Chapitre 32 - Léo

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Samedi 13 juin 2105

C'est le grand jour. Aujourd'hui je fais ma première grosse conférence. Je vais expliquer ma recherche et tenter de convaincre davantage d'investisseurs, mais aussi des médicaux et paramédicaux qui seraient tentés de rejoindre mon équipe. Je joue mon avenir professionnel ce soir et j'ai l'impression de ne plus être aussi sûr de moi. Et pourtant j'ai bossé tellement dur tous ces mois, c'est ce que je veux depuis que Thomas a été atteint de la leucémie. Je ne vis que pour guérir cette maudite chose.

Je relis à nouveau mon discours en me grattant le front. Je ne dois pas trop le lire ou je vais tout oublier. Je relève la tête lorsque Thomas passe les doubles portes qui me séparent de la salle. Je me lève lorsqu'il approche. Il sourit.

— Tu es prêt grand frère ?

— Si l'on veut... J'espère que je n'ai rien oublié.

— C'est parfait et tu le sais mieux que personne. Je... Je suis fier de toi tu sais.

Il a l'air un peu mal à l'aise. Lui qui pourtant dit toujours ce qu'il pense, mais à vrai dire pas ce genre de choses. Il sait que je n'aime pas tout ce qui se rapporte aux sentiments, à l'affection et tout ça. On sait ces choses-là, mais on ne les dit pas. Tout comme il sait qu'il ne doit pas me prendre dans ses bras alors qu'il a envie... Cependant je n'y arrive pas encore avec quelqu'un d'autre que Kaithlyn.

— Merci...

— Je peux ?

Je le regarde fixer ma cravate et baisse les yeux, elle est de travers. J'acquiesce et il vient me l'arranger en me la resserrant puis il tapote mon dos.

— On se voit tout à l'heure. Ai confiance en toi car nous on l'a.

Je souris en le regardant s'éloigner. C'est pour lui que je fais tout ça. Et sa confiance me suffit à me redonner la mienne.

Je range mes fiches et commence à faire les cent pas. Le temps est horriblement long. Je me demande si Kaithlyn est déjà arrivée. J'ai laissé mon téléphone à Susan comme je ne peux pas l'avoir à cause des micros.

J'entends des bruits de talons, certainement Susan qui vient me voir. Cependant lorsque je me retourne... J'en ai la bouche sèche. Elle porte une combinaison longue noire qui lui fait un corps de rêve, ses talons affinent ses jambes et ses cheveux sont parfaitement ondulés. Sa bouche est joliment dessinée par un rouge à lèvres, mais je ne vais pas résister à l'envie de l'embrasser. La voir me fait du bien. J'ai besoin de son contact, maintenant.

Je ne la laisse pas ouvrir la bouche et attrape son visage, mes lèvres rencontrent rapidement les siennes. Et je l'embrasse intensément, y laissant tout mon stress des minutes passées. Je les relâche doucement en gardant les yeux fermés et j'appuie mon front au sien. Heureusement qu'elle est là... Je passe le bout de mon nez contre le sien en rouvrant les yeux.

— Comment tu vas Léo ? Tu te sens prêt ?

— Ça me fait du bien de te voir...

Je caresse ses épaules avant de m'écarter un peu pour l'observer. Elle est si belle... Elle devrait porter ce genre de tenue tous les jours, elle devrait avoir des diamants et bijoux au quotidien. Je l'imagine un instant dans une longue robe de bal, telle une princesse... La mienne. Enfin moi je suis plutôt La Bête que le Prince charmant. Mais c'est pareil.

— Qu'est-ce que tu es belle ce soir...

— Merci Léo, tu es magnifique toi aussi.

Je viens déposer un baiser sur son front. Son odeur est exquise. Je relève son visage vers le mien afin de l'embrasser à nouveau puis je la serre tout simplement dans mes bras. Elle caresse le derrière de ma tête en me souhaitant bon courage. Je croise son regard encore une fois alors qu'elle passe son doigt sur mes lèvres, son rouge à lèvres n'ayant pas du tout baver, puis elle s'éclipse...

Et on m'appelle.

***

Je soupire en souriant lorsque l'assemblée applaudit. J'ai enfin terminé. Je descends de l'estrade et je suis assailli de toute part, que ce soit par mes confrères ou par les journalistes présents. Susan dans un élan de gaieté, me prend dans ses bras et je fais un effort monstre pour ne pas la repousser, elle a dû oublier un court instant. Thomas et Julia me rejoignent et nous posons tous ensemble pour des photos. Où est passé Kaithlyn ?

Je regarde autour de moi et je l'aperçois discuter avec un homme. Cependant on me pose à nouveau pleins de questions. Je tente de me concentrer en répondant ce qui me passe par l'esprit, mais la jalousie l'emporte. Et je regrette rapidement une de mes réponses... Pourquoi s'intéressent-ils à ma vie sentimentale ? Je regarde de nouveau Kaithlyn qui se dirige vers la sortie. Je m'excuse rapidement auprès des journalistes pour pouvoir la rattraper.

Je prononce son prénom pour l'obliger à s'arrêter avant de sortir. Elle me regarde enfin et je m'arrête face à elle.

— Hé, tu ne pars pas tout de même ?

— J'allais juste prendre un peu l'air, le temps que tu termines.

— Restes avec moi.

— Je t'embêterais plus qu'autre chose. Tu n'as pas peur que l'on te prête une petite copine dès le premier soir ?

Elle sourit amèrement.

— Ils savent bien que je suis célibataire. Puis je m'en fiche complètement, ils pensent bien ce qu'ils veulent.

Son sourire s'efface instantanément et je le regrette tout comme j'ai regretté d'avoir dit à ce journaliste que j'étais seul spontanément. C'est par habitude j'imagine. Nous ne sommes même pas un vrai couple, nous n'agissons pas comme tel. Alors pourquoi son regard me fait si mal dans la poitrine ? Elle reprend le dessus, dignement.

— Bravo pour ta conférence, c'était très intéressant. Je t'attends dehors.

Elle me colle un baiser froid sur la joue avant de sortir rapidement. Qu'est-ce que j'ai encore fait ? Quel idiot je peux être putain. Je suis de nouveau interrogé à droite à gauche sans pouvoir m'échapper pour la retrouver...

Au bout de quelques minutes, je sors finalement pour retrouver Kaithlyn. Je n'en peux plus de toute cette agitation autour de moi. J'inspire l'air frais. Je trouve Kaithlyn à discuter avec ce même homme. Qui est-ce ? Et qui est-il pour parler avec ma copine comme ça ? J'ai une sensation bizarre qui monte en moi et je serre les poings. Je lui referais bien le portrait à celui-là, putain. Elle me regarde et comprend immédiatement qu'elle doit arrêter de lui parler. Elle se lève et je m'avance vers elle. Je ne contrôle pas le ton de ma voix.

— Qu'est-ce que tu fichais Kaithlyn ?

— Je prenais l'air c'est tout. Je te l'ai dit.

— Non, qu'est-ce que tu fichais avec lui là-bas ?

— Rien du tout. On a juste discuté, il m'a trouvé là, seule et triste et il est venu me parler.

— Tu n'étais pas seule, j'étais là moi.

— Tu m'as compris Léo...

Elle soupire en levant les yeux au ciel et rentre à l'intérieur du bâtiment en frottant ses bras. Je la suis, ma colère ne descend pas du tout. Je déteste ce sentiment de jalousie.

— Il te draguait ?

Elle rit.

— Et alors ? Je suis censée être célibataire je te rappelle, donc il pouvait bien me draguer. Tu n'en as rien à foutre alors c'est bon.

Je me redresse en la regardant et je sens les muscles de mes bras se tendre et mes ongles pincent la chair de ma paume. Et j'ai du mal à me contrôler.

— C'est ça qui t'as mis de mauvaise humeur.

— Je ne suis pas de mauvaise humeur Léo. J'ai juste de la peine... Pour moi. Notre histoire est une perte de temps.

Qu'est-ce que... Non ce n'est pas une perte de temps ! Elle est ce qui m'est arrivé de meilleur dans ma vie. J'ai mal dans la poitrine. Comment lui dire sans faire de bourde ?

— Tu sais très bien que toi et moi... Pourquoi j'aurais été crié sur les toits devant de parfaits inconnus que j'avais une copine ? J'ai déjà du mal à me confier, tu le sais. Tu es la seule qui me connaisse réellement et tu te demandes pourquoi je leur ai dit que j'étais célibataire ? Je n'ai pas envie de dire à des inconnus que je suis avec toi, qu'ils croient que je t'aime alors que je suis loin de savoir ce que ça veut dire. Qui a besoin de savoir que je tiens à toi plus qu'à n'importe qui ? Sûrement pas eux. Ils n'ont rien à connaître de ma vie privée. Rien.

Je vois des larmes perlées dans le coin de ses yeux alors qu'elle me foudroie du regard... Qu'est-ce que j'ai dit ? Je suis nul quand il s'agit de parler des sentiments ! Voilà pourquoi je les ai toujours caché.

— Ne prononces même pas le mot amour Léo... Tu l'écorches complètement. Tu n'as pas besoin de mentir, je sais que tu ne m'aimes pas et que ce ne sera jamais le cas... Tu finiras seul et malheureux. Maintenant laisse-moi tranquille s'il te plaît... Je n'en peux plus de ces montagnes russes incessantes avec toi. C'est fini.

Et elle sort du hall les larmes aux yeux. Quoi ? Je... Non. J'assimile de nouveau chacun de ses mots. Elle veut que je la laisse ? Elle veut que tout s'arrête entre nous... Elle me quitte... Non !

Cette chaleur que je ne connais que trop bien grimpe en moi... On m'agrippe, tentant de me tirer vers les abîmes. J'étouffe et ma poitrine me fait mal. Je m'accroupis essayant de calmer ma respiration, mais en vain. J'ai chaud et froid. Je transpire et je tremble. Je déteste ce qui va suivre et j'ai du mal à lutter. De toute manière ma vie est faite ainsi. Je suis destiné à finir seul et dénué de vie. Je ne veux emmener personne dans les tréfonds de mon âme. Et pourtant Kaithlyn était ma lumière. Elle me tenait avec elle dans la lumière... Sans elle, tout devient sombre et sans vie, encore plus qu'avant de la rencontrer, et cela laisse libre accès à de nouveaux démons. Encore plus violents.

***

On me secoue et je sursaute de peur, mais ce n'est que Susan Je déteste que l'on me voit dans cet état. Elle m'attrape par le bras et me relève.

— Léo regarde-moi s'il te plaît !

Je reprends contact avec le monde extérieur et la regarde, honteux qu'elle m'ait vu. Elle ne fait aucune remarque là-dessus.

— Qu'est-ce que tu fiches encore ici ? Tu agis comme un con ! Tu sais que tu es en train de perdre cette fille ?

— Elle ne veut plus de moi...

— Elle ne veut plus de l'idiot que tu es, à dire que tu es célibataire alors que tu es fou amoureux d'elle ! Tu laisses fuir la seule femme qui arrive à te supporter. Elle t'aime, tu ne t'en rends pas compte !

— Elle ne peut pas m'aimer...

— Qui ne t'aimerais pas bon sang ! Secoue-toi et vas la trouver. Ne perds pas cette chance Léo. Tu n'en auras plus.

Elle me pousse à l'extérieur du bâtiment et l'air frais agit comme de la glace. Je regarde autour de moi et me mets à courir d'un côté sans réfléchir. Pourvu que le hasard fasse bien les choses, pour une fois.

Je l'aperçois enfin qui marche pieds nus dans la rue et j'accélère en essuyant mon visage, trempé par la pluie. J'attrape son bras en prononçant son prénom, espérant que ça apaise la peur que je lui fais en l'attrapant ainsi en pleine nuit. Elle se retourne vers moi, retirant brusquement son bras de ma main. Qu'est-ce que je peux lui dire, qu'est-ce que je dois lui dire ? Je me rappelle vaguement des mots de Susan... Je suis amoureux d'elle. Est-ce possible ? Qu'est-ce que l'amour ? Je tente, mais ça ne sort pas aussi bien dans ma bouche. Elle a raison, j'écorche ces mots.

— Kaithlyn je... Je t'aime...

Elle explose de rire. Elle rit de bon cœur tandis qu'un poignard s'enfonce dans ma poitrine. Je ne sais pas si c'est la douleur d'avoir prononcer ces mots que je n'ai plus jamais dit depuis la veille de l'accident de mes parents, ou parce qu'elle rit de moi. Dans les deux cas j'ai mal et j'ai envie de m'enfuir et de me cacher. Comme lorsqu'il riait de moi...

Elle finit par s'arrêter et j'ai envie de la remercier, ironiquement, de me faire ce mal. Je le mérite amplement en réalité. Mais elle me devance.

— Léo. Tu n'aimes personne tu as dû me le répéter deux cents fois. À quoi tu joues ? Je n'ai pas besoin que tu mentes juste pour m'obliger à rester avec toi. Tu ne peux pas m'aimer et moi je ne supporte plus cette relation bizarre entre nous. Tu joues avec moi et mes sentiments. Je me détruis un peu plus chaque jour avec toi... Je ne veux plus de ça. Je ne le supporte plus.

Chaque respiration est d'une douleur insoutenable. Je ne peux pas la regarder, je ne peux pas voir son dégoût à mon égard... Mais je dois faire l'effort de lui dire ce que je ressens au plus profond de moi, dans cet endroit qu'elle seule a pu atteindre.

— Kaithlyn... Je ne sais pas ce qu'est l'amour, mais ce que je ressens pour toi c'est juste... Tellement perturbant, irrationnel, tellement pas moi. J'ai toujours pensé et agit seul. Je ne supportes pas de te voir pleurer ou triste à cause de moi... Tu me manques à chaque seconde que tu es loin de moi. Et quand je suis avec toi... C'est un océan de bonheur. Je n'ai jamais ressenti cela. Je ne savais pas ce que c'était et ça me faisait peur. Ça me fait toujours peur... Lorsque je ressens de l'attachement pour quelqu'un, je la blesse inconsciemment, c'est mon mécanisme de défense. Je ne savais pas comment agir avec toi et je t'ai blessé, plusieurs fois car je ne sais pas décrypter les sentiments, je ne savais même pas que j'en avais encore, avant toi.

Je soupire en reprenant mon souffle. La douleur dans ma poitrine est insupportable, mais je dois le faire. Je lui dois bien ça et je ne veux pas la perdre. Je poursuis.

— Je ne sais pas aimer, je n'ai jamais aimé quelqu'un. Je ne m'aime même pas moi. Je suis démuni de ce point-là. Mais je sais une chose et je l'ai compris enfin, peut-être trop tard... Je veux t'aimer toi. Si je peux te faire pleurer, je peux te rendre heureuse... Je ferais tout ce que je peux, pour apprendre à t'aimer à ta juste valeur. Je veux t'aimer Kaithlyn... Toi et uniquement toi. Ne me laisse pas je t'en pris... Tu me fais vivre. Je...

Ma respiration se fait de nouveau saccadée et rapide. Je fixe le sol douloureusement.

J'ai mis des mots sur des sensations, j'ai prononcé des mots que j'ignorais pouvoir dire. Et maintenant j'ai envie de m'enfuir pour m'enfermer quelque part, seul et décharger cette douleur et cette colère contre moi-même. D'autant plus qu'elle ne dit rien... Si je ne fixais pas ses pieds je pourrais croire qu'elle s'est enfuit... Les secondes sont des heures.

Le contact de ses doigts qui se posent sur mon cou me brûle. Je crois l'imaginer jusqu'à ce que je croise ses iris noisettes. Ses pouces caressent mes joues et elle me plante un baiser sur les lèvres. Qu'est-ce que... Elle me fait un second baiser plus appuyé en passant sa main sur ma nuque. Et avant de me laisser réfléchir davantage, elle immisce sa langue dans ma bouche. J'arrive enfin à bouger mes bras pour enlacer sa taille et la tenir contre mon corps.

Elle m'embrasse. Ça veut dire qu'elle veut encore de moi... Elle ne veut plus partir. Je me laisse aller à notre baiser, la serrant davantage contre moi, prenant conscience de l'immense chance que j'ai de l'avoir rencontré. Je déteste celui que je suis sans elle et ce que je lui fais subir. Mais je peux changer.

Je la laisse mettre fin à notre baiser et elle me regarde dans les yeux. J'aimerais qu'elle dise quelque chose... À quoi pense-t-elle ?

— Je veux que tu m'aimes. Je n'attendais que ça...

Le poids des dernières minutes s'évapore... Je me sens léger. Je la prends dans mes bras enfouissant mon visage dans son cou, la serrant si fort comme pour m'imprégner d'elle. Elle est à moi et à personne d'autre. Elle caresse ma nuque du bout des doigts.

— À une condition, je me redresse.

— Tout ce que tu voudras Kaithlyn.

— Ne joue plus avec moi... Et arrête de jouer au con aussi.

— Je crois que je peux essayer, mais ça ne va pas être facile ça...

Elle sourit en venant appuyer sa tête contre mon torse. Je préfère la voir sourire. Je ne veux plus jamais la voir en colère comme dans le hall de l'immeuble... Elle m'en voulait et elle me quittait. Un frisson me parcourt et je chasse rapidement l'idée.

La pluie et l'orage se sont arrêté et nous sommes complètement trempés. Je passe ma main dans ses cheveux.

— Viens ma belle, tu es trempée. Tu vas tomber malade.

Elle acquiesce et ramasse ses chaussures puis je la prends par les épaules contre moi, retournant jusqu'à l'immeuble. Elle tremble. Je retire ma veste et la mets sur ses épaules, malgré qu'elle soit trempée ça lui tiendra un peu plus chaud.

— Je vais demander à ce que l'on nous appelle le chauffeur, j'arrive tout de suite, ne bouge pas.

J'embrasse ses lèvres avant d'aller à la réception. Tout le monde est encore autour du buffet. C'est ma soirée et au lieu de ça, j'ai failli me faire bouffer par mes démons.

Je demande notre voiture ainsi que des serviettes pour nous essuyer. Lorsque je reviens en me séchant les cheveux, j'interromps une conversation entre Susan et Kaithlyn.

— ... Mais je vais tout de même aller lui tirer les oreilles.

— À qui tu vas tirer les oreilles ?

Je les rejoins. Susan me frappe avec son sac, ce qui me fait rire.

— Oui tu es un idiot Léo Gabriel Martinez ! Pourquoi tu viens me demander des conseils pour ensuite tout faire foirer ? Tu n'as pas compris la chance tu avais de l'avoir ? Elle doit être la seule qui puisse te supporter et...

— Hé Susan, calme-toi... Oui je suis un idiot oui, mais je t'écoute.

Je passe une serviette autour des épaules de Kaithlyn avant de lui prendre la main. Le regard de Susan s'illumine. Je suis un con et si elle n'avait pas été là ce serait fini.

— Tu n'es pas si idiot que ça mon garçon finalement. Je sais que tu prendras bien soin de lui ma petite Kaithlyn.

Oh la, dans quoi elle s'embarque ? Heureusement que notre chauffeur klaxonne car elle pourrait en dire davantage.

Je l'embrasse en la remerciant tout bas. Je dépose les serviettes à la réception et prends Kaithlyn par la main afin d'aller rapidement au chaud dans la voiture. Je demande au chauffeur d'augmenter le chauffage et je la regarde.

— Tu as un peu plus chaud ?

— Oui ça va mieux. Léo Gabriel.

Je lève les yeux au ciel alors qu'elle sourit.

— Je la voyais venir celle-là.

— C'est joli ! Ça te va vraiment bien

— Merci. Mais personne ne m'appelle comme ça.

— Peut-être que je t'appellerais comme ça vu que tu ne m'écoutes jamais lorsque je te dis de m'appeler Kaithy

— Parce que j'adore ton prénom... Et je sais que tu aimes aussi.

Elle sourit sachant pertinemment que j'ai raison.

Une fois chez moi, je l'emmène à l'étage afin qu'elle puisse se débarrasser de ses vêtements. Je retire ma chemise et ma cravate en allant prendre des serviettes sèches. Je reviens dans la chambre où elle a déjà retiré sa combinaison et je lui mets une serviette autour des épaules. Je sèche ses cheveux avec une autre.

— Même mes sous-vêtements sont trempés...

Je souris à sa moue.

— Je vais t'en débarrasser.

Je commence à retirer son soutien-gorge observant sa peau rosir sous mon regard insistant. Je fais de même avec son shorty, très sexy au passage. Je passe mes mains sur son corps lentement, savourant ce contact que j'aurais pu perdre ce soir.

Je veux lui faire l'amour jusqu'au bout de la nuit. Je l'attire à moi pour l'embrasser et je nous fais tomber sur le lit et elle me délecte rapidement de mes vêtements restants. Je fais passer ma bouche sur sa poitrine, titillant la pointe de ses seins qui se dressent sous ma langue. J'ai envie de la dévorer lentement et de me dire à chaque baiser que j'aurais pu la perdre. Elle presse son bassin contre mon érection naissante.

— Léo... S'il te plaît...

— Quoi Kaithlyn ?

— Fais-moi l'amour... Vite...

Oh oui. C'est tout ce dont j'ai besoin. Elle et son amour. Nous.

***

Je ne peux pas me défaire de ses lèvres. Je ne peux pas ne pas l'embrasser ce soir, je veux garder ce contact tout du long. La cascade d'eau au-dessus de nous se mêle à notre sueur et couvre le bruit de nos gémissements. Après lui avoir fait l'amour au lit, je n'ai pas pu m'empêcher de l'accompagner sous la douche et bien évidemment... Je me perds de nouveau en elle.

Je m'enfonce une ultime fois en elle, et laisse mon orgasme me consumer alors qu'elle s'agrippe à moi, tirant mes cheveux, jouissant mon prénom, dévastée par un nouvel orgasme. Je sens son corps qui tremble contre le mien et je la maintiens pour contenir son plaisir, pour qu'il dure... Ma douce Kaithlyn.

Lorsque je la repose au sol, elle est épuisée, lessivée par cette soirée qui a été difficile émotionnellement pour l'un comme pour l'autre et par ses deux orgasmes. Nous ne pouvions pas finir la journée autrement. J'entreprends de finir de la laver, prenant soin de démêler ses cheveux avec mes doigts. Elle se laisse aller contre moi, profitant de ce court instant. J'embrasse sa joue avant de couper l'eau avant de la blottir dans une serviette chaude.

***

Je regarde les différents messages que j'ai eu pendant la soirée, beaucoup de félicitations et j'en profite pour voir si j'ai déjà reçu des mails. Mais Kaithlyn attire mon attention... Je lui ai proposé de fouiller dans mes tiroirs pour s'habiller. Elle porte l'un de mes boxer ainsi qu'un de mes tee-shirts. Bon sang...

— Merde, qu'est-ce que tu sexy comme ça...

— Euh pardon ?

Je la suis du regard ne sachant quoi dire de plus et elle vient s'asseoir sur le lit. Je viens déposer un baiser sur ses lèvres en passant mes doigts juste au-dessus de l'élastique du boxer.

— Tu portes mes vêtements à la perfection, je vais y prendre goût.

— Ne dis pas de bêtise.

Elle caresse ma joue en m'offrant un nouveau baiser et me prend mon téléphone des mains. Je hausse un sourcil en la regardant l'allumer.

— Qu'est-ce que tu fais Kaithlyn ?

— Pas de panique, je ne vais pas fouiller.

Je n'ai strictement rien à lui cacher, surtout pas dans mon téléphone. Elle se met sur le mode appareil photo et met le téléphone devant nos têtes. Je déteste les photos.

— Maintenant souris, je veux immortaliser cette soirée très importante pour toi comme pour moi.

Je souris en la regardant en coin pendant qu'elle prend la photo.

— Voilà Monsieur. Tu devrais changer ton fond d'écran tout pourri.

— Dans ce cas je préférerais juste une photo de toi.

Je reprends mon téléphone, le braquant rapidement sur elle, mais lorsque je déclenche la photo, elle cache ses yeux.

— Léo !

— Attends, je t'ai laissé me prendre en photo ! Tu es trop mignonne même si tu as des mains à la place des yeux.

Nous rions ensemble et elle vient se blottir dans mes bras. Je pose mon téléphone après avoir mis sa photo en fond d'écran et j'embrasse sa tête.

— Tu étais vraiment parfait ce soir. Tout le monde était fier de toi.

— Merci... Mais la route est encore longue et sinueuse.

— Oui, mais tu es entouré de personnes qui t'adorent et qui feront tout pour t'aider. Tu y arriveras.

— Merci Kaithlyn.

Je serre délicatement sa hanche. Je pourrais lui dire des milliers de mercis, ça ne suffirait pas pour réellement la remercier.

— Dors bébé tu as l'air fatiguée.

— Tu m'as épuisée émotionnellement parlant...

Je souris et resserre mes bras autour d'elle.

— Reposes-toi alors.

Je passe mon nez dans ses cheveux et rapidement elle s'endort. Moi par contre c'est une autre histoire. Je n'ai pas la moindre envie de dormir, mon cerveau fulmine encore de la soirée. Je commence par me repasser tous les moments afin de détecter la moindre erreur de ma part.

Et puis je repense à la colère et la tristesse de Kaithlyn... Elle a voulu me quitter et ça me donne encore la chaire de poule. Qu'est-ce que j'aurais fais sans elle ? Où est-ce que je serais ce soir si elle n'avait pas accepté de m'écouter ? Est-ce que je vois ma vie sans elle ? Non... Est-ce que je veux être seul ? Certainement pas.

J'ai envie de me battre contre mes démons, mes angoisses et mes peurs. Je veux me battre pour elle, son honneur et son amour. Ce soir elle était fière de moi, et j'aimerais qu'elle le soit tout autant quand j'arriverais à lui dire sincèrement que je suis fou amoureux d'elle, mais surtout que j'en comprenne tout le sens.

Elle a fait naître en moi ce sentiment que jamais je n'espérais ressentir. Mais je sais déjà une chose... Elle l'a fait naître, mais elle a le don de le détruire également et si cela arrive un jour, je sais d'avance qu'elle me détruira avec. Elle m'a en sa possession, je lui appartiens depuis le début.

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