Chapitre 43 - Léo

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« Un nouveau coup de ceinture s'abat sur mon dos et je ne peux même pas me recroqueviller ou il m'en donnera dix de plus. Je grimace car je suis dos à lui et je serre davantage les dents lorsqu'il en donne encore un. Ne pas crier. Il me pousse en me disant de dégager et je remets mon tee-shirt en retournant dans la chambre pour me cacher de Julia. Le contact du tissu me brûle. Julia joue avec Thomas et ne me remarque même pas, tant mieux. Je me couche sur le ventre, sur mon pauvre matelas tout abîmé et serre mon doudou dans mes bras. La douleur va partir comme d'habitude... Mais la douleur intérieure est vive. »

J'ouvre les yeux sous le sursaut de peur. Je regarde autour de moi pour me remémorer la situation. Je traîne sur un brancard des urgences depuis des heures, j'en ai marre d'être là. J'ai fait des examens inutiles alors que tout va bien. Leurs fichus examens ne vont pas m'enlever les hématomes, par contre j'ai une entorse au poignet. Une étudiante infirmière a eu la sale corvée de désinfecter mes plaies. Elle était complètement troublée par ma présence et en plus je n'avais pas envie de lui faire la conversation. Je n'ai envie de voir que ma Kaithlyn, j'espère qu'elle va arriver.

Une infirmière arrive accompagnée de Thomas. Enfin une tête connue.

— Eh bah, ils ne t'ont pas loupé.

— Ne m'en parle pas... Comment va Kaithlyn ?

— Un peu perdue. Elle a eu peur. Mais ils ne veulent pas la laisser entrer car elle n'est pas de la famille.

— N'importe quoi.

J'interpelle une soignante qui passe et je lui dis d'aller m'appeler mademoiselle Romero immédiatement. Thomas s'éclipse et peu après Kaithlyn arrive accompagnée de l'infirmière. Je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant malgré la légère douleur due aux tuméfactions sur les joues.

— Salut...

Je lui tends la main, qu'elle me prend aussitôt. Je la serre doucement et vois des larmes perlées dans ses yeux. Ne pleure pas pour moi, ma belle.

— J'ai eu tellement peur Léo...

— Ça va bébé, tout va bien. C'est fini...

— Qui peut bien t'en vouloir de la sorte ?

— J'ai eu le temps d'y réfléchir et en fait je me suis dis que je n'avais pas besoin d'autant de réflexion. Mon oncle est venu me menacer en début de semaine. Ça ne peut venir que de lui.

— Quoi ? Tu crois qu'il serait prêt à te faire autant de mal ?

— Il m'a dit que je ne savais pas de quoi il était capable... Je suis heureux d'être encore en vie.

— Il faut appeler la police Léo.

— Ils ont été prévenus... Je leur ai dit, mais ils m'ont dit qu'il n'y avait aucune preuve pour l'impliquer.

— Je n'y crois pas...

Je porte sa main à mes lèvres et la serre doucement puis je me redresse un peu en grimaçant.

— Je vais les appeler, je n'ai pas envie de rester ici.

— Ils ont fini tous les examens ? Tu es mieux ici qu'à la maison.

— Oh non je ne crois pas. Je ne reste pas aux urgences.

— Léo... Tu as mal et les antalgiques en intraveineux sont beaucoup plus efficace.

— Je sais, mais la douleur est supportable.

Rester à l'hôpital, même pas en rêve. La même infirmière vient lorsque je sonne et je lui demande de voir le chef de garde. Le Docteur Filip vient rapidement. Il tente de me dissuader de partir, mais impossible. Il finit par signer ma sortie. On me retire la perfusion et j'essaie tant bien que mal de m'asseoir au bord du lit. J'ai l'impression qu'on m'a roulé dessus.

Kaithlyn m'aide à remettre ma chemise à moitié déchirée et je fais un effort monstre pour ne pas me plaindre ou elle va me forcer à rester. Je la regarde qui attache ma chemise et elle est tellement triste... Je peux voir ses larmes. Je prends son poignet et elle me regarde.

— Kaithlyn... Bébé, ne soit pas triste, ça va aller.

— Oui mais tu as mal... Ils t'ont fait du mal.

Elle renifle et je viens essuyer une larme qui s'est échappée.

— Je trouverais qui a fait ça et ils paieront.

Je l'attire doucement contre moi et embrasse ses lèvres. Elle me rend timidement le baiser et va prendre mon pantalon. Elle s'accroupit devant moi pour que je puisse le mettre. C'est horrible de se sentir si assisté, je n'aime pas ça du tout. Elle le remonte à ma taille et je la stoppe alors qu'elle essaie de l'attacher.

— Ne l'attache pas, ça me fait horriblement mal.

— Mais tu vas le perdre Léo.

— Remonte juste la braguette mais ne l'attache pas, s'il te plaît.

— D'accord. Ta veste et ta cravate ?

— Ils ont tout coupé là-bas. Prends juste mon téléphone et mon porte feuille s'il te plaît

Elle s'exécute et me met mes chaussures. puis le Docteur Filip me remet tous les papiers me faisant promettre d'être prudent. J'ai mon infirmière personnelle après tout. Je prends son bras pour sortir de là. Lorsque nous sortons, il fait déjà presque nuit. Quel après-midi de merde.

Thomas est avec Alayna et il a appelé ma sœur. Fait chier. Elle va me gonfler. Elle va vouloir retrouver qui m'a fait ça. Elle accourt vers moi.

— Léo ! Comment tu vas ?

— Ça va Julia ne t'inquiète pas.

— Bien sûr que si je m'inquiète ! Mon frère a été agressé comment ne veux-tu pas que je m'inquiète !

— Ce n'est pas la peine de crier, ce n'est pas de ma faute.

— Je sais, excuse-moi Léo.

— Kaithlyn tu es garée où ? Je commence à fatiguer

— Je ne sais pas, c'est Thomas...

Je me tourne vers lui. Je ne lui ai jamais laissé ma voiture.

— Tu as conduit ma voiture, toi ?

— Tu n'es pas en mesure de m'engueuler. Kaithy n'arrivait pas à conduire. Et je vais vous ramener à la maison. Allez, grouillez-vous.

Julia se tourne vers nous.

— Ça va aller avec Léo ? Je dois retrouver Jérôme rapidement.

— Oui ne t'en fais pas ça va aller.

Jérôme est le petit ami de Julia que je n'apprécie pas vraiment. Elle m'embrasse sur la joue puis nous allons jusqu'à la voiture. Je m'installe à l'arrière et Kaithlyn vient attacher ma ceinture. Je la tiens pour qu'elle ne touche pas mon torse et j'appuie ma tête en arrière en fermant les yeux. J'ai des vertiges.

Nous arrivons enfin à la maison. Thomas prend le temps de m'aider à sortir de la voiture et il m'installe directement sur le canapé du salon. Je pensais que la douleur allait être plus supportable que ça. Je vais prendre les antalgiques, ça va me défoncer et m'obliger à dormir, ça ira mieux. Je regarde Thomas qui discute avec Kaithlyn et Alayna. Il regarde un peu trop Alayna et je le soupçonne de craquer pour elle. Mais il y a Ethan et elle est folle de lui. Il faudra que j'éclaircisse tout ça avec lui, plus tard. Il propose de la raccompagner et ils sortent tous les trois. J'arrange les oreillers dans mon dos et ferme les yeux un instant, la douleur se calmant un peu.

SAMEDI 11 JUILLET 2015

« Je n'arrive plus à bouger. Je viens de me réveiller, mais je ne sais pas du tout quelle heure il est. J'ai mal partout. Ma tête me fait mal. Hier j'ai eu douze ans et j'ai rêvé que j'arrivais à lui échapper cette fois. Mais non, il est rentré ivre et m'a trouvé sur son chemin. Sa gifle résonne encore sur ma joue et mon œil. Je ferme les yeux, c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à rester éveillé... »

Je sursaute en poussant un cri de peur mêlé à la douleur de mes contusions. C'est insupportable. Je n'arrive pas à bouger et j'ai l'impression de faire un bon en arrière d'une vingtaine d'années. Je geins en entendant la voix de Kaithlyn, mais je ne peux pas ouvrir les yeux.

— Léo calme-toi, ne bouge pas. Je suis là...

J'ai l'impression d'étouffer et j'essaie de me calmer, mais je n'y arrive pas. Je ne m'en sortais pas trop mal avant pourtant. Je la sens de nouveau près de moi et elle caresse mon visage.

— Il faut te redresser pour pouvoir boire.

Elle m'aide à m'asseoir et je retiens un cri de douleur. Bon sang. J'ouvre difficilement les yeux et elle me tend mes comprimés et un verre d'eau. Je les avale en tremblant légèrement. Elle essuie mon front et je soupire en m'appuyant doucement en arrière.

— Allez viens Léo on monte avant que les comprimés ne t'endorment complètement. Je vais te changer et tu vas mieux dormir au lit.

Elle est adorable avec moi, j'ai la chance de l'avoir. Elle m'aide à me relever et je monte les escaliers difficilement. Kaithlyn me déshabille au pied du lit et m'aide à me coucher. Je la remercie à moitié endormit. La codéine me défonce.

***

Je sens une caresse sur ma joue, beaucoup plus agréable que tous mes hématomes. J'ouvre les yeux et murmure son prénom. Elle dépose un baiser sur ma tempe, me demandant comment je me sens.

— Comme si on m'avait roulé dessus...

Elle caresse mes cheveux.

— Je t'ai monté ton petit-déjeuner. Après je t'aiderais pour la douche comme ça je te mettrais la crème anti-inflammatoire.

— Je suis chanceux d'avoir une infirmière personnelle...

Elle sourit et embrasse mes lèvres. La coupure dans le coin de ma bouche me fait mal. Je me demande où je n'ai pas mal à vrai dire.

Elle me tend ma tasse de café une fois que je me suis assis. Je la prends de ma main sans attelle. Je soupire.

— Comme si j'avais besoin de ça en plus. Comment je vais faire pour travailler ?

— Tu ne vas pas y aller tout simplement. Pas dans cet état.

— Je n'ai pas le choix. Que ce soit chez Martinez Company ou à l'hôpital.

— Non. Tu ne vas pas tenir. Repose-toi pour l'instant.

— On verra.

Je bois ma tasse de café en grignotant un petit truc rapidement puis je vais prendre ma douche, laissant la porte entrouverte au cas où.

Lorsque j'en ressors, Kaithlyn m'aide à finir de me sécher puis elle me fait les pansements. Ses doigts sont délicats, mais ça me fait tellement mal.

— Excuse-moi Léo...

— Ça va ne t'en fais pas, continues, le froid soulage un peu. À quelle heure j'ai pris les médicaments ce matin ?

— Il était cinq heures à peu près. Tu vas pouvoir en reprendre dans pas longtemps.

— Ça va m'endormir, encore.

— Au moins tu te reposes Léo.

— Oui mais tu es seule après...

— Ne t'en fais pas pour moi, c'est toi qui m'importe.

Elle finit d'étaler la crème sur mon visage puis dépose un baiser sur mes lèvres.

— Merci de prendre soin de moi.

— Tu n'as en rien à me remercier. C'est normal. Maintenant repose-toi.

— Je n'ai pas sommeil. Tu peux me mettre mon téléphone à charger s'il te plaît. Je dois avoir une tonne d'appel pour le boulot.

Elle fronce les sourcils en me regardant. Elle le branche puis me le tends. Je le pose près de moi et la regarde.

— Allonge-toi avec moi, s'il te plaît...

— J'ai peur de te faire mal.

— Non, ne t'en fais pas.

Elle s'allonge près de moi, mais sans me toucher. Je passe ma main sur elle et la câline doucement. Les mots sortent de ma bouche si simplement...

— Je t'aime Kaithlyn... Plus que tout. Tu es tout ce que j'ai.

— Je t'aime aussi. Et j'ai eu tellement peur quand je t'ai vu allongé par terre. Je pourrais tuer celui qui t'as fait ça.

— Je vais m'en occuper dès lundi.

— Allez, prends tes comprimés.

Je soupire et me redresse pour les avaler avant de poser ma tête près d'elle. Je pose mon nez contre son épaule et prend sa main. Elle m'empêchera de faire des cauchemars...

***

LUNDI 13 JUILLET 2015

J'ai passé le week-end sous antalgique. Ça m'a plus shooté qu'autre chose et j'ai à peine vu Kaithlyn. Elle s'est occupée de moi, mais à chaque fois je m'endormais sans le vouloir. Mais ce matin j'ai encore été réveillé par un énième cauchemar car elle était déjà partie travailler. Je n'en peux plus. Il faut que je sorte de cette maison, ça me rend fou. Elle m'a dit de ne pas aller travailler, mais je ne peux pas. Si mon oncle est à l'origine de tout ça c'est qu'il essaie de m'empêcher d'y aller. Et je ne lui donnerais pas cette satisfaction.

Je m'assois au bord du lit, le temps d'être stable et je vais tenter de m'habiller. Je ne sais même pas quoi mettre. Même le tissu le plus léger me fait mal. Mais je ne prendrais aucun médicament aujourd'hui.

***

Je suis arrivé tant bien que mal au bureau. J'ai réussi à conduire et ça ne va pas trop mal malgré que je n'ai pris aucun défonce-cerveau depuis vingt-quatre heures. J'ai une réunion cet après-midi. Je détache mon pantalon pour pouvoir m'asseoir sans avoir trop mal aux hématomes qui sont juste à côté et je commence à reprendre tous mes dossiers laissés ouverts vendredi... Un vrai bazar.

Je crois que je dors debout pendant la réunion de service. Mais ce que j'aime dans cette réunion, c'est que je n'interviens pas. Margaret prend des notes pour moi et je me contente d'écouter. Mais aujourd'hui j'ai beau me concentrer je n'y arrive pas. J'ai une douleur lancinante qui augmente depuis près de trente minutes. Je vais devoir sortir pour aller prendre au moins du paracétamol. Quel con de n'avoir rien voulu prendre depuis ce matin. Je me concentre sur mon stylo, celui que m'a offert Kaithlyn, mais j'ai du mal à fixer les lettres. La réunion s'achève enfin et je me lève en soupirant, me tenant à la table. J'entends Margaret me parler, mais elle me semble loin.

— Monsieur Martinez, tout va bien ?

— Oui oui...

Je suis en sueur et j'avance sans vraiment avancer.

***

Je fronce les sourcils en bougeant. Aïe. Où suis-je ? J'ouvre difficilement les yeux et mon bureau est dans la pénombre.

— Monsieur Martinez, comment allez-vous ?

Je tourne doucement la tête vers Margaret qui est assise près de moi. Je suis sur le sofa.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Vous avez fait un malaise, vous nous avez interdit d'appeler les pompiers donc j'ai appelé Kaithlyn.

— Merde... Excusez-moi Margaret.

— Il n'y a pas de mal.

Je passe mes mains sur mon visage et essaie de me redresser un peu, mais les vertiges m'obligent à me rallonger.

— Il faut manger un peu, tenez.

— Merci.

Je soupire et détache ma cravate et ma chemise. Kaithlyn doit être furieuse, je n'étais pas censé être là. Je prends le gâteau qu'elle me tend et croque dedans tandis qu'elle sort du bureau.

On toque à la porte et Kaithlyn entre sans même attendre que je réponde. Je me redresse doucement et remarque ses sourcils froncés.

— Je sais ce que tu vas me dire...

— Pourquoi tu es venu travailler ? Tu n'es pas en état.

— Il fallait que je vienne. Je...

— Tu es con Léo. Tu as vu ce qui t'es arrivé ! Je pourrais parier que tu n'as même pas pris tes antalgiques aujourd'hui, je baisse les yeux. J'en étais sûre ! Tu es inconscient Léo. C'est pas vrai !

— Je suis désolé...

— Tu n'as pas à être désolé pour moi. Tu aurais pu être plus mal en point. Le médecin t'a dit de te reposer à la maison pas d'aller travailler. Tu es médecin tu le sais mieux que personne.

Je soupire en haussant les épaules. Je déteste lorsqu'elle crie, mais elle a raison, je le sais. Elle s'avance jusqu'à moi et caresse mes cheveux, un peu moins énervée.

— Tu es têtu à un point...

J'acquiesce puis je passe mes bras autour de ses jambes et pose ma tête contre son ventre. Elle passe sa main sur ma nuque.

— Allez viens, on rentre à la maison.

Elle m'aide à me relever et rattache ma chemise avant de rassembler mes affaires puis me prend la main pour sortir. Margaret nous interpelle.

— Monsieur Martinez. Vous allez mieux ? Vous avez mangé un peu ?

— Oui merci beaucoup. Merci d'avoir fait venir Kaithlyn.

— Je vous en prie. Rentrez vous reposer, je vous ferais parvenir les choses en temps et en heure, ne vous en fait pas.

— Merci beaucoup Margaret. Bonne fin de journée.

Je vais à l'ascenseur en la tenant et elle me foudroie du regard.

— Ne me dis pas que tu n'as pas non plus pris le temps de manger ?

Je la regarde en haussant les épaules.

— Je t'aurais frappé si tu n'étais pas déjà dans cet état ! Je vais t'attacher et te faire bouffer moi-même.

Je ne peux m'empêcher de rire et je m'arrête aussitôt en ayant mal au ventre. M'attacher peut être excitant, mais quand je ne serais plus comme ça... Je la suis en tenant sa main et elle me ramène à la maison.

Nous arrivons devant la porte de la maison et Kaithlyn l'ouvre sans même tourner la clé. Je n'aurais quand même pas oublié de fermer la porte ce matin ? Ça ne me ressemble pas du tout. Kaithlyn sursaute en entrant et je la retiens de peur qu'elle ne me cogne. J'ai du mal à me retenir de rire lorsque je vois mon frère se redresser à une vitesse éclair du canapé. Alayna fait exactement la même chose et elle rougit comme sa sœur. Tiens donc. Ils semblent tous les deux horriblement gênés et je souris.

— Désolé de vous déranger.

Thomas me foudroie du regard puis devient davantage gêné devant Kaithlyn.

— C'est nous, excusez-nous. On vous attendait, Susan m'a prévenu que tu n'allais pas bien.

Elle rejoint sa sœur et elles montent à l'étage. Je me retiens de rire car ça me fait beaucoup trop mal.

— Ta gueule Léo, je sais ce que tu vas dire.

— Je ne vais rien dire moi. Enfin tu choisis mon canapé quand même.

— On a rien fait du tout c'est bon.

— Je ne veux pas savoir.

Je souris en allant m'asseoir, détachant mon pantalon pour ne pas me faire mal. Il s'assoit à mes côtés et je lui raconte ce qui s'est passé. Je le regarde, revenant à la charge. Je veux en savoir davantage.

— Tu l'aimes bien Alayna ?

Il hausse les épaules.

— Elle est avec quelqu'un de toute manière, c'était une erreur.

— Pas pour toi j'ai l'impression.

— Non, j'en avais envie. Enfin bref c'est mieux d'oublier ça.

Je le regarde sceptique. Je ne me souviens pas d'avoir vu mon frère amoureux. Je ne sais même pas s'il a déjà eu des copines. À vrai dire, le connard que j'étais ne s'est jamais intéressé à ça.

Kaithlyn et Alayna redescendent et Thomas propose de la raccompagner. Je ne suis pas sûr qu'ils vont rester chacun de leur côté. Je regarde Kaithlyn lorsqu'elle referme la porte.

— Ta sœur n'est plus avec Ethan ?

— Euh comment dire... Si. Mais c'était un accident avec ton frère.

— Pour lui non. Il aime bien ta sœur.

— Tous les hommes aiment bien ma sœur, elle lève les yeux au ciel. Je pense qu'elle apprécie ton frère aussi, mais elle est amoureuse d'Ethan.

— Ça, moi l'amour je n'y connais rien, mais je suppose qu'elle peut tomber amoureuse de quelqu'un d'autre. Ethan n'est peut-être pas le bon. Ils sont encore jeunes.

— Je n'en sais rien, je n'ai pas assez creusé la conversation.

— Si elle est aussi difficile que sa sœur, il aura du fil à retordre mon petit frère !

— Quoi ? Moi difficile ! C'est toi qui ne voulais pas de moi !

Je ris puis je soupire. Elle passe ses doigts dans mes cheveux.

— Je t'ai toujours voulu Kaithlyn. Depuis que je t'ai croisé dans le hall de l'hôpital et que je t'ai vu rougir uniquement au simple fait que je te regarde. Peut-être pas de la même façon qu'aujourd'hui, mais je t'ai désiré à la première minute où j'ai croisé tes yeux, où j'ai vu rougir tes joues et où j'ai entendu ton bel accent.

— Tu voulais juste me mettre dans ton lit, pervers, elle rit.

— Oh ça oui ! Mais le soir de l'anniversaire de ta sœur, j'ai su que je ne pouvais pas simplement te mettre dans mon lit. Tu étais une petite femme fragile trop mignonne, qui avait besoin d'être aimée et je ne pouvais pas être cet homme.

— Mais tu l'es et j'en suis heureuse.

Elle embrasse mes lèvres avant d'aller préparer le dîner. Elle a raison. Je peux être cet homme qui l'aime plus que tout. Et je le suis. Je ne sais pas encore très bien comment le montrer, mais je sais qu'il n'y aura aucun autre homme qui pourra autant l'aimer que moi. Mon amour pour elle dépasse tout ce que j'aurais imaginé. Je l'ai dans la peau et jusqu'à l'os. Je suis sien pour toujours. Et rien n'arrivera à changer ça.

Elle me tend mon assiette et s'installe à mes côtés en tailleur. Elle me pose mes antalgiques. Je n'en peux plus.

— Tu ne vas pas travailler demain. Sinon j'appelle quelqu'un pour venir te garder.

— Je travaillerais à la maison. J'ai eu assez peur ce matin.

— Léo...

— Je ne peux pas ne pas travailler Kaithlyn. Je travaillerais au lit tranquillement et quand ça n'ira pas j'arrêterais. Mais je ne peux pas ne rien faire. Je suis dans la ligne de mire de mon oncle. Si nous n'organisons pas à la perfection le Bal de Paris, je suis fini.

— Le Bal de Paris ? C'est vous qui l'organisez ?

— Oui. Donc je dois bosser à fond dessus, histoire qu'une fois rétabli, je passe au laboratoire pour voir comment tout avance. J'espère d'ici la semaine prochaine.

— Une fois que tes contusions ne te feront plus mal et que tu n'auras plus besoin d'autant d'antalgiques ça ira mieux tu verras.

Elle sourit en mangeant et j'ai un vague souvenir du petit surnom qu'elle m'a donné ce matin avant qu'elle n'aille travailler et ça me fait sourire.

— J'ai rêvé ou ce matin tu m'as appelé par un petit surnom au lieu de m'appeler par mon prénom ?

— Tu as rêvé c'est sûr.

— C'était mignon... Même si j'étais à moitié endormi. C'est la première fois que j'entends ce mot-là.

— En même temps si quelqu'un d'autre t'appelles chéri, je lui arrache les cheveux et lui fais bouffer !

Je pince ses lèvres pour ne pas rire.

— Ne me fait pas rire bébé.

— Excuse-moi.

Je souris en terminant mon repas et elle me dit de prendre les comprimés. Elle est exigeante mon infirmière. Elle m'envoie à l'étage le temps qu'elle range. Je monte à allure d'escargot et je vais m'asseoir sur le lit en attendant. Je suis épuisé... J'aurais dû l'écouter ce matin, mais comme elle a dit, je suis têtu, et le mot est faible.

****

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