Chapitre 32 - Kaithlyn

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Jeudi 26 novembre 2015

Il est dix-huit heures et je ne sais toujours pas quoi mettre. Je suis en sous-vêtements au pied du lit à regarder deux robes. L'une est longue, mais je trouve qu'elle fait beaucoup trop cérémonieux et l'autre est plus courte, elle me correspond un peu plus, elle est basique de couleur bleue, mais ma mère va trouver quelque chose à dire. Ou elle sera trop courte, ou trop décolletée ou pas assez pour l'occasion. Enfin bref ma mère. Alors va pour la bleue avec une paire de collants, je n'aurais pas froid.

J'observe Léo en boxer, juste avec sa chemise même pas attachée, qui déambule dans la chambre d'hôtel au téléphone. On n'a pas arrêté de l'embêter aujourd'hui et toujours pour des choses inutiles. Il a tout de même réussi à avoir Thomas au téléphone qui lui a répété ce qu'il avait dit à Alayna et je le crois sincère. Il a intérêt à l'être de toute manière, sinon je l'étripe.

J'ai envie de le croquer, mais non je dois résister où nous serons en retard. Mais je croise son regard et je sais qu'il veut la même chose que moi c'est évidemment. Je mords ma lèvre inférieure en lui faisant « non » de mon doigt et il sourit en levant les yeux au ciel. Je souris en prenant ma robe pour l'enfiler.

— Bon je vous laisse, je suis un peu occupé ... Oui c'est ça au revoir.

Et il raccroche en venant m'aider avec la fermeture de ma robe puis il arrange mes cheveux sur mon dos en embrassant mon épaule.

— Merci mon amour.

Il passe son nez dans mon cou et ses mains sur mon ventre.

— Hum tu sens bon...

— Léo ne commence pas, nous allons être en retard et en plus tu n'es même pas prêt.

— Hum il ne fallait pas m'exciter tout à l'heure.

— Je n'ai rien fait ! C'est toi qui te balades en tenue légère.

Il rit et me retourne vers lui pour m'embrasser. J'intercepte ses mains qui menaçaient de se balader sur mon corps et je l'entends grogner contre mes lèvres. Je souris en lui offrant des petits baisers.

— Kaithlyn...

— On a dit non Léo. En rentrant, si l'on n'a pas trop mangé.

— Trop ou pas, on éliminera quand même.

Je ris en secouant la tête et j'embrasse ses lèvres avant d'aller me maquiller.

En deux minutes top chrono, il a enfilé son costard, s'est chaussé et s'est coiffé. Il s'est réellement coiffé ce soir, il les a dompté avec un peu de gel, mais ses petites ondulations sont toujours là. Je souris en le regardant.

— Je ne pourrais pas te tirer les cheveux sans avoir du gel partout ! Il rit.

— C'est du gel qui ne colle pas bébé, tu pourras leur faire tout ce que tu veux.

Il glisse sa main sur le bas de mon dos en embrassant ma joue et je souris en venant arranger le col de sa chemise qu'il a laissée ouverte de façon très élégante.

— Tu crois que j'aurais dû tout raser ?

Je souris en passant mon doigt sur sa barbe taillée à la perfection.

— Même pas en rêve...

— Allez bébé, c'est l'heure. Sinon ta mère ne va pas être contente.

— Si déjà elle l'est, ce serait cool.

Je souris en remerciant Léo qui m'aide à mettre ma veste. Je prends ma pochette et sors de la chambre en le prenant par le bras pour rejoindre notre taxi qui nous attend en bas.

Nous arrivons devant la maison, et j'angoisse légèrement. Comment va se passer cette soirée ? La dernière a été une réelle catastrophe sans même qu'elle n'ait commencé. Mais je viens déjà à contre-cœur alors ça va être difficile de lui parler, de la côtoyer après ce qu'elle a fait. Je sonne à la porte.

— Tu es en train de me broyer la main bébé.

Je sursaute doucement en desserrant sa main.

— Oh pardon.

Je ne m'en rendais même pas compte que mon stress se voyait. Il serre doucement ma main et embrasse ma tempe en m'assurant que tout va bien se passer.

J'acquiesce lorsque la porte s'ouvre. Mon père, très élégant, nous sourit et nous invite à entrer. Je l'embrasse et il serre la main de Léo.

— Joyeux Thanksgiving Papa.

— À vous aussi. Vous allez bien tous les deux ?

Léo affirme et mon père nous prend nos manteaux et nous invite au salon. Je sens la main de Léo dans mon dos qui me rassure juste par son contact. Alayna se lève rapidement en nous voyant, elle était entourée d'Alex et sa mère. Elle m'enlace en chuchotant.

— Heureusement que vous êtes arrivés ! Salut Martinez.

Elle sourit et va l'embrasser également. Il sourit avant de me suivre pour aller saluer Alex et sa mère. Sa mère me sourit et je ne saurais dire s'il est faux ou non étant donné qu'elle est une aussi grosse commère que ma mère.

— Ça fait plaisir de vous revoir par ici. Ta mère pensait que tu ne viendrais pas.

— C'est Thanksgiving tout de même.

Je souris de la même façon à son sourire et mon père a déjà attrapé Léo près du bar. Je rejoins Alayna et caresse son dos.

— Pas trop dur d'être là sans Thomas ?

— Un peu... Mais ce n'est pas grave. Il doit travailler.

— Toi par contre quitter la fac pour la fin de semaine pas de soucis ?

Elle soupire en souriant.

— Je suis saoulée de ce que j'y fais, c'est bon. Je veux faire une formation courte, maximum un an et basta. J'ai envie de travailler pas de faire dix ans d'études.

— Si tu en es sûre, c'est le principal.

Je souris en caressant son bras et la voix de ma mère nous interrompt.

— Bonsoir Kaithy.

— Bonsoir Maman.

Je vais l'embrasser poliment avant de lui demander si elle a besoin d'aide en cuisine sachant bien qu'elle va répondre non, car elle veut absolument tout diriger. Je me souviens il y a peu, l'année dernière ou celle d'avant je ne sais plus, elle repassait systématiquement derrière moi pour vérifier et recommencer parfois. Alors c'est uniquement par politesse et comme prévu...

— Non merci ne t'en fais pas. Tu vas bien ?

— Très bien.

J'ai envie de lui dire que ce n'est que maintenant qu'elle s'inquiète. Elle ignore que j'ai fait une fausse couche et de toute manière, elle en a sûrement rien à faire comme mon kidnapping ou mon accident il y a quelques mois.

Lorsque Léo nous voit, il vient à sa rencontre pour lui dire bonsoir, mais il ne s'avance pas, volontairement, et ma mère respecte cette distance. Elle nous regarde à tour de rôle.

— Je suis contente que vous soyez venus partager ce dîner avec nous.

Je hoche la tête en souriant de façon brève puis elle s'éclaircit la voix et nous invite à passer dans la salle à manger pour dîner. Mon père insiste pour que Léo soit à ses côtés et je prends place aux côtés de Léo. La table est joliment décorée comme d'habitude.

Rapidement, ma mère vient poser la dinde et son accompagnement sur la table. Pas d'entrée car nous serons assez bien rempli uniquement avec ça. Ma mère reste debout.

— J'aimerais vous remercier d'être tous autour de ce repas, ce soir. J'espère que vous apprécierez le dîner. Bon appétit à tous.

Je la regarde puis je tourne rapidement la tête vers mon père qui s'apprête à couper la dinde. Ma mère sert tout le monde puis nous nous mettons à dîner. La dinde est délicieuse comme d'habitude. Léo est en grande conversation avec mon père sur l'entreprise, au moins ils s'entendent très bien. Alayna me regarde en souriant et je lui rends son sourire.

— Je crois que je vais me lancer en esthétique, Kaithy.

— Ça ne m'étonne pas du tout tiens ! Ça te conviendra beaucoup plus que ce que tu faisais.

Elle sourit et j'espère qu'elle a trouvé sa voie, enfin. Ma mère nous interrompt.

— Alayna tu as encore arrêté l'université ?

On se tourne toutes les deux vers elle.

— Euh... Pas encore maman. Mais ça ne me plaît vraiment pas.

— Alayna ! Tu ne sais jamais ce que tu veux ! Tu as dix-huit ans et tu as déjà changé deux fois cette année. Ce n'est pas sérieux. Et esthétique, tu crois que ça paye ça ?

— Je ne fais pas ça pour l'argent maman mais parce que ça me plaît.

— Si on faisait ce qu'il nous plaisait, on...

— Stop !

Mon père hausse la voix avant de reprendre plus doucement.

— S'il vous plaît ce n'est pas du tout le moment de se disputer.

Elles se regardent en acquiesçant et je jette un coup d'œil à Léo qui me sourit tendrement avant de se retourner vers mon père qui lui parle.

Je termine mon assiette et je ne sais pas comment je vais avaler le dessert. Je bois une gorgée d'eau et j'écoute la conversation de Léo et Papa. Et ils se mettent à parler de l'hôpital.

— Alors comment avance les travaux ?

— Très bien. Il sera ouvert pour janvier. J'ai déjà beaucoup d'enfants pour ma recherche là-bas.

— C'est fou le nombre d'enfants atteint de cette fichue maladie.

— Vous n'imaginez même pas.

— Une fois installé dans le sud de la France, vous penserez à me faire des petits enfants ?

Ma mère a vraiment dit ça ? Premièrement elle ne nous voulait pas ensemble, et là elle veut des petits enfants immédiatement ? Et deuxièmement... C'est la phrase qui fait mal. Il y a comme un grand malaise dans la pièce car ni moi ni Léo ne répondons dans les secondes qui suivent. Mais ma mère renchérit.

— Bah oui il est temps, tu devrais déjà être enceinte ma chérie. Moi, le mois suivant le mariage j'étais enceinte de toi. Le temps passe vite et normalement ça se passe ainsi, je déglutis.

— Oui, désolée maman de ne pas être autant dans les traditions de ta chère famille. Excusez-moi.

Je pose ma serviette sur la table en me levant, je sens la main de Léo sur ma cuisse, mais je n'y fais pas attention. Je sors de la pièce et entends juste la voix de Léo.

— Vous avez le don pour toujours gâcher une soirée.

Je monte rapidement dans mon ancienne chambre, sachant très bien que Léo va m'y retrouver. Je referme la porte derrière moi et inspecte ma chambre. Il y a des cartons dans un coin et je remarque que quelques-unes de mes affaires sont à l'intérieur. Ce n'est plus ma chambre pour très longtemps, j'ai l'impression.

Je m'assois au bord du lit en retirant mes escarpins et je soupire. Pourquoi l'histoire d'un bébé revient toujours sur le tapis à un moment ou à un autre ? Tout le monde est obsédé par les bébés j'ai l'impression. La porte s'ouvre lentement et je relève ma tête vers Léo.

— Je savais bien que je te trouverais là.

Il me sourit doucement avant de venir s'asseoir à mes côtés et je le regarde. Il passe ses doigts dans mes cheveux avant de passer son bras autour de mes épaules. J'appuie ma tête sur son épaule en soupirant tandis qu'il embrasse ma tête.

— N'écoute pas ta mère... Elle a le don pour gâcher une soirée.

— À l'heure qu'il est, j'aurais pu avoir un gros ventre et on serait sur le point d'avoir un bébé... Ça fait juste encore un peu mal. Comme si elle était déçue que je ne sois pas encore enceinte.

— Ne penses pas à ça bébé, ce n'est pas la meilleure façon de passer au-dessus.

Je me redresse pour le regarder et passe ma main sur sa cuisse.

— Tu crois que l'on y arrivera Léo ? Réponds-moi sincèrement. Ne me dis pas ce que j'aimerais entendre.

Il se tourne vers moi en posant un genou sur mon lit et me prend le visage entre ses mains. Il fronce légèrement ses sourcils et lâche un soupir.

— Kaithlyn... Je me répète encore et je le répéterais autant de le fois qu'il est nécessaire. J'y crois. J'y crois aussi fort que... Je n'en sais rien, mais j'y crois. Je n'ai jamais cru autant à une chose qu'à celle-là. Crois-moi... Mais si toi tu n'y crois pas bébé, ça ne marchera jamais...

— Si j'y crois mon amour... Mais parfois c'est si dur quand les autres te font ce genre de remarque.

— On est encore jeunes Kaithlyn.

— Je n'attendrais pas dix ans pour avoir un enfant Léo... C'est là maintenant. Je...

Il se jette sur mes lèvres pour m'embrasser et je m'accroche à ses bras en basculant en arrière sous l'effet de surprise. Il en profite pour s'allonger sur moi, sa main relève ma jambe contre son côté et elle remonte jusqu'au bord de mon bas avant de glisser sur ma peau nue.

Ses doigts me brûlent... Et ils m'excitent, mais ce n'est surtout pas le moment de faire l'amour, ici dans ma chambre alors que tout le monde est en bas. Mais le problème avec Léo c'est que... C'est impossible de lui dire non. Et je n'en ai même pas envie, c'est juste tout simplement impossible de lui dire non. Mon corps et mon esprit ne l'accepteraient pas... Je le désire à chaque seconde. Mais je tente une riposte en repoussant son visage.

— Léo... On ne...

Il embrasse mon cou et je soupire.

— Peut pas faire...

Il me mordille l'oreille et ma respiration s'accélère alors qu'il pousse ses hanches contre les miennes et je soupire son prénom.

— Pourquoi donc ?

— Et bien d'abord...

Il continue à m'embrasser derrière l'oreille, dans le cou et jusque dans le décolleté de ma robe en la remontant sur mes hanches, laissant apparaître mes bas. Je de toute part, poussant instinctivement mon bassin contre son érection.

Il se redresse pour retirer sa chemise et il me regarde avec tout le désir et l'amour possible dans ses yeux et je n'ai plus d'argument. Je n'en avais déjà aucun à la base à vrai dire. Il remonte à mes lèvres pour m'embrasser et je m'empresse de détacher sa ceinture et son pantalon en le baissant sur ses cuisses, emmenant le boxer avec. Il replie ma jambe en tenant ma cuisse et détache lentement ses lèvres des miennes en restant très proche.

— Crois-y Kaithlyn...

Et sur ses mots, je me crispe autour de lui en le sentant entrer en moi et très vite, il m'emmène voyager très loin.

***

Léo s'affale à mes côtés essoufflé en remontant son boxer et son pantalon et je ne sais plus où je suis. Je respire fortement les mains sur mon ventre, calmant ma respiration. Est-ce que l'on me croirait si je disais que chaque fois que l'on fait l'amour c'est différent de la dernière fois ? Je baisse ma robe et me tourne pour m'appuyer sur son torse et je souris en le regardant. Il sourit à en montrer ses dents et ses doigts glissent dans mes cheveux. Je me penche pour embrasser son torse dans l'ouverture de sa chemise avant d'y poser ma tête et de regarder par la fenêtre. J'ai l'impression d'y voir des flocons, je me redresse et ça se confirme.

— Il neige Léo...

Il se redresse en venant passer sa main sur ma joue et il me tourne la tête vers lui pour m'embrasser tendrement. Tel un baiser de cinéma.

— Je t'aime Kaithlyn...

— Je t'aime aussi mon amour.

Je rouvre les yeux doucement, tombant face aux siens qui sont foncés par l'obscurité, mais j'en vois toute leur sincérité. Si seulement toute la magie de l'instant pouvait nous donner un petit coup de pouce...

Je me penche pour embrasser doucement ses lèvres du bout des miennes.

— On va peut-être redescendre Léo... Ils vont se demander ce que l'on fait.

— Ils n'auront même pas eu le temps de voir notre absence, je suis sûr.

— Tu y crois toi.

Je ris et il me regarde sérieusement.

— Quand tu ris, j'ai envie de te faire l'amour, encore et encore.

J'explose de rire en me levant.

— On ne serait pas sorti de là mon chéri !

— Et j'ai l'impression d'être le roi du monde quand c'est grâce à moi.

— Mégalo Monsieur Martinez, c'est bien connu !

Je souris en embrassant sa tête lorsqu'il s'assoit au bord du lit et je me rhabille, récupérant mes chaussures. Qu'est-ce qu'il peut dire de belles choses parfois... Enfin non, c'est très régulièrement qu'il me dit de belles choses.

Nous descendons main dans la main à la salle à manger où tout le monde est en grande conversation. J'ai envie de partir et de passer cette fin de soirée uniquement avec lui. Ma mère pose le café à table et je croise son regard, quelle détourne rapidement. Je me rassois et remarque qu'Alex et sa mère sont partis, je me tourne vers mon père.

— Ils sont passés où ?

— Euh... Ils ont dû partir.

Peu m'importe, de toute manière je ne comprenais déjà pas pourquoi nous les avions invités.

Je prends ma tasse alors que ma mère retourne dans la cuisine, elle a l'air légèrement bouleversée, mais j'ignore pourquoi. Je bois une gorgée avant de me tourner vers mon père.

— Qu'est-ce qu'elle a maman ? Ils sont partis et ce n'est plus la même.

Mon père frotte son menton mal à l'aise.

— Nous avons appris ce qui t'étais arrivé ma chérie...

— Qu'est-ce qui m'est arrivée ?

— Le bébé... Alayna nous a raconté.

Je me tourne vers elle et je suis sûre que je pourrais la tuer d'un regard. Pourquoi elle a été leur dire ça ? Ils n'avaient pas besoin de le savoir, je n'avais pas spécialement envie de leur dire étant donné qu'ils ne s'intéressent jamais à ma santé ou quoi que ce soit. Elle hausse les épaules.

— Désolée Kaithy... Mais elle m'a énervée et c'est sorti tout seul, je soupire.

— Ce n'est pas grave. Il est temps qu'elle me parle.

Je me lève et Léo me prend la main, je le regarde avant de passer ma main sur sa joue pour le rassurer car je sais qu'il s'inquiète de ce que je pourrais me prendre de la part de ma mère. Je lui souris avant de le lâcher et d'aller la rejoindre en cuisine, elle pose les gâteaux sur un grand présentoir.

— Il faut que l'on parle maman.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit Kaithy ?

Je lâche un rire en levant les yeux au ciel.

— Parce que tu ne t'es jamais intéressée à moi maman. Quand j'ai eu mon accident, vous ne vous êtes même pas déplacé et à peine un coup de fil alors que déjà là j'avais fait une fausse couche. Quand j'ai été kidnappée, personne non plus à part un petit appel de papa. Tu t'en fiches de moi maman, depuis toujours... Et comme je suis dans un autre pays, tu ne prends même plus la peine de faire semblant.

— Comment tu peux dire ça ?

Elle hausse la voix en se tournant vers moi.

— C'est la vérité maman, ne me mens pas. Depuis que je me souvienne c'est comme ça... Alayna a toujours été ta préférée et tu ne te gênais pas pour le montrer. Souviens-toi lors du troisième ou quatrième Noël d'Alayna. Je ne t'avais demandé qu'une seule chose, la maison de Barbie et à qui tu l'as donné ? Alors que ce n'était même pas de son âge. Tu as prétexté que ce n'était pas du mien et tu m'as donné un livre. Alayna était remplie de cadeaux et moi j'ai eu un livre, maman... Et c'était toujours comme ça. Chaque Noël, chaque anniversaire. Alayna avait toujours le droit à son gâteau préféré... Et moi à chaque fois tu te trompais et tu achetais le seul que je n'aimais pas, prétextant avoir oublié. J'ai encore pleins d'exemples si tu veux. Alors te dire que j'ai fait deux fausses couches auraient changé quoi à ta vie ? Rien.

Je croise les bras sur ma poitrine, plutôt fière d'avoir réussi à dire tout ça. Même si j'en ai tellement plus à lui dire.

Je vois ses yeux remplis de larmes et elle arrive à me faire de la peine car ma mère ne pleure jamais. Elle ne dit rien alors je secoue la tête en laissant retomber mes bras et je m'apprête à retourner au salon lorsqu'elle m'interrompt.

— J'ai aussi perdu un enfant Kaithlyn... Je sais ce que c'est. Je ne suis pas un monstre.

— Alors pourquoi te comportes-tu ainsi avec moi maman ? Explique-moi parce que là j'en ai plus que marre.

Je soupire à nouveau, elle me tourne le dos et j'ai l'impression qu'elle ne va rien me dire. Qu'est-ce qu'elle me cache ? Ça a bien trop durer et ma patience a des limites. Ou elle me le dit ou elle ne me reverra plus et ce sera définitif. Elle semble désemparée de devoir m'avouer cette chose... Mais j'attends. J'attends et je ne partirais pas sans savoir.

Les secondes sont longues avant que ma mère ne se décide à ouvrir la bouche et à me raconter son mépris pour moi.

— Tu vas me détester encore plus quand tu sauras.

— Je ne sais pas si c'est faisable ça maman. Je ne peux pas te détester. Mais je t'en veux profondément pour ce que tu as fait à Léo. Et à moi.

Elle m'invite à m'asseoir à la table de la cuisine et je prends place, elle s'assoit face à moi, mais légèrement éloignée, elle tripote son chiffon.

— Tu n'étais pas désirée Kaithlyn... Pas du tout. Nous étions jeunes et nous avons dû nous marier lorsque j'ai découvert que j'étais enceinte. C'était la honte pour ma famille s'ils apprenaient ça. Et puis à la naissance, nous avons découvert que vous étiez deux... Toi et un petit garçon. J'étais heureuse finalement car je rêvais d'avoir un petit garçon. Tout au long de ma grossesse, je m'imaginais avec un petit garçon qui prolongerait le nom de la famille. Dans ma famille, il nous fallait absolument un petit garçon, ton père avait accepté de donner le double nom. Et puis nous t'avions toi en plus alors c'était parfait.

J'avais un frère jumeau ? Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Pourquoi je ne l'ai jamais su ? Elle poursuit...

— Il s'appelait Alexander... Seulement après quelques heures de vie, il est décédé. Lorsque nous l'avons découvert vous étiez dans le même berceau, tu étais très agitée, tu hurlais. J'ai rejeté toute la faute sur toi en entrant dans une dépression sans fin... Jusqu'à la naissance d'Alayna qui a été mon rayon de soleil. Je te déteste autant que je t'aime Kaithlyn.

Je me lève totalement perdue.

— Tu es consciente que ce n'est pas de ma faute, maman ?

— Bien sûr que oui Kaithlyn, je l'ai compris aujourd'hui. J'ai fait des psychothérapies, mais ce n'est que récemment que j'ai réussi à faire ce deuil. Pardonne-moi Kaithy...

— Tu me détestes pour une faute que je n'ai pas commise, maman. Au moins maintenant je comprends pourquoi Alayna est la petite fille dont tu as toujours rêvé et pas moi... Merci beaucoup maman.

Je sors de la cuisine en la laissant assise à table et je m'appuie contre le mur du couloir un peu plus loin en lâchant un soupir. S'en est trop pour mon cerveau. Un frère décédé, la psychose de ma mère, sa haine contre moi... Tout s'éclaircit, mais je ne sais pas comment réagir. Je retourne doucement à la salle à manger et Léo vient à ma rencontre rapidement, il pose ses mains sur mes hanches et il murmure.

— Bébé... Ça va ?

J'acquiesce.

— On peut rentrer à l'hôtel ?

— Oui bien sûr.

Il embrasse mon front et va récupérer nos vestes. Mon père insiste pour que nous dormions à la maison, mais ce n'est pas la bonne solution.

Je dis au revoir à Alayna puis à mon père et Léo m'aide à mettre mon manteau avant qu'il ne dise au revoir à son tour. Je vais l'attendre dehors. Il neige, j'adore ça. Je regarde en l'air pour voir les flocons tomber et Léo me sort de ma rêverie en posant sa main dans mon dos et en embrassant ma tempe. Je tourne la tête vers lui, ses cheveux étant déjà remplis de flocons.

— On peut marcher jusqu'à l'hôtel ?

— Bien sûr ma belle.

Il resserre son écharpe et me prend la main puis nous sortons de la cours. La nuit est sublime avec la neige qui se dépose lentement dans la rue.

— Tu veux en discuter bébé ?

Je soupire en me resserrant contre lui et il me lâche la main pour enlacer mes épaules.

— Ma mère me déteste tout simplement... Depuis que je suis née.

— Elle t'a dit pourquoi ?

Je lui rapporte les propos de ma mère tout en avançant. Je sens son regard sur moi, mais je continue de regarder droit devant.

— Ce n'est pas sérieux ça ? Elle ne peut pas t'en vouloir pour une chose que tu n'as pas faite.

— Elle se fait suivre à ce qui paraît, mais au moins je sais pourquoi maintenant et ça me soulage. Je ne me prendrais plus la tête.

— Tu es sa fille, elle ne peut pas te détester Kaithlyn.

— Ah non, elle m'aime aussi, mais elle me déteste tout autant. Elle ne me voulait pas, elle voulait un petit garçon car c'était pour l'héritage blablabla. Donc si c'était moi qui était décédée elle serait beaucoup plus heureuse.

— Ne dis pas de conneries, bébé.

— C'est la vérité. Mais je l'ai toujours su alors ça fait moins mal.

Léo s'arrête et se place devant moi pour m'enlacer et il embrasse mon front en me serrant contre lui. J'enlace sa taille en me blottissant dans ses bras rassurants avant de relever la tête vers lui. Il dépose ses lèvres glacées sur les miennes venant m'embrasser en prenant mon visage dans ses mains. Il me relâche délicatement ensuite en me faisant un tout petit baiser et je souris sans trop m'éloigner de lui.

— Tu sais que j'ai toujours rêvé d'embrasser mon copain sous la neige, comme dans les films ?

— C'est chose faite alors.

Et il m'embrasse à nouveau, je ne peux m'empêcher de sourire contre ses lèvres. Ma vie est plus qu'un rêve ou encore meilleure que n'importe quel film que j'ai pu regarder. Avec lui, tout dépasse mes espérances. Il embrasse ma joue, mettant fin à notre baiser.

— Merci d'être là Léo...

— Tu n'as pas à me remercier Kaithlyn. Je serais toujours là, quoi qu'il arrive.

Je souris en le serrant contre moi avant de nous remettre en route pour l'hôtel. Il commence à faire un peu froid tout de même.

On s'empresse de rentrer et je soupire une fois dans la chambre. Je frotte mes mains entre elles.

— Purée il fait froid !

— Je vais m'occuper de te réchauffer, j'adore déjà l'hiver pour ça !

Je ris et il sourit en retirant son manteau et essuie ses cheveux. Je retire le mien pour me mettre contre le radiateur et je le regarde s'approcher en souriant. Une fois devant moi, je commence à détacher sa chemise, passant mes doigts froids sur son torse chaud et j'y vois des frissons.

— Tu es gelée Kaithlyn !

— Et toi chaud comme la braise !

Je souris en finissant de la détacher et je pose mes mains sur son ventre. Il contracte ses abdominaux sous le froid de mes mains et attrape mes poignets en souriant.

— Justement le choc thermique ce n'est pas pour moi ! Mais toi je veux bien te réchauffer.

Il sourit en prenant mes mains dans les siennes et il vient m'embrasser en me plaquant au mur. Une fois mes mains réchauffées par les siennes, il me les pose sur ses hanches que j'agrippe. Il vient détacher ma robe et la fait tomber par terre.

Il s'éloigne de moi pour me regarder et étire un petit sourire. Je retire mes chaussures ce qui me fait descendre de plusieurs centimètres et je me retrouve toute petite à côté de lui. Sa main glisse sur mes fesses et je lui prends avant qu'il n'aille plus loin. Je le pousse doucement en arrière jusqu'au lit et l'oblige à s'asseoir en le poussant. Il sourit en se laissant faire et passe ses mains sur mes cuisses, juste au-dessus de mes bas et il se penche pour embrasser mon ventre. Je tire doucement ses cheveux lorsqu'il me vient une idée qui me trotte déjà dans l'esprit depuis plusieurs semaines. J'anticipe un peu ce que je vais faire, mais je veux le surprendre et lui faire plaisir, casser un peu notre routine comme lui sait si bien le faire. Même si je suis loin d'être aussi douée que lui et je prie pour que ce ne soit pas un désastre total.

Je tire sur sa chemise pour qu'il se relève.

— Tu me fais tourner en rond Kaithlyn... Je ne suis pas patient !

Il sourit et je glousse.

— Je le sais ça... Mais tu n'as pas le choix.

Je souris en retirant sa chemise que je pose sur le lit et je commence à détacher sa ceinture puis son pantalon en embrassant son torse. Il fait courir ses mains sur mon corps me chatouillant par endroit. Je reste concentrée sur mon objectif. Je m'assois au bord du lit et dépose un baiser juste sous son nombril et je glisse mes doigts de chaque côté de son pantalon pour le tirer vers le bas emportant son boxer avec, apercevant les frissons que je lui fais. Je ferme les yeux en embrassant sa hanche, puis l'autre. Sa main glisse dans mes cheveux et je sens son regard sur moi, mais je ne relève pas la tête, de peur d'être toute rouge. Il murmure.

— Qu'est-ce que tu fais Kaithlyn ?

— Je te fais plaisir...

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et je prends délicatement son membre en main et je sens mes joues qui me brûlent. Elles doivent être tellement rouges car je sais qu'il m'observe, qu'il me juge et j'ai peur de ne pas être à la hauteur. Ce n'est pas sa première fois à lui et... Ta gueule Kaithlyn ou tu vas vouloir faire marche arrière.

Je me lance enfin et je glisse mes lèvres dessus jusqu'à le prendre délicatement en bouche. Ses doigts se resserrent sur ma nuque et je l'entends soupirer mon prénom. Je me sens comme au premier jour, comme lorsque je n'y connaissais rien et qu'il l'a appris. J'ai l'impression de refaire un bon en arrière, mais je veux lui faire plaisir.

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