Chapitre 45 - Kaithlyn

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JEUDI 23 JUILLET 2015

Nous roulons à travers les routes de France. Léo nous a invités avec ma sœur à aller dans leur maison de famille près de Cannes. Nous sommes partis très tôt avec sa sœur et son frère. Alayna ne voulait pas venir au départ car Ethan avait encore deux jours de cours, mais ça lui fera le plus grand bien pour s'aérer et mettre ses idées au clair. De plus, Monsieur James a été adorable de lui accorder ces deux jours, Susan y est pour quelque chose c'est certain.

Il nous reste encore deux heures avant d'arriver à destination. Alayna est affalée à l'arrière et a dormi la plupart du temps depuis que nous sommes parti. Léo est parfaitement concentré sur la route et moi j'émerge lentement d'une petite sieste. Lorsque je le regarde, il a les lèvres pincées en un sourire. Sa main vient attraper la mienne alors qu'il se concentre à nouveau sur la route.

— Tu as bien dormi bébé ?

— Hum oui ça fait du bien après cette courte de nuit...

— Je me demande qui a bien pu t'obliger à te coucher si tard et pour quelle raison !

Il a son sourire en coin qui me fait craquer et je lui donne un petit coup de coude en gloussant.

— Toujours le même homme qui hante mes pensées toutes les nuits !

— Il en a de la chance celui-là.

Je souris en enlaçant ses doigts et je regarde par la fenêtre. Le voyage est long, je n'ai pas l'habitude.

Nous finissons par arriver à Cannes. La vue est saisissante. Je suis à la mer ! Je ne me souviens plus la dernière fois où j'y suis allée. Ça devait être avec Libby, mais ça fait déjà trop longtemps. Les palmiers, la mer, le soleil, le paradis. Nous passons dans une petite ruelle et au bout il y a une immense maison. Elle est typique des maisons que j'ai observées jusqu'à maintenant sur la route. Nous passons le portail d'entrée et le jardin est aussi sublime que la maison. Je n'imagine même pas le terrain à l'arrière.

Il se gare juste derrière Julia et nous descendons de la voiture après avoir réveillée Alayna. J'étire mes jambes qui sont douloureuses. Je regarde autour, c'est paradisiaque. J'entends Alayna siffler derrière.

— Eh beh dis donc, les Martinez ne font pas les choses à moitié ! J'aurais déménagé ici depuis longtemps moi purée.

— J'étais tenté à un moment donné, mais le boulot est à Paris.

— J'aurais tout lâché !

Elle rit en attrapant son sac. Je souris et je vais prendre le mien également. C'est vrai que l'on s'y plairait bien ici. Léo pose sa main dans mon dos et nous rejoignons Julia, son compagnon et Thomas qui a l'air complètement exténué.

Léo me lâche pour aller le rejoindre. Il passe son bras sur ses épaules, mais je n'entends pas ce qu'ils se disent. Il lui prend son sac des mains et je rentre après eux. Alayna me tire par le bras et s'approche de moi puis elle chuchote.

— Thomas ne va pas bien ?

— Je pense qu'il a un bon coup de fatigue.

— L'avantage c'est que l'on a un médecin avec nous. Et une infirmière !

Elle rit et je lève les yeux en souriant avant d'observer la maison. Léo a disparu je ne sais où. Julia se tourne vers nous.

— Alayna, je vais te montrer ta chambre. Léo arrive tout de suite Kaithy.

— D'accord merci.

Je lui souris et elle emmène Alayna avec elle. Je marche dans le salon, qui est ouvert sur une merveilleuse cuisine et la grande baie vitrée du fond donne vue sur le jardin. Au loin, je peux apercevoir des palmiers, des hamacs, on dirait même un petit terrain de football avec deux petites cages de chaque côté. Peut-être quand Léo était enfant. Puis, il y a une terrasse avec des transats et une superbe piscine creusée. Cette maison est parfaite pour une famille.

Léo me fait sursauter en m'appelant. Je me tourne vers lui, il a plutôt l'air inquiet. Je passe mes mains sur son torse, lissant son tee-shirt blanc et lève les yeux vers lui, ses mains se posent sur mes bras.

— Ça va Léo ? Thomas va bien ?

Il fronce les sourcils.

— Il est monté se reposer... Il n'a pas dû assez dormir.

Son visage est toujours aussi inquiet, mais je décide de ne pas l'interroger plus que ça et je le prends dans mes bras tout en déposant un baiser sur ses lèvres.

— Viens, je vais te montrer notre chambre.

Il me prend par la main et je le suis en tenant mon sac. Nous montons deux étages et il m'emmène jusqu'à la chambre. Elle est très spacieuse et à l'inverse de sa maison à Paris, cette pièce n'est pas du tout froide, elle est très chaleureuse comme le reste de la villa. Il me montre la salle de bain privée, puis il ouvre la porte-fenêtre qui donne sur le balcon et me prend par la main pour sortir.

Nous avons une vue sur le jardin, mais surtout au loin, la mer. Je m'appuie à la rambarde en observant ce paysage sublime en souriant bêtement. Je sens sa main caresser ma nuque.

— C'est magnifique ici Léo...

Il sourit timidement en replaçant une mèche de mes cheveux, ses doigts effleurant ma joue puis il vient poser délicatement ses lèvres contre les miennes sans dire un mot. Je lui rends son baiser avant de poser ma tête contre son torse, il enfouit son nez dans mes cheveux et nous regardons tous les deux l'horizon. Puis il finit par parler.

— Ça faisait tellement longtemps que je n'étais pas venu ici... Chaque année ma sœur m'en voulait de ne pas les accompagner pendant les vacances. J'y viens uniquement pour me rendre au cimetière. Julia et Thomas viennent tous les étés.

Je relève la tête vers lui, il est triste et ça me fend le cœur.

— Ça doit être difficile pour toi de revenir ici...

— Je me suis défilé tant d'années auprès d'eux... Je ne serais pas venu sans toi.

— Il faut affronter ça, surtout que tu n'as que des bons moments à passer avec eux, c'est important... Et je serais toujours là pour toi.

Il me regarde dans les yeux et étire un petit sourire de remerciement avant de me serrer dans ses bras et je fixe de nouveau l'horizon.

Mon pauvre Léo. Il s'est confié de lui-même à moi, c'est extraordinaire. Je ne dois plus lui tirer les vers du nez. Enfin peut-être pour d'autres choses. Mais je suis contente qu'il partage son état d'esprit avec moi.

— Tu m'emmèneras à la plage demain Léo ? J'ai hâte d'y aller !

— Tu n'y as jamais été ?

— Une fois, mais il y a tellement longtemps. C'était avec Libby et sa mère, on devait avoir quinze ans à peine.

— Je t'emmènerais où tu veux bébé. Mais je ne suis pas sûr d'aimer que les autres hommes te voient à moitié nue.

Je ris en le frappant gentiment.

— Je ne serais pas nue non mais !

— Non, mais tu montreras déjà trop de ce qui m'appartient.

— Qui vous a dit que je vous appartenais, Monsieur Martinez ?

— Moi. Tu es à moi et rien qu'à moi. Fin de la discussion.

Il me fait taire par un baiser et je ne peux m'empêcher de rire. Bien sûr que je suis à lui, entièrement à lui, trop à lui ? Non pas trop. Je suis à lui tout entière et je ne veux être à personne d'autre.

Nous décidons de rejoindre les autres qui sont tous installés sur la terrasse avec l'apéro déjà prêt. Alayna discute avec Julia et Jérôme est dans son coin, pas très bavard. Je ne le connais pas, mais il a l'air un petit peu coincé on dirait. Léo me montre un fauteuil afin que j'y prenne place et il me glisse à l'oreille qu'il revient avant de rentrer. Julia me sert un verre de jus et je la remercie d'un sourire. Je bois une gorgée.

— Alors comment trouves-tu l'endroit Kaithy ?

— C'est tout simplement paradisiaque. Ça change tellement de Paris.

— Oh ça oui ! J'adore venir ici... Et les alentours sont sublimes. Alayna m'a dit que vous n'aviez pas encore vos robes pour le Bal. On pourra se faire une virée shopping toutes les trois si tu veux.

— Oh oui pourquoi pas. Je crois que Léo voulait nous accompagner.

— Ouh la ça m'étonnerait de lui ! Il déteste ça, à chaque fois que je lui demande de venir avec moi, il passe la journée à râler !

Je me rappelle brièvement l'épisode dans les cabines d'essayage où j'ai cru que c'était sa petite amie, et en effet il râlait. Sa voix me fait légèrement sursauter.

— J'ai en effet envie de l'aider à choisir sa tenue et je ne râlerais pas, promis.

Il sourit en s'asseyant sur l'accoudoir de mon fauteuil après s'être servi un verre.

— Ouais tu ne vas pas tenir trente minutes !

— Kaithlyn n'aime pas les boutiques donc je doute que l'on y passe des heures.

Julia me regarde horrifier et Alayna rit. Elles s'entendraient à la perfection ces deux-là. Alayna ne sait pas comment il est possible de ne pas aimer faire du shopping. En fait, j'aime ça, mais je sais ce que je veux et je ne traîne pas à regarder toutes les boutiques. Je vais exactement où je veux et en moins d'une heure c'est réglé.

Nous poursuivons la discussion sur ce que nous devons absolument faire ici et Julia parle de l'hôtel Martinez. Et je ne sais pas si c'était le sujet à aborder ce soir. Je vois la main de Léo se crisper légèrement et il pince ses lèvres l'une contre l'autre.

— Laisse-moi déjà intégrer le fait que je sois revenu ici et après j'irais me présenter à cet hôtel comme le fier héritier de ma mère des années après.

— Au moins maman t'as tout légué à toi... Nous on n'a pas grand-chose.

— Nous n'avons pas encore été voir l'avocat pour savoir s'il y avait encore des choses cachées Julia. Mais cette maison c'est la tienne je te rappelle. Et tu as aussi eu celle de Paris que tu as décidé de vendre. Je n'ai pas décidé de devenir patron du jour au lendemain d'une boîte que je ne connais pas.

— Les maisons c'étaient à Papa, Léo.

Léo parle durement et je n'ai pas pu m'empêcher de venir caresser son dos pour tenter de l'apaiser. Comment l'oncle de Léo a pu dissimuler l'entreprise de sa mère alors que Julia a hérité de façon conventionnelle ? Est-ce parce que les parents de Léo n'étaient pas mariés ? Je ne comprends rien à tout cela et il ne vaut mieux pas que je cherche à savoir. L'Hôtel Martinez lui appartient, bon sang, à combien s'estime sa nouvelle fortune ? Ça me fait un peu peur.

Jérôme s'attelle au barbecue. La maison était déjà approvisionnée, ils ont du tout prévoir. Le contrôle est le maître mot chez les Martinez. Léo s'échappe de nouveau, je le regarde partir et Alayna m'interpelle.

— Ça va Léo ? Il a l'air préoccupé.

— Je ne sais pas, il ne m'a rien dit.. Je pense qu'il va s'assurer que son frère va bien.

Alayna ronge son ongle et elle est aussi inquiète pour lui j'ai l'impression. Julia s'est également éclipsée et nous restons avec Jérôme qui n'est pas l'homme le plus bavard du monde.

Nous décidons de mettre la table pendant ce temps. Je mets un bon moment avant de trouver tous les couverts. Avant de ressortir, je perçois les brides d'une conversation entre Léo et sa sœur.

— Emmène-le aux urgences, il ne va pas bien.

— Non pas ici. Ils ne connaissent pas son dossier.

— Je lui avais dit de ne pas venir avec nous, mais il a insisté...

— Ah parce que tu étais au courant qu'il était malade et tu n'as rien fait !

— Il voulait tellement venir. Il pense toujours que...

— Oui on le pense tous Julia. Et ce n'est pas en le sortant de la maison à tout va, qu'on va le protéger. Il est fragile.

— Je sais... On l'emmène aux urgences s'il te plaît...

Je les entends revenir et je disparais rapidement dans le jardin. Qu'est-ce qui peut bien arriver à Thomas ? Il a peut-être juste attraper un virus, ce n'est pas si grave... On dirait qu'il parle d'un enfant de dix ans. Et puis je me rappelle. La leucémie de Thomas. Mais Léo m'a dit qu'il était en rémission. Je ne comprends plus rien et lorsque je regarde mon Léo, il a ses sourcils froncés, sa mâchoire crispée. Il a l'air énervé et je sens que je ne vais pas devoir l'embêter.

***

Le repas se termine et je ne peux que dire, enfin. L'ambiance a été un peu lourde, du moins pour moi car Léo m'a très peu parlé. Il est très préoccupé, et moi pareil. Tout ce qui le touche, me touche. Je me lève pour aider à débarrasser et Léo m'oblige à me rasseoir en me tirant par la main. Je le regarde sans trop comprendre. Il me serre la main, mais ne me regarde pas.

— Viens avec moi, j'ai besoin de toi.

J'acquiesce en me levant avec lui sans lui lâcher la main et je le suis à l'intérieur de la maison, nous montons au deuxième étage.

Sans que je ne m'en rende compte, il m'attire dans ses bras, ses lèvres trouvent les miennes et sa langue s'insinue dans ma bouche. Il m'embrasse d'une telle passion que ça en est déroutant et en liaison directe avec mon bas ventre. Il me plaque contre le mur, son corps écrasant le mien et ses mains trouvent rapidement le dessous de ma robe, qu'il remonte sur mes hanches et je sens son érection contre mon bas ventre. Cet homme m'excite tellement et me met dans tous mes états. Était-ce cela son besoin dont il m'a parlé ?

Un souvenir me parvient. Le soir où il a découvert les magouilles de son oncle et où, complètement bourré, il voulait faire l'amour, ou plutôt baiser, et qu'il m'a sorti qu'il en avait besoin. À plusieurs reprises Léo m'a fait comprendre ce besoin, ce mécanisme de défense lorsqu'il n'arrive pas à assimiler les émotions qu'il ressent. Et à ce moment même c'est de ce besoin dont il parle. Est-il en colère, triste, anxieux ? Que cherche-t-il à éviter ?

Il me fait revenir sur terre lorsque je le sens entrer en moi, sans aucun préliminaire. Je m'accroche à lui alors qu'il effectue des mouvements rapides et bestiaux. Notre baiser étouffe nos gémissements, encore heureux. Rapidement, je tombe dans un orgasme fulgurant avec mon Léo, me perdant dans ses bras et lui dans les miens. Son visage s'écrase dans mon cou et il reprend son souffle. Je reprends également le mien et récupère mes esprits. Ça c'est passé tellement vite que je n'arrive plus à me souvenir de toutes les sensations. Juste que c'était bon, beaucoup trop. Encore différent des fois passées.

Ses lèvres trouvent de nouveau les miennes et il m'embrasse cette fois beaucoup plus tendrement, et plus amoureusement, tellement différemment des minutes passées. Il prend soin de me rhabiller et j'entends la fermeture de sa braguette. Je l'observe lorsqu'il s'écarte de moi et je ne peux m'empêcher de passer mes mains sur son visage qui est de nouveau plus détendu, moins tiré. Il appuie sa joue contre ma main et un soupir s'échappe de ses lèvres. Mon pauvre Léo.

Je remets de l'ordre dans ses cheveux, même si avec la coupe d'après-baise il est littéralement à croquer. Son regard est triste tout d'un coup.

— Je... Je suis désolé Kaithlyn.

— De quoi donc Léo ?

Je garde son visage entre mes mains.

— D'avoir fait ça... Comme ça. Je ne me suis pas contrôlé. Je sais que tu n'aime pas trop... Je suis désolé...

Il ferme les yeux.

— Tu n'as pas à t'excuser. Je comprends, du moins j'essaie et si toi ça te fais du bien, moi aussi. Je n'aime pas quand tu es en colère et que tu me stresses comme la dernière fois. Mais là c'était différent, je l'ai ressenti.

— Je n'aime pas ça... Cette sensation après... J'ai l'impression de t'utiliser comme les autres...

— Non Léo. Pas comme les autres. Tu ne m'utilises pas. Je suis là pour t'aider et si pour ça il faut qu'on baise contre le mur dans un couloir et bien... ça ne me dérange pas. C'était plutôt agréable. Mais pas quand tu es en colère.

Il rouvre ses yeux.

— Je t'aime tu sais...

Il me regarde avec un air d'enfant b... Je chasse cette image du petit Léo de ma tête et je le prends dans mes bras pour l'embrasser de tout mon amour.

— Maintenant est-ce que tu vas me dire ce qu'il se passe ?

Il soupire doucement et me prend par la main.

Nous allons nous asseoir sur un canapé qui est installé dans le hall à l'étage et il lâche ma main pour la passer dans ses cheveux.

— Tu as dû le remarquer, Thomas n'est pas au top de sa forme depuis que l'on est arrivé.

— Il a peut-être attrapé un petit virus avant de partir.

— Il n'y a pas de petit virus pour Thomas. Chaque fois qu'il est malade c'est le branle-bas de combat. Et chaque virus peut entraîner l'irrémédiable. Thomas a cent fois moins de défense immunitaire que nous par certain moment. C'est régulier car il a des injections pour stimuler la production des leucocytes tous les mois, mais il est sorti dans la semaine et a dû se chopper je ne sais quelle connerie.

— Pourquoi tu ne l'emmènes pas aux urgences ?

— Être en contact avec des personnes malades aggravent son cas comme la dernière fois où il a été hospitalisé en réanimation pour une septicémie. Et en plus, ils ne le connaissent pas ici car si jamais...

— Si jamais quoi Léo ?

— Je n'en sais rien. Si jamais parmi les analyses on découvre à nouveau un cancer, ça va le tuer... Il a vingt-trois ans, c'est un gamin il a toute sa vie devant lui et tout ça est en train de la lui gâcher. Quelle putain de vie.

Et je vois Léo se décomposer sous mes yeux. J'ai la gorge nouée, les larmes me montent aux yeux en le voyant fondre en larmes, sa tête soutenue par ses mains appuyées sur ses cuisses. Je crois ne jamais l'avoir vu pleurer, mis à part lorsque je me suis réveillée de mon coma après mon accident, où j'ai vu ses yeux humides, mais ce n'était pas ça. Là, il relâche toute la pression qui pèse au-dessus de lui depuis tant d'années.

Mes larmes coulent avec les siennes sans le vouloir. Je défais ses bras de sa tête et l'attire dans les miens. Je l'enlace de la façon la plus rassurante possible et il pleure contre mon épaule. Il ne doit même pas savoir ce qui lui arrive mon beau docteur Sans Sentiment, soi-disant. Cet homme ne doit pas s'autoriser à pleurer, ce n'est pas l'attitude de quelqu'un qui pleure souvent, comme moi, par exemple. Il pleure comme un enfant. Un enfant a qui on a enlevé toute vie au décès de ses parents et qui ne vit que pour sa sœur et son frère depuis qu'il a sept ans.

Je n'ai jamais vu Léo ainsi et depuis cette seconde j'ai l'impression de le connaître réellement. La tristesse de l'instant n'a pas de mot, la haine que voue Léo à cette maladie n'en n'a pas non plus. Mais je comprends pourquoi il cherche tant à trouver une façon de battre le cancer.

Il se calme dans mes bras qui le bercent délicatement. Lorsque ses sanglots se taisent, il se redresse et me tourne un peu le dos avant de s'éclipser dans la chambre, comme s'il avait honte. Je ne bouge pas de là, lui laissant le temps de remettre ses émotions en place, de les analyser et de les comprendre si possible. J'essuie mes yeux en soufflant et l'attends patiemment. Il m'a dit tout cela, mais je ne sais toujours pas pourquoi il a besoin de moi.

Il revient deux minutes plus tard, ses cheveux sont trempés et son visage rafraîchit. Il s'assoit et reprend comme si rien ne s'était passé.

— Donc... Là il est un peu tard, mais demain matin je vais passer à l'hôpital du coin et prendre ce qu'il faut. Est-ce que si ça ne te dérange pas de lui faire sa prise de sang, histoire que je puisse le mettre sous antibiotique dès que j'ai les résultats ? S'il te plaît.

— Ce n'est pas trop dur d'être son médecin Léo ?

— Je ne le suis que quand c'est réellement nécessaire. Et au moins je sais qu'il est entre de bonnes mains. Alors ?

— Bien sûr Léo, il n'y a pas de soucis...

— Merci.

Il soupire de soulagement avant de passer son bras autour de mes épaules et de m'embrasser la tempe. Oh j'ai mal à la tête avec tout ça. Lorsque j'ai rencontré Léo je pensais que sa vie était tellement simple. En réalité c'est juste l'apparence qu'il donne à tout le monde. Une fois qu'on le connaît un peu plus, on peut apercevoir les failles de cet homme brisé.

Léo me dit qu'il va dire bonne nuit à Thomas tandis que moi je vais à notre chambre pour défaire ma valise et prendre mes affaires pour cette nuit avant d'aller dans la salle de bain.

Je prends une petite douche rapide avant d'enfiler des sous-vêtements propres et d'aller me blottir sous la couette. Je consulte rapidement mes messages et mes notifications. Léo apparaît finalement dans la chambre et fait de même avant de me rejoindre au lit. Il consulte son iPhone allongé.

Je lui laisse un peu de temps avant de poser le mien et de le coller. Je lui tire délicatement son bras que je passe sous ma tête afin de me caler contre lui. Il m'enveloppe alors que je pose ma tête à l'emplacement de son cœur, m'endormant sous ses pulsations qui s'accélèrent par moment.

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