je n'aime pas quand elle dit ça, et en plus devant Léo. Je regarde mes pieds, un peu gênée. Je sens Léo secouer la tête et je sais qu'il sourit en même temps. Avec son doigt, il me relève le visage vers lui.

— Alors comme ça tu as eu une dure journée.

Je soupire.

— Épuisante.

Il sourit et me prend dans ses bras, me serrant contre lui. Je pose ma tête contre son torse en enlaçant sa taille. J'adore quand il me prend dans ses bras de cette manière, c'est rare. Il dépose un baiser sur ma tête et me frotte le dos.

— On va se coucher alors.

J'acquiesce sans me décoller de lui. Je m'endormirais là, debout s'il le fallait. Je finis par m'écarter un peu pour rejoindre ma chambre. Il referme la porte derrière nous et retire sa veste.

— Tu ne travailles pas demain ?

— Non. Je vais faire une bonne grasse matinée, et si j'ai le courage j'irais me chercher une tenue pour samedi.

— D'accord.

Il sourit en se déshabillant. Je me mets sur mon lit sans me déshabiller et pose ma tête sur l'oreiller. Je l'entends rire.

— Tu es trop fatiguée pour te déshabiller ?

— Affirmatif...

Il vient se glisser sous la couette avec moi et passe son bras sous ma tête, m'attirant dans ses bras. Je me blottis contre lui et pose ma joue sur son torse. Sa main glisse sur ma hanche dénudée par mon haut qui remonte et sa bouche se pose sur mon front. Je marmonne.

— Bonne nuit Léo...

— Dors bien bébé.

Et je sombre dans un sommeil profond.

JEUDI 11 JUIN 2015

Je me réveille lentement en ayant un peu froid. Le lit est vide et je soupire à demi endormie. J'ouvre les yeux en m'étirant et aperçois Léo qui se rhabille. Son regard se pose sur moi et il a un léger sourire aux lèvres. Il boutonne son jean avant de venir poser un genou sur le lit et de se pencher pour me déposer un baiser sur les lèvres.

— Je t'ai réveillé ?

— Hum non, mais ton absence oui.

Il sourit et mon sourire reflète le sien. Je passe ma main sur son torse encore nu et je dessine délicatement les traits de ses muscles, ni trop fin ni trop gros.

— Tu vas à l'hôpital ?

— Oui. Jusqu'à midi et après je n'ai que des rendez-vous.

J'acquiesce et l'attire contre moi en enlaçant son cou. Il pose un bras près de ma tête et avec son autre main il câline ma joue. Je rapproche son visage du mien en passant ma main derrière sa tête et je lui dépose un doux baiser sur les lèvres. Il vient rapidement glisser sa langue entre mes lèvres et nos bouches s'accordent parfaitement. Je fais le plein d'énergie en faisant durer le baiser le plus longtemps possible et je crois qu'il pense pareil.

Nos lèvres se séparent après plusieurs secondes et lorsque je rouvre mes yeux, je tombe nez à nez avec ses beaux yeux bleus. J'en suis follement amoureuse. Si seulement je pouvais lui lâcher un « je t'aime » là tout de suite... Ce regard qu'il me fait me retourne complètement, me fait des papillons dans le ventre, une bouffée de chaleur indescriptible. Et si c'était sa façon à lui de me dire qu'il m'aimait ? Ne rêve pas... Il dépose un baiser sur mon front avant de couper le contact avec moi et d'aller enfiler son tee-shirt.

— Ne pars pas...

— Je n'ai pas le choix ma belle, sinon il serait vite fait.

Il m'embrasse une ultime fois avant de quitter ma chambre. Je m'étire sur toute la largeur du lit. Il est trop tôt pour que je me lève, mais il ne faudrait pas que je tarde car j'ai une tenue à trouver pour sa conférence.

***

Alayna finissait plus tôt aujourd'hui alors je suis passée la prendre afin qu'elle m'aide à trouver une tenue car toute seule je n'y serais jamais arrivée. Nous voici au milieu des rayons d'une grande boutique parisienne et je ne sais même pas ce que je voudrais. Je n'ai pas envie de mettre de robe, je ne sais pas à quel point il faut être bien habillé. Je ne veux pas faire tâche parmi tous les médecins, et autres personnes importantes.

J'essaye plusieurs robes que je n'aime pas du tout. La dernière tenue est une combinaison noire en pantalon, bustier avec un col en cœur. Je me regarde, elle est resserrée au niveau des jambes, elle marque bien la taille. C'est une tenue hyper simple et avec des talons je pense que je vais adorer. Et en plus c'est super confortable. J'ai l'impression d'être nue. Je sors de la cabine et Alayna me regarde avec un grand sourire.

— C'est ce qu'il te faut ! Tu es superbe dedans ! Ça te fais un corps... Ton prince va craquer ! Et avec tes escarpins rouges de la dernière fois c'est extra.

Je secoue la tête en souriant, retournant me changer. Je remets tous les vêtements que je ne veux pas et je vais payer le reste avant d'aller nous prendre une petite collation dans une pâtisserie.

Nous finissons par rentrer à la maison. Je pose mes sacs et le nom de Susan apparaît sur mon téléphone.

— Bonjour Madame James.

— Bonjour ma petite Kaithlyn. Comment tu vas ?

— Ça va merci, et vous ?

— Très bien. Écoutes, je t'appelais par rapport à samedi. Juste pour te donner quelques détails. Léo doit être à la conférence un peu plus tôt que tout le monde, du coup il m'a demandé d'envoyer une voiture te chercher.

— Oh mais je peux conduire.

— Il a exigé que cela soit ainsi, tu n'as pas besoin de te prendre la tête. La voiture passera te chercher à dix-neuf heures. Et moi je t'attendrais là-bas.

— Merci beaucoup, Madame James.

— Appelle-moi Susan bon sang, elle rit. C'est une soirée tranquille, où Léo va présenter en long et en large sa recherche, la mise en place de son essai, etc. Il y aura beaucoup de monde, mais tu resteras avec moi. Il n'y a que Will qui va intervenir et ensuite il y aura un buffet.

— D'accord merci Susan. J'espère que ma tenue sera correcte.

— Il n'y a pas de raison. Si elle est assez sophistiquée ça ira. Mais je pense que tu risques d'être au centre des attentions si Léo se montre avec toi. Je te dis à samedi alors.

— À samedi, bonne fin de journée Madame... Euh Susan.

Elle rit avant de raccrocher. Elle est au courant pour nous ? Ça m'étonne énormément de Léo de parler d'une fille avec qui il couche. Mais en même temps, il ne m'aurait pas invité non plus. J'ai hâte d'être samedi et de le voir exceller dans ce qu'il fait de mieux. Je range mes achats et me pose sur mon lit en regardant mes messages. Il doit travailler, je n'ai pas de nouvelles. Nous ne dormons pas ensemble ce soir, il doit tout boucler d'ici samedi.

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